| Chapitre 1 |
Point de vue de Calla Adamson
- Calla Adamson ! Nom de Dieu, que fais-tu encore dans ton lit !
J'ouvre péniblement les yeux dû aux cris perçant de ma mère dès le matin. La faible lumière du jour traversant ma chambre me fait rapidement prendre conscience que je suis, encore une fois, en retard.
- Tu m'épuises ! Si tu oses croire que l'avion prendra la peine de t'attendre...
Je n'ai loin de là oublié qu'aujourd'hui est ma dernière journée, voire mes dernières heures, comme le pense si bien ma mère, à Manchester. Nous décollons bientôt pour Sacramento, une ville de Californie afin d'y vivre définitivement.
J'attrape mon portable se trouvant à côté de moi, l'allume et découvre sur mon écran de verrouillage, comme premières notifications un appel manqué et trois nouveaux messages.
Ces derniers sont de mes amis et de ma meilleure amie Allie. On a passé notre journée hier ensemble, puisque l'on savait très bien que l'on ne pourra plus se voir durant un long moment.
《 - Hii belle demoiselle ! J'espère que tu es prête pour Sacramento, tu me manques déjà, tu n'imagines pas ! On se revoit vite, je te love.
- Allie xxx 》
Je pense qu'Allie est bien le genre d'amie que tout le monde devrait rencontrer un jour dans sa vie. Je lui réponds en vitesse pour ensuite sortir de mes couettes et aller prendre une dernière douche. Il est étrange de se dire que c'est une dernière fois pour tout ce que je fais actuellement dans cette maison, et que d'ici demain, ce sera une première pour tout ce que je ferai dans une autre maison.
J'ouvre le robinet de la douche et laisse couler l'eau durant une bonne vingtaine de minutes sur mon corps nu. Je prends un peignoir et sors de la pièce pour aller choisir une rapide tenue dans le peu de vêtements qu'il me reste dans ma garde-robes.
- Quarante minutes ma chérie.
Je sursaute ne m'attendant pas à voir mon père souriant mais stressé malgré lui dans l'ouverture de la porte. Il porte son pull bleu que ma mère lui avait offert récemment pour son anniversaire, et comme elle dit à chaque fois, il lui va à ravi.
- Je fais au plus vite, merci. Je réponds en sortant finalement le premier jean devant mes yeux.
Mon père me sourit à nouveau et disparaît de ma chambre. Je détourne à nouveau le regard vers ma garde-robes et décide finalement de ne pas me prendre la tête si inutilement avec ma tenue en attrapant un de mes plus confortables larges t-shirts.
- Calla, tu pourrais juste me prêter ton chargeur ? Me demande mon frère Ethan, en déboulant dans ma chambre.
Ethan n'est pas seulement mon frère, mais plus précisément mon jumeau. La première réaction des personnes l'apprenant est toujours la même : ils ne nous croient pas. Après nous avoir regardés un rien plus longtemps, ils remarquent finalement que nous avons la même couleur de cheveux ainsi de yeux, mais que pour la suite, nous sommes assez différents. Ethan est capitaine de l'équipe de Football dans notre école, ou devrai-je dorénavant dire notre ancienne école ? Il s'entendait bien avec tout le monde, non pas car un capitaine d'équipe n'a pas réellement le choix, mais parce que c'est dans sa nature et j'aime me vanter en disant que c'était la même chose de mon côté, car nous sommes les mêmes.
- Tu t'es encore dit en mettant le tien hier dans ta valise que je serai de toute façon là demain pour te donner le mien ? Lui dis-je.
- J'ai toujours dit que tu étais une fille intelligente.
Je regarde Ethan d'un air amusé pour ensuite lui donner ce fameux chargeur caché dans un coin de ma chambre entre tous mes sacs et valises.
- Comment tu vas ? Je demande avant de le voir disparaître pour retourner à ses occupations.
- Je vais bien Calla, tout va bien. Me répond-t-il. Tout ira toujours bien tant que l'on sera ensemble.
Ethan a été celui qui aura eu le plus de mal à digérer la nouvelle du déménagement. Il trouvait ça égoïste de la part de mes parents et répétait chaque jour le fait qu'il avait toute sa vie ici. Je sais à quel point il prend sur lui de faire ses valises à l'heure actuelle, et je dois avouer que cela m'a réellement fait mal au cœur de ne pas avoir pu être de son côté.
Mon jumeau s'approche de moi et me sert contre lui. Lui et moi sommes fort proches, nous avions toujours été présents l'un pour l'autre dans chaque étape de notre vie, et pour cela, je me suis toujours sentie chanceuse de l'avoir.
- Je vais aller aider papa pour sortir les valises. Conclue-t-il avant de partir. On se voit tout à l'heure.
Je descends à mon tour plus tard dans la cuisine pour me faire en vitesse un thé. La maison est presque vide, le cadre recouvrant le trou dans le mur a été retiré, le porte-manteaux est nu sans parler des étagères. J'ai grandi ici : je me revois me battre sur le canapé à l'âge de 5 ans avec Ethan, ou encore fêter mes 7 ans avec Allie à mes côtés... Nous considérons toujours beaucoup de choses comme acquises dans notre vie, alors qu'une belle soirée, vos parents peuvent vous réunir dans votre salon pour vous annoncer une nouvelle prête à changer radicalement votre quotidien.
Je sens une posture se poser à mes côtés, l'odeur du parfum de ma mère se fait de suite ressentir en plus de sa main venant de se mettre délicatement sur mon épaule.
- On reviendra de temps à l'autre ici passer quelques étés, pourquoi pas ? Commence-t-elle.
- Pourquoi pas. Je réponds.
Partir est effrayant, cela fait peur mais peut-être que cela pourrait nous permettre de vivre autrement, de nous confronter à une autre vie, et de nous retrouver.
- C'est l'heure d'écrire un nouveau chapitre Calla, et cette fois-ci, un beau chapitre.
Ma mère m'embrasse tendrement le front avant de me laisser seule dans ce si grand salon débordant de tous les recoins de souvenirs.
Je monte dans ma chambre en attachant mes cheveux, prends mon sac à main et sors de cette pièce au plus vite. Je respire profondément et ferme par la suite une dernière fois cette porte. A ma gauche, Ethan réalise la même chose. Il tourne le regard vers moi et me fait un léger clin d'œil.
- Le taxi est arrivé, on ne traîne plus. Crie mon père d'en bas des escaliers.
- Tout ira toujours bien tant que l'on sera ensemble. Dis-je tout bas à Ethan toujours la main accrochée à la portière de sa chambre.
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