Chapitre 25: Début des épreuves individuelles

Natsu retourna au gymnase plus motivé que jamais. Les paroles du coach résonnaient encore sous son crâne. Eligoal avait visé juste. C'était vrai, il était pétri par la peur : peur de l'échec, peur de se confronter aux autres qui baignaient dans le basket officiel depuis l'enfance, peur d'être reconnu avant d'avoir eu le temps de faire ses preuves, peur du moment où son père apparaitrait en haut des gradins... Depuis ce matin, il oscillait entre toutes ces peurs. 

Lui, Natsu Dragnir, ex-Salamandre, était en train de se noyer sous une montagne d'angoisse !

Il s'immobilisa.

La porte du gymnase n'était plus qu'à quelques mètres. Il était stressé... Certes ! 

Il prit une profonde inspiration. Il souda son regard à la porte. Il se crispa sur lui-même. Ainsi, c'était ça. Angoisser...! Il leva les yeux au ciel, il laissa un grand sourire farceur se dessiner sur son visage. 

Il était Natsu Dragnir, il allait jouer, il allait marquer, il allait donner le meilleur de lui-même. Il ne décevrait ni son frère, ni son coach, ni Lucy !

Il secoua la tête et partit sur quelques mètres en petites cabrioles éhontées. La seconde d'après, il se retourna vers Lucy et Eligoal et leur jeta un regard un poil honteux.

Désolé, expliqua-t-il avec un petit sourire gêné tout en ne pouvant éviter de ricaner. C'est mon rituel pour évacuer la pression !

Eligoal hocha la tête. Cacher que ce gamin était la Salamandre n'allait pas être une mince affaire. Il sourit. Peu importait ! Quelle aubaine de tomber sur lui !

Sans attendre, l'adolescent poussa les lourdes portes et pénétra dans le gymnase.

L'épreuve avait déjà commencé. Ce n'était qu'un slalom ! Un large sourire mesquin prit possession de son visage. 

Trop facile ! s'esclaffa-t-il.

Il avança directement vers le second entraineur. Nul besoin de lui dire quoi faire, des excuses étaient nécessaires. Il se posta devant Bluenote Stinger et déclara sans sourciller :

Je suis désolé d'être parti. Ça ne se reproduira plus.

Sous le regard furieux du coach, il se laissa fusiller. Les excuses, ce n'était pas son fort, il en était conscient. Heureusement, Eligoal le rejoignit rapidement et justifia ses propos en camouflant mal son ironie :

Une sombre histoire de tatouage porno... raconta-t-il en riant devant le regard outré de La Salamandre. Il redoute que ses parents tombent dessus. Tu connais les ados, ils ne pensent qu'à ça, mais n'assument jamais rien !

Un tatouage porno ? s'enquit Bluenote, en fronçant les sourcils.

Une paire de seins énormes et mal dessinée ! railla le coach aux cheveux emmêlés en mimant des gestes obscènes.

Natsu rougit jusqu'aux oreilles et baissa les yeux hyper gêné. Bluenote explosa d'un rire mauvais en lorgnant sur le bandage posé sur son bras.

Petit con ! dit-il à Natsu en trépignant. Ne me refais plus jamais ça ! Eligoal, tu t'en portes garant ? continua-t-il agacé.

Absolument, répondit le coach de SaborFairy  avec impatience.

Dans ce cas, rejoins les autres, Dragnir ! râla Bluenote. Tu as de la chance qu'Eligoal soit venu te chercher. Personnellement, moi, je t'aurais laissé croupir dans ton coin. Peu importe. Que tu sois là ou pas, ça ne change rien !

Merci ! Merci Monsieur ! Je ne vous décevrai pas, s'égaya le rosé tout en se mettant presque à genoux pour le remercier.

Il était tout joyeux. Les réprimandes de l'entraineur, il s'en moquait. Il ne lui restait plus qu'à lui prouver sa valeur ! 

Easy !

Alors, Natsu se précipita, attrapa un ballon et se mit à suivre le slalom en sautillant de manière parfaitement surexcitée. Un parcours solo, c'était son quotidien !

Il bouge pas trop mal, nota Bluenote en le regardant partir.

Ouais, répondit lapidairement Eligoal. Je pense que c'est un bon élément.

Quand je pense que tu l'as ramené... grommela Stinger mécontent. Tu as meilleur jugement d'habitude ! Il t'a fait miroiter quoi Zeleph ?

Rien qui te concerne... murmura Eligoal stoïque en ne perdant rien des déplacements de l'ancienne légende.

