Chapitre 11 :

« D'accord... par où commencer... »

La voix du rouge est grandement hésitante, Bakugo, lui, prend une lourde inspiration, l'attente pourrait l'achever d'un coup.

« T'as essayé de me demander la nuit dernière si nous étions... »

« Si tu veux être mon petit-ami ? »

« Ouais. » répond le blond, l'air indifférent.

Kirishima lui envoie un gros sourire.

« Tu ne t'opposes pas à cette idée ? J'peux comprendre, tu sais... tu peux m'le dire. »

L'explosif roule des yeux bien qu'il soit reconnaissant qu'il se montre aussi compréhensif après toutes les situations qu'ils ont vécus. Il ne sait ce qu'il fait exactement mais il ne pense pas qu'il puisse l'aider.

« Je... enfin t'as compris et... tu l'sais parfaitement mais tant d'choses se sont passées cette année. J'suis... »

« Submergé ? » le coupe le rouge.

Bakugo acquiesce.

« Tu sais... nous n'avons rien à étiqueter. J't'aime et réciproquement alors tant que nous le savons, tout va bien ! Nan ? »

« Ouais, peut-être, mais... »

« Mais quoi ? »

« J'culmine plus rien. »

Kirishima met la tête sur le côté, l'air perdu.

« J'n'arrive plus à... »

« Et ? » l'interrompt son ami.

« Quoi ? »

« Tu n'as pas besoin d'être si noir et blanc, tu sais... » le taquine le porc-épic.

« J'le sais, putain... j'dis juste que si on s'aime, on devrait juste... y aller... »

Il hausse des épaules.

« Pourquoi t'es aussi bizarre ? »

« C'est toi qui m'aimes. »

Les joues du blond roussissent.

« Ta gueule, et... comment tu... prends l'annonce ? » demande-t-il nerveusement.

« J'suis heureux !, s'exclame Kirishima, c'est juste que... j'suis inquiet des réactions. »

Son sourire s'évanouit.

« J'm'en fou de c'que pensent ces enculés ! Tout c'qui m'intéresse, c'est ce que tu penses toi... et t'façon, personne s'oppose sur la relation de Deku et double-face. »

« Aaw ! Tu te soucies de ce que je pense ! » répète-t-il, joueur, les joues saupoudrées d'un joli rose que l'explosif aime de plus en plus.

« Ta gueule, ou j'te crève. Et puis... regarde, la barbe à papa est au courant. »

« Ouais... d'ailleurs... »

« Ouais ? »

« Qu'est-ce qu'il se passe entre toi et elle ? Je suis perdu... » s'inquiète le rouge.

L'explosif hausse des épaules.

« Eh bien... c'est la seule idiote qui a remarqué que t'agissais bizarrement... elle se souciait qu't'étais dans la lune ces derniers temps... alors elle a juste essayé d'm'aider. »

« C'est pour ça qu'elle était si désespérée pour qu'on bouge ? »

« Ouais... et j'ai décidé de lui avouer ce que j'ressens en même temps. »

Il arque un sourcil.

« C'était dur ? »

« Nan. »

Le rouge mordille sa lèvre inférieur.

« Oh... »

« Ce n'était pas difficile de lui dire mais c'était dur de comprendre c'que j'voulais... mais ouais, c'était dur de l'admettre. »

« Moi j'ai peur de le dire aux gens... » admet Kirishima dans un lourd murmure.

« Tu veux qu'on garde l'secret ? C'est pour ça que tu l'as suggéré plus tôt, nan ? »

Honnêtement, l'explosif ne souhaite pas garder cette relation secrète mais il est prêt à le faire si Kirishima le souhaite.

« Non ! Enfin... j'sais pas, mec. J'suis... ouais, j'ai peur... mais j'veux vraiment être avec toi ! » déclare-t-il nerveusement.

Instinctivement, le blond prend sa main et entremêle ses doigts aux siens. Kirishima sursaute de surprise mais se reprend vite.

« Quand l'Alliance t'a enlevé, j'avais peur de c'qui pourrait t'arriver, mais j'étais aussi terrifié de te revoir... je sais, c'est égoïste car t'aurais pu être torturé mais j'pensais qu'à une chose, comment j'me sentirais si je n'avais eu à te voir assis sur cette chaise... à gueuler. »

Le rouge relève la tête tout en essuyant d'un revers de la main ses yeux embués.

« Je n'arrêtais pas de penser que si tu n'aurais pas survécu, j'aurais... »

Il prend une pause. Le coeur du blond se cogne douloureusement contre sa poitrine, ça lui fait si mal de le voir dans cet état.

