Chapitre 19
Aux premiers rayons du soleil Lydia ouvrit péniblement les yeux en posant une main sur son visage. La joue pressée contre l'oreiller elle tenta de déplier ses jambes et ressentit des courbatures cisailler ses muscles. Bien qu'endolorie par la veille, Lydia ne s'était jamais sentie aussi apaisée de toute sa vie. Chaque parcelle de son corps était satisfaite. Elle ferma les yeux puis les rouvrit en fixant son reflet dans le grand miroir...un miroir qui la veille lui avait permis de se voir en train d'être consumée par Vladimir Voliakov. À ce souvenir des frissons se mirent à courir sur sa peau masquée par une chemise blanche. Les yeux fixés dans l'immense glace qui reposait au loin et qui offrait un reflet très précis sur le lit majestueux, Lydia inspira profondément avant de le voir dans ce même reflet. Elle cessa de bouger, bloqua sa respiration en le fixant. Tasse de café à la main, vêtu d'un tee-shirt noir aiguisant ses biceps, il l'observait attentivement avant de faire courir ses doigts sur ses fesses nues.
À ce contact, Lydia fut électrisé de bon matin.
- Bonjour trésor, murmura-t-il en levant les yeux en direction du miroir pour arrimer son regard dans le sien.
- Bonjour, murmura-t-elle timidement.
- Tu as mal ? Demanda-t-il d'une voix qui trahissait son inquiétude masquée d'un regard impassible.
- Seulement quelques courbatures.
- Tu en es certaine, insista-t-il en agrippant sa hanche afin de la faire pivoter sur le côté, lui exposant ses fesses dans le miroir.
Lydia les observa, mêlant ses doigts aux siens involontairement lorsqu'elle glissa sa paume de main sur sa fesse gauche. Une légère douleur se manifesta sur les marques rouges visibles. Lydia se souvint alors de sa main tatouée qui s'en était emparée avec une force indescriptible.
- Tu as mal ? Répéta-t-il une seconde fois.
Lydia braqua ses yeux dans les siens.
- Non, répondit-elle sincèrement.
Il ne la lâcha pas du regard comme s'il essayait de sonder son esprit.
Il s'installa au bord du lit. Lydia se retourna pour lâcher son reflet dans le miroir et se redressa lentement sur le lit. Une fois assise elle tenta de décrypter le regard impassible de l'homme.
- Notre impatience m'a fait faire une regrettable erreur que je dois rectifier immédiatement.
- Laquelle ? S'enquit-elle en essayant d'avaler la boule qui lui nouait la gorge.
- Je ne t'imposerais rien que tu ne veuilles pas faire Lydia.
- Je le sais, murmura-t-elle.
- Il est donc important que nous ayons un moyen de communiquer afin d'éviter tout problème.
Lydia fronça des sourcils avant de comprendre où il voulait en venir.
- Tu veux dire que je dois choisir un mot d'alerte ?
Jamais elle n'aurait pensé à ça sans quelques recherches dans les livres et pourtant ce mot sans importance avait le pouvoir d'interrompre une chose qu'elle n'avait pas le désir de tenter.
- Exactement, c'est essentiel.
- Que dois-je dire ? Rouge ? Demanda-t-elle en retenant un sourire.
- Trop cliché, répondit-il en levant sa main pour caresser sa joue. En revanche le dire en russe me paraît plus adapté puisque tu ne sais pas le parler.
Lydia se mordit la lèvre en acquiesçant.
- Krasnyy, dit-il avec son accent tellement viril et chantant.
- Krasnyy, répéta Lydia plusieurs fois afin de le mémoriser.
Il sourit un brin moqueur avant de l'embrasser avec urgence.
- Deuxième point extrêmement important, reprit-il en pointant un regard dur dans le sien.
- Lequel ? S'enquit Lydia inquiète.
- Ton père, répondit-il d'une voix grave. Il n'a pas cessé de t'appeler depuis hier soir. J'ai donc décidé que nous irons le voir demain. Nous prendrons mon jet, ça sera un voyage rapide qui lui permettra enfin de vérifier que sa fille va bien.
Lydia ouvrit la bouche sonnée et vivement inquiète.
- Vladimir sans vouloir te vexer tu es aussi beau que terrifiant.
Vexé ? Il esquissa un sourire machiavéliques en guise de réponse.
- Terrifiant comment ?
Lydia jeta un regard sur son tatouage dont les insignes russe étaient sillonné d'une gueule géante d'un animal méconnu mais digne de l'enfer.
Puis lentement elle baissa les yeux sur ses mains et se mit à pâlir.
- Mon père ne me laissera jamais partir avec toi, conclut-elle.
- Tu veux parier ? Rétorqua-t-il en se levant brusquement.
- Tu ne connais pas mon père Vladimir.
- Et il ne me connait pas, répliqua-t-il sur un ton calme. Ma détermination est de loin la plus impitoyable. Je lui ramène sa fille le temps d'un dîner et je repars avec elle c'est aussi simple que ça.
Lydia faillit s'étrangler avec sa salive alors qu'il avait tourné les talons pour quitter la chambre.
Lydia se leva pour le suivre mais fut vite rattrapée par une douleur aux fesses.
- Ah..aïe ! Souffla-t-elle en se massant le postérieur.
Elle quitta le couloir et appuya ses mains sur la balustrade en verre qui donnait une vue aérienne sur le rez-de-chaussée.
