Chapitre 43




Tasse à la main, assis dans le canapé, Lydia observait les éclairs zébrer le ciel. La pluie devenait de plus en plus intense, fouettant les vitres sous les rafales de vent. Inquiète, elle souffla sur son thé en jetant un coup d'œil à l'horloge. Nikki l'avait déposé chez Vladimir depuis bientôt deux heures sous les instructions de ce dernier. En arrivant elle pensait le trouver, hélas elle était seule et ignorait où il pouvait bien être. L'orage grondait si fort qu'elle avait l'étrange impression qu'il essayait de narrer une histoire ou qu'il essayait de l'avertir que très bientôt la foudre allait s'abattre sur cette villa. Ce qu'elle avait vu dans l'ancienne demeure de Vladimir lui avait ouvert les yeux sur un point. La souffrance de l'homme était à la hauteur de cette peur qui l'empêchait de lui ouvrir son cœur.

Elle se passa une main tremblante dans les cheveux ayant la sensation d'être désarmée en tout point.

La porte d'entrée s'ouvrit soudainement laissant entrevoir une masse noire, trempé de la tête aux pieds. Lydia se redressa en retenant son souffle. Son regard était chargé d'émotions sombres, ses traits ciselés tendus à l'extrême. Il referma la porte en la scellant puis fit tomber l'épais rideaux électrique. Les éclairs furent alors dissipés par les rideaux de fer. Lydia se pinça les lèvres en se retenant de faire un commentaire car elle savait qu'à présent seule sa sécurité comptait aux yeux du mafieux.

- J'étais inquiète, commença-t-elle en déposant la tasse sur la table basse.

- J'avais besoin de me calmer, il fallait que je sois seul, répondit-il en retirant sa veste.

Il se passa une main dans ses cheveux mouillés en traversant le salon pour se servir un verre.

- Nikki m'a dit que tu avais une piste, dit-elle en se levant.

Un rire amer couvrit le silence. Il se retourna pour enfin la regarder. Ses mâchoires volontaires étaient serrées, son regard voilé d'acier inoxydable.

- Nous avons retrouvé l'homme du café, quelqu'un l'a payé. Pour avoir la vie sauve il s'est montré très coopératif. Celui qui l'a payé lui a donné des centaines de vidéos pour que cet...informaticien en fasse disons...un film.

Lydia croisa les bras en le dévisageant.

- Un film ? Répéta-t-elle en osant à peine s'approcher.

- Quelque a disposé une caméra dans ta chambre chez ta mère, bien avant notre rencontre, tu étais filmée toute la journée et ça pendant des mois, expliqua-t-il sans masquer sa hargne.

Sous le choc, elle resta sans voix, le ventre gagnée par une folle angoisse. Elle eut l'impression d'être nue, qu'on lui avait volé son intimité en une fraction de seconde.

- J'ai passé deux heures à éplucher ces vidéos et j'ai eu au moins le soulagement de ne pas t'y voir nue, poursuivit-il en vidant son verre qu'il posa sur la table bruyamment. En sous-vêtements en revanche...

Lydia releva les yeux vers lui, constatant les joues vidées de leur couleur qu'il fixait son verre, le faisant tournoyer entre ses doigts.

- Quelqu'un détient encore ces vidéos et je te promets de le retrouver. Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour retrouver cet homme et je lui arracherai la gorge en prenant mon temps.

Le tonnerre frappa à ces derniers mots qui résonnaient comme une promesse dangereuse.

- Qui pourrait faire une chose aussi dégoûtante ? S'enquit-elle un goût amer dans la gorge.

- Je l'ignore mais Charlie est dans mon top 3, ça je te le garanti.

Charlie ?

Bien qu'il agissait bizarrement elle ne le pensait pas capable de faire une telle chose. Cependant, depuis qu'elle connaissait Vladimir le monde s'ouvrait enfin à elle, l'exhortant d'être moins naïve.

- J'ai une équipe de professionnels qui sont en charge d'étudier les vidéos, une équipe entièrement féminines cela va de soi. Ce n'est qu'une question de temps maintenant.

Lydia déglutit en faisant quelques pas dans sa direction.

- Tu as l'air en colère contre moi.

- Je suis en colère contre moi.

- Tu n'as rien fait de...

- Je t'ai vu pleurer Lydia, la coupa-t-il d'une voix tremblante de colère. Des jours et des jours depuis ton départ.

Il planta son regard dans le sien.

- Jusqu'ici je ne savais pas ce que c'était de voir une femme pleurer par amour, le cœur blessé.

Un coup de tonnerre se mit à retentir la faisant sursauter. Une larme solitaire glissa sur sa joue qu'elle s'empressa d'essuyer.

