Chapitre 24



Lydia étouffa un bâillement quand la voiture se gara devant la villa. Elle n'en revenait toujours pas d'avoir résisté à ce voyage expresse qui avait eu bon de l'emporter dans un tourbillon de volupté. Lentement, Vladimir commençait à s'ouvrir à elle, en lui révélant le masque impénétrable qu'il y avait derrière cet homme d'affaire et membre impitoyable de la mafia. Ce qu'elle avait vécu la veille avait été si intense qu'elle avait l'impression de ressentir encore les effets dévastateurs de l'orgasme qui l'avait emportée.

Quand elle quitta la voiture un vent glacial fouetta son visage.

- Tu n'as jamais eu envie de vivre ailleurs ? Lui demanda-t-elle alors qu'il sortait les valises du coffre.

- Tu veux dire est-ce que j'aimerais vivre dans les Caraïbes ? Non, j'aime mon pays, j'aime le froid j'aime me réchauffer contre un corps moites et enfiévré.

Lydia réprima un sursaut de jalousie mais il était trop tard visiblement car il esquissa un sourire amusé.

- De préférence le tien, murmura-t-il en effleurant son nez avec sa bouche.

Lydia se mordit la lèvre pour retenir le sourire qui menaçait ses lèvres.

- Et si tu veux tout savoir, j'ai des villas un peu partout dans le monde.

- Je n'en doute pas, marmonna Lydia en grimpant les marches enneigées.

Le regard du mafieux devint subitement impassible laissant entrevoir l'esquisse d'une inquiétude. Lydia s'empressa de dévier son regard sur la voiture noire garée à côté de la sienne.

- J'ai l'impression que tous le monde peut rentrer chez toi sans y être invité.

- Seulement les membres de ma famille.

Autrement dit tous les membres de la mafia, songea-t-elle en inspirant imperceptiblement quand il ouvrit la porte.

Il posa une main dans son dos pour l'inviter à rentrer.

Un homme se tenait à l'entrée et elle le reconnut, il s'agissait de Sergeï. Vladimir lui avait beaucoup parlé de lui. Implacable comme il l'était, Sergeï avait pour particularité de ne laisser aucune émotion trahir la dureté de ses traits.

- Enfin de retour ! S'exclama une voix féminine.

Nikki émergea de la cuisine ouverte un verre à la main.

- Puis-je savoir ce qu'il se passe ? S'enquit Vladimir en l'aidant à enlever son manteau.

- Quel gentleman, dit Nikki en esquissant une moue.

- Bonjour, murmura-t-elle timidement.

- Bonjour ma belle, s'exclama Nikki en venant l'enlacer comme si elles se connaissaient depuis des années.

Elle passa une main sur son épaule puis se tourna vers Vladimir.

- Je te la vole le temps d'une petite conversation entre filles.

Lydia n'était pas dupe, surtout quand les deux hommes échangèrent un regard pour le moins étrange.

- Que se passe-t-il ? Demanda-t-elle quand elles furent à l'étage.

- Oh rien de bien méchant, il s'agit seulement d'une conversation qui concerne meurtre, sang, flingues, traître et j'en passe.

- Vladimir a des problèmes ?

Nikki émit un petit rire.

- Non mais quelqu'un va probablement passer un sale moment et je t'en ai assez dit, répondit-elle en fermant la porte de l'une des chambres.

Nikki se jeta sur le lit un main posée sur la tête.

- Vladimir ne veut pas que tu sois mêlée à ce genre de conversation, et il a raison.

- Il a peur que je prenne la fuite ? Parce que si c'est ça il peut se rassurer, si j'avais dû partir je l'aurais fait depuis longtemps.

- Il ne s'agit pas de ça, du moins ce n'est pas la raison principale. Je pense plutôt qu'il craint que tu puisses entrevoir son côté cruel. Après tout c'est le patron, c'est lui et lui seul qui décide de qui doit vivre ou mourir.

Lydia se laissa tomber sur la chaise.

- Enfin bref, passons tout de suite à la partie la plus alléchante. Comment se passe ton initiation ?

Lydia faillit s'étouffer avec sa propre salive. Mal à l'aise elle se passa une main dans les cheveux.

- Je t'en prie trésor nous savons tous que tu es devenu l'exclusivité de notre cher Vladimir.

- Je...ne sais pas quoi dire, admit-elle en tirant sur ses doigts.

- Est-ce que tu aimes ça ? Est-ce que tu te sens comblée d'être à la merci de Vladimir ?

- Je ne me suis jamais sentie aussi vivante.

Un sourire illumina les traits de son visage.

- C'est ce que je voulais entendre. Tu as l'air de correspondre à Vladimir, ça me plaît.

Lydia esquissa un faible sourire en guise de réponse. Cette conversation ressemblait à de simples banalités et pourtant...

- Les autres femmes qui se sont soumises à lui n'étaient pas comme toi je l'ai ressenti à la minute où je t'ai vu.

- Pour quelle raison ?

- Trop insipides, trop prévisibles.

- Il ne s'est jamais attaché à l'une d'entre elles ?

Nikki secoua de la tête.

