danse avec moi
Nous arrivions au bureau essoufflés. Nous nous étions dépêchés de monter les marches jusqu'au bureau de Michael qui était au cinquième étage ! Moi qui me fatiguais en montant au deuxième en prenant beaucoup plus de temps, j'étais épuisée. Même Bastien suait à grosses gouttes de sueur. Je toquai à la porte de bois sombre qui s'ouvrit aussitôt sur notre patron. Visiblement, il devait nous attendre.
- Bonjour, excusez-nous, je sais que nous avons vingt minutes de retard, nous avons fait au plus vite.
- Ce n'est pas un problème, rassurez-vous. Je m'étais bien douté qu'il vous serait compliqué d'arriver dans les temps, à moins que vous ne rouliez deux fois plus vite que la limitation.
- Je viens de sortir de l'hôpital, je ne suis pas prête à y retourner de sitôt, prévins-je. Je préfère respecter les limitations de vitesse.
- Je vous comprends tout à fait et je ne vous en veux pas. Je veux juste parler de votre disparition avant qu'on ne reçoive un signal d'Espagne, et que nous équipe ne vous trouve pile à temps. Un peu plus et ils vous tuaient.
- Je suis vraiment désolée, je ne voulais pas...
- Ne vous excusez pas ! s'exclama mon chef. Je suis tout à fait admiratif de votre boulot, vous avez fait exactement ce qu'il fallait ! Mais la prochaine fois, prévenez-nous avant de tenter quelque chose d'insensé. On pourrait réfléchir à des moyens pour que vous ne soyez pas blessé, et que vous ne risquez pas de perdre votre enfant.
C'est vrai qu'il avait bien faillit y rester et c'était encore un miracle qu'il soit toujours en vie.
- Vous... Vous ne me virez pas ? m'étonnai-je.
- Pourquoi je ferai ça ? s'étonna Michael. Vous venez de montrer que vous étiez compétente, ce serait stupide de vous virer alors que je sais que vous savez parfaitement gérer la situation seule !
- J'ai désobéi aux ordres...
- Oui, mais vous avez bien désobéi ! Vous avez arrêté les méchants, je ne demandais pas plus. Vous serez rentrée chez vous au lieu de travailler, je n'aurais pas été content, en effet. Mais là, vous avez résolue une grande affaire que même Bastien n'a pas réussi à s'occuper. Je ne peux rien dire.
Ces mots me firent chaud au cœur. Je ne m'attendais pas à ce que je puisse rester travailler ici.
Une dizaine de minutes plus tard, je ressortais de l'immeuble à l'aspect décrépit d'un pas enjoué. Finalement, je m'en étais bien sortie.
- On rentre ? proposa Bastien.
- Oui ! m'exclamai-je. Il doit y avoir de la poussière partout, il faut à tout prix que je passe le balais !
Je n'avais pas tort. Il y avait bien de la poussière partout. Une couche qui devait faire au moins deux ou trois millimètres recouvrait tous les meubles. Je n'avais jamais vu ça nulle part ! Rien qu'en ouvrant la porte, je fus prise d'une quinte de toux et fus tentée de faire demi-tour pour repartir dehors. Au moins, l'hôpital de Madrid était propre.
- Soirée ménage obligatoire, lançai-je à Bastien quand je m'aperçus qu'il s'apprêtait à s'assoir dans le canapé.
- Je ne peux pas me reposer ? se plaignait-il.
- Bien sûr que tu pourras... Quand toute la maison sera propre !
Il prit le balais que je lui tendais sans broncher. J'étais sûr qu'il allait m'aider ! Pour le motiver, je sortis mon téléphone et recherchai une musique bien précise dans ma playlist. Je mis le son à fond et lançais la chanson :
« Toujours se relever, toujours recommencer
Interdit d'abandonner. »
Mon copain s'arrêta et me regarda.
- Tu es sérieuse ? fit-il. Je suis incollable sur la musique !
- Toi aussi ? m'étonnai-je. Je suis une pro pour mettre la musique quand il le faut.
- On verra après le ménage pour savoir qui aura raison, poursuivit-il en me faisant un clin d'œil.
Le ménage en question fut vite fait. Au bout d'une demi-heure, la poussière avait totalement disparue de l'appartement. Bastien sauta dans le canapé et me regarda longuement, comme s'il attendait quelque chose. Je m'installai à ses côtés et lui donnai mon téléphone.
- Donne-moi envie de danser, lui dis-je simplement.
- C'est comme si c'était fait, rétorqua-t-il en faisant défiler les chansons.
Il ne prit pas longtemps à choisir ce qu'il allait me mettre. Il poussa un bruit de satisfaction lorsque « au bal masqué » se mit à retentir à travers la salle.
- Haha ! s'exclama-t-il quand il vit que je tapais les temps avec le pied. Viens danser avec moi !
Sans attendre ma réponse, il me prit par la taille et m'emmena dans un des seuls espaces libres du salon où nous dansions tous les deux pendant tout le reste de la soirée.
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