Chapitre 24 : Le tatouage

Telle une furie, elle fonça le rejoindre. A la suite du hurlement qui avait résonné si longtemps, elle s'était imaginée le jeune homme seul, désespéré, au bord du gouffre. Du plus profond de son cœur, ce désespoir que Natsu n'avait pas pu cacher, elle l'éprouvait.

Lucy s'engouffra aussitôt dans un couloir sombre et opaque. Son cœur battait fort dans ses tempes. Un drôle de pressentiment était en train de s'écouler dans ses veines.

Natsu... murmura-t-elle tout bas.

Pas de réponse. Un grognement au loin. Un écho. Un claquement sourd.

Natsu...? demanda-t-elle à peine plus fort.

Elle avança lentement en se soutenant au mur. Devant la porte du vestiaire sept, elle hésita. Retentit alors un feulement suivi d'un tapage amorti. N'écoutant que son courage, elle se rua sur la porte et entra :

Natsu ! s'écria-t-elle.

Il était là, le corps tout en muscles, ruisselant d'une rage sourde, intérieure. Il avait retiré son haut, il l'avait balancé en boule à ses pieds. Son visage était marqué par la colère et... par une très nette désillusion. La désillusion d'avoir touché du bout du doigt son rêve et d'avoir dû y renoncer. Entendant la porte s'ouvrir, il s'immobilisa, le souffle court, le poing encore écrasé contre le mur. Lentement, il se tourna.

Va-t'en ! cracha-t-il.

Natsu... Ta main. Tu es blessé ! glapit Lucy sans oser faire un geste.

Au ralenti, le joueur aux cheveux roses relâcha son poing et fit tourner ses phalanges ensanglantées devant ses yeux. Il voyait les fines gouttes de sang lentement se former, mais elles n'atteignaient pas sa conscience. Elles s'écrasaient à ses pieds comme au ralenti. Il cligna des yeux sans comprendre, puis posa son regard sur la blonde lentement, tout doucement, à la manière d'un automate. Son apparition lui fit tressauter une veine de son visage. 

Lucy.

C'est vrai, murmura-t-il lointain. Tu as raison. Ne t'inquiète pas. C'est rien.

Lucy vint à lui, elle avança tout doucement, de peur de l'effrayer, de peur que la colère ne l'inonde à nouveau. Plus elle approchait, plus le corps de Natsu semblait se diluer. La rage s'amenuisait, la tristesse grandissait. Bientôt, elle fut toute proche. Elle attrapa au vol son haut abandonné, se saisit de sa main fracassée et l'enroula à l'intérieur.

Tu dois faire soigner ça, chuchota-t-elle en serrant sa main contre elle.

Oui, répondit-il sans vraiment y prêter attention. Il marqua une pause, prit une grande inspiration et se laissa tomber sur le banc proche de lui, en lui abandonnant son bras. Lucy ? demanda-t-il à voix basse. Ses yeux restaient soudés aux siens. Il la tira par le bras, il l'amena contre lui, la fit asseoir à ses côtés, tout près, vraiment tout près. Elle se laissa faire, sans ouvrir la bouche. Leurs cœurs battaient vite comme s'ils vibraient à l'unisson. Natsu ferma les yeux et posa son front au sien. Pourquoi es-tu venue ? souffla-t-il à son oreille. Il se recula, quelques rougeurs sur les pommettes et continua d'une voix suave. Merci... d'être là pour moi. Il soupira et de sa main libre se frotta les yeux.

Lucy acquiesça. Elle n'était pas là pour le juger. Sa tristesse la touchait. Délicatement, elle se dégagea et vint s'agenouiller face à lui :

Je ne comprends pas ce qu'il vient de se passer. Tu as tes raisons, elles t'appartiennent Natsu. Mais tu ne peux pas éteindre comme ça cette étincelle qui brille en toi. Tu ne peux pas...

Elle ne put empêcher quelques larmes de s'écouler le long de ses joues. Pourquoi pleurait-elle? Elle n'en avait aucune idée. Elle était touchée. Cette solitude que ce garçon vivait. Sa tristesse. Sa colère aussi. Toutes ces émotions vibraient en elle. Natsu lui offrit un sourire triste, puis d'une main apaisante lui sécha rapidement le visage.

