Chapitre 6 :
« Tu vois ! Je te l'avais dit ! »
Izuku se retrouve, en plein samedi après-midi, dans la salle commune accompagné de sa meilleure amie, Uraraka. Actuellement écrasés sur le canapé avec quelques couvertures, ils parlent à voix basse, le vert a hâte de lui raconter la nuit qu'il a partagé avec son ami, Todoroki.
« On s'est presque câlinés... je n'arrive pas à y croire, en plus mon cœur n'arrêtait pas de battre la chamade. J'ai vraiment manqué de faire une crise cardiaque. »
« Je suis désolée, Deku, mais là, tu ne peux pas me dire qu'il ne t'aime pas ! »
Le vert hausse des épaules.
« Il pourrait très bien agir comme ça avec n'importe qui, Uraraka... »
« Deku, arrête !, le coupe-t-elle, tu vas finir par te convaincre ! De plus, il ne traîne qu'avec toi, alors arrête de dire n'importe quoi et raconte moi dans les détails ! »
Il soupire, elle n'a pas vraiment tord.
« Eh bien... tout se passait bien... on était deux amis, le nez dans les cahiers... j'ai tenté de nombreuses fois de ne pas le regarder et puis nous avons regardés des films sur son lit... et il a mis sa main sur ma jambe... je te promets, Uraraka, j'ai failli flancher ! »
« Wow ! »
« J'ai fini par m'endormir et lorsque je me suis réveillé, j'étais dans ses bras, complètement blotti contre lui... je suis vite parti parce que j'étais beaucoup trop nerveux... »
« Comment peux-tu penser qu'il se comporte comme ça avec quelqu'un d'autre ! Il flirte avec toi, Deku ! Ça se voit comme le nez au milieu de la figure, bon sang ! »
Elle se tortille joyeusement.
« Je pense lui demander un vrai rendez-vous pour certifier s'il est vraiment intéressé. » souffle Midoriya en se mettant à rougir.
« Oh ! Quel genre de rendez-vous ? »
« Eh bien... je n'en sais rien... »
Uraraka échappe un petit rire moqueur puis reprend son air sérieux avant de réfléchir. Elle redresse aussitôt sa tête et lève le doigt.
« Et si tu organisais un pique-nique ? »
« Oui ! Bonne idée ! Mais... je dois savoir comment lui demander... Je veux qu'il comprenne qu'il s'agit d'un rencard. »
Elle se redresse et prend une pose d'héros.
« Je sais ! Eh Shoto, t'aimerais aller à un rencard ? Bien sûr ! Rien ne me rendrait plus heureux ! Super retro...- »
« Uraraka ? »
« C'est facile ! »
Il lève les yeux au ciel.
« Tu dis ça parce que tu n'es pas en face de la situation ! » tente-t-il de se défendre.
« Oh, tais-toi et envoie lui un message au pire. » dit-elle en montrant mon téléphone.
« Je trouve ça lâche... »
« Oui mais tu es bien trop nerveux ! Je ne te vois pas le lui demander en personne ! »
« M-mais... Uraraka ! »
Elle tente de réprimer son sourire, mordant ses lèvres pour s'empêcher de se moquer de lui.
« Je suis désolée, mais c'est la vérité ! »
Le vert décide de faire la moue.
« Bien, dans ce cas je vais lui demander en face pour te prouver que tu as tord ! »
Le brocoli s'aperçoit du sourire croissant de son amie aux cheveux bruns, il ne peut s'empêcher d'être déjà anxieux, alors même que le bicolore n'est pas dans les horizons.
« Eh bien vas-y ! » s'exclame Uraraka.
Le vert regarde donc vers la cuisine et lorsqu'il trouve un tignasse colorée de deux teintes, son estomac se noue. À présent, il hésite.
« M-mais... je me suis réveillé dans son lit ce matin... c'est peut-être di... »
« Au contraire, idiot ! C'est le bon moment ! Et reformule correctement tes phrases ! Tu laisses place au doute en disant ça ! »
Les joues du vert se mettent à chauffer sans aucune raison, c'est maintenant ou jamais et s'il ne bouge pas maintenant alors il n'aura définitivement plus le courage de lui parler.
