Chapitre 7 :
Pour être honnête, il passe une bonne semaine jusque là alors il se contente de ça et s'installe à sa table tout en ricanant. Kirishima et Bakugo sont à nouveau complice après cette alarmante discussion. Peut-être que le rouge est même un peu plus collant qu'avant. Le blond devrait normalement s'énerver et pourtant, il n'en a pas l'envie cette fois-ci. Même si encore maintenant, son genou cogne contre le sien, il pourrait parfaitement exploser d'une minute à l'autre, mais actuellement ce n'est pas de colère qu'il risque d'exploser, bien au contraire. L'explosif garde tout de même un froncement de sourcils collé sur le visage tout en emmenant sa nourriture jusqu'à sa propre bouche. Il ne sait pas réellement ce qu'il éprouve et c'en est presque devenu angoissant de ne pas savoir ce qu'il trouve de si réconfortant, ce sentiment est nouveau pour lui. Cette prochaine nuit, le blond ne serait même pas étonné de parvenir à dormir. Les cauchemars s'estompent alors qu'il ignore les conseils de sa psychologue lors de leur dernière consultation. Il espère que ce n'est pas qu'un hasard et qu'ils cesseront véritablement. D'un coup, il sent une large main posée sur son épaule, il sursaute.
« Mec ? »
Katsuki lève les yeux pour voir Kirishima le regarder avec une mine mi-amusée.
« Ouais ? »
« T'es encore dans la lune... je te demandais si tu veux venir pour notre routine film ? »
« Tu ne fais que ça, cheveux de merde ! » s'exclame-t-il alors que son sourire s'efface pour laisser apparaître une moue boudeuse.
Le blond lève les yeux au ciel.
« Oh allez ! Pour une fois que nous n'avons pas de devoirs, j'ai pensé que nous pourrions simplement traîner ! »
Silence radio.
« Allez l'porc-épic ! » insiste-t-il.
Un grand sourire contagieux s'étend sur la face du rouge, cependant, l'explosif se bat de main ferme pour garder son impartialité.
« Bon... d'accord, t'as gagné ! Alors nous nous verrons plus tard...- »
« Tu vas devoir me supporter toute la journée... On a des cours ! »
« Ah... ouais... c'est vrai. »
Le blond a presque annulé et il estime la raison justifiable car pour la première fois depuis ce vendredi dernier, il se rappelle de ce qu'il a dit lors de la consultation, autre que ses horribles cauchemars. De plus, il s'est confié sur son ami, plus précisément, de ce qu'il désire du garçon aux cheveux rouges, et en y repensant, le blond a seulement envie d'annuler pour... eh bien, il ne sait pas vraiment. Il se sent presque nerveux, il n'était pas au courant que regarder un film avait un lien avec le fait d'avoir un ami, mais n'est-ce pas ce que font les amis ? Surtout après ce week-end où il a définitivement décidé d'avoir Kirishima près de lui. Le blond sait ce qu'il veut et il tente de faire ce qui lui semble juste, alors le laisser avoir des amis lui semble un bon début. Surtout avec un porc-épic qui possède bien trop d'énergie, alors pourquoi est-il installé dans sa chambre sans rien faire ? La seule chose dont il pense est prendre sa nuit pour se vautrer comme il le fait souvent. C'est réconfortant, un genre de réconfort différent que lorsqu'il se trouve aux côtés de Kirishima mais revigorant tout de même, mais ce garçon à la tignasse écarlate déboule sans prévenir et le traîne jusqu'à sa chambre, l'obligeant à annuler ce deuxième plan, alors le voilà installé sur son lit, le dos contre le mur tandis qu'il ramasse les en-cas.
Kirishima s'écroule à côté et le blond arrive à voir ce que contient les bols. Cerises, fraises, framboises. Il attrape une cerise, la lance en l'air pour arrêter son élan de ses lèvres puis l'ingurgite. Le blond croque sous ses dents et la douceur coule le long de sa gorge. C'est bien le seul genre de douceur qu'il peut supporter inlassablement. Non pas qu'il soit une grosse bouffe hein... qu'on soit d'accord ?
