drôle de découverte

Nous continuons notre manège pendant ce qui me semblait une demi-heure. Mes affaires étaient presque sèches à force de courir, il devait maintenant y avoir plus de sueur que d'eau. Soudain, au détour d'un chemin, apparu comme par magie.... Un temple ! Juste à sa vue, j'eus un regain d'énergie comme si je n'avais jamais parcouru des kilomètres le matin même. Il ne semblait y avoir personne autour, signe qu'il n'avait peut-être pas encore été exploré. Peut-être n'avait-il pas encore été trouvé « Il faut à tout prix que j'aille le voir ! m'exclamai-je en me précipitant en direction du bâtiment.

- Attends ! Tu es sûre que c'est une bonne idée ? Il y a peut-être des dangers !

- Il y a toujours des dangers dans ce genre de temples, je les connais. Et je sais aussi comment les déjouer, tu n'as rien à craindre.

- Si tu le dis... Je vais te faire confiance, finit-il par déclarer.

- Tu as fait le bon choix. Dépêche-toi, j'ai trop hâte de voir ce qu'il y a dedans ! »

Sans attendre mon ami, je me rendis jusqu'à l'entrée du temple. Il avait dû être construit par des aztèques il y avait des centaines d'années ! Je poussai les quelques pierres qui bloquaient l'entrée, probablement un système pour s'assurer que n'importe qui n'entre pas. L'intérieur était obscur. J'attendis que mes yeux se soient accoutumés à la pénombre et je pénétrai plus loin dans la structure. « Surtout, reste derrière moi, ordonnais-je à Bastien lorsqu'il arriva. Il y a des dizaines des choses qui peuvent te tuer si tu fais un faux pas, alors il va falloir que tu m'écoutes.

- Oui cheffe. »

Nous avancions lentement, je me rappelai petit à petit le passage à emprunter. C'était un vrai labyrinthe à l'intérieur mais il y avait un moyen de reconnaitre le bon chemin, et j'avais de la chance, je me souvenais encore de ce cours qui ne datait tout de même pas d'hier. Nous arrivions bientôt à l'interception qui allait décider si nous allions trouver la salle au trésors ou non. Il y avait huit chemins dont celui d'où on venait, mais un seul bon.

- On va où ? demanda Bastien.

- Il y a un moyen au sol pour le savoir. Regarde, il y un pavage différent au sol devant chaque passage. Ils ont tous une signification différente. Par exemple celui-ci ressemble à des vagues. On peut donc s'attendre à attendre à tomber sur un grand lac d'eau au fond, ou, ce qui est plus probable car le passage descend, de l'eau qui sort des murs une fois une certaine distance descendue pour essayer de noyer les gens qui n'ont rien à faire ici.

- C'est affreux ! Quel est le bon chemin alors ?

- Laisse-moi observer les motifs deux minutes, je te le dis juste après.

D'après les dessins, il y avait de l'eau, de la lave, la sortie derrière nous, deux endroits où les murs se refermaient sur eux pour écraser les gens, un endroit avec un gros serpent, un lieu avec un lac de poison, et, dans la salle du milieu, la salle des trésors représentée par un coffre. « C'est par ici, annonçais-je à Bastien. Il reste encore plein de pièges, sinon ce serait trop simple, mais on a déjà fait un grand pas.

- Je reste derrière toi alors ?

- Ouais c'est ça. Je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose.

- C'est gentil de t'inquiéter pour moi. »

Je m'aventurai prudemment. J'étais maintenant dans un lieu qui changeait en fonction des temples, c'était impossible de prévoir ce qu'il allait se passer. Il y avait en général les mêmes pièges : Fléchettes empoisonnées, couteaux sortant du mur, dalles explosives ou même boules géantes qui te poursuivent jusqu'à t'écraser ainsi que deux ou trois autres choses très rares que j'avais oublié, car on ne les voyait pas assez souvent pour que ce soit à apprendre dans mes cours à mes yeux. Il y avait des motifs dans les murs pour annoncer qu'un piège allait arriver, et, plus rarement, il indiquait même ce qui allait se passer à côté. Je devais les inspecter en entier et c'était long. Bastien, qui ne savait pas quoi, ne tarda pas à me demander :

- Tu peux m'expliquer comment tu fais pour savoir quand il y a un danger ou pas ?

- Ce sont des années d'études, mais je veux bien te le faire en rapide pour que tu saches essentielle. Regarde, par exemple, quand tu vois qu'il y a une flèche dessinée sur le mur à droite à peu près à un mètre cinquante du sol, c'est qu'il n'y a pas de danger. Quand il y a un danger, il y a toujours un Ōllin et, très rarement, il y a un dessin du danger. Mais les constructeurs n'aimaient pas trop le faire. Je pense qu'ils préféraient nous laisser la surprise de le découvrir si on est pas assez attentif.

