| Chapitre 40 |
Point de vue de Calla Adamson
Mon cœur est lourd lorsque j'ouvre les yeux ce samedi matin. Je détourne le regard vers ma porte-fenêtre et aperçois les valises d'Allie ayant été finies hier dans la soirée. J'en oubliais presque son retour en Angleterre.
- Tu dors ? J'entends doucement dans mon dos.
Je me retourne face à Allie et lui souris. Ses yeux brillent, et ce n'est pas bon signe. Je pense la connaitre assez pour savoir qu'elle va se mettre à pleurer d'ici cinq petites minutes, ou bien plus tôt.
- Je viens de me réveiller, et toi ? Je réponds en baillant.
- Je ne dors plus depuis une bonne heure à vrai dire. Ton portable a sonné quatre fois, t'es sourde comme un pot ma vieille. Dit-elle en riant.
Je me mets à rire avec avant de réellement comprendre ce qu'Allie vient de me dire. Comment se fait-il que mon portable a sonné tant de fois alors qu'il n'est à peine 8h00 ? Je le débranche du chargeur au plus vite, et le déverrouille pour ouvrir ma messagerie.
- Alors, qui est l'inconscient te contactant si tôt ? Me demande Allie.
Je souris à la vue de mes nouveaux messages : Alex et Felicia souhaitent un bon retour à nos anglais. Mon cœur se serre un peu plus en réalisant vraiment que ce soir Allie ne sera plus dans mon lit me disant que je prends toute la couette. J'ai eu tord, c'est bien moi qui compte me mettre à pleurer dans les prochaines minutes.
- Calla ? Relance-t-elle.
Je lève mon regard vers le sien mais n'y vois plus que mes larmes s'agrandissant dans mes yeux. Je rigole à la fois ne voulant pas paraître plus pathétique que je dois en avoir l'air en ce moment.
- Tu n'es pas obligé de partir tu sais. Je dis en rigolant.
- Mais Calla, ne dis pas ça.
Allie sort du lit et vient me serrer dans ses bras.
- Je suis toujours là, d'accord? Reprend-t-elle. Et lorsque je serai de retour à Manchester, tu reprendras ta vie comme elle était il y a une semaine, tout comme moi.
Je la serre encore quelques secondes près de moi avant d'essuyer mes joues légèrement humides. Bien sur qu'elle a raison, je le sais, ce n'est que l'histoire de quelques heures.
- Check mes messages. Lui dis-je en lui donnant mon téléphone.
- Ils sont incroyables ces américains. Répond-t-elle en souriant. Ne les perds pas de vue, ce sont de belles personnes.
C'est vrai que j'ai de la chance. C'est terrifiant finalement d'arriver dans un endroit où rien ne nous rappelle la maison, et à la fois si excitant.
- Je vais me doucher, je reviens.
Allie pose sa main sur la mienne et se dirige ensuite vers la salle de bain. J'en profite pendant ce temps d'aérer ma chambre et d'aller prendre l'air sur mon balcon. La température est douce pour un matin de novembre. Je pose mes yeux sur la vue de la ville devant moi, un débriefing de ces derniers mois fait irruption dans ma tête, ce qui me fait sourire. J'avais raison de penser que ce déménagement serait pour moi un nouveau départ, car c'est bien le cas, n'est-ce pas? Il faut parfois partir pour mieux se retrouver disons-nous.
Il est exactement 14h03 lorsque nous posons pieds dans l'aéroport de Sacramento. Le trajet a été étonnement bruyant, comme si chacun de nous quatre savions pertinemment qu'une seule seconde de silence allait nous rappeler où cette voiture nous menait.
- Tu es certain que tu as enregistré nos valises? Demande à nouveau ma meilleure amie à Connor.
Ce dernier souffle d'agacement ne sachant plus s'il doit lui répondre que oui pour la énième fois, ou bien la laisser sur place et partir seul.
- Je t'assure que oui Allie, déstresse. Lui répond-t-il en vérifiant l'heure du vol sur les panneaux.
Je rigole à la vue de ces deux-là, ils sont pour moi deux opposés s'étant parfaitement bien trouvés. On a tendance à dire que les contraires s'attirent, et c'est peut-être tout autant le cas pour Kyle et moi.
- Bon, on devrait aller passer les contrôles si l'on ne veut pas rater l'avion. Reprend Connor quelques secondes plus tard.
- Personne ne nous oblige finalement à le faire pour ensuite avoir les oreilles bouchées durant tout l'atterrissage. Réplique Allie.
- Tu me fatigues. Dit mon jumeau en la serrant dans ses bras une dernière fois.
Elle sourit tout en répondant à son étreinte. Je regarde à mon tour Connor et contourne les autres pour aller le prendre moi aussi près de moi, avant à nouveau quelques mois.
- Prends soin de toi Calla, et amuse toi. Chuchote-t-il dans le coin de mon oreille.
Il m'embrasse la joue et se détache pour rejoindre Ethan. A mon tour, je me retourne tout en redoutant déjà de voir la tête de ma meilleure amie. Inconsciemment, mon esprit me renvoie au jour où je l'ai quitté pour partir dans cette ville d'Amérique. Son sourire ainsi que l'éclat dans ses yeux étaient les mêmes, tristes.
- Tu m'envoies un message lorsque tu es rentrée. Je commence en lui prenant la main.
Elle hoche positivement la tête avant de me rapprocher et me serrer fortement contre elle. Je cligne plusieurs fois mes paupières pour ne pas pleurer une seconde fois de la journée.
- Merci d'être venue. Lui dis-je une dernière fois.
- Ne me laisse pas en suspens des nouvelles de ta vie ici hein ! Dit-elle en reprenant sa valise. Et embrasse tout le monde de ma part.
Elle m'envoie un bisou de loin avec sa main et s'éloigne de nous assez rapidement. Allie déteste au plus haut point de dire au revoir, moins longtemps cela dure et au mieux c'est. Je les regarde s'effacer dans le couloir leur valise à la main retournant chez eux. Ethan me prend par la suite la main, également pour rentrer chez nous.
- Quand tu penses que la rentrée est déjà dans deux jours. Entame mon jumeau pour changer de sujet.
- Tu as beaucoup de matchs de prévus, c'est ça? Je réponds en tournant mon regard vers lui.
- Ouais, beaucoup d'entraînements surtout, encore plus qu'à Manchester.
Je sens que ces prochaines semaines vont être difficiles pour passer du temps autant avec Ethan qu'avec Kyle. Ils seront sans cesse sur le terrain.
- C'était une belle semaine. Dis-je de façon à ce que l'on clôture désormais cette semaine.
- Vachement, ça m'a fait réaliser que ma vie ici est aussi cool qu'à Manchester.
Nous sommes toujours à une simple décision d'une vie totalement différente, celle de mes parents étaient de partir. Peut-être ne voulais-je pas m'avouer durant ces derniers mois à Manchester que j'avais, moi aussi, besoin de voir de nouveaux paysages et visages? Même si j'aimais et que j'aimerai toujours aussi profondément mes amis de cette ville, je pense être certaine que tout le monde a déjà ressenti cette douleur de vouloir lever l'ancre et d'aller voir ailleurs.
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