Le rouge cueille la tige d'une cerise qu'il manque d'écraser entre ses doigts.
« Mec, t'arrives à attacher une tige de cerise seulement avec ta langue ? »
Katsuki manque de s'étouffer.
« C'est quoi ta question de merde ? J'sais pas ! J'ai jamais essayé ! » s'étonne-t-il.
« Qu-quoi ?! Comment peux-tu avancer dans la vie sans avoir essayé ! »
« Pourquoi j'le ferai ? »
« Parce que... c'est amusant ? »
Kirishima soupire.
« Parfois j'me demande sérieusement si tu sais t'amuser... » ajoute-t-il.
« Ta gueule. »
« Regarde ! Tu vois ! »
Le blond l'observe de nouveau. Son ami entre la tige d'une cerise dans sa bouche et après deux petites secondes, il la retire d'un coup et laisse montrer un petit noeud soigné.
« Alors ? » se vante-t-il.
Ses lèvres s'ourlent et il ne peut s'empêcher de se reconnaître dans ce sourire malicieux, bien trop taquin pour apparaître sur cette gueule.
« Tu sais faire plein de choses avec ta langue, ça veut dire. »
Bordel pourquoi dit-il ça maintenant ? Le rouge se met à rougir puis secoue la tête pour reprendre le plus vite possible ses esprits.
« E-essaye ! » insiste-t-il.
« Bordel, nan ! »
« Allez ! Ou bien tu es nerveux de savoir que je suis plus fort que toi ? »
Le blond est conscient qu'il tente de l'appâter mais sa fierté est certainement son plus grand ennemi alors il prend une cerise et regarde avec insistance le rouge tout en enfilant la tige autour de sa langue. Il est soulagé de constater que ce n'est pas si difficile. Peut-être est-il aussi compétant que lui. Bon sang, que c'est embarrassant, pense-t-il étonnamment. Bakugo tire la tige de sa bouche et la dépose dans la paume de son meilleur ami.
« Maintenant on peut l'regarder, ce film ? »
Ses yeux s'élargissent mais il finit par acquiescer. Toujours dans ses fichiers, il sélectionne la catégorie des films d'action.
« Allez... Nous obtenons assez d'action dans nos vies ! Regardons autre chose ! »
« Comme ? »
« Donnie Darko ! »
L'explosif lui montre la couverture du film et sa mâchoire s'entrouvre rapidement.
« Comment peux-tu aimer ce genre de film... ça a l'air... vraiment très... bizarre. »
« T'es bien bizarre et j'traine avec toi ! Fais-moi confiance et met-le en route ! »
Dans un gémissement plaintif, le rouge accepte et clique sur le bouton pour le démarrer. Encore une fois, ils restent muets, installé aux côtés du garçons aux cheveux rougeâtres avec l'ordinateur portable équilibré sur chacune de nos cuisses, il se sent plutôt bien. Katsuki arrive à peine à prêter attention au film, il se sent simplement heureux de pouvoir vivre ce moment seul avec lui et personne d'autre. D'autant plus que cet idiot de porc-épic lui fait du pied et c'est assez distrayant. Il n'est même pas sûr qu'il réalise ce qu'il fait. Le rouge frotte le bas de sa jambe machinalement contre la sienne et le blond se demande s'il doit s'éloigner. Ce serait étrange de le laisser faire, non ? Mais alors qu'il s'apprête à écouter sa tête, Kirishima pose, sans prévenir, sa tête sur son épaule.
