Chapitre 1


𝗔𝗧𝗧𝗘𝗡𝗧𝗜𝗢𝗡 !

𝗢𝗘𝗨𝗩𝗥𝗘𝗦 𝗦𝗢𝗨𝗦 𝗣𝗥𝗢𝗧𝗥𝗘𝗖𝗧𝗜𝗢𝗡𝗦 𝗗𝗘𝗦 𝗗𝗥𝗢𝗜𝗧𝗦 𝗗'𝗔𝗨𝗧𝗘𝗨𝗥.
𝘾𝙤𝙥𝙮𝙧𝙞𝙜𝙝𝙩 ©A.S SYLA, 2019 - Auteur Wattpad Lamiss141

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La tempête semblait s'apaiser à mesure du temps qui passait. Belle n'entendait plus les flocons fouetter les carreaux des fenêtres. Agréablement surprise par la chaleur qui se dégageait de la cheminée elle posa son livre sur ses genoux pour approcher ses paumes de main. Pour bénéficier de ce petit chalet Belle avait travaillé un an sans prendre des vacances. Son boulot de serveuse ne lui rapportait pas une fortune mais lui assurait une vie tranquille malgré les ennuis financiers qu'elle avait dû traverser. S'offrir ce petit havre de paix était pour elle une réussite.

Une réussite bien méritée car les trois dernières années avaient été pour elle que douleur et chagrin. Son père bien trop tôt parti l'avait laissé anéantie et seule. Toute sa vie son père avait été son seul et unique repaire. Elle voulait oublier le passé, éteindre ses peines et se former un présent plus lumineux. C'est aussi pour cela qu'elle avait souhaité se couper du monde pendant une semaine. Quittant les méandres de ses pensées Belle se leva pour s'approcher de la fenêtre. De là, un tumulte de flocons se mit à tourbillonner laissant place à une magnifique danse immaculé.

Esquissant un sourire d'émerveillement Belle écarta un peu plus les rideaux jusqu'à ce que son sourire se dissipe peu à peu. L'espace d'une seconde elle se crut victime d'hallucination lorsqu'elle aperçut une voiture s'engager sur le petit chemin sinueux du chalet. Mais très vite, Belle fut aveuglée par une vive lumière qui provenait des phares.

Belle s'écarta de la fenêtre précipitamment et s'empressa de réduire la lumière tamisée du salon.

Qui était cet intrus ?

Les propriétaires n'étaient plus là depuis ce matin et lui avait certifié qu'ils n'avaient ni amis ni famille dans le coin.

Le ventre noué, elle s'éloigna de la fenêtre pour mieux se saisir d'un tisonnier. Un silence glacial s'empara alors du chalet. Seuls les crépitement de la cheminée éveillaient encore une présence avant que des coups à la porte laissent envisager un mauvais présage.

Elle ne pouvait feindre que le chalet était vide puisque les lumières provenant du salon se voyaient de l'extérieur. De plus la cheminée dégageait une forte intensité de couleurs rougeoyantes.

Belle déglutit péniblement sa salive tout en s'approchant de la porte close et heureusement verrouillée. Les coups redoublèrent d'intensité comme si l'intrus commençait à s'impatienter.

- Qui est-ce ? Lança Belle en serrant le tisonnier si fort qu'elle sentait sa main devenir moite.

- Le mieux serait de m'ouvrir mademoiselle Moor.

Belle distingua dans la voix de l'inconnu un fort accent qu'elle ne sut interpréter avant de réaliser qu'il venait de dire son nom. Soumise à une série de frissons, elle hésita avant d'ouvrir la porte tout en prenant le soin de la bloquer avec la chaine.

Dès lors que la porte s'ouvrit à moitié, le vent s'engouffra dans le chalet, balayant sur son passage les feuilles laissées sur la petite console. N'y voyant rien elle appuya sur l'interrupteur qui donnait sur l'extérieur afin que la lumière lui dévoile l'intrus.

À la seconde où la silhouette sombre lui apparut, Belle retint son souffle n'ayant d'autre choix que d'examiner son visiteur.

Grand, visiblement robuste, l'inconnu portait un long manteau noir et des gants en cuir laissant entrevoir des mains fortes.

Lentement elle poursuivit son chemin sur son visage qui malgré la pénombre révélait des traits ciselés par un regard sérieux. Son visage émanait quelque chose de sauvage quant à ses yeux, ils révélaient l'encre d'une nuit noire. Belle repoussa la porte, le cœur battant à vive allure.

- Que voulez-vous monsieur ? Parvint-elle à dire en cherchant un moyen d'éviter ses yeux perçant.

L'inconnu fronça des sourcils en dardant sur elle un regard qui contrastait avec le froid qui caressait son visage.

- Je suis Jafar Al-Zyhar, sultan du pays Rhayad.

