Chapitre 17




Vladimir traversa la piste de danse pour retrouver Nathaniel et Sergeï. L'un comme l'autre avait le regard rivé sur Lydia.

- Vous savez ce qu'il va se passer si vous continuez, les prévint-il en faisant signe au serveur de lui passer la bouteille de whisky.

- Ravissante, commenta Nathaniel sans prendre en compte son avertissement.

Il se servit un verre en bouillonnant intérieurement. À défaut de passer ses nerfs sur eux, Vladimir préférait avoir leur avis...notamment celui de Sergeï le dominant le plus impassible que la terre n'ai jamais connu. Froid, distant, Sergeï canalisait toutes ses émotions dans une seule et même expression.

- Dis-moi ce que tu en penses Sergeï, lui dit-il en s'accoudant au bar.

Son ami, réputé pour être l'un des tueurs à gage le plus impitoyable de la Russie fit tourner son verre sur le comptoir en fixant des yeux Lydia qui au loin ressemblait à une biche perdue.

- Si tu me demandes mon avis c'est qu'elle est différente sinon tu ne me le demanderais pas. D'ailleurs c'est la première fois que tu me le demandes.

- C'est exactement ça, répondit Vladimir en serrant les dents, frustré de devoir en arriver là.

D'ordinaire il n'avait pas besoin de prendre note des conseils de ses amis mais ce soir il se sentait presque désespéré de connaître leurs pensées.

- Ce qui me laisse croire qu'il s'agit d'une novice et d'après les finesses de sa peau elle semble très jeune. Pourquoi elle ? C'est la question que tu dois te poser.

- Parce que c'est elle que je veux, répondit Vladimir en vidant son verre.

- Mais tu as peur d'aller trop vite et qu'elle prenne peur, conclut Nathaniel en soupirant. C'est exactement pour ça qu'il faut toujours choisir des femmes qui savent où elles mettent les pieds.

- Je ne suis pas de ton avis, rétorqua Sergeï en buvant une gorgée de whisky. Celles qui n'ont aucune expérience sur la question sont les plus désirable.

Il marqua une pause en déviant son regard sur Lydia.

- Elles ont le pouvoir de te rendre dingue très facilement, d'un seul regard. Leur insouciance est une source inépuisable de sensations incontrôlables mon ami. Sans le savoir elle te pousse à dépasser tes propres limites.

Vladimir se redressa, les muscles tendus alors que Sergeï poursuivit :

- Si elle était à moi par-exemple je ferais en sorte de ne pas abîmer sa peau diaphane, elle semble trop divine pour envisager de la marquer.

- Merci pour le conseil mon ami mais tu sais très bien que je ne m'adonne pas à ce genre de pratique, répondit-il d'une voix agacée.

- Je sais, murmura Sergeï l'esprit ailleurs.

- Cesse de la regarder comme ça ! Siffla Vladimir épris d'une folle jalousie meurtrière.

Un sourire dansa sur les lèvres de Sergeï.

- Je regardais plutôt l'homme qui essaye de lui faire la conversation.

Vladimir ne se donna pas le temps à la réflexion et posa son verre sur le comptoir avant de s'enfoncer dans la foule qui le séparait d'elle.

Il se campa devant elle, s'imposant comme un animal sur le point de marquer son territoire. L'ayant reconnu, l'inconnu s'éclipsa sans demander son reste.

- Je te laisse une seconde et voilà ce qu'il se passe, marmonna-t-il en glissant sa main sur son poignet délicat. En le pressant, il sentit le pouls de la jeune femme s'emballer. Il s'agissait de battement désordonnés.

- Pourquoi m'avoir laissé alors ? Demanda-t-elle alors qu'il fendait la foule pour se frayer un chemin vers la porte qui menait vers la salle du restaurant.

- Je devais discuter avec Sergeï et Nathaniel.

- De moi je présume, devina-t-elle en esquissant un sourire en coin.

Vladimir se retint de sourire en lui tirant la chaise. Cette fois-ci il avait prévu une table très éloignée des autres. Il désirait être au calme et à l'abri des autres clients.

- En effet il s'agissait de toi et tu veux sans doute savoir pourquoi ?

Ses yeux de biche furent transpercés d'une lueur incertaine.

- Oui, j'aimerai le savoir, murmura-t-elle enfin.

Si seulement elle savait à quel point il était sans cesse dans un contrôle absolu. Sergeï avait raison. Il était en train de repousser les limites de son self contrôle.

- Parce que même si je désire au plus profond de moi que tu deviennes ma soumise j'ai peur que tu...

- Je le veux et je ne suis pas aussi fragile que j'en ai l'air, le coupa-t-elle.

Vladimir se redressa lentement sans la quitter des yeux.

- Premièrement, je n'aime pas que l'on me coupe la parole, dit-il d'une voix grave. Rien que pour ça trésor je pourrais te punir là...immédiatement.

Elle se pinça les lèvres comme si elle s'en fichait bien au contraire...

- Je ne suis pas aussi fragile, répéta-t-elle sûre d'elle.

- Je veux que tu sois certaine de ce que tu es sur le point de faire Lydia.

- Pourquoi hésites-tu à ce point ? Demanda-t-elle sérieusement alors que ses yeux se remplissaient de déception.

Vladimir serra les poings.

- Parce que tu es différente et ce détail n'est pas négligeable pour moi, répondit Vladimir en serrant les mâchoires.

Elle le dévisagea silencieusement, le regard perdu dans les profondeurs de ses pensées qu'il brûlait de connaître.

- C'est ce que je veux, il s'agit de ma décision, dit-elle enfin.

