Chapitre 32
Habité par une fureur sans précédent Jafar passa les portes du palais d'un pas déterminé sous les yeux baissés de ses employés. Il s'enfonça dans le couloir d'un pas rageur et ouvrit brutalement la porte du bureau de Rachid.
Ce dernier, et d'un calme exemplaire se contenta de s'incliner.
- Depuis quand, prends-tu des décisions sans m'en informer ? Articula-t-il sur un ton glacial.
Imperturbable Rachid inclina sa tête en signe de respect puis déclara ;
- Je ne suis l'auteur de cette publication mais pas le décideur votre altesse.
Le sang bouillonnant de rage il serra le poing tout en s'avançant vers lui.
- Et qui est le décideur si ce n'est pas moi ! Gronda-t-il d'une voix tranchante.
- Belle votre altesse.
Jafar s'arrêta brutalement à distance du bureau. De violentes émotions contradictoires se bousculaient en lui. La stupeur se peignit sur son visage.
- Je te demande pardon ?
- Belle est venue me voir ce matin et voulait savoir si vous aviez dans l'intention de publier le communiqué. Elle a été attristée d'être relayée au rang "d'amie" elle était bouleversée et m'a demandé si je pouvais changer le communiqué ce que j'ai fait.
Aussi loin que remontait ses souvenirs Jafar n'avait pas le souvenir de l'émotion qui venait le balayer entièrement.
Pourquoi avait-elle fait ça ?
Connaissait-elle les risques ?
Jafar dévisagea Rachid la respiration forte.
- Tu connaissais les risques d'une telle décision Rachid pourquoi l'as-tu laissé faire ?
- Parce que vous ne voulez pas son départ, et la réduire au rang d'une simple amie vous obligera à la renvoyer au plus vite avant que des spéculations viennent contredire votre communiqué.
Jafar contracta violemment ses mâchoires.
Rachid avait raison et c'était presque une torture de l'admettre.
- Où est-elle ? S'enquit-il en pivotant les talons.
- Dans vos appartements.
La voix de Rachid n'était plus qu'un murmure inaudible alors qu'il avait déjà franchi la porte précipitamment. Il monta quatre par quatre les marches pour la rejoindre et dès qu'il fut près des deux portes du couloir Jafar les condamna puis deux autres jusqu'à ce qu'il franchisse son antre.
Elle se trouvait près de la fenêtre, observant l'horizon. Pour lui indiquer sa présence Jafar ferma la porte à clé. Elle se retourna, et fut très vite contraint de réduire sa colère quand il vit de la peur dans son regard.
Elle était plus belle que jamais. Ses cheveux étaient tressés sur le côté, et ses yeux brillaient comme deux saphir.
- Pourquoi Belle ? Pourquoi as-tu fait ça ? S'enquit Jafar d'une voix plus amène.
- Parce que je pense que c'était la seule chose à faire, répondit-elle d'une voix tremblante.
Jafar s'empêcha d'avancer.
- As-tu au moins un idée de ce qu'il va se passer à présent ? Demanda-t-il d'une voix sombre.
Jafar fut attiré par une valise posée au pied du fauteuil.
- Qu'est-ce que c'est ? S'enquit-il d'une voix qui trahissait la colère qui montait en lui.
- Rachid m'a expliqué les risques que je prenais Jafar et ça, c'est ma valise dans le cas où tu ne veux pas de moi.
Sous le choc, Jafar sentit ses muscles se raidir alors que la belle Américaine soutenait son regard sans ciller.
- Je ne veux pas être réduite en une simple amie parce que je sais ce que cela signifie. Tu as demandé à Rachid de me séquestrer dans le cas d'un départ ce qui me laisse penser que tu ne veux pas que je parte.
Les yeux brillants comme si elle retenait des larmes de désespoir elle s'approcha de la valise pour en saisir la poignée.
À ce moment précis Jafar eut conscience que son visage était déformé par la fureur. Cependant celle-ci n'avait plus rien à voir avec le communiqué.
- Si ma décision était imprudente et si ce n'est pas celle que tu voulais donner à la presse alors je m'en vais sans plus tarder.
Cette phrase si nerveusement prononcé réveilla en lui un morceau de ses ancêtres, et éveilla en lui un brasier monstrueux.
Il combla l'espace qui les séparait et la vit se reculer mais pas suffisamment pour lui échapper. Il captura ses lèvres d'un baiser possessif et fiévreux. Elle lâcha la poignée de la valise pour s'accrocher à son bras. Jafar avait l'impression de sentir en lui l'homme qu'il était réellement renaître. Le conquérant, l'homme du désert. Et cet homme là, désirait faire d'elle sa promise, il voulait se perdre en elle et lui montrer l'homme qu'elle venait de réveiller.
Sans cesser de l'embrasser Jafar glissa sa main dans son dos pour resserre son emprise et ne put maîtriser un grognement quand elle s'abandonna contre lui.
Il emprisonna son visage entre ses mains et le rejeta en arrière pour la contempler.
- Je n'aurais pas eu la force de le publier, articula Jafar d'une voix rauque ; Je n'aurais pas pu te réduire à ça.
Le souffle court il caressa son visage et sa bouche pulpeuse puis la posséda avec plus d'ardeur.
- Es-tu prête à devenir ma fiancée aux yeux de tous ? Demanda-t-il d'une voix rauque.
La respiration saccadée la jeune femme lui offrit un regard qui valait mille mots. Un puissant désir le traversa. Il la souleva pour l'emporter sur le canapé, sans la quitter des yeux. Il prit sa bouche une seconde fois et se délecta de son souffle chaud contre son visage.
