Chapitre 10 : Une peur bleue
Même si les mots qui étaient sortis de la bouche de Nicholas, la veille, avait brisé son cœur, le matin, pendant sa période de nausée, Saphir avait voulu qu'il soit là, proche d'elle pour l'aider. Elle avait beau essayer de le détester, de lui être indifférent comme lui, il l'était, mais elle n'y était pas arrivée. Elle l'aimait tellement et savait qu'elle l'aimerait pendant tellement longtemps encore.
L'avoir proche d'elle pendant cette période en sachant qu'il ne serait là que pour l'enfant ne ferait qu'augmenter sa peine et le temps qu'il la fallait pour l'oublier. Elle voulait que la douleur cesse. Elle voulait ne plus pleurer et accepter le fait que c'était fini.
La seule façon d'y arriver c'était de le tenir éloigner aussi longtemps qu'il le fallait et qu'elle pouvait. Parce que sinon, c'était elle qui paierait les conséquences fâcheuses de l'agrandissement d'un amour sans lendemain.
***
Doucement, la grossesse de Saphir avançait. La trentenaire voyait l'évolution de son corps et était émerveillée de voir ce miracle de ses propres yeux. Toute seule, ce n'était pas la plus agréable des tâches. Les nausées du matin, les poussées de fatigue au cours de la journée ou encore la sensibilité douloureuse continuelle de ses seins la faisaient vivre un enfer. Pourtant, quand elle se réveillait le matin et qu'elle touchait son petit ventre à peine arrondi, elle oubliait tous ces détails.
Ce matin-ci, ce n'était pas ses problèmes habituels qui l'avaient réveillée. Le coeur battant, elle s'était effectivement réveillée en sursaut à cause d'une douleur pressante en bas du ventre. Aussi apeurante qu'une éclair, la thérapeute avait ressenti une pression perçante et soudaine. Elle s'était relevée le torse pour s'appuyer contre la tête de lit, c'était donc à ce moment précis qu'elle avait remarqué une grosse tâche de sang.
Prise de panique, elle avait attrapé son téléphone et avait composé le numéro qu'elle avait toujours le réflexe d'appeler. Quelques sonneries plus tard, quand le ton calme de son ex-mari avait répondu, elle ne pouvait pas dire un seul mot.
- Saphir? M'entends-tu? Nicolas avait questionné.
Toujours tétanisée, la femme enceinte avait ressenti les larmes coulées le long de sa joue.
- Je pense que j'ai fait du mal au bébé, elle avait fini par avouer d'une voix chevrotante. Nicolas, je saigne beaucoup, elle avait lâché en pleure.
Au bout du téléphone, on pouvait entendre l'homme prendre une grande respiration.
- Où es-tu? Je vais appeler les urgences. Es-tu à la maison?
Saphir ne disait plus rien. Sa main tremblante tenait encore l'appareil téléphonique, mais tout son être l'avait abandonnée. Elle ne pensait plus, ne réfléchissait plus et n'entendais même plus le divorcé la parler au bout du combiné. Elle était complètement absente, mais les larmes continuaient à dévaliser son beau visage.
Nicolas avait mis en attente Saphir pour appeler les urgences. En consultant l'heure, il savait que son ex-femme ne pouvait pas déjà être au bureau, il avait donc donné son ancienne adresse aux ambulanciers.
- Saphir, j'ai besoin de savoir si tu es consciente. Parle-moi! Il avait ordonné calmement.
Aucune réponse.
Saphir était une femme intelligente, réactive et très rationnelle. Des qualités que Nicolas avait toujours admiré d'elle. Toutefois, cette même femme avait aussi tendance à ne pas pouvoir mesurer ses émotions ou tout simplement les contrôler. C'était un défaut que Nicolas avait appris à accepter et à apprécier de sa partenaire.
Parce que même si sur papier elle était cette femme forte et indépendante, elle était réellement une femme qui avait besoin de son mari. Surtout lors des événements inattendus. Nicolas avait donc aimé savoir qu'elle avait besoin de lui, même après toutes ces années.
Mais pas cette fois-ci, Non! Cette fois-ci, il voulait absolument savoir qu'elle était consciente et qu'elle allait pouvoir attendre l'arrivée des ambulanciers. Car, ça signifie quoi un saignement en pleine grossesse? Pourquoi dit-elle qu'elle a fait du mal au bébé?