L'esprit embrumé Lydia s'efforçait de garder son regard ancré dans le sien. Impénétrable, ce dernier l'empêchait presque de respirer. Elle le voulait. Cette décision lui appartenait.

- Très bien, murmura-t-il d'une voix gutturale.

Lydia sentit enfin que c'était la fin d'une longue très longue bataille.

- Jamais je n'aurai crû qu'un homme comme vous, un mafieux déterminé et autoritaire serait si bienveillant.

Un sourire diabolique dansa sur ses lèvres.

- Je me montre bienveillant avec ceux qui le mérite trésor.

Il leva son verre dans sa direction pour trinquer.

- À nous, murmura-t-il d'une voix suave.

Lydia se mordit la lèvre secrètement délivrée d'un poids immense. À présent elle brûlait que d'une seule chose...qu'il pose ses mains chaudes sur son corps et qu'il lui apprenne tout ce qu'elle désirait savoir.

- En fin de compte j'ai l'impression d'avoir passé un test, lui fit-elle remarquer en reposant sa coupe de champagne.

Il plissa des yeux comme deux fentes impénétrables. Lydia se tortilla sur sa chaise en laissant tomber son regard sur sa chemise noire ouverte, laissant entrevoir son torse.

- Il ne s'agissait pas d'un test, je voulais avoir une confirmation honnête de ta part. Tu te poses beaucoup de questions, tellement que tu doutais de toi il y a encore trois heures.

Bien sûr qu'elle doutait et c'était légitime.

- Cela me semble logique de douter, comme tu me l'as si bien fait remarquer, je suis novice dans l'art que tu maîtrises.

- Effectivement, c'est de l'art, confirma-t-il impénétrable. Par-exemple attacher ce corps si délicieux représente pour moi une œuvre que je m'impatiente de créer. Sergeï avait raison tout à l'heure.

- À propos de quoi ? S'interrogea-t-elle.

- Tu repousses mes propres limites, jamais je n'aurais cru être doté d'une telle patience.

Lydia rougit en sachant pertinemment où il voulait en venir.

- D'ordinaire comment te comportes-tu ? Ne put s'empêcher de demander Lydia.

Il prit une grande inspiration qui fit gonfler son torse.

- D'ordinaire tu serais déjà à genoux en train de m'offrir la plus savoureuse des fellation, lâcha-t-il sans ambages.

Une chaleur sourde se mit à crépiter dans son ventre.

Il attendait une réaction de sa part en silence avec une lueur déterminée dans les yeux.

- Et...ensuite ? Bredouilla-t-elle en se raclant la gorge.

- Ensuite tu verras trésor, répondit-il d'une voix impérieuse et caressante.

Bon sang, Lydia sentit son corps trembler d'excitation. Elle s'imaginait même en train de lui donner le plaisir qu'il lui avait offert jadis deux jours plus tôt.

- Aurais-je des conditions ?

- C'est à moi d'en décider le moment venu.

En d'autre termes plus compliqués, Vladimir attendait l'ultime confirmation pour étendre sa soif de la protéger de tout et de n'importe quoi. La possessivité d'un dominant pouvait atteindre un degré sans cesse différent.

Il n'avait pas faim, il la voulait elle. Son appétit grandissait à mesure qu'il dévorait chaque millimètre de son magnifique visage.

À l'instant précis où il franchirait la porte de sa villa, Lydia Graham sera enfin et définitivement à lui.

- Approche, ordonna-t-il en lui tendant la main.

Elle s'empressa de saisir sa main et se leva pour le rejoindre. Il l'invita à s'asseoir sur ses genoux et captura sa bouche. Elle répondit à son baiser timidement sans doute la peur d'être observée.

- J'ai veillé à ce que personne ne nous dérange, chuchota-t-il contre ses lèvres.

Les paupières closes, la jeune femme déglutit en pressant son front contre le sien. Vladimir n'avait jamais vu de sa vie une femme aussi belle et aussi désireuse d'en apprendre plus sur son propre corps comme si elle était impatiente de le découvrir.

Vladimir glissa sa main le long de sa cuisse et sentit son corps frémir sous l'effet de cette caresse.

- Veux-tu rentrer ? Demanda-t-il d'une voix rauque en remontant sa main sous sa robe afin d'atteindre le fin tissu qui recouvrait ce qu'il brûlait de posséder.

Elle exhala un soupir tremblant de désir visible dans le fond de ses yeux.

- Oui je veux rentrer, murmura-t-elle en posant sa main sur son épaule.

Vladimir serra les mâchoires pour réprimer les palpitations de son sexe qui commençait à s'éveiller.

- Lève-toi, ordonna-t-il d'une voix rauque.

Elle se leva en vacillant. Il prit ses hanches de façon à la positionner en face de lui. Lydia était au bord de suffoquer. Son cœur fit une embardée lorsqu'il glissa ses mains chaudes sur ses jambes nues. Assis tel un maître des ténèbres c'est avec un son rauque provenant de sa gorge qu'il logea ses deux mains sous sa robe pour faire glisser la culotte qu'elle portait.

Enfiévrée mais aussi inquiète que quelqu'un les surprenne, Lydia tourna la tête de chaque côté et réalisa qu'il n'avait pas menti. Ils étaient seuls, dans une pièce à part. Lydia fit au mieux pour juguler les frissons impérieux qui palpitaient dans sa chair. Il s'empara du tissu qu'il chiffonna dans sa main puis le mit dans la poche de sa veste.

Il se leva lentement et glissa son index sous son menton pour incliner sa tête en arrière.

Ses yeux fendirent les siens et elle put lire dans les lueurs qui dansaient dans ses yeux que la soirée venait seulement de commencer.

- Dans ce cas, allons-y...

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