Chapitre 16




Lorsque Lydia remonta dans la chambre son cœur se mit à vaciller à la découverte d'une multitude de sacs posés sur le lit. Elle avait encore le vague souvenir d'avoir aperçu une voiture quitter l'allée à son retour mais à ce moment-là elle était encore loin de se douter qu'il s'agissait d'une livraison de vêtements. En s'approchant du lit elle tendit la main vers l'un d'entre eux et en sortit le contenu. Il s'agissait bel et bien de vêtements bien loin de ceux qu'elle avait l'habitude de porter. Gênée elle osa à peine regarder la robe blanche et la déposa dans le sac. Le ventre noué elle survola d'un œil anxieux tous les sacs et les paquets avant de sentir une présence derrière elle. C'était lui, Lydia n'avait nul besoin de se retourner pour le savoir.

- C'est beaucoup trop et je n'ai pas demandé tout ça, dit-elle en pivotant les talons.

Elle réprima un sursaut lorsqu'elle découvrit qu'il se tenait juste derrière elle. Comment avait-elle fait pour ne pas l'entendre ? Le porte de tête bien droit, seuls ses yeux étaient baissés sur elle. Une étrange sensation l'empêcha de respirer.

- Moi je l'ai demandé pour toi.

Lydia déglutit la bouche sèche.

- C'est hors de prix et je...

- Tu n'as pas à être gênée, c'est moi qui désire te faire plaisir.

Autrement dit Lydia comprit qu'il était inutile d'insister. Elle abaissa les épaules en signe de défaite puis se retourna vers ces fameux cadeaux.

- Quand as-tu pris le temps de te faire livrer tout ça ? Sans même connaître ma taille.

- J'ai deviné aisément cette taille 36 que je désire au plus vite faire disparaître pour un 38, répondit-il d'une voix impérieuse. Mal seule hâte à présent c'est de t'entendre dire que tu ne rentres plus dedans.

Lydia sentit ses mains sur poser sur ses épaules pour y exercer une légère pression.

- C'est un objectif que tu t'es fixé ou seulement un espoir que ça arrive ? Demanda-t-elle d'une voix légèrement amusée.

- Je suis un homme déterminé donc je dirais que c'est un objectif que j'ai pour but d'atteindre très vite.

Il balaya des mèches de cheveux rebelles sur sa nuque pour y presser ses lèvres. Lydia ferma les yeux. Ses lèvres dures avaient un pouvoir assez particulier. Celui de transcrire toute la force qui émanait de cet homme.

- Voyons voir ce qu'il y a là-dedans, je vais t'aider.

L'aider ? Son cœur s'emballa au rythme de ses pas déterminés. Il se mit à déballer les sacs avec une minutie incroyable. Ses yeux d'aigle profondément noir scrutaient chaque vêtement derrière un voile impassible.

Lydia devait admettre que les tenues étaient magnifique. Mais sur elle ? Est-ce que l'effet serait le même ?

Lydia en doutait.

- Celle-ci sera parfaite, décréta ce dernier elle allongeant la robe rouge sur le lit.

Étonnamment, la robe était d'une simplicité renversante. Il s'agissait d'une robe bustier, sans manche, serrée près du corps sans artifice particulier.

Lydia se souvint alors qu'il n'était pas censé être ici.

- Je peux me débrouiller seule tu sais, tu as certainement plus important à faire.

- Tu es beaucoup plus importante qu'un tas de paperasses, rétorqua-t-il d'une voix grave tout en la scrutant de la tête aux pieds. Et puis de toute façon avant même que tu franchisses la porte de ma chambre je voulais te rejoindre.

Il s'approcha d'un pas lent, le regard impassible. Lydia peinait à connaître le cours de ses pensées. C'était presque impossible.

- Tu as encore le temps de te préparer en toute tranquillité, sois prête vers dix-neuf heures.

Il déposa un baiser sur son front et disparut en laissant derrière lui un vent de désir qui annonçait la suite de cette longue soirée qui n'avait pas encore commencé.

Lydia exhala un long soupir tremblant en fixant la robe comme si celle-ci avait les réponses à ces questions.

Et pourtant, malgré cette immense pression qu'elle ressentait, un sourire émergea sur ses lèvres...probablement l'un de ses tout premier. Les heures passèrent plus vite qu'elle ne l'aurait imaginé. Lorsqu'elle glissa la robe sur sa peau fraîchement parfumée elle eut du mal à se reconnaître...autant qu'elle avait du mal à reconnaître les sous-vêtements qu'elle portait.

Elle décida de ne pas maquiller ses yeux mais ses lèvres d'un rouge aussi vif que l'était sa robe. Quant à ses cheveux elle se contenta de les ramener sur le côté gauche.

Elle était prête et la nervosité monta d'un cran lorsqu'elle dut sortir de la chambre...une chambre qu'elle ne reverrait sans doute pas.

À la descente de l'escalier, elle le retrouva près de la porte d'entrée, en grande discussion avec un interlocuteur anonyme. Son accent russe claquait chaque fin de phrase sur une note autoritaire qui renforçait le timbre viril de sa voix. Il roula des épaules avant de charger une arme qu'il glissa sous sa veste noire. Les lèvres sèches, Lydia l'avertit de sa présence en se raclant la gorge. Il se retourna et s'interrompit dans le cours de sa conversation. Ses yeux perçants se mirent à l'embrasser du regard...un regard fiévreux.