Il avait l'air d'écouter ce que je disais. J'étais étonné de voir à quel point il était intéressé. D'habitude, quand je racontai ce genre de chose en repas de famille, on me coupait la parole ou alors il était soudainement l'heure de débarrasser la table et je n'avais plus l'occasion de parler après.

- Que doit-on faire quand on voit un des signes dont tu as parlé ? demanda-t-il. On ne va pas se dire ''tien il y a des fléchettes je vais devoir me les prendre'' non ?

- Non en effet, sinon ça n'aurait pas beaucoup d'intérêt. Il suffit de décaler le motif -car il est en vérité sur un bouton dissimulé dans le mur- en direction de la suite du passage. Mais attention, ne le fais surtout pas dans l'autre sens, sinon tu déclenches automatiquement le piège.

- C'est dangereux dis donc ! Je ferai attention, promis. Allons-y ! »

Nous avancions sans rien trouver. Ni salle au trésor, ni danger. De temps en temps, Bastien demandait que je vérifie si c'était bien un signe comme quoi nous pouvions avancer sans danger. Il y avait un signe tous les dix mètres, ce qui nous obligeait à compter nos pas. J'allais devoir perdre cette habitude en sortant d'ici, je devais faire la même chose depuis déjà trois quatre d'heure que je faisais toujours le même manège. Bastien, lui, restait, comme à son habitude, toujours aussi détendu. Comment faisait-il ? Prenait-il sur lui pour se montrer sûr de lui ou était-il comme ça habituellement ? Ce n'était pas le bon moment de demander ça, on risquait de perdre nos pas ou de passer à côté d'un des boutons. « Je crois que j'ai trouvé quelque chose ! s'exclama alors Bastien, me faisant automatiquement lever la tête. Il y a un Ōllin !

- Il y a un piège alors. Pousse le bouton vers la suite du chemin.

- Je veux bien, mais s'est bloqué.

- Fais voir. »

Je m'approchais de lui pour vérifier par moi-même. Je sentais sa chaleur corporelle juste à côté de moi, à environ un ou deux centimètres. Je n'osais le toucher de peur qu'il ne me repousse. Et puis ce serait déplacé, pour l'instant on avait pour objectif de survivre. Je secouai la tête et me reconcentrai sur le symbole. C'était bien un Ōllin, sans aucun doute. « Réessaie, mais vas-y plus fort, lui conseillais-je. N'aie pas peur que le temple s'abîme, c'est fait exprès pour ceux qui feraient au hasard. »

Bastien réessaya plus fort, puis, comme ça ne fonctionnait toujours pas, il secoua le bouton dans tous les sens. Il y eu un déclic, comme si le signe venait de se débloquer. En effet, il avait bougé, mais vers la sortie et non vers la salle au trésors.

Il y eu un sifflement dans l'air et Bastien tomba au sol en hurlant. Je me jetai aussitôt sur son cou, dans lequel était planté une fléchette. « Non non non... » murmurais-je. Ce n'était pas possible ! La seule personne qui avait survécu au crash, que je connaissais dans l'avion et que j'appréciais allait mourir ! Je ne pus retenir des larmes qui coulèrent le long de mon visage. Elles tombèrent sur le corps de Bastien. Ce dernier me sourit et dit :

- Il y a-t-il un problème ?

- Oui, sanglotai-je. Tu viens de te prendre une fléchette, je ne veux pas que tu meures !

- Tu serais si triste si je ne survivais pas ? demanda-t-il.

Bien que je trouvais la question étrange, je répondis tout de même :

- Oui...

- Pourquoi ?

Décidément, c'était étrange. Pourquoi me demandait-il ça maintenant ? C'est vrai qu'il n'aurait peut-être plus l'occasion de le faire mais bon. Surtout que je n'en avais aucune idée... C'est vrai, pourquoi le fait qu'il soit bientôt bon à enterrer me touchait autant ? J'avais plusieurs idées, mais seulement une valable.

- Je ne veux pas être seule à continuer dans la jungle.

- Tu aurais trop peur toute seule ?

- N'importe quoi, mais je risque de devenir folle si je reste seule trop longtemps. Je peux examiner ta blessure ? J'ai quelques connaissances dans la médecine, ça pourra peut-être aider.

- Oui. Avec un peu de chance, ça pourra m'aider à survivre un peu plus longtemps.

Je me baissais sur son cou et retirais délicatement la fléchette. Mais il n'y avait aucune marque sur sa peau, comme si elle n'avait pas été touchée.

- Je crois que c'est ici, fit-il en pointant un peu plus bas.

Je regardai de plus près, je m'aperçus qu'il n'y avait rien.

- Tu n'as pas été touché... Comment est-ce possible ?

- J'ai eu beaucoup de chance, avoua-t-il avec un grand sourire. La fléchette s'est plantée dans un de mes lambeau de manteau et j'ai réussi à l'attraper avant qu'elle n'ait pu s'enfoncer plus.

