Florent est en cours de pratique ; autonomie, bonheur, etc. Il suit une formation à l'EMC, dont les couloirs sont un joyeux bordel de caméras, gamelles et matériel en tous genres, créant une ambiance toute particulière. Ce matin, il est dans une salle avec deux personnes de sa classe, occupé à faire des balances de son.

Alex entre et, comme chaque fois qu'Alex entre quelque part, c'est un joyeux bordel qui entre à ses côtés.

- Hey, Ça va ? Lance le jeune homme en sautant à bas de son estrade.

Florent aime bien Alex. Il ne sait pas trop quoi en penser, mais il l'aime bien. C'est une tornade vivante de boucles ébouriffées et de familiarité. Ses cheveux blonds sont aujourd'hui ornés de barrettes plates, les noires fines, vous savez ? Iel passe la main dedans et lance comme si ça n'avait aucune importance :

- Tranquille, ouais. J'ai vingt minutes de retard, je trouve plus ma salle.

La seule fille de la pièce s'avance. Elle sait dans quelle classe iel est, apparemment, et se propose de le guider. À la porte, Florent entend un bout de dialogue qui le fait sourire.

- Heu... Sans indiscrétion, t'es un garçon ou une fille ?
- Oui !

Alex passe joyeusement la tête par la porte et lance un :
- Allez, à plus, Flo !

Et tout d'un coup il n'est plus là, déjà au bout du couloir, rapidement disparu. Alex va toujours à son rythme, celui décidé. Et quel qu'il soit, s'y tient. Avec Alex, le temps est hémophile, songe Florent.
C'est pas du Alain Souchon, ça ?

En retournant à sa table de mixage, il repense à la dernière personne qui l'a appelé Flo. C'était pour des raisons douteuses, ok, mais cette Célia est marrante et sympa, mignonne aussi, dans le sens large du mot. Elle a un visage vraiment sage, calme en apparence et pourtant, il y a probablement bien des choses invisibles sous la surface.

Sorti de ses pensées par Arthur qui lui demande de recommencer le test, il lance une réplique de film dans le micro, parce que ouais, il faut bosser, mais il a son quota de références à la pop culture à tenir. Nan, en vrai ça le fait juste marrer. Il termine rapidement et se dirige vers la console de son.

- Je te laisse gérer la batterie mec, tu t'en sortiras mieux que moi.

OoOoOoOo

- Ça marche !

Célia navigue dans ses fichiers à la recherche du séquencier avant de lancer un transfert sur clé USB. Attente. Elle regarde les pourcents monter. C'est long. Elle tourne sur sa chaise. Rien à faire d'autre, elle ne peut pas solliciter l'ordinateur plus. Il beugue, en ce moment. Elle fait rouler sans chaise vers Solenn, un poste plus loin.

- Tu fais quoi ?

Ton un peu trop gamin, pas son style habituel. Elle s'ennuie. L'image de Benedict Cumberbatch s'impose furtivement à son esprit.

- J'utilise photofiltre pour mieux identifier les différentes zones du photogramme.

Solenn ne s'en rend pas compte, mais dès qu'elle fait du montage ou de l'infographie, elle parle en termes techniques.

- Ah, t'a choisi celui-là ?
- Ben ouais, elle est cool cette séquence, non ? Retour du ton désinvolte. T'a pris quoi toi ?
- Celle avec le tableau.

Coup d'oeil de loin à son écran. Sa jauge a l'air presque pleine. Elle y retourne, toujours en roulant. Effectivement, elle assiste à la fin du transfert. Elle tend la clé à son prof et, pour être honnête, ne fait plus grand chose de la fin du cours.
La lumière à la fenêtre est vraiment belle et intéressante à regarder et puis c'est fini dans dix minutes. Surtout, elle ne veut pas aller trop avant dans son scénario avant que le séquencier ne soit validé.

Elles débattent du film sur lequel elles travaillent jusqu'à retrouver Marion. Mardi. Plaisir ineffable de manger entre potes. Les autres jours, leurs emplois du temps ne leur permettent pas. Les couloirs de la fac ne sont jamais vide, contrairement au lycée, mais là, ils sont particulièrement pleins et elles mettent un moment à se frayer un chemin jusqu'à l'extérieur.

J'ai préféré couper ici, parce que si on compte pas la note ça fait 666 mots et que je suis diabolique 😈
(Nan en vrai je voulais juste avoir des chapitres aussi courts qu'avant).