18.5| Jingle Bell Rock

Ceci est un chapitre bonus, vous pouvez le lire maintenant, y revenir plus tard ou bien le passer sans perdre le fil de l'histoire.

Les poils longs et soyeux du Demiguise se balançaient sur son dos alors qu'il se hissait sur la pointe des pieds. Il jeta un regard en arrière à la jeune femme qui se tenait debout un peu plus loin et attendit son approbation.

— Oui, ici. C'est bien, Dougal.

Catherine hocha la tête en souriant, oscillant entre l'attention que quémandait la créature et la guirlande rouge emmêlée qu'elle avait dans les mains.

Le Demiguise, satisfait, lâcha la petite boule de Noël en plastique blanc légèrement brillant qu'il avait passé autour d'une branche, et celle-ci retomba lourdement sur les aiguilles vertes qui composaient le sapin.

La boule vint tinter contre l'une de ses congénères en plastique rouge et les deux sphères se balancèrent au bout de leur branche respective pendant quelques secondes, attirant l'attention du Demiguise avant que celui-ci ne se retourne et parte en courant. Il se dirigea aussitôt vers les trois sacs en papier bruns remplis à ras bord que Catherine avait ramené il y avait une heure.

A l'intérieur des sacs se trouvaient une bonne trentaine de décorations de Noël en tout genre et Catherine devait bien admettre qu'elle s'était légèrement emportée dans le magasin mais quand elle était revenue chez Newt, après son shopping, et s'était retrouvée face à un vrai sapin de quatre mètres de haut, elle s'était mise à penser qu'elle n'en avait peut-être pas pris assez.

Elle avait d'ailleurs voulu faire remarquer à Newt qu'un sapin aussi grand n'était pas nécessaire mais il avait eu l'air tellement heureux de le décorer qu'elle retint sa langue. Et à le voir, s'enthousiasmer avec Pickett devant les décorations, elle était bien contente de n'avoir rien dit. Cela lui faisait un peu de peine aussi. Il avait l'air de beaucoup s'amuser et elle se demandait depuis combien d'années il n'avait pas fait cela. Fêter Noël avec une autre personne.

Peut-être que cela avait fini par devenir une journée comme les autres pour lui, et ça, Catherine ne pouvait pas l'accepter. Cela expliquait probablement aussi pourquoi elle avait dépensé autant dans ce magasin. Pour rendre cette journée plus festive et plus magique. Après tout, elle voulait lui faire passer une journée inoubliable et pour cela, elle se devait d'avoir un sapin de Noël magnifique.

Enfin, magnifique était peut-être un concept surfait. Festif était suffisant, pensa-t-elle en démêlant le dernier nœud de sa guirlande et en observant le sapin.

Plusieurs choses auraient pu mal tourner mais elle n'aurait jamais imaginé cela en acceptant qu'ils passent Noël dans sa valise.

Elle ne savait même plus ce qui l'étonnait le plus.

L'obsession de Dougal pour les boules de Noël regroupées sur pas moins de quatre branches à chaque fois ?

Les nombreux herbivores de la valise qui semblaient considérer le sapin comme leur cadeau et nouveau goûter ?

Les hiboux et chouettes du sorcier qui considéraient l'arbre comme leur nouvel habitat ?

La fascination des Veaudelunes pour toutes les boules blanches et brillantes et leur ardeur à vouloir les attraper dans l'arbre ?

Ou bien tout simplement, la rapidité et l'ingéniosité avec laquelle le Niffleur réussissait à s'emparer des décorations et ce malgré la présence de sa clochette autour du cou ?

Tout cela rendait la préparation très amusante mais aussi exténuante.

Catherine n'avait pas l'impression d'avancer et le lieu ressemblait à un champ de bataille, avec des décorations brisées et des aiguilles de sapin un peu partout.

Elle sourit tout de même. Voilà un Noël qu'elle n'oublierait pas.

Elle s'avança du sapin pour commencer à enrouler sa guirlande et se demanda lequel des deux événements se produirait en premier. Dougal se prenant les pieds dans un bout de sa guirlande et s'écrasant à terre, entraînant la moitié des décorations avec lui ou bien une nuée d'hiboux énervés s'en prenant à elle dès qu'elle approchait un peu trop près d'eux ?

Pour avoir subi les deux, elle priait pour que ce ne soit ni l'un ni l'autre.

Heureusement Newt était toujours là pour l'aider et remettre un peu d'ordre dans le sapin quand cela arrivait. Grâce à sa magie, ils commençaient enfin à voir le bout de la décoration, cependant l'arbre était toujours aussi peu esthétique.

Le sapin était décoré d'un bric-à-brac mal placé de diverses boules et guirlandes de Noël de toutes les couleurs. Cela aurait été le cauchemar de n'importe quel décorateur.