« Bien ! »
Il prend donc une grande inspiration et de ses jambes tremblantes, il vacille jusqu'à la grande cuisine. Le glaçon ne s'est même pas rendu compte de sa présence.
« H-hey ! Todoroki ? »
Il se retourne et ses yeux vairons rencontrent les miens. Izuku reste muet, il en est sûr cette fois-ci, il va réellement s'écrouler de gêne.
« Bonjour, Midoriya. » souffle le bicolore avec un léger soupçon de sourire qui envoie des ondes de choc en travers de son cœur.
« Je me demandais... si... je ne sais pas, peut-être... » bégaye nerveusement le vert.
Il chiffonne inconsciemment son haut, saisissant l'ourlet qu'il manie maladroitement.
« Oui ? » lui demande son ami.
« Tu... tu veux venir à un rendez-vous avec moi, Todoroki !? » hurle-t-il.
Le sang du vert bouillonne et il a l'impression d'avoir allumé un feu de camps à l'intérieur de lui, il est sur le point d'entrer en pleine panique mais le ricanement léger du bicolore le puni de tout mot.
« Bien sûr ! » dit-il naturellement.
Izuku ne peut s'empêcher de s'illuminer.
« Pa-parfait !, s'impatiente le vert après s'être repris, on se rejoint demain après-midi en face des dortoirs, ça te va ? »
« Oui. Je te rejoindrai. »
Le bicolore lui envoie un tout dernier sourire avant de s'éloigner de la cuisine pour se rendre au grand escalier. Il attend qu'il soit hors de portée pour rejoindre son amie toute excitée.
Il n'arrive pas à y croire, il vient d'avoir enfin son premier rendez-vous avec Todoroki. Le vert doit sûrement vérifier son portable une énième fois encore depuis dix minutes. Izuku a passé la majeure partie de sa matinée à préparer un déjeuner avec ses deux amis.
Pendant ce temps, Iida a gentiment demandé un panier en bois à Koji et une grande couverture à Tsuyu. Quant au brocoli, il demande désespérément de l'aide à Yuga pour une tenue sophistiquée, mais il se retrouve habillé de la même façon que d'habitude. Il lui a certifié qu'un simple jean et un chandail suffirait alors le vert n'a pas insisté. Il vérifie son téléphone de nouveau pour s'apercevoir que seulement une minute s'est écoulée. Il ne peut toujours pas s'empêcher de se demander s'il ne l'a pas oublié ou tout simplement accepté pour se montrer poli. Il considère cette idée improbable, c'est bien trop injuste, tout le contraire des valeurs de son ami bicolore, mais il n'arrête pas d'y penser tout de même. Quelques minutes s'écoulent encore avant de finalement le voir marcher vers lui. Il serre davantage la poigne de ses mains sur le panier en bois.
Todoroki lui envoie un petit sourire.
« Salut, Midoriya. »
« Salut, Todoroki ! »
Il arrive à sa hauteur.
« Ce sera donc un pique-nique ? » lui questionne-t-il en montrant d'un rapide coup de tête content le panier qu'il tient fort contre lui.
« O-oh... oui ! »
Ils marchent entre les arbres et le vert trouve enfin un endroit à l'égard de tous. C'est une clairière entourée d'arbres, donnant à la fois de l'intimité mais aussi un joli soleil brûlant. Il commence à déployer la couverture pour ensuite la poser alors que Todoroki attrape un côté pour l'aider.
« Tu n'as pas à m'aider ! »
Il se met à glousser.
« Laisse moi t'aider, Izuku. De plus de cette couverture est bien plus grande que toi alors je n'ai pas vraiment le choix. »
Les joues du vert s'embrasent rapidement, bon sang. Lorsque la couverture est dépliée, ils s'assoient dessus et ouvre vite le panier.
« J'espère que ça ne te dérange pas que j'ai fait des sandwichs... je sais que les nouilles au sarrasin froides sont tes préférées... » commence Izuku avant d'être coupé.
« Comment tu sais ça ? »
« T-tu en manges sans arrêt. »
Todoroki rougit aussi étonnamment et le vert prend conscience qu'il est en train de foncer tout droit dans le fossé, quel idiot, pense-t-il.