« C'est bon comme ça ? »
Kirishima jette un coup d'œil à son visage mais tout ce qu'il arrive à voir sont les légères rougeurs sur ses joues bien bouffies. Est-il aussi nerveux que lui ? Sur cette parole le blond décide de rester muet comme une carpe et colle sa tête contre la sienne. Il espère qu'il n'insistera pas car il n'a pas confiance en sa voix. S'il doit lui répondre, il craquera. Autour de l'explosif ne se trouve qu'un environnement sinistre. Il arrive à peine à reprendre son souffle. Putain, pourquoi ne parvient-il pas à respirer ? Il essaie d'hurler, en vain, rien ne s'échappe de ses lèvres, bien que celles-ci soient ouvertes en grand. L'odeur des égouts attaque aussitôt ses sens et lui pique les yeux. Il ne peut même pas bouger alors que des hurlements retentissent dans sa tête.
« Bakugo ! »
Non arrêtez, s'il vous plaît.
« Bakugo ! »
BORDEL. STOP.
« Bakugo ! Réveille-toi ! »
Le concerné ouvre prestement ses yeux en grand avant d'hurler de peur et de trouver le visage mortifié de son ami.
« Bakugo... tout va bien... calme-toi... »
Sa voix si douce parvient à le calmer alors que son cœur bat la chamade. Il devient silencieux puis l'observe. Son air est si dramatique, il doit tant s'inquiéter maintenant et il sait bien à quoi il ressemble après une nuit mouvementée, après un tel cauchemar. Ses yeux s'humidifient mais Bakugo refuse de pleurer une seconde fois devant le porc-épic. D'un coup, le rouge le tire soudainement vers lui il tombe dans ses bras.
« Tu... tu n'es pas seul, Bakugo. »
Le blond refuse brusquement son étreinte puis frotte son visage, suppliant son corps de le supporter et de ne pas se mettre à pleurer, mais un bruit retentit dans la pièce.
« Qu'est-ce que je peux faire... »
Bakugo secoue la tête. Sa voix souhaite appeler à l'aide mais il reste impassible et acquiesce d'un hochement de tête avant qu'il ne pose sa large main sur sa joue rougeâtre.
« N'hésite pas à m'arrêter... »
Mais je ne veux pas que tu t'arrêtes, pense le blond, il attrape l'avant de son t-shirt et plonge sa tête contre le torse du rouge en se remplissant de sa douce odeur.
« Respire... tout va bien, je suis là. »
Ses bras l'encerclent de nouveau et ses doigts se promènent le long du dos du blond, dessinant de grands cercles sur celui-ci. Bakugo l'écoute alors et bien qu'il ravale ses larmes, il tremble toujours. Il a horreur d'être faible.
« Je... j'veux pas. J'peux pas. »
Le rouge lève les yeux au ciel.
« Tais-toi... ne dis rien... tu dors ici cette nuit... j'te laisserais pas partir. »
Il acquiesce puis ferme les yeux. Lorsque vendredi arrive, l'explosif est encore anxieux. Il n'est pas certain que la raison soit à propos de cette avant-dernière consultation ou bien du dernier cauchemar qu'il a pu avoir, et le blond est conscient qu'il va devoir en parler à cette grande femme aux cheveux blonds. Quelques minutes plus tard, il se tortille maladroitement sur sa chaise alors que sa psychologue s'installe doucement.
« Alors, Bakugo, qu'avez-vous en tête aujourd'hui ? » lui demande-t-elle.
« Rien. »
« Êtes-vous sûr ? Vous me semblez bien nerveux pour ne rien avoir en tête. »
« Je ne suis pas... » commence-t-il à s'énerver.
« Alors que ressentez-vous ? »
Il se contente d'hausser les épaules alors qu'elle soupire et pose à plat son carnet.
« Comment s'est passé votre semaine ? »
« Bien... surtout bien. »
« Qu'est-ce qui était bien ? »
« Eh bien... vous voyez cet ami que j'vous ai parlé la semaine dernière ? »
« Oui ? »
« Il a arrêté de se comporter comme un con et recommence à m'parler. Après j'l'ai confronté... » débute-t-il avant qu'il ne voit sur elle un froncement de sourcils.