Alors qu'elle posait le bout de sa guirlande au pied du sapin, Catherine entendit le bruit d'une petite clochette retentir à côté d'elle. Elle se retourna aussitôt.

Le Niffleur, les deux mains posées sur une guirlande, s'arrêta, la regarda, puis tira de toutes ses forces sur la décoration avant de partir en courant, entraînant la guirlande jaune derrière lui.

Sans même réfléchir, Catherine plongea sur lui comme elle vu Newt le faire un nombre incalculable de fois avant pour l'attraper.

A sa grande surprise et fierté, ses mains s'enroulèrent autour du ventre du Niffleur et elle réussit à l'arrêter Mais cela était sans compter la chute qu'elle fit juste après, la faisant atterrir violemment sur les fesses.

Retenant de justesse la créature, elle grogna de douleur. Newt se précipita à son côté en l'entendant. Un sourire amusé s'étira sur ses lèvres, effaçant l'inquiétude qu'il montrait quelques secondes auparavant.

— Ce n'est pas drôle, se plaignit Catherine tout en souriant.

— Tout dépend de quel côté on se trouve.

Newt s'approcha et prit le Niffleur dans une main avant d'aider Catherine à se relever. Celle-ci passa ses mains sur son pantalon pour retirer la poussière qui s'y était incrusté avant de regarder la petite créature d'un œil mauvais.

— Si tu continues comme ça, Ehrich, ça va mal se passer, tenta-t-elle vainement d'intimider la petite créature.

— Ehrich ?

Newt la regarda d'un air étonné.

— Oui, je lui ai donné un petit nom, il n'en avait pas, fit-elle avec un petit sourire et inquiète d'avoir été trop loin. Je me suis dit que celui-là lui irait bien vu qu'il adore s'échapper de la valise.

Le sorcier sourit avant de baisser les yeux sur le Niffleur et de le taquiner :

— Seuls les bons éléments ont des noms.

Catherine couvrit aussitôt les oreilles du Niffleur avec ses mains, faisant rire le sorcier.

— Chut, tu vas lui faire de la peine.

Newt caressa la petite tête du Niffleur et ce dernier remua comme un diable pour s'échapper.

— Il est plutôt attachant, dans son genre.

Catherine posa les yeux sur la créature avant de dire tout doucement, comme si elle parlait à un bébé.

— Tu vois, Ehrich, Newt t'aime.

Le Niffleur secoua vigoureusement la tête et Newt le laissa partir. Il courut se réfugier dans son terrier et les deux jeunes gens purent entendre un vacarme de boules s'entrechoquant quand il plongea à l'intérieur. La jeune femme rit avant de se retourner vers Newt.

— Il t'aime aussi, tu sais.

Newt plongea ses yeux vert émeraude dans les siens avant de baisser la tête.

— J'en suis sûr.

Catherine plissa les yeux, sa curiosité attisée par la réaction gênée du sorcier mais le bruit d'une boule se fracassant au sol la fit cependant se détourner de lui. La jeune femme était prête à réprimander Ehrich quand elle vit Dougal escalader le sapin. Il se trouvait déjà à deux mètres de hauteur et tenait une grande étoile dorée dans la bouche. Sous son poids, l'arbre commençait à se plier dangereusement et elle pesta. Elle se précipita en même temps que Newt vers le sapin afin d'essayer de le remettre droit.

— Dougal, descend s'il te plait, intima Newt, la tête pratiquement cachée par les aiguilles du sapin.

Le sorcier en avala malencontreusement plusieurs et les recracha aussitôt faisant rire Catherine. Newt lui lança un regard tendre avant de reporter son attention sur Dougal qui atteignait le sommet et y déposait délicatement l'étoile. Le haut du sapin penchant pratiquement à l'horizontal et plusieurs dizaines de boules tombèrent en cascade autour du sorcier et de la moldue avant que le Demiguise ne descende.

Cette pluie inespérée de décorations fit le bonheur des Veaudelunes à leurs pieds qui partirent en courant avec leurs butins : trois boules argentées ; et celui du Niffleur qui récupéra celles qui restaient. Ehrich s'arrêta quelques secondes pour observer avec envie l'étoile brillante en haut du sapin avant de déguerpir.

Dougal finit de descendre le long du sapin et se laissa glisser sur le dos de Catherine avant de s'y accrocher. Elle lâcha le sapin et celui-ci, sans le poids du Demiguise et Catherine le retenant, se releva en un mouvement brusque, envoyant Newt valser au sol et décrochant le reste des décorations.

Le sorcier grimaça avant de se relever. Catherine se retint de rire face à cette chute digne d'un dessin-animé. Newt ne fut pas berné et ils se toisèrent avec un sourire timide et amusé pendant plusieurs secondes avant que Catherine ne baisse les yeux.

