Chapitre 8 :
« Vous avez entendu ça ?! » s'exclame joyeusement Mina alors qu'elle déboule dans la chambre avec Kaminari et Sero derrière elle.
Les deux meilleurs amis sursautent brusquement et s'éloignent, démêlant leurs jambes entremêlées et leurs têtes collées. La rose semble assez surprise de voir le blond.
« Quoi ? » demande Kirishima.
« Midoriya et Todoroki ! »
« Sur... ? »
Le rouge est légèrement agacé.
« Qu'est-ce qu'on en a à foutre de ces deux ratés d'mes deux ?! » s'énerve Bakugo.
« Mais c'est probablement la nouvelle la plus surprenante que nous avons pu entendre jusqu'ici ! » s'emporte Hanta.
Kirishima lève les yeux au ciel.
« Ouais, ce doit être vraiment énorme pour venir jusqu'à dans ma chambre ! »
« Dis-leur ! » ordonne impatiemment Denki.
« Midoriya et Todoroki ! »
« Accouche, bordel ! » s'exclame le blond.
« Laissez-moi vous expliquer... »
Un peu plus tôt dans la journée...
« Todoroki ! »
La tête du bicolore se redresse sur Midoriya et il lui envoie un léger rictus. Quelques personnes jettent un coup d'œil dans leur direction mais ils le remarquent pas. Le vert, lui, est plus emballé par l'idée que ces sourires n'apparaissent qu'avec lui. Il s'approche.
« Je me demandais si tu voulais aller t'asseoir dehors avant qu'on retourne en classe ? » demande timidement le brocoli.
« Bien sûr ! Viens. »
Ils marchent alors côte à côte jusqu'à un banc. Une fois installés, Izuku entremêle timidement ses doigts à ceux du mi-blanc mi-rouge.
« C'est... c'est bien comme ça ? »
Il se met à rougir.
« C-c'est... »
Shoto observe leurs mains nouées et le vert, quant à lui, est rouge jusqu'aux oreilles. Il aimerait tant lui demander s'ils peuvent se tenir la main devant les autres mais il est conscient que c'est une étape difficile.
« À quoi tu penses, Midoriya ? »
Le concerné se redresse d'un coup.
« À-à rien ! »
« Tu peux me le dire, tu sais. »
Il hésite puis finit par soupirer.
« C'est que... j'aimerais tenir ta main dans les couloirs... mais je ne sais pas ce que les autres penseront ou bien même toi... »
Le bicolore le regard d'un air confus.
« Tu aurais pu juste me le demander. »
« Tu te fiches que les gens voient ? »
« Je ne tiendrai ta main sinon, et je ne serai certainement pas venu à ton pique-nique, Izuku. » lui répond-il joyeusement.
Ce dernier ricane nerveusement.
« O-oui... c'est pas faux... »
« Tu es nerveux à l'idée de savoir ce que les gens vont penser de nous ? »
« Peut-être un peu... »
Le bicolore lève la tête vers le ciel.
« Je ne pense pas que quelqu'un va s'en soucier... et encore moins une personne qui compte pour toi. » l'assure-t-il.
« Alors... quand nous retournerons en classe... je pourrai prendre ta main ? »
Shoto lui envoie un sourire fondant.
« Je n'avais pas vraiment l'intention de lâcher ta main de si tôt. »
Le visage du vert devient davantage brûlant, il détourne alors le regard tandis que son ami, lui, glousse bêtement. Ils marchent donc dans le couloir tout en se tenant la main et Izuku est étonné de constater que personne ne regarde. Lorsqu'ils se retrouvent face à l'entrée de leur classe, celui-ci hésite soudainement.
« Nous n'avons pas à marcher main dans la main si tu es inquiet à ce sujet. »
« Je ne sais pas... tu penses...- »
« D'accord, prends ton temps, Midoriya. » dit-il en lâchant aussitôt sa main.
D'un seul coup, sa main se refroidit, mais il n'est pas prêt pour que ses camarades le sachent. Il n'est pas prêt d'entendre les ragots.
Le vert accepte donc d'attendre jusqu'aux dortoirs pour sentir de nouveau sa chaleur et plus tard ce jour-là il se balade dans ceux-ci en réfléchissant à une réponse de question : Alors, vous sortez ensemble ? Ils n'en ont jamais vraiment parlé. À vrai dire, lorsqu'ils se voient, se câlinent, sortent tout en se tenant la main, est-ce vraiment son petit-ami ? Actuellement il marche aux côtés du bicolore et il pourrait facilement tendre la main pour prendre la sienne. Il est tenté mais ses amis sont à côté. Todoroki lui donne un léger coup d'épaule.
