Chapitre 33
Lydia sentit sa main se resserrer autour de son poignet.
- Retourne t'asseoir s'il te plaît, murmura-t-il d'une voix beaucoup trop calme pour être réelle.
Il relâcha son poignet pour lui rendre sa liberté. Lydia reprit place sur la chaise et récupéra la serviette qu'elle chiffonna dans ses mains.
- Tu acceptes réellement ou tu fais ça pour me retenir ? Demanda-t-elle en plissant des yeux.
Il frotta sa barbe, pensivement.
- Si j'avais dû te retenir Lydia, je ne me serais pas contenter d'accepter cette demande crois-moi.
Lydia le croyait malgré les doutes qu'elle avait sur sa sincérité. Elle s'était battue pendant de longues semaines pour tenter de lui poser des questions avec l'espoir d'obtenir des réponses sans succès.
- Tu doutes de moi ? S'enquit le mafieux en plissant les yeux.
- Non, mais je ne peux pas m'empêcher de penser que tu me dis ça seulement pour me retenir.
- Je ne mens jamais trésor, ma parole fait loi, répondit-il avec un sourire en coin.
- Très bien, alors nous verrons, dit-elle en le dévisageant alors qu'il gardait toujours le même sourire en coin.
À quoi pensait-il ? Lydia brûlait de lire ses pensées.
- J'ai peur de faire une énorme erreur, lui confia-t-elle dans un murmure à peine audible.
Il perdit son sourire et devint impassible.
- Tout ce que je refuse c'est de te faire du mal, ça n'a jamais été mon attention. En fait, tout ça c'est de ta faute.
Lydia faillit s'étrangler de stupeur.
- Tu n'aurais jamais dû venir à moi.
- J'ai suivi mon instinct et il m'a poussé à te choisir toi pour cette interview, se défendit-elle en soutenant son regard. Quand je suis arrivée j'étais convaincue que j'aurai affaire à un homme d'une cinquantaine d'années.
Un sourire amusé couvrit ses lèvres dures.
- Tu ne t'es pas renseigner avant ?
- J'ai lu un article et cela me paraissait suffisant.
- Et te voilà ici, avec moi, après avoir été ma soumise à temps plein sans que l'un l'autre imagine que cette relation nous amène à nous détruire, dit-il avec amertume.
- Tu penses que nous sommes détruits ?
- Nous l'étions quand tu es partie, mais j'ai bien l'intention de sauver ce qui a péri.
Il semblait déterminé, songea-t-elle en sentant des frissons la parcourir. Son regard était à la fois glacial et brûlant.
Lydia baissa la tête en exhalant un soupir.
- Je sais à quel point tu as peur et je peux le comprendre, ajouta-t-il en prenant son verre de vin.
- Mais ?
Il braqua ses yeux sombres dans les siens.
- Mais je ne reculerai devant rien pour te récupérer, termina-t-il d'une voix profonde et impérieuse.
Lydia sentit son cœur s'accélèrera douloureusement. Un étrange frisson se glissa dans sa nuque alors qu'elle ne parvenait pas à détourner le regard. Son visage s'était durci à mesure qu'il parlait. Les flammes dévoraient son visage ciselé révélant l'aura puissante du dominant.
- Il faut que tu manges maintenant, décréta-t-il en pointant du menton toutes les bonnes choses disposées sur la table.
Lydia se servit même si son estomac paraissait complètement noué.
- Jamais je n'aurais pensé que tu possédais un appartement à New-York.
- J'en ai plusieurs un peu partout dans le monde, cela me permet d'avoir un endroit à moi, je ne suis pas un amoureux des hôtels.
- Depuis combien temps es-tu ici ?
Il fit mine de réfléchir.
- Disons que je suis là depuis deux jours, répondit-il en laissant planer une part de mystère.
- Depuis deux jours ? Répéta Lydia en fronçant des sourcils. Et puis-je savoir ce que tu as fait pendant deux jours à l'exception des menaces contre le directeur du casting ?
- J'ai suivi ton déménagement de loin, j'ai organisé mon arrivée et j'en ai profité pour faire un tour dans l'entreprise que je possède ici.
Lydia se mordit la lèvre secrètement honteuse d'avoir songé à une éventuelle liaison avec une autre femme. Elle tenta de dissimuler cette pensée mais son sourire lui indiquait qu'il était déjà trop tard.
- Tu pensais que j'étais parti rendre visite à des anciennes soumises que j'aurai pu laisser ici ?
- No..non, mentit-elle en réprimant des rougeurs.
- Ta jalousie me conforte dans l'idée que tu souhaites toujours être à moi, déclara-t-il d'une voix rauque.
- Et c'est justement ce qui me fait peur, avoua-t-elle à demi mot.
- N'ai pas peur trésor, je te promets de tout faire pour que tu n'aies pas à regretter ta décision.
Lydia inspira profondément avec l'envie d'y croire. Oh oui elle voulait y croire en croisant son regard avec nervosité. Son téléphone resté dans son sac à main se mit à sonner. Inutile de se déplacer pour savoir qu'il s'agissait de sa mère.
- Elle est hystérique depuis les aveux du directeur, expliqua Lydia alors qu'il souriait avec machiavélisme. Elle m'a assommé de questions, elle cherche à savoir qui tu es.
- Oh mais j'ai hâte de faire sa connaissance, répondit le mafieux d'une voix amusée et impatiente. Ta mère a des désirs malsains en ce qui te concerne. Je ne le tolère pas. D'ailleurs je suis sincèrement heureux que tu aies trouvé le courage de partir.
Il marqua une pause dans laquelle il l'observa par-dessus son verre. Électrifiée, Lydia fut prise de pensées érotiques qui l'obligèrent à se ressaisir.