« J'savais que je devais te retrouver et m'assurer que t'étais en sécurité, et à la minute où j't'ai appelé et que t'as volé dans les airs pour attraper ma main, mon coeur a explosé... »

« Kiri... »

Il met sa main en l'air pour le couper.

« J'étais heureux de te revoir... et j'ai su que j'voulais plus jamais te laisser partir. Je te jure, c'était horrible cette sensation... »

Le blond est plus que certain que le rouge lui monte aux joues une énième fois encore mais il refuse de détourner le regard, ce qu'il lui dit est si rare à entendre de nos jours. Il s'avance alors doucement puis efface ses larmes.

« J'irai nulle part. »

« Je sais, mec... mais... t'aurais pas... »

Bakugo lui donne une légère tape au front.

« J'suis là, nan ? »

Kirishima ricane.

« Ouais... je savais déjà ce que je ressentais et j'pense pas que ça va changer... j'veux être avec toi, j'ai peur mais j'pense pouvoir tout affronter si je suis à tes côtés. »

« Ouais, et puis tu ne peux pas vraiment vouloir sortir avec moi, sans moi. »

« C'est vrai ! » s'exclame le rouge, amusé.

Il se met ensuite à rire joyeusement et le blond reste bête, pourquoi ce simple son fait battre autant son coeur ? Ce n'est pas humain.

« A-alors ? »

« Ouais ? »

Le porc-épic déglutit.

« Tu veux être mon petit-ami ? »

« T'es tellement niais... » répond le blond.

Les heures passent alors et actuellement, ils terminent de se changer, l'explosif est content d'être enfin dans ses vêtements. Il attend que le rouge termine de se préparer, il ne peut s'empêcher d'espérer qu'il laissera ses cheveux ébouriffés et non avec sa tonne de gel. Bakugo aimerait tant les toucher. Évidemment, maintenant, il pourrait le faire sans penser aux conséquences mais il se retient tout de même, c'est bizarre de toucher les veuches des gens sans raison ? Kirishima ouvre enfin la porte.

« Alors ? On va l'annoncer ou pas ? »

L'explosif sourit d'un air joueur.

« C'est c'que tu souhaites ? »

« Ouais ? »

« On n'a pas à le faire tout de suite, si t'hésites encore, on ne se précipite pas. »

« Mmh... » lâche-t-il seulement.

« T'es prêt à répondre à des dizaines de questions merdiques ? »

Il échappe un long soupir.

« Nous pouvons leur dire puis leur demander de se fermer leur gueule s'ils posent trop de questions, non ? »

« Ça ne les arrêtera pas, Bakugo ! »

« J'les exploserai ! » affirme-t-il.

« J'pense pas que ce soit nécessaire... et si nous descendons main dans la main ? »

Bakugo se met à rire moqueusement.

« Après... ce n'était qu'une suggestion, nous ne sommes pas obligés, tu sais. »

« Mais nan ! craque l'explosif alors qu'il saisit sa main et le tire vers l'extérieur, c'est juste qu'ils poseront plus de putain d'questions en nous voyant comme ça ! »

« Ouais... c'est vrai. Et ? »

« J'préviens juste. »

Les paumes du cendré sont moites et il est sûrement nerveux aussi, bien qu'il pense que ce soit plutôt à la pensée des réactions de ses camarades, inutiles, pense-t-il. Ils entrent alors dans la salle commune, main dans la main, et il se sent con pendant plusieurs secondes. Merde, c'est vrai, c'est samedi aujourd'hui, ce qui signifie que tout le monde est présent. C'est encore plus stressant. Bakugo avale difficilement sa salive et le garçon à côté de lui n'est pas d'un meilleur état. Évidemment, ils n'ont pas été préparés pour ce grand silence et l'inclinaison de toutes ces grosses têtes. La main de Kirishima se resserre sur la sienne et le blond est déjà sur le point d'aboyer mais avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, une voix fort interrompt toutes les pensées.

« J'comprends pourquoi vous avez mis du temps, bande de coquins ! » insinue Denki.

Katsuki est déjà sur le point de foncer droit sur lui pour le décoller du sol mais la main du porc-épic tremble aussitôt, il le regarde alors d'un air grave et constate la grande panique qui s'affiche sur son visage. Il lui donne son plus grand sourire réconfortant, sous les réactions étonnées des autres, puis l'attire vers le canapé où se trouve les autres, il aimerait savoir ce qu'ils pensent pour le rouge mais il est trop en colère contre face de Pikachu qu'il en oublie le reste.

