Chapitre 9 :

« Comment allez-vous aujourd'hui ? »

« Bien. » répond-il simplement.

Elle l'observe avec intention avant de s'installer en même temps que l'explosif, sortant un nouveau cahier et un stylo rouge.

« Aujourd'hui est notre dernière consultation alors faisons de notre mieux car la semaine dernière était particulièrement brutale. »

Il scrute le sol.

« Nous n'avons pas à continuer cette discussion tout de suite donc pas de tension palpable, d'accord ? »

Il acquiesce silencieusement.

« Comment se passe cette semaine ? »

« Horriblement mal. » avoue-t-il.

La jeune femme fronce des sourcils.

« Pourquoi cela ? »

« J'ai... j'ai eu une dispute avec l'ami dont j'ai parlé la dernière fois, et cette semaine, il s'est tenu loin de moi le plus possible. »

« Encore ? » s'étonne la blonde.

Il grommelle dans sa barbe invisible.

« La première fois ce n'était pas une dispute. Cette fois il s'est énervé, j'me suis senti si mal, bordel. » commence-t-il avant de s'arrêter.

« Qu'est-ce qui s'est passé ? »

« Rien d'important mais c'est de ma faute, et j'sais pas comment m'racheter... j'ai déjà parlé à une amie à lui et elle m'a certifiée qu'il fallait que je me retrouve seul avec lui pour parler... mais... »

« Voulez-vous que je vous aide à trouver les bons mots ? » propose-t-elle.

« J'sais pas... En réalité, j'sais un peu près quoi dire mais peut-être que ce ne sera pas suffisant pour l'porc-épic. »

« Insuffisant à quoi ? »

« À lui prouver que je ne le pensais pas et que j'en suis désolé. » finit-il.

Elle l'analyse une seconde.

« Eh bien... qu'est-ce que vous voulez lui dire précisément, Bakugo ? »

« J'dois lui expliquer c'que j'essayais de lui dire avant qu'il ne s'emporte complètement... Et lui faire comprendre que je ne veux plus qu'il doute de moi... »

« Je ne demande pas ce que vous devez dire mais ce que vous souhaitez exprimer. »

« Hein ? » se confond l'explosif.

« Depuis que nous nous voyons, je remarque que vous êtes plus préoccupé par ce que vous pensez que d'autres personnes ont besoin ou attendent de vous plutôt que ce que vous voulez vraiment. Nous avons déjà eu la conversation sur ce fait et je pense que vous avez besoin de plus que de simples excuses, selon moi, Bakugo. »

Celui-ci relève la tête.

« Vous êtes têtu, Bakugo... et vous courez après vos objectifs sans l'aide des autres. Donc, si vous vouliez convaincre votre ami que vous êtes désolé, vous auriez éclaté la porte de sa chambre et vous l'aurez obligé à vous écouter... alors je pense qu'il y a plus... ai-je raison ? » lui demande-t-elle.

Il ne sait pas quoi répondre. N'a-t-il pas déjà discuté de ça avec la barbe à papa ?

« Ouais... dans l'genre... »

« Alors qu'est-ce que vous voulez lui dire ? De quoi s'agit-il vraiment ? »

« C'est... compliqué. »

« Cependant je suis ici pour ça, c'est mon domaine, Bakugo, et vous savez bien que ce que vous dites est confidentielle alors même si cela n'a rien à voir avec le comment du pourquoi vous êtes posé sur cette chaise, je suis quand même heureuse de vous aider. »

Elle est peut-être pas si inutile, finalement.

« Ouais... je sais... mais je ne sais pas comment en parler ! » s'énerve le blond.

« Être honnête est un premier pas, en avez-vous parlé avec quelqu'un d'autre ? »

« Ouais... rapidement. »

« Alors aucune précipitation ni pression. »

« C'est ironique... » pense-t-il.

« Pourquoi cela ? »

Bakugo lève les yeux au ciel.

« C'est pas la fin du Monde et pourtant tout le monde semble s'en soucier. »

« Peut-être parce que ce Monde sait que vous êtes liés d'une quelconque façon ? »

Un court silence s'installe.