« Je ne l'ai pas frappé ni quoi que ce soit ! Je lui ai parlé, simplement. Quoi qu'il en soit, nous avons réglé cette merde et tout se passe bien ! Très bien même. »
La blonde ne peut s'empêcher de sourire.
« Oh ! Comment ça ? »
« Juste... eh bien... »
Ses joues se réchauffent alors qu'il repense à ce qu'il s'est passé. Rien n'est différent de ce qu'ils font d'habitude hormis ce rapprochement lors de cette nuit d'horreur.
« C'était... »
« C'est tout ? » le coupe-t-elle.
Son visage devient davantage rougeâtre.
« Nous avons passés du temps ensemble, c'est tout ce qu'il y a à dire. »
« Quel genre de relation entretenez-vous avec ce garçon ? » lui questionne sa psychologue.
« C'est quoi cette question de merde ! Nous sommes juste amis, bordel ! »
« Voulez-vous être plus que cela ? »
« M-mais... n-non ! Bien que sûr nan ! C'est un mec ! Et c'est pas pour ça que j'viens à ces fichues consultations ! » s'emporte-t-il.
Elle retient un gloussement amusé.
« D'accord, d'accord... autre chose ? »
Bakugo laisse tomber ses yeux jusqu'à ses larges mains avant de reprendre sa respiration.
« Juste la même merde qu'avant. »
« Avez-vous écouté mes conseils ? »
« J'ai fait qu'un cauchemar depuis alors... »
Elle acquiesce.
« On dirait que vous faites des progrès ! Je me demande si votre ami n'a pas quelque chose à voir avec ça... » insinue-t-elle en prenant toujours note dans ce vieux carnet.
Le blond grogne et elle le remarque aussitôt.
« Enfin... je veux dire que vous avez eu une bonne semaine alors ça pourrait très bien être corrélatif. » se reprend-elle.
« C'est arrivé quand j'étais avec lui. »
« Mais vous n'en avez fait qu'un seul ! Avez-vous au moins essayé de trouver une faille pour sortir plus vite ? »
« Je ne trouve rien d'irréel. »
Elle se redresse.
« Continuez à chercher ! Vous trouverez quelque chose n'ayant pas de sens et alors vous devrez vous concentrer sur ce détail pour réussir à vous échapper ! »
« Okay, okay. »
« Est-ce la seule chose qui vous dérange ? »
« Je... j'sais pas. »
Pourquoi se confie-t-il à elle, sans déconner.
« Voulez-vous m'en parler ? »
« C'est la cause du pourquoi j'suis là... j'suis pas un con okay ? Mais... c'que j'pense est peut-être idiot. »
« Bakugo ? »
Leurs yeux se rencontrent.
« Personne ne pense que vous êtes idiot. »
Il acquiesce, elle parait sincère.
« Je continue de me reprocher de... »
« Cela a-t-il à voir avec Kamino ? »
Il sursaute, surpris qu'elle se montre si perspicace. Elle est douée, admet-t-il.
« Est-ce que... J'veux pas continuer d'avoir l'impression que tout repose sur moi. »
« Pourquoi pensez-vous cela ? »
« J'sais pas ! C'est juste que... si je n'avais pas été... C'est si difficile d'imaginer que tout ça n'est pas d'ma faute... »
Un léger pique grignote ses yeux et le blond le ressent rapidement, il doit résister, hors de question qu'il se montre aussi sensible.
« Rien n'est de votre faute, et encore moins de ce qu'il s'est passé avec All Might ! »
Il pose ses mains à plat sur son visage.
« Il est quelle heure ? » demande Bakugo.
Ses larmes montent, pourquoi ?
« Bakugo... j'pense pas qu'il... » commence-t-elle alors qu'il se relève puis s'éloigne pour ouvrir la porte afin de s'enfuir loin et vite de cette pièce.