« Alors ? Main dans la main ? » dit Denki en frappant brusquement les côtés de Kirishima qui, lui, rougit comme une écrevisse.

Il va m'gonfler, pense Bakugo.

« Ouais. » répond le concerné.

Denki se positionne en face d'eux.

« Écoute-moi, la tête brûlée... »

« Dis-moi ? » grogne celui-ci.

« Si tu blesses Kirishima... je t'électrocuterai jusqu'à ce que t'oublies ton propre nom, retiens bien ! »

Depuis quand il est aussi sûr de lui, lui ? La barbe à papa intervient subitement.

« Exactement ! Si tu lui fais du mal, je ferai fondre ton visage grognon ! »

« Tu fous quoi toi, à m'menacer ? C'est toi qu'a fait en sorte de m'ouvrir les yeux ! »

L'électrique se tourne vers son amie.

« Attend... t'étais au courant ? »

Elle se gratte l'arrière du crâne.

« Ouais... mais je ne savais pas que Bakugo et Kiri seraient... enfin, je... »

« Attends... Bakugo est... » réalise enfin Hanta alors que ses yeux s'élargissent.

Ouais, c'est sûr maintenant, il a vraiment envie de partir s'enfoncer dans un trou.

« Quoi ?! » s'énerve l'explosif.

Le garçon aux cheveux ébènes lève aussitôt les mains en l'air en signe de défaite.

« Rien, rien, mec ! »

« Ce qu'il a trop peur de dire, c'est que Kiri est en pleine phase avec son orientation alors que toi tu ressembles à un gremlin sauvage qui vient tout juste d'apprendre ce que le mot ami signifie ! » avoue Denki.

La main libre du blond se réchauffe et lorsqu'il bouge ne serait-ce que d'un centimètre, l'électrique sautille tout en riant. Bakugo regarde ensuite le rouge et aperçoit un petit sourire discret. Il préfère amplement le voir comme ça.

« Putain, Bakugo sait comment sourire ! »

« Ta gueule, Kaminari ! Tu gâches tout ! »

« T'es plutôt mignon quand tu souris, mine de rien. » lâche Mina en gloussant.

Il se tourne vers eux, le sourire aux lèvres.

« J'vais vous exploser. »

« Rien à faire sur ça par contre..., chuchote Denki à Hanta, il est toujours flippant. »

Ouais, c'est le mot, il va les crever.

« Hé... Bakugo ? »

Actuellement dans le lit du rouge, ils ne font rien en particulier à part jouer sur leurs téléphones, profitant d'un peu de silence.

« Eh... j'voulais t'dire... ce serait bien si tu... enfin, si ça te dérange si... » bégaye-t-il.

« Crache le morceau, l'porc-épic ! »

« Si... je peux t'appeler Katsuki ? »

L'explosif levé soudainement les yeux puis lui offre une pichenette sur le front.

« Est-ce que... ça veut dire oui ? »

Kirishima est nerveux et cette expression sur ce visage, le blond n'a vraiment plus les mots.

« Bordel... fais c'que tu veux ! »

Le rouge semble étonné.

« Oh... eh bien, d'accord... Katsuki..., dit Kirishima en se mordant l'intérieur de la joue, ne te prive pas pour moi aussi, hein. »

« Je préfère t'appeler Kiri ! »

« Oh... » lâche-t-il avant de sourire.

Bakugo lève les yeux au ciel puis éteint son téléphone pour parler avec lui.

« Comment tu t'sens maintenant que tes cons d'potes sont au courant ? »

« Tellement bien... ça s'est bien passé finalement et nous n'avons même pas été bombardés de questions ! »

« J'pense qu'ils ne se seraient pas gêné si je n'avais pas eu cet air menaçant ! »

« Je suis contente que tu n'aies commis aucun meurtre, ça c'est viril ! »

Le blond lui frappe l'épaule.

« La ferme. »

Cependant le rouge n'est pas satisfait dans la position dans laquelle il se retrouve et se replace aux côtés de son blond, posant ainsi sa tête contre sa paume avant de l'analyser.

« Tu veux vraiment que j'me taise ? »

Katsuki lève les yeux au ciel.

« Laisse-moi toucher tes cheveux. »

« He-hein ? » s'étonne Kirishima, choqué.

« Nan, oublie. »

« Ne te prive pas ! » répond-il aussitôt.

Le blond soupire puis enfonce lentement ses doigts entre ses mèches écarlates puis caresse doucement son crâne, ils sont si doux.