« Merci... c'est super bon, Midoriya. »
Le vert se sent incroyablement chanceux de voir enfin un sourire sincère sur son visage. Todoroki est incroyablement fort pour faire fondre son cœur et mon Dieu, comment a-t-il réussi à avoir un rendez-vous avec lui ? Il l'observe silencieusement, le rouge montant jusqu'à ses oreilles ne s'estompe pas.
« J'ai fait quelque chose d'étrange ? »
Le vert est étonné.
« Qu-quoi ? Non ! Pourquoi ? »
« Tu n'arrêtes pas de me fixer. »
« Oh n-non ! Tu es juste mignon quand tu fais cette tête, c'est tout ! »
Il réalise ce qu'il vient de dire et se redresse d'un seul coup, balayant ses mains dans tous les sens pour dissiper sa gêne immense.
« E-enfin... c'est sûrement étrange de dire ça... je... heu... mince... c'est moi qui suis bizarre maintenant... » s'emporte Izuku.
À son plus grand étonnement, Todoroki s'approche de lui et prend sa main.
« Tu me trouves vraiment mignon ? »
« Qu'est-ce qu'il se passe entre vous ? » demande curieusement la barbe à papa.
« Merde, j't'écoutais pas ! Tu disais ? »
« Toi et Eijiro ! Vous ne vous êtes pas dit un seul mot depuis que nous sommes là ! »
« Pourquoi tu demandes ça ? »
Le blond tourne son attention sur le porc-épic qui lui est immergé dans un jeu entre sa purée et sa fourchette. Il mentirait s'il disait qu'il n'était pas curieux de savoir pourquoi se comporte-t-il de cette façon. Cela fait déjà une semaine qu'il l'évite.
« D'accord... c'est vrai... mais vous avez dû vous disputer fort pour vous ignorer... vous ne vous lancez même pas un regard ! »
Il grogne. Il n'est pas le fautif après tout.
« La ferme... craque-t-il, j'vais lui parler pour que tu nous lâches enfin la grappe. »
Katsuki ne peut attendre une seconde de plus, il a besoin de savoir ce qu'il se passe. Pourtant Kirishima s'éloigne dans la cuisine mais déterminé, il n'hésite pas une seconde et se met à le suivre sous les regards éberlués des autres.
« Oï. »
« Bonjour... »
Sa voix est si incertaine.
« J'ai fait quelque chose de mal ? »
« N-non ! » rougit furieusement Kirishima.
Qu'est-ce qui lui prend ?
« Alors pourquoi tu m'évites ? »
Le blond arrive à voir le raidissement de son corps. C'est si étrange de le voir dans cet état alors qu'habituellement il rayonne tant.
« Nan, mec... tout va bien ! »
Il parle d'une voix rassurante, sauf que c'est loin d'être rassurant pour l'explosif.
« Me mens pas, putain ! T'es pas assez doué pour réussir à me mentir ! »
Il soupire.
« Bakugo... tout est ter... »
« Terminé ?, le coupe Bakugo, bordel, j'suis désolé si j'ai fait quelque chose de mal mais putain ne me mens pas, c'est tout ! »
Ses yeux s'élargissent alors qu'il reste silencieux.
« Tu ne comptes pas rien m'dire ? Bien ! Au moins tu ne peux pas dire que j'ai rien tenté ! »
Le blond s'éloigne. Il est prêt à tout faire sauter mais se contente avant toute chose d'entrer dans sa chambre pour s'emporter sans retenue. Il claque brusquement la porte derrière lui et attrape l'objet le plus proche, l'explosant contre le sol.
« PUTAIN ! » hurle-t-il.
Il met ses mains moites dans ses cheveux puis il se jette sur le lit. Un connard, voilà ce qu'il est.
« Qu'est-ce que j'ai fait à la fin ! C'est parce que t'as réalisé que je suis qu'une merde ? »
L'explosif commence à sentir l'humidité sous ses yeux et lorsqu'il les ferme, deux petites larmes s'échappent le long de ses joues. Voilà la raison pour laquelle il ne donne jamais sa confiance à autrui. Maintenant, il est bien trop en colère pour sortir de sa chambre. Peut-être est-il dramatique mais il ne veut voir personne. Il est actuellement allongé, le ventre vide. Il faut qu'il attende encore un peu, il n'est que 9h30 bien qu'il est à peu près sûr que la plupart de ses camarades sont dans les chambres. Il grommelle puis décide de sortir de son trou, se dirigeant dans la cuisine pour ouvrir le frigo. Le lycée stocke toujours quelques trucs. Il décide donc de faire un plat avec quelques épices, avec comme principale saveur, le curry.