« Vous savez... je n'y avais jamais vraiment pensé avant... mais... eh bien... c'est sûrement vrai ce lien entre lui et moi. »

Bordel, qu'est-ce que je raconte ? Pense-t-il.

« Ce n'est pas le même ami que vous avez dit ne pas aimer l'autre fois ? »

« La ferme... je n'avais simplement pas réalisé... et... je... » débute-t-il avant de s'arrêter pour enfouir sa tête dans ses mains.

C'est bien plus embarrassant de le dire à cette femme plutôt qu'à Mina, bien que, elle, a carrément sauté de joie en chantant.

« Maintenant soyez honnête avec vous-même. Que voulez-vous lui dire ? »

« Je lui dirai c'que je ressens. »

Son visage s'illumine d'un coup.

« Prenez du temps pour rassembler vos pensées. Je suis certaine qu'il vous écoutera attentivement et vous pardonnera ! »

« Il me rejettera à coup sûr. » perd-il espoir.

« Oui... c'est une option, dit-elle sincèrement, mais vous ne pourrez jamais le savoir si vous n'essayez pas ! Et je suis certaine qu'il s'intéresse beaucoup à vous ! Sinon pourquoi s'être acharné à rester avec une telle tête brûlée ? » le taquine-t-elle.

« Il est toujours comme ça avec ses potes... un con, voilà ce qu'il est. Il mérite bien mieux, tellement mieux que moi. » crache-t-il.

La psychologue semble étonnée.

« Pourquoi pensez-vous cela ? »

« J'ai beaucoup trop d'emmerdes et il n'a pas besoin de gérer ça en plus. »

Elle pose son stylo et se redresse de son siège pour m'observer avec insistance.

« C'est à lui de décider ! C'est son choix ! Tout le monde possède sa propre part d'ombre et il choisit de s'occuper de vous en plus ! Au lieu de vous blâmer, dites-vous que c'est plutôt un cadeau ! » gronde-t-elle.

« Je... c'est vrai... il m'a déjà tant soutenu ces dernières semaines... surtout... »

« Surtout ? » le coupe-t-elle.

« Surtout ce cauchemar et c'qui s'est passé la semaine dernière. »

« De quel genre ? »

Elle ne compte décidément pas lui lâcher la grappe de si tôt, cette nana.

« Pleins de galères... comme lorsque j'ai pleuré comme une merde ou autres. »

« Voulez-vous en parler ? »

« C'est juste... l'autre soir, avant de nous disputer, j'me suis endormi dans sa chambre et j'ai fait un putain de cauchemar. J'ai presque hurlé alors qu'il me réveillait. »

« Voulez-vous me dire ce qu'il se passe dans ces cauchemars, à présent ? » tente-t-elle.

Il se frotte le visage.

« J'vis toujours la même scène... le vilain avec cet alter de merde... l'événement à Kamino... C'est toujours réaliste et j'suis bien plus impuissant que j'l'étais en vrai... j'parviens jamais à me défendre, j'meurs sans relâche. » raconte l'explosif après de longues semaines à rester dans le silence.

Elle acquiesce en écrivant.

« Vous venez de vous trouver une faille. »

« J'comprends que dalle. »

« Il n'y a aucun moyen que vous, Katsuki Bakugo, ne ripostez pas ! Il y a une raison pour laquelle vous êtes entré à Yuei et il y a une raison pour laquelle vous avez gagné le festival. Vous êtes suffisamment entêté alors si dans ces rêves vous ne vous battez pas alors vous avez déjà trouvé votre faille ! »

C'est vrai, elle n'est pas bête.

« J'suppose que ouais. »

« C'est déjà un pas en avant et si cela ne fonctionne pas, vous pouvez toujours essayer autre chose ! »

« Ouais... d'accord. »

Elle lui sourit et note pendant plusieurs secondes de longues phrases sur son carnet.

« Alors, voulez-vous parler de Kamino ? »

« Pas vraiment, mais... »

« Mais ? » insiste-t-elle.

« Mais si j'pouvais l'faire alors j'suppose que nous pourrions... »

« Vous savez que vous n'avez pas à le faire si vous voulez. Je veux juste savoir ce que vous ressentez lorsque vous y repensez. »

Il soupire.