- Je comprends maintenant pourquoi tu n'as pas besoin de fouet, lança-t-elle en le suivant des yeux alors qu'il se dirigeait vers la cuisine.
- Crois-le ou non, c'est la première fois que j'arrive à faire ça, répondit-il en levant brièvement son regard vers elle.
- Vraiment ? Se hâta de dire Lydia en empruntant l'escalier.
- Oui, j'y ai mis toute ma force consumée par le désir mêlé à une pulsion de possessivité.
Lydia sentit à nouveau son cœur battre à la chamade. Les yeux du mafieux étaient couverts d'une lueur intense. Il s'approcha vers elle, d'une démarche propre à lui. Chacun de ses pas semblait cacher un mystère.
- Cela traduit les raisons pour lesquelles ton père n'aura pas assez de force pour se battre contre moi même s'il le voulait.
- C'est un père inquiet, rétorqua-t-elle quand il fit pression sur ses épaules pour qu'elle se retourne.
Lydia venait d'apercevoir un tube dans sa main.
- Et le but de ce voyage sera d'apaiser son esprit, répondit-il en soulevant la chemise pour accéder à ses fesses nues.
D'un bras il entoura sa taille et referma sa main à l'autre extrémité de sa hanche et l'inclina sur le côté.
Lydia osait à peine respirer.
- Tout ira bien, je sais comment me comporter, ajouta-t-il.
- Je lui ai dit que tu vends des voitures, précisa-t-elle en posant une main sur ce bras qui la maintenait en place.
Elle sentit un gel froid s'appliquer sur ses fesses et dès lors où il se mit à exécuter des gestes circulaires, Lydia se dit qu'elle aurait mieux fait de se l'appliquer elle-même.
- Je lui dirais la vérité si je suis obligé de le faire, je n'ai pas honte de ce que je fais trésor.
- À ses yeux tu seras un meurtrier, parvint-elle à dire en réprimant une vague de frissons.
- Une raison supplémentaire pour ne pas éveiller ma colère, répondit-il d'une voix sombre.
Il se mit à masser ses fesses avec plus de lenteur sans jamais s'aventurer ailleurs. Lydia cligna des paupières paresseusement.
- Je ne partirais pas sans toi, le sujet est clos, je ne veux pas en parler davantage, décréta-t-il durement en essuyant sa main.
Il resserra son étreinte en abaissant son visage à hauteur de sa joue.
- Ce qu'il s'est passé hier m'a rendu encore plus fou que je l'étais. Tu n'as pas idée des sensations que j'ai ressenti.
Oh si elle en avait une idée car les mêmes l'avaient traversé.
- Le miroir était un ajout de ta part où il a toujours été là ?
- Il s'est toujours trouvé là, et tu es la première à y avoir goûté, chuchota-t-il à son oreille. De cette façon tu as pu voir ton reflet ainsi que le miens. Il t'a décris tout ce que ton corps a ressenti. Cela consiste à assister à son propre plaisir.
Lydia un frisson décadent la parcourut à une vitesse folle.
Il relâcha sa taille et emprisonna son visage en coupe.
- Tu as aimé ? Demanda-t-il d'une voix rauque.
- Oui, admit-t-elle d'une voix chaude.
- Tant mieux car j'ai bien l'intention qu'il nous serve de nouveaux ainsi que les autres.
Les autres ?
Il approcha sa bouche de la sienne les pouces pressés dessus.
- Je dois partir pour une affaire urgente, profite de ce temps pour te reposer et manger un peu.
- Je dois travailler.
Il lui vola un baiser qui eut bon de la faire frémir.
- Fais en sorte de conjuguer les deux.
Il la libéra de ses mains posées sur ses joues pour attraper sa veste. Très vite Lydia ressentit l'irrésistible envie de faire n'importe quoi afin qu'il lui fasse vivre à nouveau l'expérience de hier soir. Des souvenirs se mirent à voler dans son esprit et des images se mirent à flasher devant ses yeux. Elle sur le tapis, les lèvres gorgées par son sexe, lui glissant ses mains partout son visage pour lui montrer à quel point elle était merveilleuse.
- Je rentre au plus vite, lui dit-il en l'obligeant à quitter sa torpeur.
- D'accord.
Il l'embrassa du regard avant de quitter la villa sans avoir aucune idée du cheminement que prenaient ses pensées.
Prenant une grande respiration Lydia rassembla ses esprits encore en désordre et monta dans la chambre. Sa curiosité la conduisit vers la bibliothèque au fond de la chambre.
Elle tira quelques ouvrages pour les consulter. Contre toute attente il s'agissait de grande littérature anglaise ainsi que des livres écrits en russe. Lydia les reposa un à un mais lorsqu'elle poussa le dernier, la bibliothèque se secoua légèrement. Les sourcils froncés elle poussa le livre un peu plus loin et un écart se forma entre le mur et la bibliothèque.
Lydia se mordit la lèvre en se retournant comme si elle se sentait surveillée. Il s'agissait d'un passage ou bien d'une séparation elle l'ignorait. Le seul moyen de le savoir c'était de l'ouvrir.
Sans savoir réellement ce qu'elle était sur le point de découvrir Lydia posa sa main sur le rebord de la bibliothèque et tira vers elle, le cœur battant à la chamade...
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