Elle ne les releva que quand elle entendit Newt complimenter Dougal.

— C'est magnifique. Tu as fait du bon travail.

Le sorcier caressa la tête du singe pour le féliciter avant de baisser les yeux sur le sol, jonché de toutes les décorations.

Dougal se mit alors à montrer l'étoile dorée du doigt à Catherine et elle dut à son tour le complimenter.

Elle était cependant dépitée et Newt le sentit.

Des aiguilles de sapin coincés un peu partout sur lui, il sortit sa baguette et remit magiquement toutes les décorations sur le sapin sauf que contrairement à la première fois, il les plaça de manière ordonnée. Quand il eut terminé, le sapin était tout simplement magnifique.

Le visage de Catherine s'illumina aussitôt et Newt rougit.

Rangeant sa baguette, il se mit à se débarrasser des aiguilles de ses cheveux quand il vit Dougal le faire sur Catherine. Il secoua la tête et une dizaine tomba autour de lui, dont une ou deux sur Pickett qui était coincé dans la poche de son veston. Le botruc protesta et Catherine retira les aiguilles qui l'entouraient avec un sourire maternel.

Newt aurait voulu que cet instant ne s'arrête jamais.

***

Le matin de Noël, Catherine se réveilla avec enthousiasme. Elle se prépara plus vite qu'elle ne l'avait jamais fait et prit avec émotion le petit paquet emballé dans du papier cadeau doré et rouge. Elle avait hâte de l'offrir à Newt et espérait vraiment qu'il l'apprécierait.

Elle sortit précipitamment de son immeuble et faillit glisser sur une flaque de verglas sur le pas de la porte. Elle se rattrapa de justesse et resserra son manteau autour de son corps à cause du froid glacial. Le cadeau bien au chaud dans sa sacoche, elle se dirigea vers la maison de Newt, à une dizaine de minutes de l'appartement qu'elle avait trouvé quelques jours auparavant grâce aux conseils avisés du sorcier.

Elle adorait son nouvel appartement ; il était spacieux et chaleureux et même plus grand que celui qu'elle avait à New York alors même qu'elle le payait bien moins cher. C'était un rêve.

Des restes de neige crissant sous ses chaussures, Catherine atteint la maison de Newt. Celle-ci était toute simple. Un grand portail en fer forgé, qui était ouvert, se tenait devant la propriété et celle-ci était délimitée par un grand mur de briques beige.

Une fois à l'intérieur, un chemin en pierre amenait à une maison à un étage. Le chemin était entouré d'arbustes et d'arbres et derrière la maison, Catherine savait qu'un grand jardin s'y trouvait et encore plus loin derrière, le début d'une forêt qui s'étendait sur plusieurs hectares.

Cette fois encore, elle eut l'impression d'entrer dans un autre monde en s'approchant de sa demeure.

Elle se dirigea jusqu'à la porte en bois et frappa. Elle attendit, enfouissant son nez dans son écharpe grise pour se réchauffer.

Newt apparut quelques secondes après, les cheveux ébouriffés et un grand sourire sur les lèvres.

Il portait son habituelle chemise blanche ainsi que sa veste marron. Il n'en était pas moins élégant.

Newt récupéra le manteau de la moldue avant de l'amener dans la valise. Elle fut accueillie par Dougal qui sauta aussitôt dans ses bras, faisant tomber sa sacoche.

Catherine voulut se baisser pour vérifier que le cadeau qui se trouvait à l'intérieur n'était pas abimé quand elle vu quelque chose qu'il la mit hors d'elle.

— Quel petit vaurien !

Newt, arrivant à ses côtés, acquiesça en se grattant la nuque.

Devant eux se tenait le magnifique sapin que Newt avait fait poussé la veille mais au lieu d'être couvert de décorations, il était maintenant totalement nu.

— Je m'en occupe.

Catherine mit Dougal dans les bras du sorcier et partit en direction du terrier du petit Niffleur. Elle qui avait d'ordinaire du mal à le trouver, cette fois-ci, elle n'eut aucun problème. Elle pouvait voir d'ici une guirlande bleue et une guirlande jaune dépasser du terrier.

Elle se mis à quatre pattes et observa l'intérieur. Ehric sortit sa tête du terrier et observa l'intruse.

— Ehric, rend-nous les boules et les guirlandes.

La petite bête s'assit sur une guirlande qui trainait à côté d'un air de défi.

— Si tu ne le fais pas, je vais appeler Newt. Tu te souviens de la fois où il t'a mis ta clochette ?, le Niffleur porta les mains à son cou et à l'encombrante clochette. Eh bien, si tu ne nous rends pas tout ça, cette clochette risque de devenir beaucoup plus grosse.