- Aussi loin que remonte mes souvenirs je dirais non, il ne s'est jamais attaché à une femme.

Lydia tenta de faire disparaître la déception lisible dans ses yeux.

- Mais on ne sait jamais, peut-être qu'il sera tellement fou de toi qu'il finira par s'attacher.

- C'est difficile de lire en lui, répondit Lydia en se levant pour arpenter la chambre nerveusement.

- C'est ce qui fait son charme, répondit Nikki en se redressant sur le lit.

Certes, songea Lydia en grimaçant, mais Lydia voulait tant qu'il lui livre quelques unes de ses pensées.

- Que sais-tu à propos de ses parents ? Demanda Lydia d'une voix hésitante.

- C'est à lui de te livrer son passé trésor pas à moi, répondit Nikki en se levant.

Déçue elle acquiesça d'un signe bref de la tête en croisant les bras. Nikki savait quelque chose qu'elle refusait de lui dire ce qui confirmé les doutes qu'elle avait à propos du passé très mystérieux de Vladimir.

- Quoi qu'il en soit, je suis très heureuse que tu sois parmi nous et surtout que tu n'es plus de préjugé concernant nos pratiques sexuels.

Un sourire couvrit les lèvres de Nikki puis son regard se glissa lentement sur elle.

- Dommage que tu ne sois pas attirée par les femmes, soupira-t-elle déçue.

- Même si c'était le cas, je ne la partagerais pas même pour un bref moment d'égarement, annonça une voix qu'elle connaissait que trop bien.

Lydia sursauta légèrement et se tourna en direction de la porte qu'il avait ouverte silencieusement.

Campé dans l'encadrement de celle-ci, les mains enfoncées dans les poches de son pantalon il fixait Nikki avec mécontentement.

- Tout de suite dans l'attaque, répondit-elle en levant les yeux au ciel. Tu devrais te sentir flatté qu'elle me plaise autant.

Il fit un pas en avant sans jamais lui adresser un seul regard.

- Je suis flatté, mais ça s'arrête là.

- Pas même pour une brève séance dans la chambre bleue que j'affectionne particulièrement, insista Nikki en esquissant une petite moue.

Lydia mit ses mains derrière le dos gênée alors que des images de ses mains liées remontaient doucement à la surface. Jamais elle ne pourra oublier ce qu'il s'était passée dans cette suite. À l'agonie de pouvoir hurler son prénom, empêchée de bouger, complètement soumise, Lydia en eut des bouffées de chaleur qu'elle dut réprimer alors qu'un duel silencieux se jouait entre Nikki et Vladimir.

- Je plaisante monsieur Voliakov ! S'exclama Nikki en roulant des yeux. Bon je vous laisse, j'espère te voir au club très bientôt. Beaucoup attende de voir quelques réactions qui pourraient plaire à Vladimir.

Plaire ? Beaucoup ?

Lydia fronça des sourcils alors que Nikki quittait la chambre sourire aux lèvres.

- Que voulait-elle dire ?

- Ce n'est pas important pour le moment, ce qui est important c'est ce que je viens d'entendre.

- Tu es mécontent parce que je lui ai posé des questions que je n'ose pas te poser, devina Lydia alors qu'il s'approchait dans sa direction.

- Effectivement.

- Je suis désolée mais je...n'ai pas osé parce que je sais que cela a un rapport avec la mafia.

- Tôt ou tard je finirais par te livrer mes sombres secrets, lui dit-il d'une voix sombre en la fixant des yeux.

- Mais il est trop tôt n'est-ce pas ?

- Ce n'est pas ma priorité absolue et ça ne t'avancera à rien de le connaître.

Discussion terminée, comprit Lydia en acquiesçant sans lui cacher sa déception.

- Que voulait te dire Sergeï ? Demanda-t-elle histoire de changer de sujet.

- Un traître que je tente de démasquer depuis un mois, je sais enfin qui sait et j'ai hâte de lui briser quelques côtes.

- Oh...

Un faible et sombre sourire naquit sur ses lèvres.

- J'espère que tu n'es pas surprise trésor je suis le diable après tout, et le diable aimerait que tu t'approches.

Lydia fit un pas dans sa direction. Il prit sa bouche sans attendre. Il s'agissait d'un baiser sombre comme s'il évacuait toute sa colère contre sa bouche...comme s'il en avait besoin.

Il planta ses pouces sur ses pommettes pour durcir son assaut contre ses lèvres.

En s'écartant, un grondement sourd nourrit le silence. Sa respiration était lourde. Lydia ouvrit les yeux en se léchant les lèvres.

- Que voulait dire Nikki avant de partir ? Insista-t-elle le souffle court.

Une lueur s'afficha dans ses yeux noirs, indescriptible et féroce à la fois.

- Tu le sauras bien assez tôt, je dirais même dès ce soir, répondit-il d'une voix de gorge.

Il marqua une pause dans laquelle ses mains glissèrent à la base de son cou.

- Mais pour l'heure je désire seulement t'embrasser, chuchota-t-il contre ses lèvres avant de s'en emparer à nouveau, laissant entrevoir le mystère d'une soirée encore gorgée de volupté.

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