« C'est bizarre, nan ? »

« N-non ! C'est juste que... je ne m'y attendais pas... que tu demandes ça. »

Ils se mettent ensuite à rire puis l'explosif éloigné sa main pour caresser sa joue.

« Katsuki... »

« T'es beau, comme ça. »

Les yeux de Bakugo se figent sur sa bouche.

« Comme quoi ? »

Il approche ses lèvres de son oreille.

« Laisse tomber. » murmure le blond.

Le rouge se redresse en pic et au moment où le cendré s'éloigne, ses lèvres s'entrouvrent.

Bon sang, Kirishima, fait pas ça.

« Allez... dis-moi... comme quoi ? »

« Comme ça... avec tes cheveux en pagaille et tes joues rouges. » avoue-t-il alors que ses joues deviennent bien plus écrevisses.

« Ça... ça t'plaît vraiment ? »

Bakugo s'approche dangereusement pour s'enivrer de son parfum tout en le caressant de son souffle brûlant. Ne pas flancher, ne pas flancher.

« Ouais... si tu savais. »

« Katsuki ? »

Il se met à sa hauteur.

« Ouais ? »

« Je veux vraiment t'embrasser... là... »

Le blond manque de s'évanouir. Il a envie, malgré son caractère de merde, malgré ce qu'il s'est passé, ses crises, ces nuits mouvementées.

« Comment tu peux réussir à m'procurer autant d'effet, putain de merde. »

Il s'approche davantage, ses lèvres l'appelant. Un léger rictus apparaît sur celles du cendré et il s'approche lentement des siennes.

« Combien de temps tu vas tenir... »

Le rouge halète.

« J'peux pas... »

Et sur ces dernières paroles, leurs bouches se plaquent laissant pour seul bruit un long gémissement de satisfaction, le monde autour d'eux s'arrête et leurs corps explosent de bonheur, comme s'ils attendaient ce moment depuis toujours. Le blond caresse sa joue avant qu'ils n'amplifient tout deux le baiser.

« Bordel. »

Leurs corps se collent un peu plus et leurs jambes s'entremêlent sous les couvertures. Le rouge soupire bruyamment.

« Katsu... » débute-t-il avant que le blond ne le tire à nouveau vers lui, profitant de ce court moment d'imprévu pour immiscer rapidement sa langue dans la bouche qu'il convoitait.

Les yeux du rouge s'élargissent, bon sang, c'est la première fois qu'il ressent une si forte émotion, c'est donc ça, l'amour ? Ils finissent par reculer brusquement pour reprendre leurs souffles, leurs yeux à moitié plissés par le désir.

« Katsuki... » halète-t-il.

« Putain. »

L'explosif s'approche encore et mordille sa lèvre, sa chaleur l'appelle encore.

« J'te laisserais plus fuir, pas après ça. »

La main de Bakugo plonge de nouveau dans ses cheveux et celui-ci ferme les yeux lorsque les lèvres de son blond préféré se posent sur son cou. Il n'arrive plus à contrôler son plaisir et pousse de légers soupirs, ça fait tant de bien. Le cendré recule et leurs yeux se rencontrent une énième fois encore, l'atmosphère change et devient bien plus dangereuse, plus excitante et plus affolante.

« J'veux t'embrasser encore... »

Bakugo roule des yeux puis s'approche lentement mais le rouge ne tient plus et rompt cette distance douloureuse en fonçant droit vers ses lèvres, glissant sa langue avant même que leurs bouches ne se touchent. L'explosif n'aurait jamais imaginé pouvoir ressentir une telle chose. Il est toujours inintéressé par les films d'amour mais il est sûr qui rien n'équivaut à ce qu'il vient de se passer. Une force distrayante se promène à l'intérieur de son ventre et s'enflamme bien plus à chaque cajoleries de sa langue. Le blond le repousse à contrecœur pour respirer. Il pourrait le refaire des heures encore. Les cheveux du rouge sont bien plus ébouriffés et ses lèvres sont étonnamment gonflées comme jamais. Il est si bandant.

« Encore... » supplie Kirishima, haletant.

Un rire amusé s'échappe des lèvres du blond.

« Calme-toi, on aura tout l'temps de nous embrasser après, laisse-moi juste reprendre mon souffle, tu m'as dévoré. »

Le visage du porc-épic se réchauffe.

« Bakugo ? »

Le concerné relève la tête.

« Ouais ? »

« Je t'aime... je t'aime tant... »

Le coeur du cendré explose encore.

« Tch... je t'aime aussi, l'porc-épic. »

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