Chapitre 7
Bonsoir,
J'espère que vous allez bien.
Un petit mot pour vous remercier pour les messages que j'ai reçu pour mon anniversaire. Ça fait chaud au cœur. Merci infiniment.
Gros bisous !
Jafar buvait son café et faisait mine d'être occupé sur son téléphone mais en réalité il n'avait d'yeux que pour la jeune femme qui enchaînait bouché par bouché avec appétit. Remarquant alors qu'il la regardait, la jeune femme releva sa belle paire d'yeux bleu et fronça des sourcils.
- Quoi ? J'ai quelque chose sur la figure ?
- Une moustache de lait, affirma Jafar avec une note d'amusement.
Rouge comme une pivoine elle s'empressa de prendre la serviette pour essuyer ses lèvres.
- C'est agréable de voir une femme manger avec entrain.
- Vraiment ? S'enquit celle-ci en mordant dans sa gaufre, le final de ce copieux déjeuner.
- Oui, j'ai pour habitude de les voir croquer dans une feuille de salade solitaire.
- Je trouve cela ridicule, se priver de manger pour avoir une taille zéro n'apporte rien, si ce n'est d'affecter notre corps à une rude épreuve de survie.
D'un œil presque admiratif, Jafar leva un sourcil étonné.
- Ce n'est visiblement pas votre cas, remarqua-t-il en se rappelant avec une image précise des courbes voluptueuse de la jeune femme.
- Non, j'aime trop manger, de plus j'en ai besoin.
- C'est-à-dire ? Demanda-t-il d'une voix sérieuse.
- Je fais de l'hypoglycémie, je dois éviter les malaises au maximum.
Jafar étudia la jeune femme avec plus de sérieux en se souvenant de la veille, et de son visage pâle lorsqu'il l'avait laissé au pas de la porte de sa chambre.
- C'est à prendre au sérieux en effet.
Elle lui esquissa un sourire timide puis essuya ses mains dans la serviette.
- Je suis prête, nous pouvons reprendre la route.
Jafar jeta quelques billets sur la table et récupéra le cookie qu'elle n'avait pas mangé.
Lorsqu'il furent dans la voiture, Jafar lui donna.
- Prenez-le, j'aimerais être certain que le reste du trajet se passe sans incident.
Surprise voire désorientée elle le prit d'une main tremblante, comme si elle redoutait le contact de ses doigts. Avait-elle ressentit la même tension tangible qui le saisissait chaque fois qu'il la touchait ?
- Merci, bredouilla-t-elle en le posant sur ses genoux.
- Maintenant que vous êtes rassasiée puis-je vous soumettre mes réflexions ?
- Oui bien sûr, dit-elle alors qu'il quittait le parking.
- J'ai décidé de ne pas vous forcer à venir demain, déclara-t-il d'une voix posée et dont l'accent oriental lui envoya une curieuse chaleur dans la nuque.
- Je n'ai pas le droit de vous forcer à affronter votre passé seulement pour soulager ma réputation, ajouta-t-il en lui jetant un furtif regard.
- Mais si je ne viens pas que pourrait-il se passer ?
Il soupira lentement puis haussa des épaules.
- Je crains seulement les journalistes, ils sont coriaces, ils voudront savoir et j'ai bien peur qu'ils viennent vous ennuyer.
Belle écarquilla les yeux.
- Mais je...
- Rassurez-vous, je ferais en sorte que cela ne se produise pas, s'empressa d'ajouter le sultan d'une voix beaucoup trop calme.
- Et si je viens ?
Il quitta la route des yeux pour étudier son expression.
- Si vous acceptez de venir alors je ferais en sorte que votre ancienne demi-soeur reste aussi loin de vous que possible, ensuite je prendrais le soin d'avertir la presse de votre présence. Ainsi les questions qu'ils se posent tant n'auront plus lieu d'exister.
Vu sous cet angle cela lui paraissait aisément faisable. Cependant Belle ne parvenait pas à oublier tout le mal qu'avait pu lui faire Eloïse. Savoir qu'elle était sur le point de se marier avec un homme puissant lui donnait la nausée. Devait-elle accepter cette folie ?
- Vous avez encore du temps pour accepter, dit-il d'une voix si calme qu'elle avait l'impression qu'il usait de sagesse pour obtenir un " oui "
- Je vais y réfléchir, dit-elle simplement.
Perdue dans ses pensées, Belle demeura silencieuse jusqu'à ce qu'elle réalise qu'ils avaient enfin franchis la ville animée de New-York.
La civilisation lui avait étrangement manqué.
- Je suppose que vous savez où j'habite ? Lança-t-elle alors qu'il s'engageait dans le cœur de la ville.