« Bordel. »
L'explosif s'installe à l'extrémité de son lit, la tête entre la paume de ses mains. Il attend simplement que les minutes s'écoulent car il est sûr que Kirishima viendra pour lui demander comment sa journée s'est passée, et alors qu'il imagine une tignasse rouge devant lui, sa porte s'ouvre en grand puis se referme.
« Mec ? »
Le concerné enlève les mains de son visage.
« Comment s'est passé la consult' ? »
« Épuisante. »
Le sourire habituel du rouge s'estompe.
« Tu veux en parler ? »
Bakugo refuse d'un hochement de tête.
« Nan, j'ai eu ma dose de confidence. »
« Tu veux que j'parte ? »
Le blond se redresse.
« Non ! Enfin... tu peux rester, quoi. »
Le visage de Kirishima s'illumine.
« Tu veux faire quoi, l'porc-épic ? »
« Ce serait nase si j'te demandais de regarder encore un film ? »
« Ouais. »
« T'as déjà mangé ? On pourrait préparer un truc ensemble, nan ? »
« Ouais, comme tu veux. »
Le rouge s'approche dangereusement de son ami puis empoigne son bras pour le relever.
« Alors viens ! »
Les lèvres du blond s'ourlent d'un sourire qu'il ne peut contrôler et la poigne de son ami s'estompe, il semble étonné.
« Quoi ? »
« Rien... tu ne souris pas souvent. »
« Va te faire foutre ! » réplique Bakugo alors qu'ils se dirigent ensuite vers la cuisine.
Ils décident alors de préparer du Katsudon, le blond rajoute quelques épices alors que Kirishima alimente son plat différemment. Ils apportent ensuite leurs assiettes à l'étage avant de mettre une musique rythmée.
« Alors... » commence le rouge.
« Ouais ? »
Le blond s'attend au pire.
« Tu ne veux vraiment pas m'en parler ? »
Bingo. Bakugo soupire bruyamment pour qu'il comprenne que sa réponse est toujours la même depuis la dernière fois.
« Okay, j'ai compris... mais tu semblais au bord de la mort quand j'suis arrivé. »
L'explosif roule des yeux.
« Tu ne comptes pas abandonner ? »
« Non !, s'exclame-t-il en arborant un sourire, je laisse tomber pour l'instant mais j'redemanderai dans une heure ! »
« T'es merdique. »
« Ouais mais j'ai décidé d'être plus insistant maintenant car t'es mon pote ! »
« Parce que tu ne l'étais pas déjà ? »
« Et encore, t'as rien vu ! »
Katsuki soupire de nouveau.
« Très bien... on va en parler. »
Les yeux du rouge s'agrandissent.
« Oh... déjà ? »
« Bordel, j'te...- »
« Okay, okay ! J'arrête ! Raconte-moi pourquoi c'était si épuisant ? »
« Nous avons parlé des cauchemars... de... » débute-t-il lentement avant de mordre sa lèvre.
« Genre ? » insiste Kirishima.
« Eh bien... celui de la dernière fois. »
« C'est c'qui t'a contrarié ? »
Il approuve d'un hochement de tête.
« C'est clair que par rapport à moi... tu peux être un excellent menteur. »
L'explosif lève encore une fois les yeux.
« J'veux pas en reparler. »
« Je sais, c'est pourquoi j'force pas trop non plus, mais... c'est vraiment difficile de te voir mal ces dernières semaines... et j'préfère savoir ce qu'il se passe pour mieux t'aider. »
« Tu m'as aidé, avoue le garçon aux cheveux blonds, plus que tu le penses. »
« J'pense que j'suis un peu égoïste. »
« Oh ta gueule, cheveux de merde ! T'es pas égoïste ! T'es même un bon pote. »
« Alors tu l'diras ? » insiste-t-il alors qu'une lueur d'espoir s'installe dans son regard.
« J'ai pas dit ça. »
Bakugo reprend son souffle.
« Mais j'le ferai, un jour. »
Le rouge se redresse hâtivement.
