Chapitre 22




- Ne panique pas, s'ordonna Lydia en observant son reflet dans le miroir.

Elle prit une grande inspiration avant de croiser le reflet du mafieux, s'approchant vers elle dans un impeccable costume.

Il respirait l'élégance à l'état pur. Son charisme diabolique était cependant toujours aussi présent. Elle ne put s'empêcher de regarder ses mains tatouées en imaginant la réaction de son père.

- John Graham est sur le point de faire une rencontre qu'il ne sera pas prêt d'oublier, lui dit-il en ébauchant un sourire en coin.

- C'est censé me rassurer ?

- Oui, car comme je te l'ai déjà dit, tant qu'il me laisse repartir avec toi il n'y aura pas de problème.

Lydia se retourna pour arrimer son regard au sien.

- Personne ne semble te résister n'est-ce pas ? Nota-t-elle en plissant des yeux.

- Disons que je suis un homme qui sait ce qu'il veut, répondit-il d'une voix de gorge tout en fixant la sienne avec un regard de prédateur.

Le cœur battant, elle lissa la robe, les lèvres sèches alors que des images émergeaient dans son esprit. Elle ne saurait dire comment elle était parvenue à étouffer ses cris quelques heures plus tôt.

- Viens, inutile de le laisser patienter davantage.

Il glissa une main dans dos pour la guider vers la sortie. Retrouver son père dans une pareille situation la rendait de plus en plus anxieuse. De plus, sa mère n'était pas au courant et c'était mieux ainsi car la haine éternelle qu'elle vouait à son père l'avait empêché pendant des années de le retrouver. Néanmoins elle ne put s'empêcher d'entendre sa voix dans sa tête.

Lydia avait l'impression de voguer entre deux continents. Son esprit était encore sous l'emprise de toutes ces questions qu'elle se posait au sujet de ces fameuses salles de jeux.

- Respire Lydia tu donnes l'impression d'avoir été kidnappée, lui glissa-t-il à son oreille lorsqu'ils furent dans l'ascenseur.

- Vraiment ? S'enquit-elle tout bas en levant la tête vers lui.

Il souriait de la même façon que lors de leur première rencontre. Parfois elle avait l'impression d'avoir été kidnappée, emprisonnée par cet homme au regard autoritaire et diaboliquement sexy.

- Essaye de te détendre ou je serais obligé d'intervenir, la prévint-il d'une voix impérieuse.

Intervenir ?

Alors qu'elle tentait de comprendre le sens de son avertissement il glissa une main sur sa taille et la fit descendre plus bas.

D'accord...Lydia comprit avant que les portes de l'ascenseur furent complètement ouvertes.

Ils traversèrent le hall de l'hôtel pour rejoindre le restaurant. Ils furent accueillis par un serveur qui leur emboîta le pas pour les inviter à le suivre. Puis enfin, elle le vit. Son père se leva, une expression stupéfaite sur le visage. Sans doute parce qu'il n'avait pas l'habitude de la voir habillée avec autant d'élégance.

Vladimir s'arrêta, l'invitant à rejoindre son père seule.

- Bonsoir papa, murmura-t-elle émue de le revoir.

Il l'enlaça avec une force indescriptible, embrassant sa joue au passage. Puis il s'écarta pour l'admirer.

- Lydia ma chérie j'ai du mal à te reconnaître, tu es...magnifique.

- Merci papa, murmura-t-elle en esquissant un sourire.

Quand les yeux de son père se levèrent pour regarder derrière elle, Lydia perdit l'éclat de son sourire. Elle pivota légèrement sur sa droite pour regarder le mafieux.

Mon dieu ! Fut alors sa seule pensée à ce moment-là.

Il dégageait une telle démonstration de force que ses lèvres se mirent à remuer sans qu'aucun son ne puisse sortir.

Son père s'approcha en avisant le mafieux d'un regard extrêmement méfiant. Lydia déglutit péniblement quand son père tendit sa main pour le saluer.

- Vous n'avez pas l'air d'un homme qui vend des voitures, commenta-t-il d'une voix un peu sèche.

Le mafieux éclata de rire...un rire sombre et teinté d'amusement.

- Parce que ce n'est pas le cas monsieur Graham.

Lydia ouvrit la bouche puis la referma, le temps semblait s'être arrêté. Son père se tourna vers elle, le regard rempli d'interrogations. À ce moment précis, elle désirait s'enfuir loin.

- Votre fille vous a menti parce qu'elle avait peur de ne pas être prise au sérieux, s'enquit le mafieux en soutenant son regard désespéré. En réalité je possède plusieurs entreprises et on peut dire que je gagne bien ma vie. Dire à son père que son...compagnon est en réalité milliardaire n'est pas chose aisée.

