Chapitre 45
En s'approchant de la porte qui la séparait de Vladimir, elle fut tenté de l'ouvrir mais Nikki plaqua sa main sur celle-ci.
- Un ordre est un ordre Lydia, cesse de vouloir sortir.
- Qui est cet homme ? Insista-t-elle en appuyant son regard dans le sien.
- Crois-moi moins tu en sais mieux tu te porteras, lança Nikki en faisant les cents pas dans le bureau de Vladimir.
Jamais elle n'aurait crû un jour voir Nikki dans un tel état. Signe que cet homme était très dangereux.
- Est-ce que je dois m'inquiéter pour...
- Non, Vladimir le connaît, tu n'as pas à t'inquiéter sur ce point là.
Et pourtant, Nikki continuait d'arpenter le bureau avec des pas nerveux, le regard planté sur le carrelage, lui renvoyant une image qui la fit frémir d'inquiétude.
- Tu m'as habitué à voir une femme rebelle, n'ayant pas peur de tenir une arme et depuis l'arrivée de cet homme tu donnes l'air d'avoir peur jusqu'aux os !
Nikki s'approcha vivement vers elle et s'arrêta à sa hauteur.
- À mes yeux, Vladimir, Sergeï et les autres membre de la mafia sont des monstres impitoyables, commença-t-elle d'une voix profondément sérieuse. L'homme que tu viens d'apercevoir est bien pire que ça. Cet homme n'a rien d'un homme normal.
Son sang se glaça dans ses veines alors que la porte s'ouvrit au même moment.
Soulagée elle se jeta dans les bras de Vladimir qui venait de faire enfin son apparition.
- Tout va bien moy angel, lui assura-t-il en la déposant sur le sol.
Lydia étudia son visage pour s'assurer qu'il disait vrai. Aucune inquiétude se lisait sur ses traits mais plutôt une expression dure.
- Alors ? S'enquit Nikki en les rejoignant. Que voulait-il ?
- Il voulait que je lui rende service.
- Ah oui ? Et quel service ? Demanda-t-elle sur la défensive.
- Il cherche une jeune femme.
Nikki étouffa un rire de stupeur.
- Et tu as été assez bête pour l'aider ?
- Assez Nikki ! Tu ne le connais pas comme moi je le connais.
Lydia se mit entre les deux pour jouer l'arbitre d'un match serré.
- Ce que je sais me suffi pour dire que cet homme est très dangereux.
- Je te l'accorde.
- Il a essayé de me tuer !
Insensible à la colère de Nikki il abaissa son regard sur elle.
- Si elle semble si furieuse c'est parce qu'elle a eu affaire à lui dans le passé parce qu'elle n'a pas voulu m'écouter.
- Tu m'as dit qu'il détestait les femmes, pas qu'il les haïssait pire que la mort ! S'écria-t-elle furieuse.
- Attirée par lui, reprit-il sans se soucier de Nikki. Elle a tenté de l'approcher et il a tenté de la tuer.
Lydia posa une main sur le torse du mafieux dont les mâchoires contractées laissaient entrevoir une colère qu'elle ne comprenait pas.
- Pourquoi tu as l'air si furieux ?
Nikki pouffa en croisant les bras.
- Parce qu'il se demande s'il a bien fait de l'aider à retrouver cette femme.
Excédé il ferma les yeux en claquant un juron qui fendit le silence.
- Il a dit qu'elle était en danger, se défendit-il en la fusillant du regard.
- Et si c'est lui qu'elle cherche à fuir ?
- Range ta fierté cinq minutes et trouve-moi à qui appartient cette voiture, ordonna-t-il d'une voix rude et si autoritaire qu'elle recula en lui arrachant la serviette des mains.
Lydia les observa s'affronter silencieusement. Vladimir s'approcha l'air menaçant pour asseoir sa volonté qu'elle obéisse.