Renoncer au basket n'est pas facile, expliqua-t-il en laissant sa main courir sur sa joue. J'en ai tellement rêvé... Mais, il y a des obstacles que je ne peux dépasser. J'ai compris. Faut que j'arrête de me leurrer. Il fronça les sourcils et donna un coup de pied rageur dans le banc sous ses pieds. J'suis trop con, sérieux ! Jamais j'aurais dû venir ici !

Tout à coup, la porte s'ouvrit à la volée. Les deux adolescents sursautèrent en même temps et se figèrent devant la statue de marbre, qui venait de se pétrifier devant eux. L'entraineur Eligoal venait d'entrer. Dans un silence de mort, son regard furieux engloba toute la scène. Son regard s'assombrit au fur et à mesure qu'il dévisageait les deux adolescents jusqu'à ce que ses yeux se métamorphosent en billes rondes, noires, énormes ! Ses orbes glissèrent plusieurs fois sur l'épaule du rosé, son biceps plus précisément, là où s'étendait le tatouage si célèbre de la ligue clandestine. La mâchoire de l'entraineur frémit, il lâcha un bref cri. 

« C'est toi ! » cracha-t-il estomaqué.

Féroce, son visage se craquela en mille morceaux, ses yeux s'écarquillèrent. Il recula de quelques pas avant de précipitamment refermer la porte. Là, pendant plusieurs secondes, il détailla Natsu, la main toujours coincée entre son T-shirt et celle de son hôtesse. Le garçon ne baissa pas les yeux, au contraire. Il était démasqué, qu'à cela ne tienne ! Il n'en avait rien à foutre ! Il se mit alors, lui aussi, à examiner dédaigneusement le coach l'air de dire : «Ose... Ose dire quelque chose maintenant !».

Le silence s'installa. Lucy sentit la tension s'épaissir. Elle ne comprenait rien de ce qui se passait, mais tous ses poils s'étaient hérissés et l'avertissaient que quelque chose de fort était en train de se dérouler.

Heartfilia ! ordonna le coach au bout de cinq bonnes minutes. Allez voir Porlyursica et ramenez-nous du spray désinfectant et des bandages... beaucoup de bandages !

Lucy ne se le fit pas dire deux fois. Elle était déjà debout, prête à partir.

Ça va aller ? demanda-t-elle néanmoins à Natsu.

Le regard soudé à celui de l'entraineur, le jeune Dragnir répondit non sans cacher son agacement :

Oui. Une discussion s'impose.

Il se releva, lâcha la main si apaisante de son hôtesse et fit face. L'heure était à la confrontation : Natsu les yeux plissés, droit et fier à la fois, Eligoal stupéfait, le souffle court, le dos voûté. Tout paraissait inversé. Lucy se précipita, elle n'avait pas une seconde à perdre ! Elle devait être de retour au plus vite ! Elle quitta la pièce sans demander son reste.

Eligoal s'approcha de Natsu sans quitter un instant des yeux le tatouage sur son bras. Le rosé avait tout de suite compris qu'il ne pourrait se soustraire à cette inspection. Dès que l'entraineur était entré, il l'avait vu. Ce n'était plus la peine de le cacher.

C'est une copie ? demanda l'entraineur, les yeux grands ouverts, osant à peine croire en ce qui se trouvait juste sous ses yeux.

Non, Natsu ne fit même pas l'effort d'être poli. Pas la peine... Les groupies... ça l'insupportait.

Je... je peux m'en assurer ? hésita le coach en dissimulant mal son appétit.

Natsu leva les yeux au ciel, foncièrement agacé mais tendit tout de même son bras. Eligoal s'en empara tel un trésor, fit courir sa main le long du biceps droit et frotta légèrement l'encre rouge. Elle scintilla.

La Salamandre ! énonça-t-il dans une profonde inspiration.

Il lâcha avec précaution le précieux bras. Ses pupilles s'étaient complètement dilatées. Le tatouage de la Salamandre ! Un des plus célèbres tatouages de l'Histoire du basket ! Ce fameux tatouage relié à un bras... au bras de ce joueur sans-clan, celui qu'il avait failli virer !

