Chapitre 10 :
Bakugo remercie le ciel, il est heureux que le rouge ne le repousse pas, au contraire il place ses deux mains sur son dos, l'attirant davantage vers lui alors que le blond ne contrôle plus sa respiration.
« Calme-toi, bien sûr que je suis vivant ! Pourquoi j'serais mort, baka ? »
Il glousse légèrement et l'attire jusqu'à sa porte qu'il ferme derrière eux.
« Allez... asseyons-nous, mec. »
L'explosif est déçu lorsque son ami s'éloigne de lui, cependant il tire doucement son poignet et l'emmène jusqu'au lit.
« C'était... un cauchemar ? » demande avec hésitation Kirishima alors qu'il frotte ses yeux.
Bakugo acquiesce silencieusement et effleure involontairement sa cuisse de la sienne.
« Tu veux en parler ? »
« Non, j'pensais que... que c'était réel. »
« Eh bien... je vais bien... est-ce que... tu veux rester jusqu'à ce que tu te calmes ? J'voudrais pas te mettre mal à l'aise. » lâche-t-il en détournant aussitôt le regard, gêné.
À la seconde près, le blond réalise ses paroles et aussi le pourquoi du comment ils se sont disputés, mais surtout combien le rouge est convaincu que sa sexualité l'écœure.
C'est le bon moment.
« Kirishima. »
Il relève lentement la tête.
« J'ai besoin que tu fermes ta gueule et que tu ne m'interromps pas. »
« Mais...- »
« Non !, s'exclame Bakugo, ta gueule ! »
Ses lèvres se scellent de nouveau.
« Tout d'abord, j'suis désolé. J'suis loin d'être homophobe, et j'étais pas en rogne parce que Deku et double-face sont gays. »
Putain... au revoir Fierté, pense-t-il.
« Je... »
Oh, et puis merde !
« J'suis gay, Kirishima... ou quelque chose dans ce genre... j'sais pas vraiment, y'a tant d'étiquettes, mais peu importe ! J'étais juste jaloux... pas en colère ni même dégoûté... seulement jaloux, putain ! »
Sa tête se redresse doucement et il trouve la bouille éberlué et curieuse du rouge.
« J-je... Tch... bordel. » bégaye-t-il.
Son visage se vide de ses couleurs.
« Tu es jaloux ? Oh... alors... tu es amoureux de Todoroki ? Ou... de Deku ? O-oh je... »
Les lèvres de Kirishima se mettent à trembler, merde, c'est pas du tout ce qu'il a voulu dire.
« Qu-quoi ?! N-nan, et ne m'interrompt pas ! J'étais jaloux parce que j'pensais pas que c'était une option pour moi... et j'voulais pas que quelqu'un d'autre possède c'que je désire mais j'ai ouvert les yeux grâce aux consult' et à barbe à papa. » avoue-t-il.
« Mina ? Tu lui parles ? » s'étonne Kirishima.
« Parfois... c'était difficile d'imaginer que j'voulais autre chose que de devenir héros... mais... t'es entré dans ma vie et tu m'as fait réaliser qu'avoir des potes n'est pas une mauvaise chose, qu'il peut y'avoir des gens qui veulent juste être autour de vous, indépendamment d'vos défauts. »
Le visage du porc-épic s'illumine.
« Qu'il est normal d'avoir d'autres objectifs et priorités... surtout depuis que j'suis avec toi. »
« M-moi ? M-mais je... »
Bakugo pose aussitôt son index sur ses lèvres.
« Ta gueule et laisse-moi finir ! Ma fierté est en train d'en prendre un coup, là. »
Kirishima acquiesce.
« Mais... je... »
« J'vais t'exploser si tu m'laisses pas enlever ça d'ma putain de poitrine ! »
Kirishima active soudainement son alter.
« Vas-y, mais laisse-moi parler ! »
Bakugo grogne.
« Je n'aurais pas dû m'emporter, mais t'laisser t'expliquer... j'étais inquiet que tu m'détestes, alors j'me suis comporté comme un con. Je sais, ce n'était pas viril... »
« T'es sérieux, putain ?! Comment t'as pu penser que j'étais homophobe ! Et au lieu d'me détester, toi, tu préfères avoir peur que j'te laisse ? Que j'te parle plus ? »
Il baisse la tête tout en approuvant.
« Comme si j'pouvais te haïr ! »
Les yeux du rouge s'ancrent dans les siens et sans réfléchir, il le prend dans ses bras avant de s'enivrer de l'odeur de son ami, désactivant en même temps son alter de renforcement.