« Tu recommences ! »
« Désolé. » marmonne Izuku.
« Si tu veux tenir ma main, tu sais que tu le peux. » l'affirme-t-il tout en souriant.
« Je... je suis un peu nerveux. »
Il s'approche soudainement du vert pour que personne ne puisse l'entendre.
« Ne t'en fais pas, mais lorsque nous monterons, j'te laisserai pas partir. »
Ses jambes flanchent pratiquement à ces quelques mots, ce garçon pourrait clairement le tuer juste avec de simples paroles.
« Comment tu arrives à dire ça ? »
« Quoi ? Ça te dérange ? »
« N-non... » s'empresse-t-il de répondre.
Le vert se met à rougir.
« J'te déstabilises tant que ça, Midoriya ? » le provoque le bicolore alors que les autres semblent étonnés de les voir si complice.
Il manque de mourrir de gêne. Ils prennent les escaliers jusqu'à la chambre du double-alter alors qu'ils sont seuls. Leurs amis choisissent d'aller dans la pièce commune alors il est heureux de tenir enfin sa main. Bon sang, pourquoi est-ce que son coeur bat aussi fort ?
« To... enfin... Shoto ? »
« Oui ? »
« O-on sort ensemble, non ? »
« Nous avons passés de grands moments ensemble comme ces soirées films et ce rendez-vous... alors oui, j'estime que nous sortons ensemble, Midoriya. »
« Attends... tu comptes ces soirées ? »
« Pourquoi me demandes-tu ça ? »
« Je... je n'avais aucune idée que tu m'aimais bien... j-je pensais que tu voulais juste passer du temps avec un ami... »
Le bicolore ébouriffe ses cheveux.
« Tu sais, je le savais pour toi. »
Midoriya sursaute d'étonnement.
« Oh... c'est si embarrassant... Comment... »
« Tu deviens vraiment nerveux autour de moi, c'en est presque mignon, je pensais sans cesse que tu exploserais sur place lorsque je te prenais dans mes bras. »
« Pourtant... j'ai pensé que j'allais le... »
« Alors je suis content. Ça aurait été difficile d'expliquer ça à Aizawa. »
Le vert n'arrive pas à contenir son rire et glousse comme un idiot, il ne peut pas dire que Shoto ne soit pas drôle mais il semble si sérieux lorsqu'il parle comme ça.
« Je peux t'appeler mon petit-ami ? »
Les joues de Todoroki chauffent, un rosé clair époussetant ses joues claires, il est si beau.
« Oui, tu peux. »
« Et... est-ce que... »
Izuku s'approche dangereusement.
« Est-ce que je peux t'embrasser ? »
Le garçon aux yeux vairons déglutit puis finit par acquiescer timidement. Le vert se met à sourire bêtement et se redresse un peu plus pour rencontrer les lèvres de celui-ci, sa main se pose sur sa joue et il ferme les yeux pour profitant uniquement de ce baiser brûlant.
« A-allons-y. » bégaye Todoroki.
Il se retourne alors, complètement rougeâtre, mais le vert l'attrape de nouveau et colle ses lèvres gonflées avant de dégager un passage entre les siennes pour immiscer sa langue dans sa bouche. Le bicolore lâche un soupire puis s'abandonne à ce baiser, Izuku recule.
« Là... nous pouvons y aller. »
Bakugo, de son côté, peut sentir son sang bouillonner à l'intérieur de lui. Il doit être livide bien qu'il n'ait aucune raison de l'être. Évidemment, il s'énerve d'avoir écouté cette histoire pathétique mais en attendant, c'est bien cet incapable qui est heureux. Le blond peut presque sentir son self-control partir.
« Uraraka était au courant depuis longtemps apparemment... et puis il y a quelques minutes, elle a décidé de le dire haut et fort dans la salle commune ! »
Bakugo est au bord de l'explosion.
« Tout va bien, mec ? » lui demande Denki.
Il aurait aimé lui répondre normalement mais le seul son qui s'échappe de ses lèvres est un vieux grognement bruyant.