- Effectivement, affirma l'homme en esquissant un sourire presque diabolique ; Sinon comment aurais-je pu vous trouver dans ce chalet perdu ?
- Que savez-vous d'autre sur moi ? Demanda-t-elle un peu sèchement.
- Suffisamment pour être certain que vous n'êtes pas une menteuse, dit-il en garant la voiture devant son immeuble.
Soulagée d'être enfin rentrée Belle poussa un soupir de soulagement.
- Merci de m'avoir ramené c'est...
- Laissez-moi vous raccompagner jusqu'à votre porte.
Avant même de pouvoir y émettre une objection le sultan avait déjà quitté la voiture. Belle sentit alors son ventre se nouer d'une inexplicable anxiété.
- Vous n'êtes pas obligé, protesta-t-elle gentiment.
- J'y tien, contrat-il en la prenant par le coude.
De là, Belle monta l'escalier, troublée par une étrange sensation et qui ne la quitta pas jusqu'à ce qu'elle parvienne à la porte de son appartement.
Elle récupéra son sac avec un sourire en coin.
- Merci pour tout monsieur Al-Zyhar.
- Savez-vous, que vous êtes la première personne à m'appeler monsieur ? S'enquit l'homme en plissant des yeux, sourire aux lèvres.
- Et comment voudriez-vous que...
- Votre altesse est plus convenable, la coupa-t-il en posant sa main sur la porte, lui donnant encore l'impression d'être prisonnière.
- Je ne pensais pas qu'il était nécessaire de faire preuve d'autant de formalités, rétorqua Belle les joues en feu.
- Je vous l'ai dit, murmura-t-il d'une voix de gorge : Je suis un homme de pouvoir, les politesses sont de mises.
Paralysée, Belle balaya du regard ce corps éminemment viril qui rapprochait du sien.
- Et quelle sorte de plaisir vous en tirez ? Le questionna Belle en réprimant l'écrasante chaleur qui la submergeait.
- Le respect, mais je doute que nous pouvions qualifier ça de plaisir, répondit-il alors que ses mâchoires volontaires se mirent à tressauter.
- En effet, affirma-t-elle d'une voix presque inaudible.
- Allez-vous réfléchir à ma proposition ?
Déstabilisée par ce brusque changement de conversation Belle acquiesça.
- Je vous serais infiniment reconnaissant si vous acceptiez de venir mademoiselle Moor.
- Je vous promets de réfléchir.
- Belle !
Reconnaissant la voix de Gary, Belle battit des cils pour remettre de l'ordre dans ses esprits. Quant au sultan, il s'était redressé, visiblement mécontent d'avoir été interrompu si brusquement.
- Je te croyais partie en vacance, s'étonna ce dernier.
- Oh, je...je n'ai pas pu rester à cause de la neige, expliqua Belle en jetant quelques coups d'œil au sultan dont le visage restait de marbre.
Gary, son ami et voisin de palier dévia son regard sur le sultan. Gênée par ce brusque silence Belle décida d'intervenir.
- Gary je te présente monsieur Al-Zyhar.
- Enchanté, je suis Gary Anderson le voisin de Belle.
Dans cet échange aussi bref que tendu, ils s'échangèrent une poignée de main puis il se tourna vers elle.
- J'attend votre coup de fil mademoiselle Moor, essayez de ne pas me décevoir.
Sur ce dire presque menaçant il disparu dans les escaliers sans un regard en arrière.
À ce moment-là, pour Belle, elle ne le reverrait jamais à moins de lui céder sa présence aux fiançailles de son ennemie.
- Tu peux me raconter ce qu'il se passe ? S'enquit Gary.
~
Quand Jafar passa les hautes et majestueuses grilles de son domaine, c'est avec humeur qu'il claqua la portière de la voiture alors que Rachid se précipitait vers lui.
- Enfin vous êtes de retour !
- Ce n'est rien de le dire, marmonna Jafar en se passant une main sur sa barbe naissante.
- Puis-je savoir pourquoi vous êtes seul ? S'enquit Rachid l'air soucieux.
- Parce que Belle Moor n'a pas encore accepté d'assister à cette mascarade, lâcha Jafar sèchement.
Il pénétra en trombe dans son domaine et ôta son manteau.
- Il se trouve que la description qui nous a été donné n'était pas la bonne.
Jafar marqua une pause lorsqu'il vit Eloïse au fond du couloir.
- Et je pense savoir pour quelle raison j'ai été trompé.
Rachid lui manifesta son manque compréhension mais Jafar était trop préoccupé à observer Eloïse puis Zuyad qui s'avança vers lui sans se douter un seul instant de ce qui l'attendait.
- Dans mon bureau, et tout de suite...
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