« Bakugo ? »
« Ouais ? »
« Je t'aime. »
Les yeux de l'explosif s'élargissent d'un grand coup et il l'éloigne de lui aussitôt, complètement sous le choc par ce qu'il vient d'entendre.
« Hein ? T'as dit quoi, là ? »
Le rouge lui monte aux joues.
« O-oh, bordel, oublie ce que j'ai dit ! »
Kirishima se relève mais avant qu'il ne puisse s'enfuir, Bakugo saisit la manche de son haut.
« Oï, je... »
« Qu-quoi ? » s'éberlue-t-il, entendre son prénom depuis la bouche du blond est tellement étrange, c'est la première fois.
« Je... hm... moi aussi, enfin... ouais. »
L'hérisson détourne aussitôt le regard mais il eut le temps de voir apparaître un énorme sourire sur le visage de son ami.
« Tu... » répète son ami.
« Ouais... c'est réciproque. »
« Alors... on... » commence-t-il.
« Si tu l'dis, j't'explose la gueule ! »
« Mais... c'est toi qui... »
Le blond tombe sur le lit.
« J'suis épuisé et j'pense que j'ai été assez sentimental pour toute une vie. »
« Si tu savais comme j'étais triste après ce film... c'était si bizarre... »
« Tu ne vas pas m'laisser partir ? »
Kirishima secoue la tête.
« Après c'qu'il vient de s'passer, impossible... j'veux que tu restes ici. »
Une chaleur étrange se promène sans prévenir sur le visage de l'explosif et instinctivement il regarde ses mains moites, les joues en feu.
« T'as besoin d'aller dormir, toi aussi... vu ta tête et les merdes que tu dis. »
Il acquiesce puis se relève pour éteindre les lumières. Katsuki attend que la pièce soit obscure pour enlever ses mains de son visage. Il se met alors à l'aise puis prend la place contre le mur tout en attendant que son ami rampe à côté de lui. Kirishima est allongé sur le dos et regarde le plafond, le blond commence à devenir nerveux, il est certain qu'ils auront une discussion à l'aube mais là, maintenant, il est bien trop épuisé pour y penser. Lorsque le rouge se dissimule sous les draps, il pose ensuite sa main sur son bras.
« Est-ce que c'est bon si... » débute-t-il tout en déplaçant sa main sur le torse du blond.
Bakugo roule des yeux puis le tire vers lui avant de placer son bras sous sa tête, sa tignasse carmin se posant sur son torse. Lorsque la lumière se ramène à travers l'entrouverture des volets, le blond se réveille, alarme par le lourd poids d'une personne. Il ne lui faut qu'un rapide coup d'œil pour se rendre compte qu'il s'agit des bras de Kirishima. D'une quelconque manière il termine ce matin sur le bord du lit avec les jambes du rouge emmêlées aux siennes alors qu'il est collé à moi, ses hanches frottant le bas de son dos. Pourquoi est-il aussi heureux d'un coup ? L'explosif reste immobile pendant plusieurs minutes jusqu'à ce que le porc-épic s'agite derrière lui, il se crispe doucement. Le blond est déjà prêt à entendre ses conneries qu'il va lui envoyer sur leur position originale. Cependant, contre toute attente du blond, il est reste muet avant de finalement soupirer. Son souffle se plaque brusquement contre la peau de Bakugo et un frisson lui parcourt l'échine. Son téléphone vibre, il n'a pas arrêté depuis quelques minutes déjà mais il ne souhaitait pas bouger, il était si bien, collé contre la peau du rouge.
« Ton téléphone vibre. » marmonne Kirishima.
Avant qu'il ne puisse dire que ce n'est pas important, son téléphone vibre une énième fois encore et alors, dans un soupir exaspéré, il l'attrape et le déverrouille. Ce n'est pas sa mère qui lui a envoyé un message mais la barbe à papa, qu'est-ce qu'elle veut, elle ?
Barbe à papa :
Nous allons réessayer !
Barbe à papa :
Je suis désolée, tu sais...
Barbe à papa :
J'ai un plan B alors dépêches-toi de te lever !
Barbe à papa :
Si tu ne réponds pas, je viens te réveiller !
Barbe à papa :
Je vais chercher Hanta et Denki, puis toi et enfin Kirishima ! Tu verras !
Barbe à papa :
Où t'es ? Je suis allée dans ta chambre et tu n'étais pas là... réponds-moi !
L'explosif soupire bruyamment et un autre message apparaît sur son écran.
Barbe à papa :
Je vais chercher Kirishima et puis toi.
« Bordel... Ils sont...- »
Quelqu'un frappe d'un coup à sa porte.
