Crise
Salut à tous·tes !
Chose promise, chose due : je vous retrouve ici pour un nouveau Drarry :))
J'espère que vous l'apprécierez autant que j'ai aimé l'écrire (ça ne se voit pas, mais j'ai teeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeellement hâte que vous le découvriez et me disiez ce que vous en pensez, je suis actuellement surexcité·e !) !
Un chapitre par semaine, sans aucune régularité cependant dans les jours de publication ;)
Enjoyyyyyyy !
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Harry Potter avait toujours porté les habits de son cousin.
Ils étaient moches et dix fois trop grands pour lui, mais au moins ils étaient confortables. Ils ne lui déplaisaient pas plus que ça, et cela arrangeait bien son oncle et sa tante, qui n'avaient pas eu à acheter des habits exprès pour lui.
Parmi les choses que ses tuteur·ice·s considéraient comme inutiles et trop chères, surtout celles qui lui étaient destinées, il y avait le coiffeur. Aussi, c'était Pétunia qui le coiffait en lui coupant grossièrement ses cheveux indomptables le plus court possible, pour éviter les poux, disait-elle. Bien sûr, comme par magie, quelques améliorations avaient lieu durant la nuit et sa tignasse repoussait souvent de quelques centimètres.
Et puis, avec Dudley comme cousin, Harry avait développé une certaine musculature et une aptitude à la course, ou plutôt à la fuite.
En bref, malgré les mauvais traitements dont il était victime, le petit garçon avait eu des habits, un toit sur sa tête, et rien en lui n'aurait pu faire changer le comportement de sa famille envers lui.
Des habits informes, une coupe des cheveux et une enfance rythmée par les coups et l'esquive... Harry Potter avait tout d'un garçon "normal".
Bien entendu, Harry n'avait pas grand chose de "normal", en tout cas aux yeux de sa famille. Et puis même aux yeux des sorcier·ère·s, il n'était pas "normal" : il était l'Élu, le Survivant, le Sauveur.
Et à ses yeux non plus il ne l'était pas. Enfin... Si, il l'était. Il était Harry Potter, c'était comme ça, il était ainsi et il n'y pouvait rien. Mais aux yeux du monde, il n'était pas normal, il le savait, si son secret venait à se savoir, il était foutu. C'était d'ailleurs pour cette raison qu'Harry était effondré en larmes dans les toilettes des garçons du 6ème étage de l'école de la Poudlard.
Il n'en pouvait plus.
En apparence, il était un sorcier normal, ou du moins banal, si l'on exceptait cette histoire de Survivant qui le suivait même encore alors que Voldemort était mort.
Des ami·e·s, des ennemi·e·s, quelques amoureuses, des cours, des notes, des sorties, des fêtes... Harry avait tout d'un ado basique. Mais là, la main sur son cœur, Harry peinait à reprendre son souffle et à stopper la cascade de larmes qui dévalait ses joues.
Il n'en pouvait plus. Il voulait que ça s'arrête.
Il avait eu le malheur de passer, quelques minutes plus tôt, devant le miroir de la salle de bain des Gryffondor, nu, sortant de la douche. Ce grand miroir où l'on se voyait de la tête aux pieds. Ce grand miroir qui montrait toutes ses formes, tous ses défauts, tout ce qu'il cachait à l'aide de sortilèges et de traitements. Quand pourrait-il enfin arrêter son calvaire ?
Un bruit de pas lui fit redresser la tête, mais il était tellement las qu'il n'eut pas la force d'aller se cacher ou même de se rhabiller correctement.
C'est avec un regard vide brouillé de larmes qu'il vit Drago Malefoy entrer dans les toilettes.
- Potter ?
Harry détourna la tête, dans le vain espoir de cacher son état. Il n'avait pas reparlé au Serpentard depuis la fin de la guerre. Il avait plaidé pour lui et sa mère, mais était parti avant même que les deux Malefoy ne puissent lui dire quoi que ce soit. Néanmoins, ils ne se battaient plus, c'était tout juste s'ils s'insultaient "gentiment", se cherchaient et se bousculaient dans les couloirs.
- L-laisse-moi, Malefoy.
- Potter, tu-
- S'il te plaît, laisse-moi.
Il devait y avoir tant de supplique dans sa voix que le garçon sembla comprendre et tourna les talons.