- Il m'a étranglé si fort que j'ai senti la mort arriver, tu n'aurais jamais dû lui offrir ton aide, lâcha-t-elle avant de s'en aller d'un pas furieux.
Lorsque la porte claqua, Lydia s'écarta pour passer les mains sans ses cheveux.
- Nikki a été blessée dans sa fierté de femme forte et qui en général n'a pas peur des hommes, expliqua-t-il d'une voix plus amène. Je lui avais dit de ne pas l'approcher et elle n'a pas écouté.
Lydia déglutit en le dévisageant.
- Il a cherché à la tuer, nota Lydia posément en allant s'installer sur le canapé.
Sa tête se mit à tourner subitement.
- Je le connais, mieux que quiconque, je sais ce que je fais, acheva le mafieux pour en finir avec cette conversation.
Lydia posa sa main sur son front en fermant les yeux. Il vint la rejoindre et s'installa sur la table basse pour être en face d'elle. Il lui prit les mains pour déposer un baiser sur son poignet.
- Tu vas bien ?
- Oui, je vais bien c'est juste un petit vertige, s'empressa-t-elle de dire en forçant un sourire qui ne parvint pas à le convaincre.
- Je suis désolé, ce n'est pas exactement ce que j'attendais en me levant ce matin, s'excusa-t-il en emprisonnant ses mains dans les siennes.
- Ça ne fait rien.
Il déposa un baiser sur son front en guise de pardon.
- Au fait, pourquoi tu cherches le propriétaire d'une voiture ?
Son expression changea brusquement.
- Radjhar a vu une voiture suspecte cette nuit qui tournait autour du club.
Radjhar.
Ce prénom lui donna des frissons.
- Tu penses qu'il peut s'agir de l'homme qu'on recherche ?
- C'est plutôt étrange alors je préfère savoir à qui appartient cette voiture.
Il se leva et se mit à arpenter son bureau les mains dans les poches.
- Je doute que ce soit Charlie, il est toujours à New-York avec ma mère.
- Il peut avoir engagé quelqu'un, contrat-il en cessant de marcher. Je sais que tu peines à croire qu'il puisse s'agir de lui trésor mais quelqu'un s'est introduit dans ta chambre pour y poser une caméra et je ferais n'importe quoi pour le retrouver.
Lydia se leva pour le rejoindre.
- Je ne cherche pas à déculpabiliser Charlie mais ça me paraît insensé. Il a certes des comportements étranges mais de là à m'espionner en sous-vêtements comme un pervers, je...
- Je veux en être certain Lydia, la coupa-t-il fermement. Je ne laisserai aucun détail m'échapper et si ce n'est pas lui alors la tâche sera plus difficile.
Il prit son visage en coupe puis reprit.
- Je ne trouverai pas le repos tant que je n'aurais pas ce fou entre mes mains.
Lydia le savait, mais ce qui l'inquiétait le plus c'est quelle fin connaîtra ce cauchemar. Elle ne put s'empêcher de penser que si elle ne l'avait pas connu son destin aurait peut-être été bien plus terrible.
Nikki entra dans le bureau, l'obligeant à réprimer son angoisse. Visiblement calmée, elle s'approcha en lui tendant un papier.
- Cette voiture a été volée il y a trois jours, le propriétaire est un vieux retraité de soixante ans.
Vladimir lui arracha le papier des mains, tendu à l'extrême. À présent, chaque individu était un suspect. Il pouvait sentir la peur de la jeune femme qu'elle cherchait désespérément à cacher. Toute sa vie, à l'instant précis où il avait libéré sa mère et qu'il l'avait mise à l'abris, jamais il n'avait été obligé de regarder derrière lui pour protéger un être cher. Aujourd'hui il y avait Lydia. Il quitta la feuille des yeux pour les glisser sur elle. Dire qu'il l'avait laissé partir quatre mois plus tôt tout en étant persuadé que c'était le mieux pour elle. Ce fut tout l'inverse. Il l'avait jeté dans la gueule d'un prédateur qui maintenant perdait de sa patience et il savait très bien pourquoi.