« Mec, c'est nous ! Laisse-nous entrer ! » s'exclame joyeusement la voix d'Hanta.
« ... là. » termine Bakugo.
Le rouge sursaute.
« Merde ! Tu veux te lever ? Nous pourrions faire en sorte que... »
« Du calme, tu...- »
Mina le coupe depuis l'extérieur.
« Eiji, arrête de te parler à toi-même et ouvre-nous rapidement la porte ! »
Celui-ci lance un regard inquiet à la porte.
« Donnez-moi une seconde ! »
Il dirige de nouveau ses yeux vers le blond.
« Tu veux un sweat ? »
« Ça ne va pas rendre la situation évidente, l'porc-épic ? » suggère l'explosif.
« Ouais, mais... »
Les yeux du porc-épic balayent le corps de son ami à moitié nu et ses yeux se plisse, et ses joues, elles, se mettent à rosir.
« D'accord... vas-y. »
Il se précipite alors jusqu'à sa petite commode pour extirper un pull simple. Le blond l'enfile et se met dos contre mur alors que le rouge ouvre légèrement la porte de sorte à ce qu'ils ne peuvent voir que son visage.
« Enfin ! Me dis pas que tu t'touchais ! »
Le blond se retient de rire.
« N-non ! Désolé... qu'est-ce qu'il se passe, c'est grave ? » demande Kirishima.
Sans déconner... il a vraiment l'impression d'être dans une série à l'eau de rose, là.
« On voulait sortir un peu ! »
« Bah... j'viens d'me réveiller, les gars... donc j'vais avoir besoin d'un peu de temps pour me doucher et me préparer. »
« Oublie ça ! On va faire une journée paresseuse dans la salle commune ou l'une de nos chambres pour jouer aux jeux vidéo, ou regarder quelque chose... » dit Mina.
« D'accord... j'vais au moins mettre un peu de gel ! » s'exclame d'un coup Kirishima.
Bakugo ne peut s'empêcher de sourire.
« Laisse-nous entrer ! Tu sembles déjà habillé alors... » commence Hanta.
« Nan ! » s'empresse Eijiro.
C'est cramé, quel con, pense l'explosif.
« C'est... le bordel. » s'enfonce-t-il.
« Tu t'en fous de ça ! T'es pas un expert du rangement et on l'sait déjà ça ! »
« Tu nous caches quelque chose ! Laisse-nous voir, à la fin ! » réclame la rose.
Kirishima pourrait utiliser son alter pour bloquer la porte mais il n'en fait rien. Après tout, il est déjà assez suspect comme ça. D'un coup, les trois idiots qui lui servent d'amis manquent de tomber lorsque la porte s'ouvre en grand, Denki est le premier à le voir.
« Bakugo ? Tu fous quoi ici, toi ?! »
La barbe à papa sursaute et suit aussitôt le regard du Pikachu avant de le trouver aussi. Un sourire complice orne ses lèvres et les joues de l'explosif se réchauffent.
« Pourquoi ? C'est un problème ? »
« Je suppose que tout va bien ? ».
Si tu savais, l'barbe à papa, pense Bakugo.
« Ouais... mais ce serait mieux si vous pouviez dégager pour nous laisser le temps de nous habiller. » grogne le colérique.
Elle lui envoie un autre sourire complice avant de se tourner définitivement vers ses amis.
« Vous avez entendu ? On s'en va ! »
Les autres paraissent étonnés.
« Mina !, dit Hanta, j't'ai jamais vu aussi gentille envers lui, c'est bizarre ! »
Elle rougit d'un seul coup, un semblant mal à l'aise, tous le monde réagit comme ça ou quoi ?
« A-allons-y ! » balbutie-t-elle.
Ils quittent alors la pièce sous les gémissements plaintifs des deux boulets.
« Quand vous serez prêts, envoyez-nous un message, nous serons certainement dans la salle commune ! » s'exclame Mina.
Kirishima ferme la porte derrière eux et s'installe sur le lit, le blond en fait de même.
« T'es craquant dans mon sweat. »
« Te fous pas d'ma gueule, ton haut est bien trop grand pour moi, bordel. »
« J'te trouve quand même craquant. »
Pourquoi il rougit encore ?! C'est pas bientôt fini, c'est chiant à la fin ! Le blond, pour se distraire en quelque sorte, joue avec les manches.
« On devrait peut-être parler de ce qu'il s'est passé, hier soir... » insinue Bakugo.
Sa voix est hésitante.
« Tu veux dire... »
Le blond acquiesce.
« Ouais, j'parle de nous. »
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