Chapitre 23
Lorsque la bouche dure du sultan se pressa contre la sienne Belle ne chercha même pas à le repousser et capitula, submergée par des sensations nouvelles et indescriptibles. Le sultan pressa ses lèvres expertes sur les siennes l'invitant alors à les entrouvrir pour posséder entièrement sa bouche.
Parcourue par une succession de soubresauts Belle savait pourtant que ce baiser serait bientôt une erreur mais ne put s'empêcher de savourer chaque seconde.
Le sultan pressa ses pouces sur ses pommettes, poussant un grondement sourd contre sa bouche. Jamais elle n'avait ressenti ça auparavant si bien qu'elle aurait voulu qu'il ne s'arrête jamais. Soudain, il pressa ses doigts contre sa nuque pour l'attirer davantage vers lui. Étroitement bloquée contre son corps viril Belle sentit ses jambes flageller puis tout s'arrêta brusquement.
Délicatement, il s'écarta, le regard embrasé et elle crut même déceler dans son regard une lueur de possessivité.
Incapable de bouger, hypnotisée par son regard sombre, elle posa ses mains sur son torse pour délimiter un faible espace.
Jafar expira par le nez, cherchant désespérément un moyen d'éteindre le flux de désir qui courait dans ses veines.
Il avait crû qu'en l'embrassant il pourrait mettre un terme à ce désir vorace mais il s'était trompé.
Ce dernier venait de s'amplifier.
Le plus étonnant pour lui fut de la voir si réceptive à son baiser même si dans ses yeux, il pouvait déceler une vive timidité s'accroître.
Du bout du doigt il caressa sa lèvre inférieure, là où son empreinte restera à jamais.
- Je suis sincèrement navré mademoiselle Moor, articula-t-il d'une voix enrouée par le désir.
Interdite elle chercha à se dégager mais la pression qu'il exerçait dans son dos l'en empêcha.
Voulait-elle le fuir ?
Si tel est le cas, Jafar avait bien l'intention de la garder précieusement contre lui.
- Désolé ? Répéta la jeune femme d'un murmure inaudible.
- Je n'ai pas pu m'en empêcher, du moins, je ne pouvais plus me l'interdire même si c'est mal.
Belle réprima un frisson puis baissa les yeux, blessée par ce dernier mot.
Oui ça l'était, Songea-t-elle lorsqu'elle reprit les commandes de son esprit.
- Vous voulez dire par-là que notre...différence d'âge rend ce baiser interdit ?
Il poussa un rire amer et la relâcha doucement.
- Vous êtes jeune, en effet, mais ce n'est pas ce qui me préoccupe.
Belle commit alors l'erreur de le regarder dans les yeux.
- Ce qui me préoccupe c'est que ce baiser pourrait entraîner des conséquences auxquelles vous n'êtes pas prête, ajouta-t-il d'une voix rauque.
Jafar dut faire appel à sa faible maîtrise pour ne pas reprendre ses lèvres entre les siennes. Un torrent de sensations crispaient ses muscles. Chaque fois qu'il avait le malheur de la regarder Jafar mourrait d'envie de lui faire l'amour jusqu'à l'aube.
- Je ne comprends pas votre altesse, dit-elle d'une voix douce et incrédule.
Il se recula pour amoindrir le désir qui palpitait maintenant dans ses chairs.
- Un peu d'honnêteté s'impose, déclara d'une voix rauque ; Vous êtes de loin la plus belle femme qu'il m'a été permis de voir. Je vous désire Belle. Je n'ai jamais désiré une femme comme maintenant pas même mon ex-femme.
Les yeux saphir de la jeune femme se mirent à briller...comme si elle rendait hommage à son compliment.
Comme si c'était la première fois qu'elle entendait ça.
- Mais je suis un homme dangereux Belle, je suis l'opposé de ce qu'une femme comme vous rêve en secret.
- Alors pourquoi vous m'avez fait venir ici ? Demanda-t-elle en fronçant des sourcils.
- La jalousie et l'égoïsme.
Belle avait l'impression que son coeur allait sortir de sa poitrine. Il la désirait et cet aveu la submergea de sensations intenses.