Le sourire ravageur de Vladimir l'aida à se détendre un peu. Guettant la réaction de son père, elle esquissa un mince sourire quand il se tourna vers elle.

- Eh bien Lydia pourquoi tu ne m'as dit la vérité ? Cela m'étonne de toi, tu ne mens jamais d'habitude.

- Je suis désolée papa, je croyais que...

- Tu n'as pas à t'excuser Lydia, la coupa-t-il d'une voix lente et grave comme s'il essayait de lui faire passer un message.

- Et donc vous êtes dans quel domaine ?

- J'achète et je revends, je suis également dans la communication et le business, répondit-il à son père avant de poursuivre les traits marqués de dureté.

- Et à mes heures perdues il m'arrive parfois de tuer deux ou trois personnes selon mon humeur évidemment.

Un froid glacial griffa son dos, Lydia écarquilla les yeux en vacillant sur ses jambes. Son père lui avait perdu son air chaleureux observant Vladimir avec inquiétude. Les seuls bruits perceptible à cet instant furent les notes de piano.

- Je plaisante monsieur Graham, chuchota le mafieux avec un sourire dansant sur les lèvres.

John Graham se mit à rire nerveusement en abaissant son regard sur ses tatouages.

Lydia relâcha l'air bloqué dans ses poumons en cherchant son regard.

- Allons nous installer, proposa-t-il en allongeant son bras en direction de la table.

Quand leur regard se croisèrent il lui décrocha un sourire en coin avant de lui intimer de se glisser sur la banquette.

- Ta mère sait-elle que tu es ici avec moi ?

- Non, je ne lui ai rien dit et pour être franche elle ne m'a pas appelé depuis plusieurs jours.

Rictus aux lèvres son père tourna la tête vers Vladimir.

- Alors c'est vous que j'ai eu au téléphone ? Maintenant que je sais votre véritable métier puis-je savoir comme vous avez rencontré ma fille ?

- Elle s'est présentée à moi avec la mission de m'interviewer sur mon entreprise.

- Depuis quand tu es journaliste ? S'enquit son père en fronçant des sourcils.

- En fait je ne le suis pas, c'est un exercice qui comptera pour mes notes de fin d'années.

Lydia prit le temps de lui expliquer en égratignant soigneusement quelques détails.

Vladimir passa commande pendant qu'elle expliquait à son père la raison de sa présence en Russie. Il sourit intérieurement devant l'évidence de ce mensonge. John Graham était un homme ordinaire cependant très bien habillé, laissant entrevoir l'esquisse du métier qu'il exerçait. Comptable dans une entreprise hautement réputé à Londres. Il remarqua très vite des ressemblances avec sa fille.

- Sans vouloir vous offenser monsieur Voliakov, la Russie est un pays dangereux.

Ça y est, songea-t-il en se retenant de sourire. L'heure du duel était sur le point de commencer. Vladimir prit tout son temps pour répondre et avala une gorgée de cognac.

- Pas plus que l'Amérique.

- J'ai lu plusieurs articles qui font état d'une organisation très dangereuse, la mafia pour être plus précis.

Vladimir sentit sa belle Lydia se crisper à sa gauche. Nul besoin de la regarder pour deviner la palpeur de son visage.

- Votre fille ne crains rien avec moi, répondit-il sans le lâcher des yeux.

Puisqu'elle est entre les mains du grand méchant loup, songea-t-il en posant sa main sur la cuisse de la jeune femme.

- Je ne peux pas m'empêcher de penser à ce qui pourrait lui arriver. Imaginez qu'elle se fasse enlever par l'une de ces organisations parce qu'elle est Américaine. Avez-vous des contacts assez puissant pour retrouver ma fille si cette situation venait à arriver.

- Oui, répondit Vladimir en serrant les mâchoires afin de retenir son diabolique sourire.

Et dire qu'il parlait de lui sans le savoir.

- Papa je n'ai pas l'intention d'être kidnappé par une organisation, intervint la jeune femme d'une voix qui trahissait sa nervosité.

- Je ne suis pas rassuré, rétorqua son père sur un ton de méfiance.

- Soyez sans craintes monsieur Voliakov votre fille est entre de bonnes mains. Je ne laisserai quiconque lui faire du mal.

Et c'était la vérité. Vladimir n'avait pas l'intention de mettre en danger un seul millimètre de sa peau.

- Si jamais il lui arrive malheur je...

