| Chapitre 2 |

Point de vue de Calla Adamson

《 Dernier appel, les passagers à destination de Sacramento sont attendus à la porte 24. 》

Il est exactement 10h30, et entre les disputes de mes parents dans le taxi pour savoir qui prévoyait d'aller chercher les cafés à l'aéroport, l'enregistrement de tous nos bagages et la recherche introuvable des toilettes, nous partons. Je suis restée assise avec mes écouteurs dans les oreilles aux côtés d'Ethan pendant une bonne heure sans rien dire, et je me demande même si je ne me suis pas endormie par moment. Le fait d'avoir regardé ma série jusqu'à 02h00 du matin n'était, je pense, la meilleure idée venant de ma part. 

 - Calla, ton passeport ? Ou est-il ? Me demande ma mère anxieuse. 

Je pense avoir entendu cette question ce matin une vingtaine de fois, si pas plus. Je le sors à nouveau de mon sac lui prouvant que je l'ai toujours bien avec moi, avant de me mettre dans la fil pour notre vol. 
Après avoir fait vérifier mon ticket, je décide de marcher le plus lentement possible avant d'atteindre les marches, afin de regarder une dernière fois la vue de ma ville. Je pars ensuite m'installer à côté d'Ethan, scrutant déjà les menus prévus durant ces prochaines heures. 

 - Combien de temps dure ce vol ? Je demande à mon frère en me retournant vers lui.

- Peut-être 6h00, voire 7h00. J'en sais trop rien. 

Je soupire ne sachant pas ce que je vais faire durant tout le long. Je sors à nouveau mes écouteurs avant de finalement fermer les yeux jusqu'à notre arrivée en Amérique. 

 - Ta ceinture Calla, on atterrie ! J'entends au-dessus de ma musique. 

Il me faut quelques secondes pour reprendre mes esprits, réalisant vraiment tout le temps que j'aie pu dormir dans l'avion. Je ne réfléchis pas plus longtemps et écoute mon jumeau en fermant ma ceinture.

 - Quelle heure est-il ? Je demande à la vue des faibles rayons de soleil traversant le vitrage. 

- Il est seulement 9h00 du matin, on a 7h00 de décalage horaire avec l'Angleterre. Me répond une femme deux sièges à côté de mon frère et moi. 

Je range mon portable dans mon sac, réajuste mon t-shirt et sors de l'avion, enfin posé au sol, quelques pas derrière Ethan. Mes parents se trouvaient vers l'avant de l'avion, je suppose que l'on va se retrouver un peu plus loin. 

À peine mes pieds touchant le sol de l'aéroport, mes yeux remarquent de la nourriture un rien plus loin. Je n'ai plus mangé depuis hier soir, je ne sais pas ce qu'il m'est encore passé par la tête pour ne pas m'être nourrie durant tant de temps, mais en ce moment même, manger est définitivement ma seule envie. Je m'approche d'un pas rapide du distributeur et n'attends pas une minute de plus pour y mettre ma pièce.

- Toujours à la recherche de nourriture de ce que je vois. 

J'attrape ma barre de chocolat, et me retourne pour faire face à mon jumeau me regardant un rictus aux lèvres. Récemment, Ethan a eu une commotion cérébrale en plein match de Football et on ne savait si il s'en sortirait. Je pense ne jamais avoir eu si peur de toute ma vie. Je ne m'en serais pas remise si le pire était arrivé. C'est sûrement pour cette raison que son bonheur aujourd'hui me tracasse bien plus que mon propre bonheur. 

- Je suis allé nous chercher des cafés, le temps que les parents partent chercher les bagages. Il reprend. De ce qu'ils m'ont dit, le taxi est là, ne perdons pas de temps. 

Reconnaissante de recevoir une boisson chaude, je prends de vitesse mon café et ne perds pas de temps pour le boire. Je suis encore un peu endormie dû à mon sommeil intense dans l'avion, et je me doute que la journée se finira d'ici peu. 

Je rejoins la sortie en compagnie de mon frère, et regarde mes parents de loin s'installer sur les sièges arrières du taxi. Sur le côté, un homme assez grand, chauve avec ses lunettes de soleil nous regarde avec un sourire jusqu'aux oreilles.

- Bienvenue à Sacramento les jeunes ! 

Si l'on m'avait dit plus tôt que les habitants ici étaient si rayonnants, je serais certainement déjà venue dans cette ville depuis un long moment. Je rends mon sourire à cet homme si gentil en réponse et prends, à mon tour, place à côté de ma famille. Je regarde la route défiler sous mes yeux et de ce que je peux apercevoir, la ville m'a l'air assez vivante ! Le soleil brillant se reflète sur le lac que nous contournons, il y a beaucoup de bâtiments regroupés ensemble, et de temps à l'autre, le taxi traverse de nombreux grands ponts. 

- Je peux maintenant vous l'annoncer : bienvenue chez vous. Nous dit notre chauffeur. 

Je sors du véhicule et tourne mon regard en direction de mon père. Je remarque la maison juste à sa gauche et reste bouche-bée devant cette dernière. La maison a l'air si grande de l'extérieur, un arbre s'y trouve devant portant une balançoire à l'une de ses branches, un jardin se trouve juste derrière avec une vue incroyable sur la ville. Mon père me sort de mes pensées en posant son bras autour de mes épaules.

- Alors, qu'en penses-tu ? 

- Je n'en ai réellement pas les mots. Je réponds tout en scrutant chaque recoin de ce que je peux apercevoir. 

Lorsque mon père nous avait annoncé qu'il avait trouvé un bon travail à Sacramento et que l'on allait devoir le suivre, je dois avouer que j'étais, malgré moi, légèrement inquiète. Mais il avait raison, c'est un nouveau départ pour nous tous. Je détourne le regard vers Ethan qui a lui aussi, un bras autour des épaules de ma mère. Je souhaite vraiment à tout le monde d'avoir ce genre de personne dans sa vie : quelqu'un qui reste toujours à nos côtés, malgré tout. Qui, même quand on est le plus désagréable possible, fait tout pour que l'on garde le sourire. Je parle d'une personne avec qui nous pouvons être vraiment nous-mêmes, sans crainte. Il est même étrange de se dire que pour ma part, cette personne, est mon frère jumeau Ethan.

Le chauffeur nous a aidé à déposer toutes les valises dans la maison, avant que je puisse presser le pas pour pouvoir monter à l'étage découvrir ma chambre. La baie-vitrée est la première chose que j'aperçois, celle-ci me donne accès sur un grand balcon qui pourra m'offrir l'accès aux couchers de soleil chaque soir. La couleur des murs est blanche, assez simple mais je trouverai sûrement un jour le temps pour les repeindre à ma manière, et ma garde-robes noire au fond est certainement plus large de celle que j'avais à Manchester. J'ai aussi ma propre salle de bain, accompagnée d'un miroir pouvant refléter ma silhouette en entièreté. La chambre d'Ethan se trouve à côté de la mienne depuis toujours, et je suis rassurée de voir que ce soit encore le cas aujourd'hui.

Alors peut-être que c'est nouveau, peut-être que c'est effrayant, peut-être que ça va être difficile, mais maintenant nous n'avons plus d'autres choix que de s'y habituer. 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top