course poursuite

Le sommeil n'avait pas tardé à me rattraper. Dans mon rêve, j'avais été plongée dans une base fortifiée où Bastien et des gens qui semblaient le connaitre m'expliquaient que j'allais devoir passer un test que je devais réussir si je voulais rester travailler eux. Je ne savais pas exactement en quoi il devait consister, mais je savais que ça n'allait pas être un jeu d'enfant, du moins d'après ce que murmuraient les autres.

Je me levai pour me préparer une tisane. Il était cinq heures quarante-trois du matin. Tout cela était juste un mauvais rêve. Je n'avais même pas encore fait ma première journée ! Je ne pouvais pas déjà être à deux doigts de me faire virer. J'essayai de me convaincre de ça quand quelqu'un toqua à la porte. Qui pouvait bien vouloir me voir à cette heure ?J'ouvris la porte d'entrée. Une dame que je ne connaissais pas avec un air tout affolé tenait un bout de papier dans sa main.

- Bonjour, je suis la voisin de Bastien, m'expliqua-t-elle. Il est venu chez moi hier soir pour me dire de vous remettre ça si j'entendais des bruits chez lui. Je n'ai pas compris sur le moment, mais je crois qu'il vient de lui arriver quelque chose de grave ! Je n'ai pas lu ce qu'il y a de marqué. Bonne soirée !

Avant que je ne puisse demander d'autres renseignements, la voisine d'en face était déjà en train de descendre les escaliers à toute vitesse. Elle semblait apeurée, ce qui ne signalait rien de bon. Que s'était-il passé ? Je me hâtai d'ouvrir le mot qui m'était destiné et de lire les quelques lignes.

Laure,

Je sais que si tu reçois ce mot, c'est qu'il vient de m'arriver malheur.

Comme tu le sais, je suis rentré hier à Paris, mais ma mission n'est pas terminée. Il reste encore des bandits qui étaient autrefois tes collègues en liberté. Je crains qu'ils ne veuillent s'en prendre à moi pour régler leurs comptes. Si je ne t'ai rien dit tout à l'heure, c'est que je ne suis pas assez sûr de moi pour ça. En tout cas, Michael voudra bien te prendre dans l'entreprise, même si je ne suis plus là. J'espère juste qu'ils ne viendront pas te chercher toi aussi.

Je t'aime de tout mon cœur,

Bastien.

Si les deux dernières phrases m'avaient fait chaud au cœur, le reste, lui, me glaçait le sang. J'avais peu suivi qui étaient encore les délinquants en fuite car je voulais oublier cette affaire, je voyais sans mal ceux qui devaient encore être en liberté. Et si c'était bien ceux que je m'imaginais, Bastien n'avait aucune chance de s'en sortir en un seul morceau. Je devais l'aider. Je ne savais pas ce que je pouvais faire, mais j'étais sûre que je pouvais me rendre utile. Il risquait sa vie contre eux. C'étaient des grosses brutes qui ne voyaient que leur business. Et comme Bastien avait participé à les faire arrêter, ils risquaient de se venger sur lui. Il semblait aussi être au courant de ce qu'il risquait, vu la lettre, mais ça ne l'avait pas empêché de prendre le risque. Il était décidément très courageux, plus que je ne le croyais. Ou alors il avait été mis au courant du danger qu'il risquait après, ce qui l'avait fait prendre des mesures de dernières minutes. En tout cas, le résultat était le même. Je vis une voiture passer dans la rue d'en bas bien au-dessus des limitations de vitesses. Je reconnue immédiatement la BMW M8 noire grâce à la lumière des lampadaires. C'était celle de Damien, un de mes ancien collègue qui avait pas mal de popularité, alors qu'il devait avoir le moins de neurones. Je comprenais maintenant pourquoi, il devait faire parti des plus gros voleurs de chez nous. Le savoir encore libre était une des pires nouvelles qui soit. Il était capable d'absolument tout quand il ne se contrôlait pas. Et, au vu de la vitesse à laquelle il allait dans une si petite rue, il devait être très très en colère. Sans réfléchir, j'attrapai mes clés de voiture et mon manteau, sortis de chez moi en fermant la porte à clé et me ruai jusqu'au rez-de-chaussée. Je courus jusqu'à ma vieille Peugeot 206 et mis les gaz à la poursuite du fou furieux. Il avait déjà de l'avance sur moi, mais je m'en fichais. Je pouvais rouler plus vite que lui si je le voulais vraiment. Il ne devait pas être loin mais ne dépassait pas encore les cent kilomètres par heures, chose que pouvait encore faire ma caisse. Et puis j'avais un autre grand avantage : je connaissais le quartier et pas lui.

Damien réussi à garder son avance sur moi pendant un peu moins de vingt minutes. Je voyais qu'il se calait à mon rythme, signe qu'il m'avait aperçu. Il ne me restait plus qu'à jouer la ruse. Je pris une rue parallèle, sachant très bien que j'aurai la priorité sur au bout du chemin. C'était un plan parfait, néanmoins, j'avais l'impression d'oublier quelque chose. Ça m'arrivait souvent d'oublier un truc, mais là, ça me paraissait plus important que d'habitude. J'écrasai l'accélérateur et m'arrêtai au milieu de la rue où mon ancien collègue allait arriver d'une minute à l'autre. Mon idée ne rata pas, comme je m'y attendais. Il arriva à plus que cent kilomètres par heures et dû presque piler pour ne pas rentrer dans ma voiture. Pendant ce court laps de temps, j'avais déjà ouvert ma portière et m'étais rué sur la porte arrière droite de son auto. Je l'ouvris à la volée et attrapai le bras de Bastien qui était sur le siège gauche. Le pauvre était ligoté et bâillonné. Il se débattait pour tenter de se libérer mais sans y réussir. Je le sortis de la voiture et le mis sur mon épaule gauche comme un sac à patate, ce qui faillit broyer mon épaule, tandis que le véhicule entamait une marche arrière pour essayer de s'échapper. Je ne le poursuivi pas. Tout ce qui comptait pour moi pour le moment était que Bastien soit sauvé. Je le posai dans le siège passager et entrepris de défaire le nœud qui le privait de ses mouvements.

- Merci, je t'en dois une, fit-il dès que je lui retirai son bâillon.

- Tu étais au courant des risques que tu as pris ?

- Oui, je le savais. Mais il n'y a rien de plus important que de faire respecter la loi à mes yeux, sauf toi. Tu es la seule exception.

Il était toujours aussi charmeur. Tant mieux, c'était signe qu'il allait bien.

- Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée de rester seul cette nuit, continua-t-il.

- Tu peux venir chez moi, j'ai un lit à deux places, proposai-je aussitôt.

- C'est gentil de ta part, mais je ne veux pas te déranger.

- Si ça me dérangeait, je ne t'aurais pas invité, contrai-je.

Je n'avais pas encore envisagé la possibilité qu'il puisse dormir chez moi, mais maintenant que j'y pensais, je voulais à tout prix que de moment arrive le plus vite possible.

- D'accord, je veux bien pour cette nuit alors. On ira chercher les papiers d'embauche demain, ils sont sur mon bureau. Je ne pense pas que ces brutes y ont touchés. Ils n'ont pas dû prendre le temps de lire ce que j'étais en train d'imprimer, c'est tellement le bordel avec les dossiers des gens que j'ai espionnés ou que j'ai arrêté qu'ils ne devaient pas savoir où donner de la tête.

- Tant mieux. Ils n'ont pas besoin de savoir toutes tes affaires je pense.

- Je suis bien d'accord. Aller, go chez toi !


Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top