- Je t'ai fait du mal, murmura-t-il d'une voix à peine audible. Beaucoup de mal.

- C'est du passé, ce qui compte maintenant c'est nous et l'avenir.

Une lueur étrange se forma dans son regard. Il avait l'air perdu dans les derrières cendres de son passé.

- Et que veux-tu pour l'avenir Lydia ?

Elle vacilla sous le poids de cette question lourde de sens. Comme elle ne répondait pas, tétanisée à l'idée de dire une erreur il ajouta :

- Es-tu prête à lâcher ta vie si bien rangée pour l'échanger contre une vie avec un homme autoritaire, qui contrôle tout et qui a peur de s'ouvrir au risque de...

- Et toi ? Le coupa-t-elle en affrontant son regard. Es tu prêt à me laisser entrer dans ta vie ? Envisager un avenir avec moi ?

Cette question à contre-sens avait pour but de lui faire dire ce qu'elle mourrait d'entendre.

Il serra son poing sans jamais cesser de la regarder.

- Quand Vadim m'a dit ce qu'il s'était passé au café, mon esprit s'est vidé brutalement et je me suis alors posé une seule question.

- Laquelle ?

Lydia sentit sa gorge se serrer. L'attente était littéralement un coup de poignard en plein cœur. D'un pas, il la rejoignit et prit son visage en coupe.

- Seras-tu capable de vivre sans elle si jamais il lui arrivait quelque chose et la réponse fut immédiatement non.

Elle sourit, agrippa ses avant-bras sans pouvoir lutter contre les larmes qui tombaient et qu'il effaçait avec ses pouces.

- Au début je voulais que tu deviennes ma soumise mais quand notre relation a prit ce virage qui m'a fait perdre l'esprit j'ai compris malgré moi qu'il y avait quelque chose de bien plus fort, de bien plus puissant et aussi douloureux qu'a été ton départ, il m'a fait comprendre que j'étais incapable de vivre sans toi.

Le cœur gonflé de joie elle accueillit cette confidence comme la fin d'une longue lutte.

Pour en être persuadée elle se hissa sur la pointe des pieds pour l'embrasser. Il ne se recula pas, se laissa faire. Ce fut le baiser le plus intense de toute sa vie. L'orage fendit le silence, saisissant, faisant trembler l'électricité diffusée dans les lumières, rendant l'instant mémorable.

Lydia enroula ses mains autour de sa nuque pour approfondir leur baiser. Elle en avait besoin, c'était presque comme une drogue. Cette sensation d'être à quelqu'un, d'être importante la rendait encore plus confiante qu'elle ne l'avait jamais été. Dans ses bras, elle oubliait tout, il n'y avait plus de peur. Il glissa sa main dans ses cheveux et les tira légèrement pour qu'elle cambre sa tête. Des flammes dévoraient ses yeux, sa respiration était lourde de sens. Il prit possession de sa bouche une nouvelle fois, plus durement, lui imposant un rythme effréné. Lydia sentit son ventre se tendre sous les sensations méconnues qui la soulevaient encore et encore.

- Monte à l'étage, je te veux nue, là où tu rêves d'aller depuis des semaines, ordonna-t-il d'une voix rauque en relâchant ses cheveux.

Lydia ne se fit pas prier plus longtemps et monta à l'étage supérieur. Il faisait sombre, les fenêtres étaient toutes condamnées par cette immense plaque métallique qui lui donnait l'impression d'être prisonnière mais heureuse de l'être car pour rien au monde elle voulait être ailleurs qu'ici.

L'esprit embrumé, elle tira sur le livre et tira la bibliothèque sans tarder. La pièce était sombre mais suffisamment éclairée pour y voir les miroirs, le lit, et toutes les autres dispositions qu'elle voulait tant connaître.

Pendant un court instant elle se mit à frémir en ôtant ses vêtements, les yeux rivés sur l'étrange table capitonnée de cuir.

L'orage semblait se dissiper avant de réaliser que c'était la pièce insonorisée qui lui donnait l'impression qu'il n'existait plus. Lorsqu'elle se retourna elle le trouva devant la lourde porte qui demeurait à présent fermée. Il l'observait attentivement, passionnément dans un silence absolu. Ses seins se mirent instantanément à durcir sous l'effet de l'excitation. Il s'approcha d'un pas lent, ôtant sa chemise, dévoilant la raideur de ses muscles. Combien de fois elle s'était demandée comment elle avait fait pour ne pas se briser entre ses bras ?

Des certaines voire des milliers.

Lorsqu'il arriva à sa hauteur elle se pinça les lèvres dans l'impatience de connaître enfin l'étape suivante.