Belle avala tant bien que mal ces informations puis fronça des sourcils. Pour quelle raison un sultan se donnerait la peine de venir jusqu'ici ?

Elle n'avait pas le souvenir de l'avoir croisé quelque part.

Un tel homme ne n'oublie pas ! Songea-t-elle en le dévisageant.

- Est-ce que je vous connais ? Que me voulez-vous ? Demanda-t-elle d'une voix qui lui paraissait beaucoup trop tremblante.

- Cette conversation mérite mieux qu'une porte entrouverte vous ne pensez pas ? Dit-il d'un anglais parfait et articulé d'une voix gutturale, rauque et impatiente.

Envahie par une vague d'anxiété Belle resta immobile, refusant catégorique d'ouvrir la porte.

Le sultan semblait conscient de la méfiance qu'elle lui témoignait et déclara :

- Je peux sentir votre peur mais je peux vous promettre que je ne vous ferais aucun mal, déclara-t-il en faisant un pas en avant, dévoila ainsi le reste de son visage : Je veux simplement discuter et je viens de faire plus de trois heures de route pour vous trouver. La moindre des choses serait de m'inviter à entrer.

Malgré les paroles rassurantes de l'inconnu Belle hésita longuement avant de lui répondre.

- Si vous voulez, vous pouvez garder le tisonnier en main, ajouta-t-il en avisant celui-ci qui dépassait légèrement.

Sentant ses joues s'empourprer Belle le passa derrière son dos. La décision la plus sûre serait de refermer la porte mais l'inconnu semblait insistant et le froid commençait lentement à devenir pénible. Alors Belle soupira avant d'ouvrir entièrement la porte. Sur le visage impassible du sultan, un sourire d'une faible intensité couvrit ses lèvres puis ce dernier s'invita dans le chalet. Belle s'écarta pour le laisser entrer et eut le sentiment qu'elle allait le regretter. L'espace semblait réduit, la pièce devenait plus petite à mesure qu'il pénétrait dans les lieux avant une démarche déterminée. Ses cheveux sombre et coupé court étaient recouverts de neige avant que celle-ci fonde instantanément.

- Maintenant que vous êtes entré, puis-je savoir les motifs de votre visite ?

Jafar ravala sa mauvaise humeur et fit face à la délicieuse jeune femme. Lorsqu'il s'était donné lui-même la mission de retrouver cette jeune femme, aucune photo ne lui avait laissé présager une telle surprise. Loin de s'attendre à découvrir une jeune femme dont les yeux reflétaient un soupçon de vulnérabilité Jafar avait d'abord songé à une puérile plaisanterie de la part de son cousin.

En effet d'après les informations qu'il avait pu récolter, Belle Moor n'était pas indispensable voire s'en intérêt d'après sa demi-sœur et bientôt future femme de son cousin Zuyad. La description d'Eloïse avait été limpide. Terne, sans attrait et maladroite. Un mensonge qui pour l'heure avait énormément de mal à passer. Car devant lui se tenait l'incarnation des sept pêchés. Une silhouette aux courbes voluptueuses, des cheveux blonds et bouclés esquissant une fabuleuse cascade le long d'une chute de reins secrètement dissimulée sous un châle rouge. Ses yeux d'un bleu captivant étaient cachés sous une rangé de cils et ses lèvres pulpeuses étaient gorgées d'une couleur incarnate. Serrant les mâchoires, Jafar laissa échapper un juron menaçant entre ses dents serrées et se promit alors de résoudre le mystère qui entoure le mensonge d'Eloïse.

- Je suis ici parce que votre demi-sœur Eloïse épousera bientôt mon cousin et une réception sera donnée en leur honneur sur ma propriété ici à New-York. Votre présence est indispensable.

Belle cilla et sentit son sang quitter son visage. Etait-ce une plaisanterie ? Une autre attaque de la part de son ancienne famille qu'elle cherchait à tout prix oublier ?

Sa gorge paraissait si sèche qu'il lui fallut plusieurs secondes pour esquisser un son qui reflétait son désarroi.

- Je vous demande pardon ? Est-ce une blague ?

L'expression du sultan se durcit puis ses yeux d'encre prirent possession des siens.

- Croyez-vous sincèrement que j'ai fait ce chemin dans la nuit noire pour vous faire une blague mademoiselle Moor.

- Alors si ce n'est pas une blague, je regrette amèrement que vous ayez fait tout ce chemin car ma réponse est non...

Belle recula d'un pas, retenant avec difficulté les larmes de colère qui lui piquaient les yeux.

- Et puis-je savoir pour quelle raison ?

- Cela me regarde, je n'ai pas la moindre envie d'en discuter avec vous de plus il se fait tard.

Bella s'approcha de la porte pour l'ouvrir mais une main s'interposa. Belle releva la tête et croisa le regard du sultan.

- J'ai tout mon temps pour comprendre mademoiselle Moor...

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