« Vous devriez partir, les gars... je vais arranger ça, ne vous en faites pas. » dit nerveusement Kirishima en poussant doucement les autres hors de sa chambre.
Ils partent alors bien qu'ils ne semble pas comprendre la situation. Qu'est-ce que fou Kirishima, bordel ? Il s'approche du blond puis s'installe sur le bord du lit, restant silencieux pendant quelques minutes. Lorsque sa respiration se calme, Bakugo soupire et le rouge pose sa large main sur son genou.
« Quoi de neuf ? »
« J'suis en rogne. »
« Pourquoi ça ? »
Il détourne le regard.
« C'est si frustrant... qui voudrait entendre ce genre de merde, bordel. »
Eijiro soupire.
« Je sais que tu n'aimes pas Midoriya mais Mina aime bien bavarder... et c'est cool car c'est le premier couple de la classe ! »
L'explosif grogne de nouveau.
« C'est même pas ça, il est... enfin... ce n'est pas ça qui me dérange. C'est, putain... j'suis énervé mais j'sais pas pourquoi ! »
« T'es énervé parce que Midoriya aime beaucoup Todoroki ? » s'étonne son ami.
« Oui, putain... nan ! C'est... pourquoi... »
« Pourquoi a-t-il demandé à Todoroki s'ils sortaient ensemble ? » suggère-t-il.
« Ouais. »
« Parce qu'il l'aime, non ? »
Bakugo se redresse précipitamment.
« J'veux même pas l'savoir ! Il n'aurait pas dû ! C'est con ! Digne d'un bon à rien ! »
Le blond n'arrive pas à comprendre pourquoi l'émotion passe avant son objectif principal, pourquoi se prend-il autant la tête ? Pourquoi risque-t-il d'avoir un point faible ? Et si leur relation ne durait pas et qu'ils devront travailler ensemble à l'avenir ? Il se perd dans ses plus profondes pensées. Amis, il accepte à présent mais plus ? Ce n'est pas quelque chose qu'il est prêt à faire visiblement, même s'il le souhaite. Alors pourquoi est-il aussi...
« T'es en rogne parce qu'ils sont gays ? » s'étonne-t-il alors qu'il semble craindre la réponse qu'il va lui donner.
« Kirishi...- »
« Est-ce que c'est si dégoûtant pour toi ? Tu ne peux pas imaginer quelque chose comme ça ? » s'énerve-t-il en serrant ses poings jusqu'à ce que ses doigts deviennent blancs.
« J'peux pas imaginer d'être...- » commence le blond avant que le rouge ne le coupe.
« Tu ne peux pas imaginer d'être gay ? T'es vraiment con, ma parole ! Ce n'est pas un putain de choix, t'es au courant ? »
« Bordel mais laisse-moi parler ! »
« Non ! Va te faire foutre ! »
Kirishima fait demi-tour et tente de s'éloigner mais Bakugo empoigne la manche de sa chemise d'uniforme et le force à le regarder.
« Pourquoi est-ce que tu te mets en rogne comme ça, putain !? »
« Parce que je suis comme Midoriya ! »
Leurs yeux s'élargissent en même temps et avant que l'explosif ne réponde, il s'échappe et quitte la pièce en un éclair. Le blond s'assoit brusquement tout en réfléchissant, il peut à peine reprendre sa respiration, c'est la première qu'il est aussi nerveux. Kirishima pense qu'il est homophobe ? Bon sang... Il est gay ?
« Alors, dis-moi tout, pourquoi as-tu autant besoin de me parler, Bakugo ? »
Un peu plus tard dans la journée, Mina s'installe, les jambes croisées sur le lit alors qu'elle est appuyée contre le mur. Lorsqu'il lui a demandé de venir, elle est venue aussi vite que possible, rayonnant de joie jusqu'à voir son visage complètement état de choc.
« Je jure que si cette discussion s'immisce hors d'la pièce, j'vais te défoncer ! »
« Allez accouche, vite, bon sang !, s'empresse l'amie de Kirishima, je ne dirai rien ! »
Il s'installe alors à ses côtés et frotte nerveusement l'arrière de son crâne.
« J'ai vraiment merdé avec lui... et, bordel, j'sais même pas comment m'racheter. »
« Eh bien... si c'est pour ça que tu m'as appelé, je pense que ça vaut la peine de t'aider ! » s'exclame-t-elle avec enthousiaste.