À l'intérieur, il trépignait. C'était La Salamandre !!! Bluenote Stinger devait absolument prendre la mesure du monstre hallucinant qu'était ce jeune ! Mais, il ne pouvait rien dire, il était hors de question de trahir la confiance du gamin, pas maintenant, pas déjà...!

L'entraineur grogna. Avec ce petit génie, il devait  y aller en douceur. La Salamandre avait renoncé à jouer la finale de la ligue clandestine ! La finale quand même ! S'il réussissait à instaurer une relation de confiance avec lui, un bel avenir s'étendrait devant eux ! 

C'était d'ailleurs bien parti. Le gamin ne l'avait-il pas déjà appelé coach ?

Eli... poursuivit Bluenote Stinger la mine sombre, étonné de voir son collègue avec ce sourire béat. Ce gamin n'a rien à faire ici. Tu étais le premier à le crier sous tous les toits ! Son regard s'assombrit. A quoi pense Zeleph ? C'est un bon Directeur, mais faut qu'il nous laisse gérer la partie basket ! Il soupira. J'imagine que pour notre image, ce ver de terre devait retourner sur le terrain... Au moindre faux pas, je le sors direct, peu importe la pression que mettra Zeleph ! Je m'en charge !

Eligoal ne répondit pas. Il ne pouvait pas intervenir. C'était à La Salamandre de jouer.

*****

Le premier slalom était simple. Très vite, Natsu rejoignit Grey et Lyon, qui levèrent les yeux au ciel pour lui signifier que la petite scène qu'il venait de jouer ne leur avait pas échappée.

Je suis très con, grommela Natsu en guise d'explication.

J'allais te le dire, se moqua Lyon.

Tu as vraiment fait toute cette scène pour un T-shirt ? s'étonna Grey.

Pas n'importe quel T-shirt, mon porte-bonheur ! mentit Natsu, en préférant se concentrer sur son ballon plutôt que sur les regards stupéfaits de ses camarades.

Les deux garçons pouffèrent.

On aurait plutôt dit un vieux torchon ! le taquina Grey en le dépassant tout fier de lui.

Natsu laissa une moue ultra-choquée se fondre sur son visage, mais il fut incapable de répliquer quoi que ce soit, car... bah... le brun n'avait pas tort. Ce T-shirt était moche et son explication pourrie ! Cela dit, ça valait mieux que cette affreuse histoire de dessin porno qu'avait inventée Eligoal ! 

Tu parles ! déclara Lyon qui commençait à souffrir de courir derrière eux. Tu voulais juste que personne ne soit au courant que tu t'étais blessé, je me trompe ?

Blessé ? répéta Natsu en s'arrêtant de courir.

C'est vrai... enchérit Grey, qui se mit à courir en marche arrière. Tu t'es fait quoi au bras ?

Euh... hésita le joueur aux cheveux roses en évitant de croiser leurs regards. Son bras ? Argh ! Le bandage ! Euh... Je suis...euh... mal retombé...euh... ce matin...

On accélère les gars ! les coupa la voix hurlante de Bluenote Stinger, déjà en train de complexifier le parcours.

Le rythme était soutenu. Il s'agissait de ne pas rater un plot, de ne pas se gêner les uns les autres, de garder la cadence en essayant de ne pas rater de panier...

Au bout d'un bon quart d'heure, une trentaine de candidats étaient toujours en lice : tous ruisselant de sueur, tous essoufflés, mais tous aptes à continuer !  

Eligoal siffla. Les joueurs s'arrêtèrent et vinrent se placer en cercle autour de lui.

Très bien, les gars ! Petite pause ! Allez-vous hydrater ! On va passer à l'épreuve de tirs.

Natsu ne put restreindre un immense sourire carnassier s'épanouir sur son visage. Épreuve de tirs !!! Impatience ! Trois mois...! Il rugit d'excitation avant de lancer un regard noir au géant vert. Il grogna. Celui-là, clairement, il allait payer pour hier !


Ouh la ! se moqua Sting. Regardez la tête du sans-clan ! Les tirs vont commencer. Il doit déjà être en train de ressentir l'humiliation à venir ! Il partit dans de grands éclats de rire.

C'est à ce point-là ? demanda Luxus, Mirajane assise sur les genoux.

On peut difficilement faire pire, assura Gadjeel peiné.

Une hécatombe, renchérit Rogue très intéressé.

Allez Natsu ! l'encouragea Lucy toute essoufflée, qui venait à peine de s'assoir.

Tu es revenue ? demanda Rakheid en se tournant vers elle. Merci de l'avoir ramené, continua-t-il dans un murmure soulagé. Et... Ne t'en fais pas pour lui... 

Il n'en dit pas plus, ce n'était pas la peine. Immédiatement, il reporta son attention sur Natsu. Il était confiant.