Il baissa les yeux, il déglutit difficilement, il releva la tête immédiatement. Il avait du mal à y croire. Il lorgna sur le rosé, revint sur le tatouage. C'était bien cette pointe de flèche surmontée d'un phénix rouge avec une queue ! Le tatouage de La Salamandre, vraiment ? Il souffla tout ce qu'il put, il laissa ses mains froides glisser sur ses joues.

Si je m'attendais... poursuivit-il stupéfait.

C'était un tatouage unique, réalisé par un Maitre Tatoueur en personne, grâce à un pigment pourpre rétinien, un pigment issu du corps humain, d'une rétine humaine pour être plus précis. Il était juste là. Sous ses yeux !

Dans la ligue clandestine, un tatouage était apposé sur les joueurs après leur première victoire. Les pigments humains, par contre, étaient réservés à l'élite. La Salamandre en avait hérité lorsque, alors que ses coéquipiers avaient été réduits à l'impuissance, elle s'était mise à virevolter tel un dragon, avait mis à terre tous ses adversaires et avait marqué pas moins de vingt-et-un paniers à trois points en moins de dix minutes. Elle avait reçu le titre ultime de légende. Une légende qui avait clairement dépassé les frontières de la ligue clandestine !

Je... je ne sais pas quoi dire, déclara l'entraineur le souffle court, les yeux exorbités. Vous...vous êtes la Salamandre. Mon Dieu ! Vous êtes si jeune ! Excusez-moi, mais... vraiment je ne comprends pas ! Pourquoi vous cacher ? Il s'épongea le front, attendit que la légende lui réponde ; mais Natsu avait croisé les bras, il ne disait rien, il était mécontent. Eligoal secoua la tête. C'était encore un enfant. Surprenant ! Il inspira à fond et reprit plus calmement. Tu as un talent incroyable. Pas la peine de passer les Sélections, tu es pris d'office !

C'est bien le problème, répondit Natsu d'une voix sèche en remettant vite fait son T-shirt à manche longue. Je ne veux pas. Vous comprenez ?

Sa colère était sur le point de réapparaitre. Elle hantait ses pupilles, elle hantait sa voix.

Par... pardon... Co...comment ? demanda perplexe le coach.

La Salamandre n'existe plus ! cracha Natsu d'une voix ferme. Ce tatouage, dès que mon père signera la paperasse, je le ferai effacer. Je ne veux pas être la Salamandre. Plus jamais ! Je veux juste avoir la paix, je veux juste jouer au basket ! Je veux une équipe avec des coéquipiers qui ne risquent pas leur vie dès qu'ils jouent à mes côtés !

Mais... ce n'est pas un problème ! s'écria abasourdi l'entraineur de SaborFairy. Tes prouesses ont largement dépassées la ligue clandestine ! Les portes de la ligue officielle te sont grandes ouvertes, des gens tueraient pour t'avoir !

M'avoir ? Je ne suis pas un objet qu'on utilise ! brailla le garçon outré. La Salamandre m'a volé ma vie. Je m'en contrefiche de toutes vos ligues. Vous n'imaginez pas le prix qu'il m'a fallu payer, le prix qu'ont payé les gens autour de moi... Il grimaça, son visage se tordit littéralement. Mon frère a failli mourir, mes amis ont été menacés, mon meilleur ami gardera des séquelles toute sa vie... et pourquoi ? Pour que le môme que j'étais marque des paniers ? Pour que tout le monde s'extasie sur le connard que j'étais devenu ? Il se pencha légèrement et balança à nouveau son poing contre le mur derrière lui. La Salamandre, vous savez quoi ? Je la renie.

Il se mit à trembler, ses traits se crispèrent et sa voix commença à dérailler.

C'est fini. J'abandonne, termina-t-il en toisant l'entraineur. Je ne toucherai plus jamais à un ballon !

Il serra les poings, se mit à tourner en rond dans le vestiaire. Il était furieux. Il était triste aussi. Les souvenirs remontaient à la surface. Ça l'agaçait, ça l'irritait. Il n'arrivait pas à y faire face. Une larme dégringola de sa joue, puis une autre et encore une autre. Natsu les essuya vite fait, mais c'était peine perdue. L'épanchement ne voulait plus s'arrêter. Il poussa une longue complainte et s'affala sur le banc, épuisé.