- Je viens d'ailleurs de le réaliser, reprit-il sans la quitter des yeux.
- Alors la presse...
- N'était pas la réelle motivation, la coupa-t-il brutalement ; Je n'ai pas supporté l'idée de vous savoir au contact d'Alex Frost et je voulais vous avoir ici.
La jalousie et l'égoïsme, songea-t-elle en jouant avec le bout de sa natte nerveusement.
- Je vous prie sincèrement de m'excuser.
La sincérité dans la note de sa voix fut suffisante pour qu'elle lui pardonne.
- Je pensais que vous détestiez le mensonge, lança-t-elle sur une note d'humour qui n'eut aucun effet sur lui.
Insondable de par son expression impassible, le sultan dont le regard incendié restait figé au sien déclara ;
- Je pensais que vous alliez vous enfuir, dit-il enfin.
- Pour quelle raison ?
- L'ardeur avec laquelle je vous ai embrassé aurait pu vous effrayer.
Ce fut tout le contraire.
Secrètement elle avait adoré cette ardeur et la possessivité qu'il avait mis dans ce baiser.
Elle avait apprécié chaque seconde passée contre ce torse massif et puissant.
- Je vous l'ai dit, j'aime le risque, mentit-elle.
Il resta de marbre pendant plusieurs secondes avant de s'approcher. Distinct elle recula ce qui l'alerta.
- Pourquoi mentir alors que je me suis montré honnête Belle ? Vous avez peur ?
- Un peu, avoua-t-elle enfin ; C'est la première fois qu'une telle chose m'arrive.
- Que voulez-vous dire ?
- Je n'ai jamais laissé un homme m'embrasser à ce jour, vous êtes le premier à qui j'accorde ce droit si l'on oublie quelques bisous furtifs de mon adolescence.
Le sultan se figea, ébahi.
- Vous en train de me dire que...
- Que je suis une jeune femme prudente quand il s'agit de faire confiance à un homme, j'ai eu une mauvaise expérience par le passé. Je n'aime pas que l'on me touche depuis.
L'expression du sultan se rembrunit.
- Vous n'avez pas été...
- Non, le coupa-t-elle en s'entourant de ses bras pour échapper à la sensation de froid qu'elle ressentit brusquement ; Je n'ai pas envie d'en parler s'il vous plaît n'insistez pas.
L'atmosphère était maintenant réduite à un simple silence et toute la magie qu'elle avait ressentie quelques minutes plus tôt ne semblait plus qu'un souvenir.
- Vous devriez remonter dans votre chambre pour vous reposer, lui conseilla-t-il d'une voix étonnamment douce.
À ce moment-là, Belle releva les yeux pour croiser son regard cendré.
- Vous avez raison, je suis épuisée, approuva Belle en esquissant malgré tout un sourire.
Les sourcils froncés, comme s'il était en proie à de multiples questions, il inclina de la tête.
- Bonne nuit, murmura Belle en pivotant les talons alors que ses jambes tremblaient.
Jafar l'observa partir sans chercher à la retenir. En réalité il se sentait frustré de ne pas savoir ce qu'il lui était arrivé par le passé. L'esprit en désordre il se passa une main sur le visage alors que les effluves de son parfum miroitaient dangereusement autour de lui.
Le plus troublant ce soir restera probablement les aveux de Belle qui à aucun moment lui avait caché ses émotions. Elle pouvait se montrer si illisible et à la fois si limpide qu'il avait du mal à masquer son étonnement. Mais au delà ça, Jafar n'oublierait jamais la douceur de ses lèvres et ignorait totalement s'il serait capable d'y renoncer une fois de plus...
Au petit matin, alors que l'aube naissait sous un ciel rougeoyant, Jafar ignorait depuis combien de temps il était là, sur le balcon, pensif, inondé de questions auxquelles il n'avait aucunes réponses.
- Votre majesté ?
- Oui Rachid, dit-il sans se donner la peine de se retourner.
- Mademoiselle Moor est réveillé depuis plus d'une heure, dois-je lui apporter son petit-déjeuner ou voulez-vous le partager avec elle ?
- Je le partagerai avec elle, répondit-il en se retournant ; Va la chercher s'il te plaît.