- Tu es magnifique, lui dit-il en raccrochant.

- Merci.

Il rangea son téléphone dans la poche intérieure de sa veste tout en marchant vers elle. Il n'y avait pas un centimètre de sa silhouette qui aurait pu souffrir d'un désintérêt de sa part. Il la couvait millimètre par millimètre d'un regard de plus en plus noir. Ses mâchoires volontaires se crispèrent lorsqu'il arriva à sa hauteur. Sans la quitter des yeux il glissa ses deux mains sur ses hanches et les fit descendre jusqu'aux finitions de la robe. Ce contact l'électrisa. Il fit coulisser la robe jusqu'en haut de ses cuisses puis abaissa son regard. Lydia comprit qu'il voulait voir si elle avait eu l'audace de mettre cette lingerie rouge soigneusement mise à côté de la robe par ses soins.

- Splendide, commenta-t-il d'une voix rauque en rabaissant sa robe.

Il prit le manteau blanc qu'elle tenait serré dans ses mains puis l'aida à l'enfiler. Si ça tenait qu'à elle, Lydia aurait nettement préféré rester au coin du feu, nue entre ses bras chauds et musclés.

- Où allons-nous ? Demanda-t-elle lorsqu'ils furent sur la route.

- Au club, nous allons dîner là-bas afin de discuter de la suite.

Concentré sur la route il négligea le levier de vitesse pour poser sa main sur sa cuisse. Lydia se pinça les lèvres en avisant celle-ci.

- Premièrement, il faut te mettre en tête que je ne reviens jamais sur mes décisions, cela t'aidera pour l'avenir. Tu seras sans cesse submergée de questions et il est primordial que tu écoutes attentivement ce que je vais te dire ce soir.

- Je demande que ça.

Il lâcha des yeux la route pour lui jeter un regard.

- Je ne partage pas, et je ne partagerais jamais.

Bien qu'il lui avait déjà dit auparavant, Lydia avait besoin de l'entendre encore une fois car pour elle, c'était inconcevable.

- Je suis beaucoup trop possessif pour envisager une seule seconde qu'un autre pose les mains sur toi. Tu as compris ?

- Oui et je t'avoue que cela me rassure de l'entendre encore.

Sa main exerça une pression sur sa cuisse puis soudain son pouce entama des petits cercles apaisants.

- Cette conversation a pour but de te rassurer une bonne fois pour toutes. Comme je te l'ai dit je ne veux pas te voir me fuir trésor. Ce n'est pas le but recherché. À partir de maintenant et jusqu'à ce que tu en décides autrement tu es à moi. Sache que tu auras toujours le choix. Je ne t'imposerais rien sans être sûr que tu le veux.

- D'accord, murmura-t-elle en imaginant des tas de situations qui la fit frémir.

- Je suis le parrain de la mafia russe, je ne suis pas le seul ici. Il y a d'autres patrons en fait pour tenter d'être plus précis nous sommes les patron de plusieurs réseaux qui constitue la mafia russe. C'est important que tu saches qui je suis maintenant.

Il accéléra et délaissa sa cuisse pour passer les vitesses.

- Aucun flic, ni même le FBI ou encore ceux qui gouvernent aux quatre coins du pays ne sont en mesure de nous arrêter parce que nous savons des choses qui pourraient compromettre beaucoup d'entre eux. Nous sommes en train de prendre une place importante et dangereuse pour eux. Nous avoir de notre côté se résume à éviter un carnage international.

- Je comprends mieux mais alors..tu es libre de tuer qui tu veux ?

Un fugace sourire entama ses lèvres.

- Je ne tue pas au hasard trésor, je ne suis pas un tueur en série et nous avons des règles à suivre que j'ai moi-même établi. Celui qui les enfreint, il en va de sa vie.

Il gara la voiture dans un parking souterrain et en sortit pour lui ouvrir la portière.

Lydia prit sa main tendue pour quitter à son tour la voiture.

- Nous reprendrons cette conversation après, viens...

Il déposa un baiser sur ses phalanges puis ils entrèrent par une porte dérobée. À l'intérieur des femmes et des hommes commençaient déjà à s'amuser sur la piste de danse. Vladimir la conduisit au bar et s'absenta une minute.

- Oh quelle surprise de vous voir ici ! S'exclama une voix qu'elle jura reconnaître.

La directrice de l'hôtel en personne. Son expression était toujours aussi méprisante et ses lèvres pincées d'un sourire crispé.

- Merci pour l'adresse de l'autre jour, déclara Lydia en esquissant un sourire faussement aimable. J'ai trouvé exactement ce que je voulais.

- Ah oui ? S'étonna celle-ci. Je suis ravie de le savoir. J'espère que vous n'avez pas eu de mal à vous trouver un autre hôtel ?

- En fait je séjourne chez monsieur Voliakov, répondit Lydia en saisissant une coupe de champagne.

La directrice de l'hôtel fit retomber son sourire. Lydia glissa son regard sur l'homme en question et sentit son cœur chavirer. Lorsqu'elle reporta son attention sur l'horrible femme, Lydia put constater ses mâchoires serrées. Alors Lydia déclara en levant légèrement sa coupe de champagne dans sa direction :

- Interviewer monsieur Voliakov c'est fantastique mais le faire depuis son lit c'est encore meilleur vous n'avez pas idée....

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