Le Niffleur se figea et jeta un coup d'œil à Newt à trois mètres d'eux. Il tenait Dougal dans ses bras et regardait avec amusement la scène. Quand il vu les deux se retourner vers lui, il hocha la tête pour montrer son accord avec les propos de Catherine.

— Mais si tu es gentil, et que tu nous rends tout, tu pourras peut-être t'en débarrasser ainsi que tout récupérer à la fin de la journée.

Le Niffleur se figea et jaugea Catherine du regard, réfléchissant à sa proposition puis il se leva et se mit à collecter les boules dans sa poche. Catherine sourit triomphalement avant de se relever. Le Niffleur se mit alors à tirer les guirlandes hors de son terrier.

— C'est moi le méchant des deux maintenant ?, demanda Newt avec un sourire amusé.

— C'est évident voyons, il faut toujours que l'un des deux parents soit le gentil.

Newt rougit discrètement à cette comparaison et baissa les yeux sur le Demiguise dans ses bras.

Catherine s'en voulut d'avoir dit une telle chose. Elle l'avait mis mal à l'aise.

— Je te laisse refaire le sapin ?, demanda-t-elle d'une petite voix.

Newt hocha la tête et croisa brièvement son regard en lui remettant Dougal dans les bras.

Elle le regarda refaire le sapin et eut un fort sentiment de déjà-vu. Jamais deux sans trois.

Une fois fini et voyant la difficulté qu'avait le Niffleur a ne pas récupérer les décorations qui trainaient près du sol, Newt, Catherine et Pickett s'assirent au pied du sapin pour s'échanger leurs cadeaux.

Catherine sortit immédiatement son paquet de sa sacoche et le tendit à Newt. Elle le regarda avec des grand yeux, incapable de retenir son excitation.

— Ouvre-le !

Newt protesta faiblement, voulant lui offrir son cadeau en même temps mais elle le pressa.

Newt sourit avant de se mettre à déchirer l'emballage. En dessous, une petite boite en carton carrée était à ouvrir. Newt le fit délicatement et eut aussitôt un sourire nostalgique et ému à la vue de ce que la boite contenait.

Catherine se mordit la lèvre inférieure, mourant d'envie de dire quelque chose mais se retenant pour le laisser repenser à ce moment.

Quand Newt sortit le petit cadre en bois de la boite, elle s'avança et s'assit tout à côté de lui.

— Ça te plait ?

— Enormément.

Newt ne quitta pas des yeux la photo de lui et de Jacob sur la glace. C'était la photo que Catherine avait pris cette nuit de décembre à Central Park, la fois où elle avait vu Newt et Jacob pour la première fois. Ainsi que l'Eruptif.

Quand elle avait développé les photos, il y avait de cela plusieurs jours, elle avait été étonnée de la qualité et avait tout de suite voulut les montrer à Newt. Elle se retint, se disant que cela ferait un cadeau de Noël parfait.

Elle s'était aussi rendu compte avec déception les photographies qu'elle avait pris de la bataille contre l'Obscurus avaient disparu et elle s'étonna de voir que la magie avait pu effacer sa pellicule.

— Il y en a plusieurs autres dans la boite. De toi et Jacob et de ton éruptif, indiqua-t-elle en pointant les autres photos qui attendaient au fond du container en bois.

Newt se précipita pour les prendre dans ses mains et les observa toutes avec attention. Quand il tourna la dernière, celle de son Eruptif léchant le visage de Jacob, il regarda Catherine avec une intensité dans le regard qui lui fit louper un battement.

— Elles sont magnifiques, merci.

— Ça me fait plaisir.

Elle posa inconsciemment sa main sur son avant-bras et cela sembla attirer l'attention de Newt. Il baissa les yeux sur sa main avant de se retourner sur sa gauche et de récupérer un paquet cadeau bleu, de taille moyenne et de le tendre vers Catherine.

— Oh, waouh.

Elle le mit sur ses genoux et l'ouvrit précautionneusement. Un appareil photographique haut de gamme et neuf se trouvait dans la boîte.

— Oh mon dieu, Newt !

Catherine eut un grand sourire avant de se tourner vers le sorcier et de le serrer dans ses bras aussi fort qu'elle le put.

— Tu n'aurais pas dû.

Elle secoua la tête et se mordit la lèvre inférieure. Elle ne pouvait pas accepter. Le sorcier sembla lire dans ses pensées.

— Je ne compte pas le récupérer. Accepte-le.

Catherine, touchée, sentit une larme couler sur sa joue et l'essuya. Un grand sourire sur les lèvres, elle serra Newt de nouveau dans ses bras, cette fois s'attardant suffisamment pour qu'il lui rende son étreinte.

— Merci beaucoup, Newt. C'est de loin le meilleur Noël que j'ai passé depuis très longtemps.

Newt sourit timidement, ses yeux s'attardant sur ses lèvres avant de baisser la tête.

— Moi aussi.


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