« J'essaie de ne pas y penser... mais quand je le fais, j'me sens... sans espoir. »

« Pourquoi ? » s'étonne-t-elle.

« Eh bien... en me remémorant que j'étais peut-être seul... j'pouvais pas savoir que quelqu'un m'trouverait... ou bien qu'ils le voudraient, tout simplement. »

« Pourquoi dire une telle chose ? »

« Car j'suis responsable... j'suis responsable de ce qu'il s'est passé au camp d'été et de ce qui est arrivé à All Might. »

Elle soupire. C'est vrai qu'ils ont déjà eu cette longue discussion à propos de ça.

« Vous n'êtes certainement pas responsable des actions des autres, vous n'assumez en aucun cas la responsabilité de ce qu'il s'est passé au camp d'entraînements ! »

Elle fait une pause.

« Ils étaient réellement malavisés de penser que vous accepteriez, et c'est d'ailleurs pour cela que vos proches ont décidés de vous aider autant qu'All Might qui e...- »

Les yeux de l'explosif s'embuent et elle s'arrête d'un seul coup lorsque celui-ci enterre à nouveau son visage dans ses mains, luttant contre l'envie de pleurer, il ne souhaite en aucun cas se montrer faible devant elle.

« Si vous avez besoin de partir, nous pouvons nous en arrêter là... mais je ne veux pas que vous partiez en vous sentant mal. »

« Prenons un autre rendez-vous. Après cette semaine merdique, je n'en peux plus. »

Les lèvres de la jeune femme s'ourlent d'un sourire victorieux bien qu'elle paraît surprise.

« Voulez-vous me rencontrer au même jour et à la même heure ? »

Le blond approuve d'un hochement de tête.

« Bien... alors ça sera tout pour aujourd'hui ! Prenez du temps pour y réfléchir ! J'ai hâte d'entendre vos réconciliations ! »

Il se redresse de sa chaise et enfourne ses larges mains dans les poches de son bas.

« Ouais, ouais... »

Il retourne alors dans sa chambre pour réfléchir. Il est conscient que la fille-rosée-pas-si-inutile-que-ça lui enverra tôt ou tard un message car il a encore besoin de savoir ce qu'il faut qu'il lui dise. Bon sang, comment peut-il le rendre aussi heureux ? Il compte être honnête cette fois, dire à son seul ami qu'il est comme lui pourrait peut-être l'éclaircir. Bien qu'il reste la partie la plus délicate, lui dire qu'il l'aime. Bakugo soupire à cette pensée, la pire chose qui puisse lui arriver serait qu'il le rejette. Peut-être devrait-il ravaler ses sentiments pour ne plus être comme ça ? Alors il pourra enfin passer à autre chose et se satisfaire de son amitié ? Au même moment, son téléphone vibre. Il le prend et l'allume pour y découvrir un message de la barbe à papa, lui demandant de venir. Il verrouille aussitôt son smartphone puis s'habille rapidement, lorsqu'il ouvre la porte, la jeune fille est déjà présente.

« J'ai un plan ! » s'exclame-t-elle.

Il roule des yeux.

« Nous pourrions faire sortir tout le monde ce soir et j'essaierai d'attraper Hanta et Denki pour partir avec moi ensuite ! »

L'explosif grogne. Ce soir ? Il est si épuisé par cette consultation qu'il n'a pas besoin d'ajouter ça en supplément. Mina l'analyse.

« Tu ne veux pas te rattraper ? »

« Si... bien sûr que si ! J'suis juste complètement épuisé... » avoue-t-il.

« J'pense que tu ne dois plus attendre. »

« Bien. »

Le visage de la rose s'illumine à nouveau.

« Je vais envoyer un message à tout le monde ! Allons en bas pour les attendre ! » s'exclame-t-elle avant de fermer sa porte.

Bakugo vérifie l'heure sur son téléphone pour la vingtième fois depuis qu'ils sont installés sur le canapé. Cela fait presque une demi-heure que la barbe à papa a envoyé un message à ses amis pour qu'ils descendent. Elle lui avait certifié dit qu'ils arrivaient bientôt, le coeur du blond ne cesse de marteler sa poitrine depuis ça. Il n'est pas préparé à ça, sa conseillère aurait dû l'aider davantage. Il espère tant trouver les mots et tourner la page pour de bon cette fois.