- Elle cherche à créer son rêve inachevé à travers toi, jusqu'à ignorer les détresses évidentes de sa fille unique.
- Je voulais lui faire plaisir et...
- Tu n'as pas à lui faire plaisir, la coupa-t-il d'une voix implacable. Tu as suffisamment donné pour elle. Il est temps pour elle de comprendre que ton rêve n'est pas celui qu'elle désire pour toi.
- Tu as raison, murmura-t-elle d'une voix qui laissait entrevoir l'éprouvante déception qu'elle avait à l'égard de sa mère.
Il se leva lentement et vint vers elle. Lydia se redressa immédiatement à l'épreuve des frissons qui commençaient à courir sur sa peau.
Il se glissa derrière elle et cet instant n'était pas sans raviver de lourds souvenirs. Ses mains, se glissèrent sur ses épaules pour y exercer une pression. Lydia perdit son souffle tandis que son esprit se détachait lentement des craintes qu'elle avait depuis leur retrouvaille.
- Dès que j'ai su pour ce casting je suis devenu complètement fou moy angel, avoua-t-il d'une voix profonde qui la fit frémir.
Il glissa sa main sur sa gorge faisant remonter à la surface un flux de souvenirs. Elle réprima un soupir d'aise quand ses doigts se mirent à courir sur sa peau.
- Si j'avais su que cela te mettrait en rage je l'aurais fait plus tôt, ne put s'empêcher de dire Lydia en fermant les yeux.
Il s'abaissa afin de glisser sa joue rugueuse contre la sienne. Une chaleur sourde se mit à palpiter dans son corps. Incapable de l'arrêter Lydia ferma les yeux et décida de la savourer sans émettre un son.
- La jalousie peut conduire au pire comme au meilleur, ne l'oublie jamais, chuchota-t-il en posant son index sur son menton pour qu'elle tourne son visage.
Sa bouche était si proche de la sienne qu'elle pouvait sentir son souffle chaud. Depuis qu'ils s'étaient retrouvés, ils ne s'étaient pas embrassés ni même touché.
- J'ai beaucoup pleuré, lui confia-t-elle le regardant droit dans les yeux.
Une lueur désolé fendit son beau regard. Il abandonna sa prise sur son menton pour caresser sa joue.
- Je sais, murmura-t-il en effleurant ses lèvres du bout des siennes.
Elle fut saisie de frissons. Dire qu'elle avait rêvé de cet instant, jusqu'à songé à se faire souffrir en allant le rejoindre. La culpabilité le rongeait tandis qu'elle le suppliait du regard.
- Est-ce que tu acceptes de passer les quatre prochaines semaines avec moi ? Demanda-t-il d'une voix où pointait l'impatience.
- Vais-je devoir signer un contrat cette fois-ci ? Lança-t-elle avec humour.
- Je suis tenté de le faire, répondit-il sans trace d'humour. Je ne suis pas prêt à ce que tu m'échappes une seconde fois.
Lydia le dévisagea silencieusement alors qu'il s'était redressé pour mieux s'éloigner jusqu'au piano.
- Tu n'es pas sérieux Vladimir ? S'enquit-elle en étouffant un rire.
- Si c'était le cas tu le ferais ? Tu le signerais ?
- Tout dépend ce qu'il est écrit dedans, répondit Lydia ébahie. Je pensais que j'étais exclue de cette règle ? Est-ce que ça a changé ? Parce que cette fois-ci j'ai vraiment l'impression d'être égale aux autres.
- Tu ne l'es pas, mais tu es partie et je ne supporte pas l'idée que tu puisses recommencer.
- Un contrat ne m'empêchera de partir si j'en ai envie, je te l'ai dit Vladimir. Mes sentiments sont beaucoup trop fort pour envisager de les étouffer.
Aucun des deux ne se lâchèrent du regard. Lydia réalisa trop tard que sa respiration était erratique.
- Quand je te regarde mon côté dominant me hurle de te séquestrer afin d'ôter toutes probabilités que tu puisses recommencer. Ma possessivité m'a fait faire des choses épouvantables Lydia, je ne reculerait devant rien tu as ma parole.
- Je n'ai pas la moindre intention de partir sauf si tu m'y pousses.
Lydia se mentait à elle-même et à lui. Ces deux derniers mois avaient été trop douloureux. Son corps s'était senti abandonné et son cœur aussi. Elle ne comptait plus le nombre de fois où elle avait dû résister à des rêves dans lesquels elle était constamment poussé à le retrouver avant que ces derniers prennent une tournure cauchemardesque.
- Promets-moi Lydia que tu ne partira pas avant que l'échéance soit fini pour moi.
Ses yeux brûlaient d'une lueur d'avertissement. Oh oui, le dominant était bel et bien de retour mais cette fois-ci bien plus féroce. Il s'approchait d'elle d'un pas lent mais déterminé. Il ne se cherchait plus, il s'était trouvé.
- Je te le promets, s'entendit-elle murmurer.
Quand il eut fini de combler l'espace qui les séparait, le mafieux abaissa seulement ses yeux sombre sur elle tout en levant sa main pour caresser sa joue.
Il respirait fort et vite comme s'il luttait. Lydia avait l'impression de le découvrir pour la première fois. Il n'y avait plus aucun trace de quête dans son regard. Il semblait avoir trouvé ce qu'il cherchait. Il ne s'imposait plus comme un dominant à la recherche de réponses, il les avait toutes trouvées. Patiemment, elle attendit une réaction de sa part. Contre toute attente, son visage durci devint plus doux. Ses yeux se mirent à brûler d'une intensité nouvelle. Puis un sourire apparut sur sa bouche. Lui aussi semblait nouveau...
- Dans ce cas, j'espère trésor que tu es prête car moi je le suis....
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