Il la souleva par la taille et l'allongea sur la fameuse table. Elle frissonna quand sa main effleura son ventre pour ensuite remonter jusqu'à son poignet.

- Tu te rappelles du mot ?

- Oui, répondit-elle alors qu'il venait de lui attacher le poignet dans une sangle puis ensuite l'autre.

- Parfait trésor...

Il passa devant elle et prit ses cuisses pour les plier à sa guise. Il attacha ses chevilles puis s'écarta pour l'admirer.

Il s'agissait de son œuvre et il voulait la savourer. Vladimir but son œuvre de loin. Les bras allongés au-dessus de sa tête, sanglés, les cuisses écartés dans l'incapacité de bouger, la jeune femme était si belle qu'il sut avant même de commencer que cette nuit serait probablement la plus intense et la plus longue de toute sa vie. L'excitation le survolta quand elle tenta de bouger sans succès. Il se glissa alors entre ses cuisses et les caressa en prenant soins de passer ses doigts dans l'intérieur si sensible. Elle tenta de se cambrer sans succès. Il glissa ses doigts sur son intimité et savoura la bataille qu'elle commençait tout juste livrer. Il se pencha en avant et de sa bouche combla son sexe impatient. Elle poussa un long soupir tremblant qui se mua en un gémissement. Elle cherchait désespérément à bouger pour que son sexe trouve sa bouche. Lydia tira sur les sangles alors qu'elle sentait la bouche dur du mafieux s'activer sauvagement sur son sexe sans répit. Comparé à l'autre jour sur le canapé dans cette chambre au club, elle n'avait aucun moyen de bouger ses jambes qui étaient plier et immobilisées. Il creusa ses doigts dans ses cuisses en poursuivant l'assaut avec sa bouche. Des sensations fortes et incontrôlables commencèrent à la traverser. Lydia ferma les yeux en cherchant par tout les moyens de cambrer son corps pour résister à l'orgasme et comprit qu'elle en était incapable. Il se redressa alors qu'elle était à bout de souffle et cueillit avec ses doigts son clitoris sensible. Elle cria alors qu'il accueillait le fluide de son orgasme fièrement. Les yeux brouillés par le feu qui venait de la traverser elle vit dans son regard qu'il brûlait d'avance de l'entendre recommencer.

- Tu n'imagines pas qu'elle point tu es belle ainsi écartelée, à ma merci, chuchota-t-il d'une voix brûlante de promesses en s'avançant sur le côté.

Lydia inspira profondément en plongeant son regard dans le sien. Il caressa sa joue puis sa bouche qu'il captura furtivement. Sa main se propageait sur son corps comme une caresse possessive. Lydia en voulait plus, elle voulait que ça ne s'arrête jamais.

- Montre-moi, apprends-moi, dis-moi ce que tu veux je t'en supplie, murmura Lydia d'une voix tremblante de désir.

Il se pencha en avant, juste au-dessus de son visage et prit son menton entre ses doigts.

- Je vais te montrer à quel point tu m'appartiens, articula-t-il d'une voix rauque en l'obligeant à tourner le visage vers lui.

Lydia sentit son cœur battre follement, amoureusement alors qu'il avançait son érection contre ses lèvres. Comme la toute première fois, Lydia le laissa prendre le contrôle et se contenta d'accueillir ses râles. Il plongeait entre ses lèvres si profondément qu'elle avait l'impression d'y ressentir son désespoir qu'elle puisse partir une nouvelle fois. Il caressait son visage penché sur le côté, prit son menton entre ses doigts en accélérant le rythme. Il poussait des sons désarticulés le regard baissé sur elle, fixant ses lèvres accueillant son membre imposant. Soudain Lydia sentit son bas-ventre se tendre violemment, quand il accéléra. Elle sentait sa force à travers ses mouvements, tel un maître impitoyable. Il s'arrêta soudain, restant immobile puis reprit ses va-et-vient avant que son sexe quitte sa bouche. Lydia redressa sa tête en reprenant son air qui se coupa la seconde suivante quand il plongea en elle sans attendre. Lydia poussa un gémissement strident alors qu'il allait et venait en elle profondément. Une chaleur vibrante l'empêcha de respirer. Une myriade de sensations l'emporta hors du temps. Il ne se contentait pas de posséder son corps non, Lydia avait l'impression qu'il tentait de posséder son âme. Elle sentit les liens retenir ses cuisses se délier. Les muscles totalement paralysés, ses jambes retombèrent comme du coton. Il cessa tout mouvement et se pencha sur elle pour libérer ses mains. Lydia se cambra et sentit le bras du mafieux se glisser dans son dos pour qu'elle se lève. Il arrima sa bouche vers la sienne pour l'affaiblir un peu plus de ses baisers. Il la souleva par les fesses et traversa la salle pour l'allonger sur le lit. Il s'empara de ses cuisses en les enveloppant de ses mains et reprit ses va-et-vient affolants mais cette fois-ci quelque chose semblait si différent qu'elle en eut les larmes aux yeux. La respiration haletante il encadra son visage, l'invitant à le regarder droit dans les yeux alors qu'il se mouvait en elle avec une détermination implacable. Les sons qui sortait de sa gorge n'avait jamais été aussi puissant autant que l'était son regard, nota-t-elle irradiée par l'imposant plaisir qui refusait de connaître une fin. À travers ses mains plantés sur son visage Lydia aperçut le miroir et ses yeux voilés se rivèrent à ce dernier. Une onde de choc lui arracha un cri étouffé tant l'image que lui renvoyait ce miroir n'avait pas de prix. Son corps se tendit, fendu par une vague de frissons. Les râles se mêlèrent à ses gémissements alors que l'orgasme se propageait entre leurs deux corps paralysés d'ivresse. Il plongea son visage dans cou, plaqua sa main sur sa hanche qu'il serra entre ses doigts tout en déversant un flot de sons virils à son oreille. Fermant les yeux, elle glissa ses mains dans son dos, exténuée, comblée, éprise d'un sentiment indéchiffrable. Pendant de longues minutes il demeura fiché en elle, sans bouger.

