Point de vue de Calla Adamson.

Il ne faut être dupe pour savoir que Kyle ne suit pas dans tous les cours, non pas que les capacités lui manquent, loin de là. Mais Monsieur Lewis a surement raison sur ce point, cette année ressemble à une sorte de préparation à l'université on dirait.

Je toune mon regard en direction du couloir qui me semble désormais vide, leur discussion a du prendre fin.
Je sors mon portable afin de vérifier mon temps de retard, et je pense pouvoir déjà réserver pour la première fois ici ma fin de journée en colle.

Je marche en direction de mon prochain cours à la recherche de mes cahiers dans mon sac, le couloir est vide, personne n'y traine, ça n'arrive pas souvent. Je peux d'habitude être certaine d'y croiser Alex, ou encore Matt en retard d'avoir été s'entrainer entre ses cours. Un peu comme Kyle.

J'arrive finalement devant la porte de mon prochain cours, j'hésite.
Je tape finalement mon poing deux fois et m'aventure à l'intérieur.

- Bonjour, pardon de mon retard.  Je dis doucement en entrant.

- Après Ethan, voici Calla. C'est toujours comme ça chez vous les Adamson? Il dit d'un air sérieux.

Je tourne mon regard vers Ethan étant également dans mon cours de littérature. Il me fait un signe de la main, gêné.

- Calla, une dissertation avec comme sujet l'importance d'être à l'heure, ça vous parle ? Reprend mon professeur.

Je ne réponds pas, il a raison. Je me serais autorisée d'arriver si en retard si et seulement si je m'appelais Kyle Dobson, et encore.

- Je l'attends sur mon bureau demain à la première heure, belle journée Calla. Il conclut en tournant le regard.

Je ravale le noeud s'étant formé dans ma gorge et quitte finalement le cours. Je marche d'un pas décidé en direction des toilettes, je n'ai aucune raison de pleurer, je le sais bien. Pourtant, une légère larme trouve sa route sur ma joue.

Partir de chez vous peut être la bonne décision, je ne regrette en rien d'avoir accepté la proposition de mon père de quitter Manchester. Je voulais du changement, je voulais guérir certaines plaies, ainsi que de laisser certaines souvenirs là-bas.  Je suis certaine que je vais apprécier ma nouvelle vie ici, mais je pense devoir être un rien plus patiente avec moi-même. Partir demande toujours un temps d'adaptation.

Je sens une larme se faire un chemin sur ma joue, ainsi qu'une deuxième suivant de près. Je lâche prise, et tombe en sanglots dans ces toilettes à Sacramento. Les paroles de mon père de ce matin me revienne en tête:

《 J'avais peur que le déménagement t'affecte beaucoup, mais tu m'as l'air de t'en sortir et j'en suis heureux. 》

J'y croyais moi aussi, c'est vrai, j'y croyais que je me sentais bien ici. 
Assise contre le mur depuis maintenant une bonne quinzaine de minutes avec les yeux gonflés et rouge, j'entends la porte s'ouvrir sur ma gauche. Je n'ai pas le courage de me lever pour me cacher, après tout, c'est humain de pleurer.

- Calla, ne reste pas là. 

Je reconnais la voix de Kyle un peu plus loin à côté de moi mais je ne réagis pas, même pas au fait qu'il se trouve en ce moment dans les toilettes des filles. Il s'approche et s'accroupit devant moi me trouvant toujours assise.

 - Ne pleure pas, s'il te plait. Dit-il en séchant mes larmes de ses pouces. 

Il n'attend pas de réponse de ma part et me prend dans ses bras tout en caressant mes cheveux. C'était Ethan ou Allie qui me prenait dans leurs bras quand j'allais mal, et en ce moment même, ni l'un ni l'autre n'est présent. À l'idée de penser à cela, les larmes me remontent aux yeux et je me remets à pleurer, je suis pathétique.

Kyle me prend le visage dans ses grandes mains et m'oblige à le regarder dans les yeux ce que j'ai réellement du mal à faire, je n'en trouve pas le courage.

 - J'ai l'envie de repartir. Dis-je entre deux sanglots.

- Viens-là Calla. 

Il m'embrasse le front et me reprend dans ses bras. Je pose ma tête sur son torse et me calme doucement en essayant de penser à de belles choses, comme le fait que je suis dans les bras de Kyle en ce moment-même.

 - Viens, on va marcher dans le jardin d'à côté. Les autres vont bientôt sortir de classe et puis l'odeur ici n'est pas-

- Oui, je sais, ça ne sent pas vraiment bon. Le coupai-je en riant. 

Il me sourie et m'aide à me lever pour ensuite sortir de cet endroit.

On marche dans le jardin du lycée depuis quelques minutes, le soleil brille légèrement ce qui me réchauffe le cœur et en plus de cela, on a la chance d'entendre quelques oiseaux chanter au passage ce qui me fit sourire.

 - Qu'est-ce qu'il s'est passé Calla? Commença Kyle. 

Je ne sais quoi lui répondre, parce que la première chose à dire serait de lui expliquer que j'ai écouté sa discutions avec le directeur et je ne sais comment il compte réagir par rapport à mon indiscrétion.

- Rien d'important, je me sens assez fatiguée ces derniers temps, rien de plus. Répondis-je.

- Rien de plus? Reprit-il.

- Rien de plus. 

Je réponds en vitesse et malgré moi, un peu froidement mais il n'en tient pas vraiment compte de ce que je vois.

 - Où étais-tu à la première heure? Repris-je. 

Je le vois se crisper légèrement tout en ralentissant le rythme de la marche. Je me demande si il va me dire la vérité, ou bien trouver la première excuse passant par sa tête. Il s'arrête en regardant au loin et me dit :

 - J'avais oublié mes affaires de Football, je suis rentré les chercher ensuite je suis revenu, c'est aussi simple. 

Aussi simple que de mentir, oui.

 - Kyle, maintenant regarde-moi dans les yeux et dis-moi la vérité. Dis-je doucement.

- Merde Calla, ça ne te regarde pas. Dit-il durement. 

Je sursaute légèrement face à son changement d'intonation auquel je ne m'attendais pas.

- Et ensuite, qu'est-ce qui te fait penser que je mens? Reprit-il.

- Tes yeux te trahissent tellement Kyle.

Je pouvais ne pas connaître la vérité, j'aurai deviné qu'il mentait, c'est aussi simple.

- Toi aussi Calla, tes yeux te trahissent. Ce n'est pas que la fatigue qui t'a mit dans un tel état.  Dit-il en me regardant dans les yeux. 

Et le pire dans tout ça, c'est qu'il a raison, il n'y a pas que la fatigue...

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Chapitre dix-neuf en ligne !

Vous l'aimez?

Je vous embrasse,

- Florence xx