« Merde... » souffle-t-il en réalisant qu'il s'est préparé une proportion trop importante.
Il lève les yeux au ciel et extirpe deux assiettes. Il y en a trop mais il ne peut pas jeter un si bon plat, alors il mangera les deux portions. Dans un soupir, il prend l'ascenseur. Quand les parois s'ouvrent, il trouve devant sa porte une petite tignasse rougeâtre.
« Bakugo ! »
Mais il l'ignore et ne le regarde même pas, s'approchant simplement de sa chambre. Eh oui, lui aussi est doué à ça, pense-t-il tout bas.
« Est-ce que je peux te parler une minute... s'il te plaît... rien qu'une minute. »
Bakugo jette un faible regard avant de tenter de fermer la porte sous son nez, en vain. Il se trouve comme excuse que ses mains sont prises alors il pose les deux plats sur son bureau mais lorsqu'il se retourne, il est déjà entré dans sa chambre.
« Ferme la porte ou dégage d'ici. »
Il sursaute avant de se tourner et de fermer la porte. Le blond l'observe, calme sa respiration puis s'installe sur son lit. Il pensait être assez audacieux mais il veut tout de même entendre ce qu'il a à lui dire. Le rouge s'installe donc à côté de lui.
« Je sais que j'ai agi bizarrement...- »
« Ouais, putain ! »
« Mais... ce n'est pas de ta faute ! »
« J'ai simplement eu... une semaine difficile et j'voulais pas trop parler. »
« Ni même me regarder apparemment. »
Le blond grince des dents.
« J'ai besoin que tu me fasses confiance... j'avais besoin de temps. »
« Loin de moi ? » craque l'explosif.
« Bakugo... ce n'est pas... »
« Si bordel ! J'étais la seule personne que tu évitais ! Écoute... j'comprends, j'suis un connard ! Mais avec toi j'essaie de... »
Il se redresse d'un seul coup et balaie ses paroles d'un revers de la main.
« Casse-toi si t'es venu ici pour me faire culpabiliser, l'porc-épic. »
Le rouge reste muet.
« Dégage bordel ! Casse-toi ! Tu...- »
Au même moment, alors qu'il parlait et était sûr le point d'exploser une fois de plus, deux bras s'enroule autour de sa taille et le maintienne dans une étreinte inattendue. Le blond tente de se débattre et de retirer ces bras. Son cœur tambourine maladivement et il en a la tête qui tourne sous l'effet de surprise.
« Je n'irai nul part... murmure Kirishima en resserrant sa prise, j'suis désolé... j'en savais vraiment rien. J'ai pensé que tu ne l'aurais jamais remarqué, sans doute... »
Pas remarqué ? Comment aurait-il pu ne pas le remarquer, voyons, c'est insensé !
« Bordel... bien sûr que j'l'ai remarqué. »
Il cesse de se débattre et détend les muscles de son corps alors qu'il est étouffé contre sa silhouette brûlante. Il enroule, contre toute-attente, ses bras autour de lui et soupire.
« Excuse moi. » s'excuse sincèrement Kirishima.
« Ouais, c'est bon... ça va mieux ? »
« Oui. »
Le blond l'éloigne de lui puis l'observe, soulagé. Kirishima semble de nouveau dans son état habituel à le regarder tout souriant.
« Tu savais que j'allais venir, ou pas ? » demande son ami en lui montrant les deux grandes assiettes noyées dans le curry.
« Quoi ? Nan... c'est pour moi. Alors si t'as la dalle va chercher ta propre bouffe ! » grogne-t-il en se mettant devant les deux assiettes.
« Mais non ! Tu ne peux pas manger tout ça ! » se moque le rouge en tendant l'une de ses larges mains pour en attraper une.
« Ta gueule ! Bien sûr que si ! »
Il tente encore et encore puis s'arrête d'un coup avant d'adresser à son ami au caractère de feu un regard de chaton des rues. Bordel.
« Okay... t'as gagné. »
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