Rachid toussota.
- Elle est déjà ici votre altesse.
Surpris par une telle information Jafar interrogea Rachid du regard qui s'empressa de s'expliquer.
- Il y a eu un léger accident, il se trouve que mademoiselle Moor a été trouvé en train de déambuler dans le couloir très tôt ce matin et j'ai jugé bon de l'envoyer ici avant que quelqu'un d'autre l'aperçoive.
Jafar fronça des sourcils en exigeant les raisons qui l'avaient poussés à prendre une telle décision, mais ce dernier esquissa une révérence puis disparut en empruntant une autre sortie.
Pour s'assurer des dires de Rachid, il traversa le balcon pour revenir dans ses appartements et la trouva assise, ses paupières baissées.
Très vite, Jafar comprit la raison qui avait poussé Rachid à intervenir.
Elle portait une chemise de nuit en coton, et un peignoir en soie rouge.
Dans cette tenue, la jeune femme aurait sans doute attiré l'attention et pas seulement la sienne. Aiguillonné par un sentiment de jalousie Jafar s'approcha de la table pour qu'elle remarque sa présence.
- Je suis assurément convaincu que vous ne l'avait pas fait exprès mais je vous interdit de quitter votre chambre à moins d'être vêtue convenablement.
Sa paire d'yeux saphir se releva subitement.
- Je me pensais chez-moi, jusqu'à ce que je réalise que non, se justifia-t-elle avec nostalgie ; Et ce n'est pas ma faute si le dressing mis à ma disposition regorge de tenue semblable à celle-ci au lieu d'un bon vieux pyjama.
Choqué par sa vivacité de si bon matin Jafar s'approcha mains dans les poches.
- Même dans un pyjama vous seriez capable d'attirer l'attention, rétorqua Jafar en peinant à réprimer l'effet dévastateur qu'elle avait sur lui.
- Si vous continuer à me complimenter de la sorte je vais finir par penser que c'est faux.
- Croyez-moi, ma sincérité est aussi loyale que la promesse que je vous ai fait, jadis quelques heures plus tôt.
Les joues roses, les lèvres entrouvertes elle baissa les yeux sur ses doigts qu'elle tirait nerveusement.
- Je saurais à l'avenir, veuillez m'excuser, dit-elle en revenant au problème principal.
- Que faisiez-vous dans le couloir si tôt ? Vous avez dormie j'espère ? Demanda-t-il en allant s'installer à l'autre extrémité de la table.
- Pas aussi bien que je l'aurai espérer, répondit-elle en affrontant son regard non rougir.
- Êtes-vous sur le point de me dire que vous avez pour souhait de partir ? S'enquit Jafar pour rentrer dans le vif du sujet.
- Non bien sûr que non, répondit-elle en le dévisageant les sourcils froncés.
- Alors qu'est-ce qui vous a empêché de dormir ? Ce qu'il s'est passé hier soir ?
- Ça faisait partie de mes préoccupation oui, admit-elle d'une voix tremblante.
- Vous n'avez pas à vous sentir coupable Belle.
- J'ai l'air coupable ?
- Ce n'est pas le cas ? S'enquit Jafar vivement intéressé.
- Non, mais je me sens mal à l'aise parce que ce n'est pas comme si ça c'était passé avec un homme qui n'est pas connu.
- Je suis un homme avant tout, mon statut n'est qu'un titre.
- Un titre qui fait de vous un homme important, rectifia la jeune femme.
- Vous devriez vous détendre Belle, cessez de vous poser des questions, la nuit dernière appartient au passé, il est temps de se tourner vers l'avenir, décréta Jafar en plongeant son regard dans le sien.
- Et que me réserve l'avenir votre majesté ? Lança-t-elle sur un ton léger.
Jafar serra les mâchoires pour affaiblir les sensations qui l'empêchaient de réfléchir.
Jafar serra les mâchoires pour affaiblir les sensations qui l'empêchaient de réfléchir. Puis soudain, il se mit à imaginer ce qu'il n'avait jamais songé auparavant pas même avec Zafina.
- Si vous me faites confiance, je vous promets que vous n'allez pas le regretter...
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