Cela ne fit que redoubler ses sanglots. Il avait tant besoin d'aide, mais il ne voulait pas s'imposer, même - surtout - pas à son pire ennemi, alors il rejetait tout le monde.
Personne ne pouvait l'aider, personne ne voudrait l'aider, et surtout pas Malefoy. Il était con, à s'enfoncer dans sa douleur et sa solitude, mais il ne pouvait pas expliquer ce qui se passait aux gens, et encore moins à...
Il sursauta lorsqu'une Bièraubeurre entra dans son champ de vision. Incrédule, il releva la tête pour voir Malefoy, une 2ème chope à la main, et sa baguette magique effectuant un sortilège de lévitation sur la boisson qui semblait lui être destinée.
Harry ouvrit la bouche mais le blond le prit de court.
- Bois. Ça ira mieux, crois-moi.
Et, bouche-bée, le Survivant regarda le Serpentard le plus détestable du monde s'asseoir en tailleur à même le sol crade des toilettes du 6ème étage en buvant une gorgée de Bièraubeurre.
Harry attrapa donc sa chope et la porta, hésitant, à ses lèvres, avant de boire une gorgée du liquide qui le réchauffa de l'intérieur. Après quelques gorgées, il murmura d'une voix cassée :
- Merci.
Malefoy haussa les épaules et balaya ses remerciements d'un geste de la main, mais Harry eut le temps de voir de faibles rougeur apparaître sur les joues habituellement pâles du blond. Était-ce si inhabituel que ça qu'on le remercie ?
- Pourquoi-
- Allons, Potter, sers-toi de tes neurones. Tu crois vraiment que c'est parce que tu me demandes de te laisser que je vais t'obéir, surtout quand tu pleures toutes les larmes de ton corps dans les toilettes ? Franchement, tu me prends pour qui ? Je suis pas sans cœur non-plus. Je le cache juste très bien, c'est tout.
Harry ne put qu'ouvrir et fermer la bouche à la manière d'un Strangulot échoué et il prit une nouvelle gorgée de Bièraubeurre pour se redonner une contenance.
- Bon, Potter. Je sais pas c'que t'as, et je doute que tu veuilles m'étaler ta vie, mais tu vas continuer à te morfondre dans ton coin ?
Harry esquissa un sourire, se surprenant lui-même. Il allait si mal dans ce genre de moment qu'il était compliqué voire impossible de lui tirer un sourire. Et Malefoy était bien la dernière personne qu'il aurait cru capable de réussir cet explois.
En fait, ça devait un don uniquement Malefoyen : traiter à peu près tout le monde de la même manière quel que soit le moment. Fidèle à lui-même, il remettait une stabilité en Harry, avec son sarcasme et ses piques habituelles.
- Je... Ça va aller.
Malefoy eut un rire désabusé.
- Je me demande vraiment comment tu arrives à tromper ton monde alors que tu ne te convaincs pas toi-même.
- Il faut bien être positif.
- C'est pas du positivisme, Potter, c'est du déni. Relève-toi, va jouer au Quidditch, ça t'éclaircira les pensées et te donnera des idées pour régler ton problème, quel qu'il soit.
Harry n'arrivait pas à croire qu'il avait cette conversation avec Malefoy.
- Je n'ai pas très envie d'aller faire du Quidditch tout seul, actuellement.
- Ben viens avec moi.
Le Survivant écarquilla les yeux.
- Pardon ?
- Viens faire du Quidditch avec moi. T'es sourd ou quoi ?
Harry ne releva même pas la remarque.
- Je- D'accord. Pourquoi pas.
Malefoy se leva, fit disparaître leur deux chopes de Bièraubeurre vide et lui tendit sa main pour l'aider à se relever.
Ce fut donc à ce moment que tout dérapa.
Harry tendit sa main, hésitant et incrédule, et sa chemise, dont il avait ouvert les boutons du haut lors de sa crise, s'écarta pour laisser apparaître sa poitrine.
Les yeux de Malefoy s'écarquillèrent et il ouvrit la bouche, incrédule.
- Potter, est-ce que tu es actuellement en train de porter une brassière ?
Harry se recula brusquement, se cognant contre le mur derrière lui, et rabattit vivement les pans de sa chemise.
- Ne me regarde pas !
- Potter, tu es une fille ?!
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1251 mots
Publié le Mardi 3 Mai 2022
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