« Mais, ajoute-t-il, j'sais pas quoi dire. J'suppose que ce qui m'a vraiment dérangé, c'est... »
« Oui ? » s'empresse son ami.
Il devrait peut-être le lui dire, pense-t-il.
« Nous avons parlés de Kamino. »
« C'est la raison pour lequel Yuei a suggéré que tu viennes à ces rendez-vous, non ? »
« Ouais, j'imagine... mais... c'est juste... »
Comme c'est embarrassant. Le blond laisse sa tête s'écraser dans la paume de mes mains.
« Mec, t'as pas à te sentir gêné avec moi. »
« Je... »
Ne lui dit pas brodel, se supplie-t-il à lui-même.
« Tu ? » répète Kirishima.
« J'me sens responsable de tout. »
« De tout ? » s'étonne-t-il.
« Pour avoir été capturé... pour avoir mis tout le monde en danger, j'ai l'impression que si je n'avais pas... si j'pouvais revenir en arrière... »
Il laisse échapper son souffle saccadé à l'extérieur de ses lèvres. Une larme perle le long de sa joue alors qu'il frotte ses yeux embués de ses mains.
« Bakugo, tu peux pas t'blâmer pour ça ! »
« Comment est-ce que tout ne peut être de ma faute ? Si j'n'avais pas agi comme un connard au Championnat, ils ne m'auraient pas aperçu, j'n'aurais pas été capturé ! »
« Bakugo, tu... »
« Tout aurait été différent ! Putain, je n'aurais jamais fait ces cauchemars ! Personne n'aurait été blessé ! Et encore moins All... »
« Quoi ? Ce n'est pas la première fois tes cauchemars ? » s'étonne aussitôt le rouge.
« C'est tout c'que t'as retenu ? »
Ce dernier prend un air désolé.
« Écoute... tu ne peux pas te blâmer pour ça ! Et puis... regarde maintenant ! »
Il s'approche pour se mettre à sa hauteur.
« Bakugo, tu sais c'que j'vois quand j'te regarde ? Le héros le plus fort et le plus dévoué que j'connaisse ! Et le pire c'est que j'dis pas ça pour t'faire plaisir alors les autres, tu les emmerdes, d'accord ? »
Le blond ne sait quoi dire. Il laisse simplement ses sanglots s'échapper hors de sa bouche. Son ami aux cheveux rouges enroule ses bras autour de lui et l'attire dans une étreinte réconfortante.
« Les cauchemars, j'les ai eu pour la première fois à cause de ce connard avec son alter de boue. Celui qui m'revient sans cesse est celui où j'suis dans l'noir et que j'peux à peine respirer... j'finis par crever, puis ensuite ceux où l'Alliance tuent All Might en face de moi. »
Bakugo enfonce davantage son visage dans le cou de son meilleur pote, ses mains empoignant avec insistance son t-shirt comme si sa vie en dépendait. Ils restent comme ça pendant plusieurs minutes après que avoir avoué tout ce que l'explosif avait sur le cœur. Une fois qu'il reprend son souffle, il s'éloigne du porc-épic et son cœur rate un battement lorsqu'il aperçoit ses yeux embués et ses joues parsemés de larmes.
« Bordel... n-nan... chiale pas ! »
Il secoue la tête.
« Comment j'pourrais ne pas chialer... tu dois tant souffrir... putain... »
Bakugo entrouvre ses lèvres pour s'apprêter à parler mais les bras du garçon en face de lui le tire pour l'enlacer encore, il enroule alors ses bras autour de sa nuque avant de fermer les yeux.
« Pas étonnant que t'arrives pas à dormir... j'pourrais pas non plus. » souffle le rouge.
« Il n'y a qu'avec toi que j'dors mieux. »
L'explosif réalise le sens de ses paroles et lorsqu'il redresse la tête, les joues de son ami aux cheveux carmin sont légèrement rosés.
« Oh... »
« Enfin, lorsque j'suis pas seul. »
« Tu... tu veux rester avec moi c'soir ? »
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