« Calme-toi... ils arrivent ! »

« Tu l'as d'jà dit trois fois et ils ne sont toujours pas là ! » grogne l'explosif.

Il ne viendra pas, pense-t-il.

« Je sais ce que tu penses, Bakugo... Kirishima peut t'éviter mais il n'évitera pas Hanta et Denki ! » lui assure la rose.

« T'es si réconfortante. » ironise-t-il.

« Nous pouvons essayer de...- »

« Essayer de quoi ? » intervient une voix.

Ils se retournent hâtivement et aperçoivent la tignasse ébouriffée d'un Pikachu humain.

« Oh rien ! Vous en avez pris du temps pour ramener vos grosses fesses ! »

Hanta se frotte l'arrière du crâne.

« Vous voulez regarder un film ? »

« Ouais ! Prenons d'la bouffe ! »

« Ouep ! » ajoute Hanta.

Bakugo se relève et trouve Kirishima derrière ses deux amis. Il ne semble pas assez intéressé par la situation pour relever la tête. Non, au lieu de ça, il joue maladroitement avec son haut. Il n'arrive pas à savoir ce qu'il ressent en voyant le rouge dans cet état. D'un côté, il est content de ne pas être le seul à se sentir mal à l'aise mais d'un autre côté, tout est à cause, et uniquement de la faute de Katsuki. Sa poitrine se compresse à cette pensée et davantage lorsque le rouge fait demi-tour pour suivre ses amis dans la cuisine. Bakugo s'écroule de nouveau dans le canapé moelleux.

« Tout va bien ? »

Il tourne paresseusement la tête pour envoyer un regard meurtrier à Kaminari.

« Ouais. »

« Tu sembles déçu. »

Un court silence s'installe.

« Tu veux regarder quoi ? »

« Horreur ! » répond d'un coup l'explosif.

Kaminari se met à rire.

« Pas question ! T'es le seul à aimer ça ! Choisissons plutôt une comédie ? »

« Bordel, nan ! Il suffit de dire le mot horreur que t'es déjà prêt à te pisser dessus ! »

« Excusez-moi, princesse ! »

Il lui lance un coussin en pleine gueule.

« Dépêches-toi de choisir un film où j'explose la télé ! » menace Katsuki.

Son ami lève les yeux au ciel et tourne toute son attention sur la télévision.

« Bien... va pour un film d'horreur... »

Après deux autres minutes, les autres reviennent avec des pop-corn puis se laissent tomber sur le canapé. Hanta s'assoit au bord avec Denki et Mina qui, eux, s'écrasent à côté de lui. Bakugo observe les deux places restantes avant de poser mes fesses sur celui-ci, étant collé au rouge. Il sent les tremblements de son corps.

« Qu'est-ce qu'on regarde ? » demande Sero après nous avoir passé l'un des grands bols.

« Un film d'horreur ! »

Sero et Mina laissent tous deux un bruyant gémissement plaintif.

« Lequel ? »

« Américain. Je n'ai aucune idée si c'est un bon film mais il n'est pas effrayant. »

Katsuki est d'accord, ce film est l'un des premiers films d'horreur l'ayant effrayé lorsqu'il était plus jeune mais à présent, il trouve les scénarios vraiment mal faits. Hanta s'occupe d'éteindre les lumières. Le film commence et il aimerais tant prendre la main de son meilleur ami pour qu'il cesse de trembler, maintenant qu'il sait pourquoi panique-t-il autant lorsqu'il est à ses côtés. Bakugo ne peut s'empêcher de remarquer que le rouge se détend. Ses yeux restent bloqués sur le grand écran et le blond s'imagine alors qu'il doit être en pleine tentative de distraction. Il faut qu'il arrête de le regarder. À un moment du film, Kirishima se met à sursauter et Mina ne peut s'empêcher de crier, mais un petit détail surprend le blond. Il baisse son regard jusqu'à son bras pour trouver la large main de son ami. Il redresse la tête et leurs yeux se rencontrent enfin. Ils se regardent pendant un laps de temps avant de détourner aussitôt la tête, le visage rouge. Une boule se forme dans la gorge du blond, bon sang... qu'est-ce qui lui prend ? Il désirerait par-dessus tout pouvoir l'enrouler de ses bras et le tenir près de lui. Pouvoir expliquer dans des chuchotements feutrés qu'il tient à lui plus qu'à sa propre vie, mais il ne peut décidément pas, il n'y arrive pas. Lorsque le film prend fin, la rose ne pense pas à demander aux garçons de venir et l'explosif devient nerveux, essuyant ses mains moites sur son short. Avant même que les crédits n'apparaissent, Kirishima se lève et jette rapidement un coup d'œil à ses amis.