- Qu'est-ce que tu as fait Saphir? Il avait questionné d'une voix à peine audible.
Son cerveau avait commencé à établir beaucoup de scénarios. Des scénarios qui le faisait peur rien que d'y penser. N'empêche qu'ils s'agissaient de scénarios possiblement plausibles. Il n'avait pas vu Saphir depuis quelques semaines maintenant. En fait, ils ne s'étaient pas parlés ou vus depuis la dernière fois qu'il avait définitivement qualifié leur relation.
"Je serai là pour cet enfant, Saphir. Mais, c'est tout ce que je peux faire. Toi et moi, c'est fini."
Et puis merde! Il avait pensé.
- Precious? Parle-moi, tout de suite! Il avait insisté plus fermement cette fois-ci, mais la voix légèrement tremblante.
Au même moment, il avait entendu la voix d'un des paramédics au téléphone. Ce dernier lui avait expliqué que "sa femme" semblait être étourdie et il lui avait dicté le nom de l'hôpital qu'ils allaient l'emmener.
L'appel avait pris fin là!
***
Le futur père déambulait les corridors de l'hôpital avec une vitesse presqu'inhumain. L'ambulancier n'avait pas pris le temps de lui fournir plus de détails que cela. Et, Nicolas avait au moins élaboré une dizaine de scénarios le temps d'arriver à l'hôpital. Aucun ne finissait bien.
- Chambre 217, bordel...Il avait fulminé dans sa barbe en regardant partout pour trouver la chambre en question.
Ses yeux étaient tombés sur la chambre 219 et il avait vite compris qu'il était finalement rendu. Effectivement, la chambre 217 était à l'opposée. Au même moment qu'il allait pénétrer dans la chambre, une docteure en était sortie. C'est à peine si les deux individus ne s'étaient pas rentrés l'un dans l'autre.
- Je m'excuse, Nicolas avait vaguement dit en essayant de jeter un coup d'oeil à l'intérieur de la chambre avant que la porte se ferme.
Il avait pu entrevoir une Saphir...malade? Terriblement malade peut-être?
- Vous êtes le mari, je suppose? La docteure avait demandé à l'attention de l'architecte.
L'homme avait descendu les yeux vers la voix qui lui avait adressé la parole.
- Oui, il avait répondu sans hésitation.
Suivez-moi! Le médecin l'avait dicté.
Ce dernier s'était exécuté et les deux s'étaient retrouver devant la réception, non loin de la chambre.
- Docteure Piastri, enchantée. Docteur Dimitrivo est absent aujourd'hui, je l'ai notifié que sa patiente est là et à son retour, il fera les suivis. Je m'occupe donc de votre femme aujourd'hui.
- Qu'est-ce qui se passe? Nick avait demandé sans prendre la peine de comprendre ce que la femme disait.
- Votre femme a des douleurs au bas du ventre accompagné d'un fort saignement. Il ne s'agit pas d'une fausse couche. Donc, on va la garder sur surveillance pour le moment et monitorer les activités de l'embryon.
Le futur père avait soupiré de soulagement.
- Elle a besoin d'un traitement par immunoglobulines pour rétablir le sang perdu.
- Est-ce dangereux?
- Absolument pas. Par contre, l'état de santé général de votre femme semble un peu alarmant. Sa pression est assez haute et elle présente des signes de déshydratation. A-t-elle beaucoup de nausées? Est-elle souvent fatiguée? Se nourrit-elle bien?
- Je ne sais pas, Nicolas avait répondu gêné de ne pas savoir.
Le médecin était restée en silence pendant quelques secondes.
- Ça sera à surveiller...elle avait tout simplement conclut.
***Note d'auteure : Bonjour (Bonsoir) tout le monde! Je suis consciente que j'ai arrêté d'écrire cette histoire depuis un bout, mais c'est une histoire qui me tient vraiment à coeur et je n'aimais absolument pas la tournure que mon écriture prenait. Je pense que le syndrome de la page blanche est passée donc, je vais mettre beaucoup plus d'effort pour la finir...peut-être cet été :D
J'avoue que cette histoire est moins populaire que le troisième fils (à la limite, peu de personnes la trouve intéressante), mais je promets quand même de la finir et de donner mon 100% pour que ça soit une belle histoire. Donc, merci beaucoup toi qui me lit encore <3! Je vous suis vraiment reconnaissante!!!
Passez de belles vacances chers lecteurs et lectrices!!! ***
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