Eligoal hoqueta de stupeur. Il n'avait pas pris la mesure. Tomber sur la Salamandre était si inattendu, si prometteur. Il avait assisté à un de ses matchs une fois. Il en était resté bouche-bée. Ce gamin n'avait pas quatorze ans à l'époque... Il lui en aurait donné largement plus de vingt. Ses réflexes semblaient si ajustés, si précis... Seule l'expérience pouvait affûter un corps à ce point. C'était ce qu'il s'était imaginé. Grossière erreur ! La Salamandre avait un talent brut. Natsu Dragnir pouvait acquérir l'expérience. Mon Dieu ! Quel joueur en devenir que ce gamin !

Mon garçon, reprit-il d'une voix calme et posée. J'entends... J'entends par quoi tu es passé. Je ne prétends pas connaitre le fonctionnement de la ligue clandestine. Je connais les rumeurs, et ce qui se dit n'est pas joli. La Salamandre n'existe plus ? J'en prends note. Tu veux te passer de ta renommée ? Pas de problème. Ce tatouage, on le cachera.

Je renonce, j'ai dit ! hurla le rosé à bout, le visage ruisselant de larmes qu'il gomma en deux coups de poings contre le mur. La ligue m'a coincé ! Bordel de merde ! Je ne peux plus jouer !

Il se rua sur ses jambes et se mit à foncer sur le casier en face de lui qu'il martela de plusieurs coups.

Eligoal n'intervint pas, il l'observa, un sourire en coin.

Tu as fini ? demanda-t-il lorsque le rosé ralentit enfin. Tu dis que la ligue clandestine te tient ? Que c'est à cause d'elle que tu renonces ? Franchement... trouve autre chose !

Il se redressa de toute sa hauteur, l'air hautain. Natsu se retourna vivement sans comprendre. Quel était donc ce revirement ? Que sous-entendait ce maudit entraineur ?

Quoi ? s'écria Natsu le souffle coupé.

Tu n'es qu'un petit gamin apeuré ! trancha Eligoal l'air moqueur.

Je n'ai peur de rien, tiqua Natsu en agrandissant les yeux.

Peur de rien, vraiment ? Tu es terrorisé oui ! répondit le coach en retournant la tête haute vers la porte. A peine arrivé ce matin, je suis sûr que tu étais déjà prêt à abandonner. Dans le réfectoire tout à l'heure, tu n'as même pas tenté de te défendre.

Vous ne savez pas, vous ne me connaissez pas ! se défendit Natsu, le doute déjà au fond des pupilles.

Tu renonces maintenant en tapant du poing, histoire de faire croire que tu n'as pas le choix. L'entraineur poussa un rire gras. Mais, c'est ta décision. Un rien te sert d'excuse pour abandonner. C'est lâche. Tu ne crains pas la ligue clandestine... poursuivit le coach la mine sérieuse et grave. Tu ne serais pas venu jusqu'ici si tel était le cas. Renoncer à cause de ce tatouage... Il rit. Ce n'est qu'une excuse ! Tu veux que je te dise Natsu Dragnir pourquoi tu souhaites arrêter le basket ? Tu as peur de perdre ! Tu as peur de ne pas être à la hauteur de La Salamandre. C'est ça qui te terrifie.

Natsu s'était immobilisé, livide.

C'est faux ! gronda l'adolescent.

Il y a un an environ, je t'ai vu jouer... continua Eligoal. C'est vrai, tu as un talent incroyable, mais dans la ligue officielle, à quoi ton don pour la bagarre te servira ? A rien ! Tu vas galérer... et tu risques de perdre, tu le sais ! C'est uniquement pour cela que tu abandonnes : tu as peur !

Je n'ai peur de rien, répéta Natsu les sourcils froncés.

Alors prouve-le ! reprit le coach en se redressant les yeux luisants. Retourne sur le terrain. Affronte les autres.

Lucy apparut peu après dans l'embrasure de la porte, les mains pleines de compresses, de gazes et d'Elasto. Aucun des deux hommes ne lui adressa la parole. L'entraineur et Natsu étaient face à face, plongés dans un combat de regard qui lui échappait complètement.

Eligoal s'empara des affaires qu'elle avait apportées sans lui accorder un regard et s'avança vers le rosé, qui lui tendit nonchalamment le bras en reportant son attention sur le mur en face de lui. Ils restèrent muets.