- Les caméras de surveillances montrent bien une voiture noire mais le conducteur est impossible à identifier.
- Il s'impatiente, il sait qu'elle est avec moi, observa Vladimir rictus aux lèvres.
- Ce qui veut dire ? S'enquit-elle en plongeant son regard noyé de peur dans le sien.
- Ce qui veut dire qu'il ne reculera devant rien pour parvenir à ses fins.
- Quel est le plan ? Demanda Vadim qui venait de faire interruption dans son bureau.
- Trouver qui c'est avant minuit, j'ai assez perdu de temps, je suis à bout de ma patience. Nous sommes la mafia, je peux retrouver n'importe qui n'importe quand.
Il serra les dents, le poing serré.
- Je vous donne aucune limite, faite ce que vous faites le mieux, ajouta-t-il férocement.
Un fugace sourire entama les lèvres de Vadim qui s'éloigna aussitôt.
- Tu veux y aller ? Je peux la surveiller, proposa Nikki.
- Je suis certain qu'il demande que ça. Il attend qu'elle soit loin de moi.
Se séparer d'elle revenait à la tuer de ses propres mains.
- Je te contacte dès que nous sommes sur une piste.
Vladimir se tourna vers la jeune femme dont le teint était livide et l'invita à s'asseoir.
- Lydia il faut que tu réfléchisses, essaye de chercher un indice, un détail qui t'a paru inhabituelle quand tu es rentrée après notre dispute.
- La plupart du temps j'étais dans ma chambre, je ne suis pas sortie beaucoup, dit-elle en fouillant dans sa mémoire.
- Chaque fois que tu es sortie, est-ce que tu t'es sentie observée et suivie ?
- Oui par toi, répondit la jeune femme aussitôt. J'étais tellement triste que j'étais persuadée que tu me suivais jusqu'à ce que je me rende compte que j'étais dingue.
Vladimir ne put s'empêcher de sourire mais le perdit aussitôt.
- Je vais te ramener à la maison et nous resterons ensemble jusqu'à ce qu'il finisse par se montrer.
Vladimir l'aida à se lever et la conduisit hors de l'établissement tout en scrutant les alentours. Le trajet fut tout aussi minutieusement examiné pour être assuré qu'ils n'étaient pas suivi.
- C'est un véritable cauchemar, souffla-t-elle en posant ses mains sur son visage quand ils passèrent le seuil de l'entrée.
- Tout sera bientôt fini, murmura-t-il en l'obligeant à le regarder.
Son regard était brisé par l'angoisse mais il y avait autre chose. Il la connaissait suffisamment pour déceler chacun de ses regards. Même les plus douloureux.
- Lydia il se passe autre chose, je peux le lire dans tes yeux et tu sais à quel point je déteste le mensonge.
Son visage pâle devint presque translucide.
- Je...j'ai du...
Un bruit provenant de l'extérieur l'interrompit. Elle sursauta, lâchant son sac à main ainsi que son portable.
- Tu as quoi Lydia ? Insista-t-il en l'obligeant à le regarder.
Elle força sur sa prise pour tourner la tête en direction de la baies vitrées. Il suivit la trajectoire qu'elle regardait fixement avant qu'un détail sur le sol heurte son attention. Il lâcha son visage pour ramasser la boîte qui dépassait de son sac à main.
- Lydia qu'est-ce que c'est ?
- Il y a quelqu'un près du lac, regarde, balbutia-t-elle en agrippant son bras.
En une fraction de seconde il releva les yeux en direction du lac, les doigts crispés sur la boîte, et vit un homme au loin, près d'un arbre, vêtu d'un sweat à capuche noir.
- Ne bouge pas d'ici ! siffla-t-il déterminé à chasser sa proie au milieu des bois et jusqu'à l'aube s'il le fallait...
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