Belle réprima un frisson d'excitation alors que tout son corps le réclamait. Il la voulait et ne désirait pas la voir partir. Des larmes de joie menaçaient de rentrer en collision avec celles qui le supplier de lui faire l'amour.
Il passa son pouce sur ses lèvres entrouvertes et mordit celle qu'elle venait de pincer.
Elle vit dans ses yeux une ferme détermination, son visage n'était plus consumé par la fureur mais par autre chose qui la fit frémir.
- Regarde-moi, ordonna-t-il d'une voix rauque et assoiffée.
Belle perdit toute emprise sur le monde réel quand il ôta ses vêtements puis les siens.
L'instant suivant il unissait leur deux corps dans un râle puissant. N'était-ce pas la meilleure réponse à sa décision, songea-t-elle en agrippant ses épaules alors qu'un gémissement s'échappa de ses lèvres entrouvertes.
Il la souleva sans cesser de l'embrasser puis l'allongea sur le lit et prit son visage entre ses mains. Belle ouvrit les yeux pour sonder son regard au sien. Les contours de ses mâchoires étaient rigides, ses yeux embrasés.
Elle traça sa mâchoire volontaire et sombre alors qui reprenait enfin ses mouvements qui la plongea dans une jouissance ininterrompue. Jafar se délectait de la vision que lui renvoyait Belle si bien qu'il resserra ses doigts sur son visage pour qu'elle ne cesse jamais de le regarder. Plaquant un baiser fiévreux sur ses lèvres douces Jafar tenta de contrôler les réactions de son corps mais hélas ce dernier était voué à la faire sienne.
La respiration hachée il la souleva en scellant la cambrure de ses reins autour de son bras. Il prit son menton entre ses doigts pour qu'elle abaisse son regard dans le sien. Elle était si belle, désireuse et presque frustrée qu'il la torture.
- Veux-tu vraiment être ma promise ? Demanda-t-il sans la quitter des yeux.
- Oui, souffla-t-elle pour seule réponse.
Jafar relâcha son menton alors qu'il lui faisait l'amour lentement, appréciant chacun de ses gémissements. Mais très vite Jafar la renversa sur le lit pour achever le délicieux orgasme qui montait en lui crescendo, incontrôlable alors qu'elle lui rendait l'écho du sien dans un concert de gémissements mélodieux.
Jafar grogna, dents serrées et n'attendit pas d'être remis pour l'embrasser langoureusement alors qu'elle tentait de reprendre sa respiration.
- Je crois que je ne trouverais jamais la force de te laisser partir, déclara-t-il d'une voix rauque.
Les joues en feu Belle se remettait à peine de leur étreinte qu'elle songeait encore à s'abandonner dans cet univers bouleversant. Jafar avait le pouvoir terrifiant de lui faire connaître son corps si bien qu'elle avait l'impression de le découvrir et qu'il regorgeait de promesses.
- Je ne veux pas partir, murmura-t-elle d'une voix presque inaudible.
- Pourquoi ? S'enquit-il en prenant son menton entre ses doigts.
- Parce que je veux croire que cette histoire n'a pas de fin, avoua-t-elle alors qu'une myriade d'émotions l'engloutissait chaque fois qu'elle posait ses yeux sur lui.
Il l'embrassa avec son éternel regard sévère.
- Il n'y aura pas de retour en arrière habibti est-ce que tu en as conscience ?
Belle réprima un frisson puis acquiesça sans le quitter des yeux.
Il prononça alors un discours en arabe tout en parsemant sa mâchoire de baisers.
Il se redressa lentement puis quitta le lit et remit son pantalon pour répondre au coup de fil impromptu qui venait de les couper.
Belle se redressa, alors que son corps alanguie était encore parcouru des derniers précipices de l'orgasme. Il ne la quittait pas du regard alors qu'il échangeait avec son interlocuteur. Ses yeux noirs lui traduisaient milles promesses. Belle tenta de ralentir les battements de son cœur mais ce dernier semblait lui aussi entre les mains du sultan.
Il raccrocha et réduisit l'espace qui les séparait. Il se pencha en avant pour caresser ses lèvres contre les siennes.
- Tu viens d'affoler le pays, chuchota-t-il en glissant son index sous son menton.
- L'affolement pourrait-il m'attendre plus tard ? Je suis encore dans les méandres de tes caresses.
Il esquissa un large sourire alors que ses yeux noirs possédaient une lueur énigmatiques.
- Je me suis montré d'une lenteur délibérée, mais bientôt, très bientôt je te ferais basculer au bord de l'extase, murmura-t-il d'une voix gutturale.
- Est-ce une promesse ? S'enquit Belle ravagé par une chaleur indescriptible.
- Je crois que tu n'as pas encore idée du désir que je ressens pour toi. Chaque fois que je te regarde j'ai envie de te faire mienne.
Jafar sentit sa belle américaine frissonner d'excitation. Il se pencha pour l'embrasser une nouvelle fois.
- Hélas, j'ai pour devoir de me montrer discret jusqu'à notre union habibti.
Elle exhala un souffle chaud.
- Lorsque nous serions mariés, je t'emmènerai à nouveau dans ma tente et ce jour-là, tu seras comblée faisant de moi un homme heureux.
Jafar posa sa main sur sa joue rose, prenant peu à peu conscience qu'il était déjà un homme heureux mais dangereusement épris d'un sentiment inédit.
L'obsession de la protéger.
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