Il le faisait exprès, n'est-ce pas ? l'interrompit Rogue toujours attentif aux faits et gestes de l'ainé des Dragnir.

Rakheid ne répondit pas. Son regard venait de croiser celui de son frère. Natsu était allé boire, il était juste en bas. Les deux frères s'offrirent leurs plus grands sourires. La route avait été longue pour en arriver là... On y était. C'était l'heure ! Ils hochèrent lentement la tête. Le Futur commençait aujourd'hui. 

L'épreuve de tir commença.

Tout d'abord, il suffisait de marquer des paniers à partir d'un plot sur la gauche, puis d'un autre sur la droite, puis juste devant. Ensuite, vint le tour des paniers à trois points. Natsu laissa éclater son savoir-faire au grand jour. Il n'en rata aucun ! Trois mois à viser les petits crochets qui maintiennent le filet... évidemment ça aide ! Il sautillait partout. Il était surexcité, trop content d'être là ! Il était doué, vraiment.

Il n'était pas le seul. Cependant, comme l'avait remarqué la juge de Blue Pegasus Jenny Realight, il se dégageait du rosé quelque chose de spécial, quelque chose qui attirait tous les regards, qui lui faisait prendre toute la lumière.

Un petit sourire au coin des lèvres, le garçon aux cheveux roses prenait rapidement position et non sans une certaine nonchalance, lançait à peine une œillade au panier et tirait. Il ne s'appliquait pas, il ne visait même pas. Pourtant, à chaque fois, le ballon tombait sans à-coups au centre du cerceau, comme ça... directement... Pas la peine d'en faire des tonnes, c'était inné.

C'était un sacré spectacle de le voir évoluer !

Le public commença donc à épier ses faits et gestes, oubliant les autres candidats, n'ayant d'yeux que pour lui. Ça en agaça plus d'un, ça en émoustilla d'autres. Peu importait, personne n'en sortait indifférent.

L'ambiance dans les tribunes devint petit à petit électrique, des murmures s'étoffèrent à chaque panier, des grondements devant chaque échec. On peut dire que les Sélections débutaient pour de vrai.

Bordel de merde, s'écria Sting. Vain de Dieu Rogue ! T'avais raison !

J'en étais sûr ! rugit ce dernier. C'était trop propre !

Il s'entrainait à rater ? commenta Gadjeel en sautant sur ses jambes presque horrifié.

Rakheid lui sourit... Il était sacrément fier de son cadet. Quelle maturité il avait acquise ces derniers temps !

Exact, expliqua-t-il avec fierté. Depuis trois mois, c'est son seul défi...

Trois mois ! Trois mois sans marquer ??? s'égosilla le joueur aux piercings.

Je comprends mieux pourquoi il était autant vénère contre Orga hier soir ! sourit Erza complètement sous le charme.

Lucy, elle, n'ajouta rien. Son cœur battait à tout rompre. Il resplendissait, il était heureux...et en même temps... 

À un rythme effréné, les entraineurs ajoutèrent de la difficulté. Les garçons n'avaient pas le temps de souffler. Natsu était comme ivre. Impossible d'arrêter de sourire. Il était dans son élément. A gauche, à droite, il ne réfléchissait plus. Il écoutait les consignes et hop panier ! Grey à ses côtés n'était pas en reste, Lyon non plus d'ailleurs.

Les trois joueurs discutaient dès que l'occasion se présentait et échangeaient sur les difficultés à venir, parce que pour le moment, pour être tout à fait honnête, ces Sélections étaient un jeu d'enfant !

Les gars, ramenez-vous ! trancha Eligoal. On va complexifier le Game. Mettez-vous par trois. Ce sera du 3vs3 ! Attention il ne s'agit pas d'un match, ça, ce sera pour demain.
Cette épreuve s'appelle «La tournée des trois». Deux équipes vont s'affronter : la n°1 doit marquer trois paniers en respectant des règles strictes. Le but est simple : ne pas perdre le ballon le temps d'enchainer trois paniers d'affilée, un chacun votre tour. Par contre, il vous est interdit d'enchainer plus de trois dribbles, faites des passes !
En face, se trouvera l'équipe n°2. Elle, son objectif est de vous empêcher de marquer, de vous prendre la balle, de vous faire recommencer la suite des trois paniers. 
En piste !

Il leva haut son bras valide. Tous les joueurs l'acclamèrent bien fort. Eligoal était adoré dans le monde du basket. Il avait été un joueur exceptionnel, malheureusement une blessure terrifiante au bras gauche, l'avait empêché de faire carrière.

« Allez, c'est parti ! » rugit-il.

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