Le blond claque sa langue sur son palet.
« Si tu as vraiment merdé comme tu viens de me dire... Kirishima doit être dans un sale état... non ? Alors... »
« Alors quoi ? » désespère-t-il.
« Si je juge que tu as vraiment merdé, je laisserais tomber et tu devras assumer pleinement tes erreurs ! »
L'explosif déglutit difficilement. C'est simplement un malentendu, il n'a qu'à lui expliquer clairement, mais il a tant de mal à peser ses mots et tous le monde est au courant.
« Ouais, ouais... mais j'ai besoin que tu m'écoutes jusqu'au bout... parce que c'est vraiment un malentendu. »
Elle hoche la tête et le regarde avec impatience. C'était maintenant ou jamais.
« Après votre départ... nous avons parlé de Deku et de double-face alors que j'étais vraiment en rogne. » débute-t-il.
Elle se met à rire.
« Tu peux m'croire, on l'a remarqué ! »
« Ouais... mais l'porc-épic pensait que j'étais en colère parce que je suis contre le fait que deux mecs s'mettent ensemble. »
« Oh... »
Il soupire.
« Et puis, il... eh bien..., hésite-t-il, il a gueulé et... mais j'suis pas... enfin, je m'en bat les couilles qu'ils soient gays ! Ce n'est pas pour ça que j'étais en colère... »
« Pourquoi es-tu si enragé alors ? »
Il regarde le sol, il ne sait réellement pas s'il est effectivement prêt à l'admettre lui-même, et surtout envers quelqu'un mais il ressent un besoin de redresser toutes ces conneries.
« C'est compliqué... » souffle-t-il.
« Comment suis-je censé t'aider alors ! »
« J'suis énervé parce que c'est stupide d'avoir une relation alors que nous avons des objectifs à aboutir... Deku veut être le héros numéro un, mais comment peut-il y parvenir avec quelqu'un dans ses pattes ? »
« T'es stupide ! » rigole Mina.
« Qu-quoi ?! » s'énerve l'explosif.
« Ce ne sont pas tes affaires, Bakugo ! Ils sont autorisés à faire ce qu'ils veulent sans ton opinion, et si Midoriya ne devient pas le héros numéro un parce qu'il se laisse distraire, pourquoi t'en soucis-tu ? Tu ne peux même pas savoir si cela va le ralentir ou non en plus, alors je pense que cette histoire ne dépend pas d'eux, mais de toi ! »
« D-de moi ? »
« Oui ! Je pense que tu te mets bien trop à la place de Deku. Ce qui me dit au moins deux choses, Bakugo... » persiste-t-elle.
Il lève les yeux au ciel.
« Ah ouais ? Quoi ? »
« Que tu as le béguin pour quelqu'un et que tu n'as aucune idée de comment se comporter avec cette personne. »
« Et... mais non ! Tu...- »
« Je pourrais t'aider à comprendre ça après l'histoire avec Eijiro ! »
Bakugo souffle de mécontentement, elle peut s'imaginer des choses, mais... et si c'était...
« Pourquoi ne pas lui dire ? »
« J'ai essayé ! Mais... il ne m'a pas laissé l'opportunité de parler... » s'exclame-t-il.
« Tu sais au moins pourquoi était-il aussi furieux, n'est-ce pas ? »
Il acquiesce d'un simple hochement de tête.
« Il me l'a dit il y a un moment. Il est peut-être dégoûté que tu n'aimes pas son orientation et donc une partie de lui. »
« Ce n'est qu'un idiot ! Je ne le jugerai jamais, bordel ! » s'impatiente Katsuki.
« Après ça... je doute qu'il te rapproche. »
Il grogne.
« Je vais t'aider... tu dois tout prévoir ce que tu vas lui dire, par contre ! »
« Merci, Mina. »
Elle prend un air faussement choqué.
« Wow ! La tête brûlée m'a remercié et m'a même appelé par mon prénom ! »
« Dégage d'ma chambre et crève. »
« Et... ce béguin alors ? »
« C'est pas important. »
« Alors le grand Bakugo aurait vraiment le béguin pour quelqu'un ?! » s'étonne-t-elle.
« Qu-quoi ! N-nan nan ! »
« Menteur ! C'est qui ? » insiste-t-elle.
« Dégage. »
« Allez ! J'le dirais pas ! »
Il soupire bruyamment. Au point où il en est.
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