« Je... je vais me coucher. »

Il s'éloigne alors de l'espace commun et le blond regarde la rose avec panique.

« Attends ! Nous n'avons vu qu'un seul film, on peut pas terminer la soirée comme ça, tu n'es pas d'accord ? »

Il l'observe avec une fausse mine joyeuse.

« Non, pas ce soir, je suis fatigué. On verra demain, si vous voulez, les gars. »

Mina mâche sa lèvre inférieur.

« E-eh bien... o-oui. »

Il lui donne un petit clin d'œil et s'éloigne de la salle, partant définitivement dans sa chambre. Bakugo regarde instinctivement ses mains crispées et ses yeux s'embuent petit à petit. Il finit par lever la tête pour apercevoir l'expression navrée sur le visage de Mina. Il se redresse et s'éloigne sans un mot avant de monter les escaliers. Allongé sur le lit, son portable vibre.

Barbe à papa :
Je suis désolée... je ne pensais pas qu'il partirait si vite... On peut réessayer demain, d'accord ? Désolée encore.

L'explosif aimerait lui répondre que ce n'est pas la peine, lui dire que regarder un film n'était peut-être pas une si bonne idée mais honnêtement, il n'a pas l'énergie pour débattre sur ça. Il verrouille pour de bon son téléphone et tourne le dos. Au moins il est assez épuisé pour s'endormir quelques heures.

« Qu'est-ce... »

C'est bien trop calme, pense-t-il, il est certain qu'il se passe quelques chose d'animal. Il observe les alentours, et ne se trouve plus dans sa chambre mais dans une grande forêt. Il peut à peine bouger à cause du feuillage. Il sent des doigts saisir violemment sa main et il tente au mieux pour se débattre, quitte à s'arracher le bras, en vain, il n'y arrive pas. Son corps se fait engloutir par une chose visqueuse. Il tourne la tête jusqu'à trouver un visage familier et il lui faut deux secondes pour réaliser que ce n'est autre que lui-même. Sa lèvre est fendue et son visage est pâle, l'intégralité de son corps, lui, tremble. Les lèvres de Bakugo s'entrouvrent mais aucun son ne sort de celles-ci.

« Vous... tous... c'est de votre faute. »

« Votre faute. »

« C'est de ta putain de faute ! »

Bakugo tente de rétorquer à son double mais il n'y parvient pas, ses lèvres sont comme cousues entre elles et il ne peut enlever le fil.

« C'EST DE VOTRE FAUTE. »

Son double se met à tourner autour de lui et l'explosif essaie de tendre la main pour saisir son bras, seulement il recule et des gouttes de sang s'éclate contre le sol, mimant la pluie.

« ILS SONT TOUS MORTS ! »

Son reflet se tord de douleur et d'horreur.

« C'EST DE TA FAUTE ! »

Et à ce moment-là, il craque et se rend compte de ce que son double insinue. La voix inonde définitivement son esprit et il hurle de toutes ses forces, jusqu'à casser ses cordes vocales. Ses yeux s'ouvrent brusquement et il se retrouve désormais dans son lit. Les larmes coulent le long de ses joues et il n'arrive pas à analyser la situation. Il se pousse hors du matelas tout en hurlant avant de se laisser tomber contre le sol. Il fait de son mieux pour se relever et fonce droit sur sa porte tout en serrant les poings. Bakugo ouvre la porte et tombe sur le visage horrifié du rouge, ses joues étant également inondées de larmes. L'explosif renifle bruyamment et son ami précipite sur lui, l'enveloppant de ses bras.

« Tout va bien... tout va bien... ce n'était qu'un cauchemar... tout va bien. »

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