- Papa s'il te plaît ! S'exclama-t-elle un peu trop fort. Fais-moi confiance je t'en prie.

Il abdiqua, acquiesçant de la tête néanmoins sur la réserve. Vladimir ne pouvait pas lui en vouloir d'être inquiet pour sa fille. Contrairement à sa mère qui connaissait une partie de la vérité et qui ne donnait plus de signe de vie depuis plus d'une semaine, le père de la jeune femme était dévoré par l'angoisse.

- Je propose de trinquer et si ton père le désir, je suis disposé à répondre à toutes ses questions.

Il croisa son regard chocolat et vit une lueur mordorée brûler au fond de ses belles prunelles.

- C'est une bonne idée, confirma John en entamant une longue liste de questions qui s'éternisa jusqu'au dessert.

Rien absolument rien échappait à son regard et il avait noté l'absence d'appétit de la jeune femme. Mécontent, il se fit la promesse de lui faire remarquer dès qu'ils seront seuls.

- Tu n'as rien mangé, tu essayes de me provoquer, lui glissa-t-il à l'oreille quand son père les quitta pour une affaire concernant son travail.

- Je n'ai pas faim.

- Cette excuse n'est pas valable voir irrecevable Lydia, siffla-t-il en lui montrant à quel point il était en colère.

- Je suis tendue, j'ai l'impression que je suis en train de culpabiliser...

Il braqua son regard dans le sien.

- Tu es en train de laisser ta mère rentrer dans ta tête parce que tu culpabilise d'être avec ton père, sans lui avoir dit, conclut-il froidement.

Elle baissa les yeux en guise de réponse.

- Regarde-moi Lydia, ordonna-t-il d'une voix impérieuse.

Elle s'exécuta en levant son regard vers le sien. Une profonde tristesse se lisait dans ses yeux.

- À qui appartiens-tu ?

- À toi, répondit la jeune femme d'une voix tremblante d'émotions.

- C'est moi et moi seul, tu as compris ?

Lydia cherche du réconfort dans les yeux du mafieux. Durant tout le dîner elle n'avait fait que d'entendre la voix de sa mère. C'était comme si elle avait fait trois pas en arrière en une seule soirée.

- Je suis désolée...

- Je ne veux pas que tu sois désolé je veux que tu brises cette emprise qu'elle a sur toi.

- Elle n'en a plus quand je suis seule avec toi.

- Ce n'est pas suffisant, je veux plus, je veux être ta seul emprise même devant une assemblée, articula-t-il d'une voix rauque.

Il se remit droit sur le siège en cuir et d'une main ferme glissa sa main entre ses cuisses. Tout alla si vite qu'elle lâcha un hoquet. Il écarta sa culotte et se mit à irradier son sexe de caresses affolantes. Lydia agrippa son bras en regardant les clients du restaurant qui poursuivaient leur repas sans avoir aucune idée de ce qu'il lui faisait.

Immédiatement Lydia oublia tout ce qui lui était nocifs et son esprit devint prisonnier d'un seul homme.

- S'il te plaît, le supplia-t-elle en peinant à rester immobile.

- Dis-moi ce que tu ressens ? Dis-moi que tu ne recommenceras plus ?

Lydia balbutia des mots qui n'avaient aucun sens alors qu'il s'appliquait à la rendre encore plus dépendante de ses caresses. Le monde cessa d'exister avant qu'il rouvre ses portes brutalement.

Il retira sa main, la privant de toutes les sensations qui commençaient à naître dans son bas ventre.

Il l'embrassa, le regard diabolique.

- Recommence, le supplia-t-elle en peinant à reprendre son souffle.

- Non, ainsi sera ta punition pour avoir négliger ta santé ce soir moy angel.

Il déposa un baiser au creux de son cou alors qu'elle était totalement frustrée.

- Il y a une part de toi qui n'arrive pas à se livrer, je le vois chaque fois que tu regardes ton propre reflet dans une glace. Pourtant, ne t'es-tu pas trouvé magnifique l'autre soir humm ?

Il caressa sa joue avant de poursuivre :

- Tu dois impérativement faire taire cette voix dans ta tête qui te dit que tu n'as rien à faire dans ce monde. Tu dois prendre confiance en toi Lydia.

Il venait de heurter une corde si sensible qu'elle sentit une flèche transpercer son cœur. Il lisait en elle avait une telle facilité.

- Quand je suis seule avec toi j'ai l'impression que le monde disparaît je me sens libre, mais dès que...

- J'ai compris d'où viens le problème et je sais exactement comment le régler, la coupa-t-il d'une voix mâle et sombre qui laissait entrevoir sa prochaine initiation...

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