Ce genre de fléchettes était fait pour pénétrer tout ce qui lui bloquait le chemin. Et elles étaient très rapide, il était presque impossible de les voir passer devant soit, alors le dos tourné...

- Ce n'est pas possible, personne n'a réussi à faire ça.

- Personne n'a fait la bêtise de pousser dans l'autre sens.

- Si, ça a bien dû arriver. En tout cas, tu m'as bien eu ! Pourquoi tu m'as fait une frayeur pareil !?

- Je voulais voir ta réaction. Pour être sûr que tu ne serais pas capable de m'abandonner dès que tu en aurais l'occasion.

- Je ne ferais jamais ça ! m'offusquais-je, outrée qu'il puisse penser ça.

- Nous ne nous connaissons que depuis qu'à peine deux jours je te rappelle. »

C'était vrai. Seulement deux jours. Ils étaient passé comme une semaine à mes yeux !

- Continuons, dis-je.

- C'est la salle au trésor ! m'écriai-je devant le lieu qui s'étendait devant moi.

- Enfin ! Je pensais que ce couloir était sans fin ! soupira Bastien, épuisé.

- Regarde, il y a des dizaines de choses que je n'ai jamais pu voir au centre de fouille ! Ces artéfacts sont tout simplement fabuleux ! Merci de ton aide, tu es vraiment le meilleur, je n'aurai jamais réussi si tu étais mort tout à l'heure !

Prenant conscience de ce que je venais de dire, je mis mes deux mains sur ma bouche et me tus. Que m'arrivait-il ? Bastien aussi me regardait avec un regard interrogateur, mais comme je ne dis rien, il ajouta pour remplir le blanc qui venait de s'installer :

- Bien sûr que je suis le meilleur, qui pourrait rivaliser avec moi ?

- Personne que je connaisse pour le moment, admis-je le plus sérieusement possible. Prenons le temps de rassembler nos trouvailles, pense que nous pouvons passer encore un peu de temps ici pour nous reposer, nous ressortirons pour créer un nouveau campement après. Qu'en penses-tu ?

- Je ne suis pas trop à l'aise dans les lieux fermés à vrai dire. Mais si tu es là, tout devrait bien se passer.

Il avait dit cette dernière phrase avec un clin d'œil. Ou alors j'avais rêvé. Mais ce qu'il avait prononcé était forcément réel... Qu'est-ce que cela voulait dire ? Il était content de ma présence, il appréciait que je sois avec lui... Ou il appréciait simplement ne pas être seul ? Comme il avait déjà commencé à trier les objets, je mis dans un coin de ma tête ce à quoi je pensais et je partis l'aider. Il aurait besoin d'aide, j'en étais sûre et puis c'était un prétexte pour faire la discussion. Je ne souhaitais pas parler de mes maladresses ni de ce qu'il m'avait dit, alors je me contentais de me renseigner sur sa vie. J'appris qu'il avait vingt-cinq ans, un an de plus que moi et qu'il vivait à Paris. Je me surpris à penser que ce n'était pas un grand écart d'âge pour un couple. Que m'arrivait-il ? Je devais me ressaisir, et vite ! On ne se connaissait pas depuis assez longtemps pour que je me permette de penser à ce genre de chose ! De plus, je ne savais pas ce qu'il pensait de moi, et, même si ce qu'il avait dit tout à l'heure me troublait, je ne voyais pas où il voulait en venir. « Tout va bien Laure ? Tu me sembles toute pâle. Tu es malade ? Tes vêtements trempées ont dû te filer la crève.

- Heu... Non, non, merci, je vais bien. Je suis juste un peu fatigué.

Loin d'être rassuré, Bastien vérifia tout de même ma température.

- Tu n'as pas de fièvre, déclara-t-il. Vas dormir, je m'occupe de tout.

- Non, tu ne sais pas ranger comme il faut ! m'exclamai-je en repensant à sa valise dans l'avion.

- Tu n'as pas tort. J'ai hâte que tu me montre comment je dois m'y prendre demain. »

Il n'y avait aucun endroit confortable pour se reposer, à part la couverture que j'avais emmenée juste avant de fuir. Nous décidions de la partager pour que nous puissions dormir tous les deux dans les meilleurs moyens qu'on avait, il n'y avait pas de jaloux de cette manière. Comme le carré de tissu n'était pas très grand, nous étions collés ou presque. Il était impossible de se retourner sans gêner l'autre. Heureusement que mes affaires avaient totalement séchées, j'aurai refroidi le pauvre Bastien pendant la nuit. « J'espère que tu ne bouges pas trop dans ton sommeil, me dit-il. Sinon je te pousse jusqu'à ce que sois à l'autre bout de la salle, où je serai sûr de dormir sans être gêné ! »

Je pouffai, sachant très bien qu'il n'en serait pas capable. Puis il m'avait vu dormir une nuit entière, il savait bien que je ne bougeais pas, ou que très peu. En revanche, je savais que lui ronflait.


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