Natsu avait besoin de réfléchir aux mots de l'entraineur, au virage qu'il devait donner à sa vie.

Avait-il peur de perdre ? Possible.

Avait-il peur que le chemin vers son rêve lui soit définitivement barré ? Probable.

Avait-il peur d'espérer ? Certainement.

C'était cette peur qui le rongeait de l'intérieur et qui déracinait ses certitudes. L'espoir.

L'espoir d'avoir trouvé ce qu'il cherchait depuis si longtemps. La peur de ne pas réussir à l'atteindre. La peur d'en être arraché. Le joueur d'Hargéon était en train de l'assimiler... Eligoal avait raison. Il avait peur !

Eligoal soigna les phalanges du rosé d'une main experte, puis une fois que Natsu se mit torse nu à nouveau, enroula le tatouage sous une épaisse couche de bandes adhésives. Le silence dans la pièce était devenu lourd. Lucy restait en retrait. Elle essayait de comprendre, mais rien. Aucune explication ne lui venait en tête.

C'est à toi de choisir Natsu, reprit enfin l'entraineur. Je ne te force à rien.

Ne renonce pas Natsu, ne put s'empêcher de murmurer la blonde d'une toute petite voix.

Le rosé posa, pour la première fois depuis son retour, son attention sur elle. Croisant ses grands yeux noisette, il lui sourit. Il avait un choix, un choix à faire. Lucy était à ses côtés, elle croyait en lui. Tout comme son frère. Tout comme Lyon, Grey et les autres. Pouvait-il seulement abandonner ?

Il soupira. Cette fille... cette fille, il n'avait pas envie de la décevoir. Cette fille... cette fille... Bizarrement, il avait envie de lui faire plaisir. Il releva la tête et lui dit droit dans les yeux :

Tu as raison. Je ne peux pas renoncer, pas sans avoir essayé.

La jeune Heartfilia, trop heureuse, explosa de joie et lui sauta au cou. Immédiatement, elle recula de plusieurs pas, rouge jusqu'aux oreilles. Natsu avec les pommettes roses éclata de rire en roucoulant presque :

C'est bon, j'y retourne ! Comment te résister ?

Ça m'a échappé, se justifia la blonde toute à sa joie. Je suis super contente que tu changes d'avis ! Abandonner pour un T-shirt...

Natsu croisa les bras, vexé et maugréa :

Non, c'est pas ça..., c'est...

Heartfilia ! les coupa Eligoal. Ne répétez à personne ce qui s'est passé ici. Pas un mot ! C'est compris ?

Je... je ne dirai rien ! bégaya Lucy sans comprendre.

Navré de te mêler à mes histoires, Lucy... s'excusa le rosé penaud.

Il s'avança vers elle, lui prit la main et laissa son pouce danser contre son flanc. Il resta là, à une dizaine de centimètres en ne faisant rien d'autre que de la contempler. Les poumons de la blonde se verrouillèrent. Le contact de sa peau sur la sienne était chaud, rassurant. Timide, elle leva les yeux vers lui. Natsu respirait vite, il la trouvait belle. Lucy entrouvrit les lèvres, sa gorge était sèche, elle avait du mal à trouver de l'air. Son cœur tambourinait comme un grand malade, elle ne voyait plus que ces yeux d'un vert foncé si particulier, que cette mèche de cheveu rose qui la narguait. L'attraction était là, puissante. C'était comme deux aimants. Elle s'approcha plus près. Il fixa ses lèvres.

On se retrouve après ? murmura-t-il bien trop proche.

Eligoal leva les yeux au ciel en trépignant contre les hormones insupportables des adolescents.

Dragnir ! hurla-t-il d'une voix forte.

Natsu cligna des yeux, oublia tout, enfila vite fait le maillot de Fairy Tail et se retourna déjà concentré vers l'entraineur.

Oui, coach, je suis prêt ! s'écria-t-il en se frottant les mains.

Lucy recula jusqu'au mur, l'esprit tout tourneboulé. Que... que venait-il de se passer ? Si l'entraineur n'était pas intervenu, que...?

Dribbler avec cette main abîmée, ça ira ? demanda le coach soucieux en s'emparant des mains du rosé et en les auscultant rapidement.

J'ai grave l'habitude ! s'en amusa Natsu.

Prêt ?

Je suis chaud comme la braise !!!

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