Vladimir attendit que la jeune femme s'endorme pour délier son corps du sien. Immédiatement il ressentit un étrange sentiment d'abandon. Les cheveux éparpillés sur l'oreiller, les joues encore rouge de plaisir elle renvoyait une image d'une femme comblée. Il passa un bras sous son dos pour la ramener contre lui et se mit à caresser son épaule incapable de trouver le sommeil. Passant un bras sous sa nuque il posa son regard sur la table sur laquelle il venait de l'attacher. Il inspira profondément, emporté par un tourbillon d'images sensationnelles. Il brûlait de recommencer encore et encore. Elle remua dans ses bras, lâchant un soupir d'aise.

- Tu ne dors pas ?

- Non, je rêve éveillée, murmura-t-elle en ouvrant les yeux.

Vladimir la fit rouler sur le dos pour sur retrouver au-dessus d'elle.

- Tu as aimé ?

- J'ai adoré c'est...je n'ai plus peur de le dire maintenant.

- Avant tu avais peur ?

- J'avais peur d'être jugée mais je m'en moque maintenant, j'aime être à toi et j'aime ce que tu me fais ressentir.

Vladimir sourit en prenant son poignet afin de l'examiner.

- J'ai cherché à me débattre parce que je ne parvenait plus à lutter, expliqua-t-elle pour justifier les légère rougeurs.

- Tu sais pour quelle raison j'aime te rendre vulnérable quand je t'attache ainsi ?

Elle leva un sourcil curieux en faisant mine de réfléchir.

- Parce que je peux contrôler chaque terminaison de ton corps sans que tu puisses m'échapper. Tu es à moi, prisonnière, dépossédée de ton esprit qui ne répond qu'à moi et seulement moi.

Elle exhala un soupir tremblant comme si le désir remontait lentement à la surface.

- Te voir te tortiller pour m'échapper aiguise mon désir de prolonger tes supplices.

D'une main autoritaire il l'obligea à se redresser sur le lit. Ses yeux brillaient avec une profonde intensité. Dire qu'il avait failli la perdre.

- J'aime ça, et je t'aime toi aussi, murmura-t-elle en le fixant droit dans les yeux.

Vladimir déglutit péniblement, avalant, buvant son amour qu'il laissa entrer en lui progressivement.

- Il manque quelque chose, tout n'est pas totalement complet, lui dit-il en fixant sa mèche de cheveux coupé court.

Il la prit entre ses doigts, prenant conscience qu'il fallait à tout prix qu'il retrouve ce fou avant qu'il puisse atteindre Lydia.

- Qu'est-ce qui n'est pas complet ? Demanda-t-elle d'une voix curieuse. Tu veux me suspendre à cette poutre ?

Si elle savait, songea-t-il devant son humour innocent.

- Non, j'ai mieux, chuchota-t-il en déposant un baiser sur son front. Je veux que tu ouvres le tiroir de la table de nuit et que tu prennes ce qu'il y a dedans.

Lydia battit des cils en esquissant sourire de joie. Il était si mystérieux qu'elle fronça des sourcils en s'exécutant.

- C'est quoi ? Un jouet mystère ? Demanda-t-elle en ouvrant le tiroir.

Elle étouffa un hoquet, figée, le cœur sur le point de chavirer.

- Pas tout à fait, souffla-t-il à son oreille.

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