- Chapitre 18 -


Jeudi 14 Octobre :

    Juvia me racontait, comblée, son rendez-vous d'hier avec Lyon. Elle m'exposait ses craintes, ses espérances alors qu'Erza sirotait sa bouteille d'eau, les écouteurs enfilés.
- Tu sais que tu blablates trop au lieu de juste profiter de tout ça ? Lui dis-je tandis qu'elle se mit à se tortiller, toute gênée.
- Peut-être mais c'est bien la première fois qu'un garçon s'intéresse à moi... Répliqua la bleutée d'une voix s'étant faite plus calme.
- Tu parles ! Tu crois vraiment que les garçons ne se sont jamais retournés en croisant une belle fille comme toi ? Tu es tellement... BAM.
Juvia ricana de son petit rire cristallin qui arrivait à faire fondre mon cœur.
    Elle était si douce, si gentille que je ne comprenais vraiment pas comment des gens pouvaient la détester. Que des jaloux. Crachai-je intérieurement.
- Je ne suis pas si sûre ! Honnêtement, je ne vois qu'est-ce qu'on pourrait bien m'envier. Rit-elle.
- Juviaaa, secoue toi un peu ! Tu es si fantastiquement parfaite que le fait que tu le nies me donne envie d'enfoncer ta tête contre le goudron.
La bleutée sourit, replaçant une mèche bleue derrière son oreille. Elle évita mon regard et ses yeux fixèrent le sol.
- Juvia, regarde moi. Tes yeux sont bien trop beaux pour les faire regarder le sol. Rends-toi bien compte combien tu es formidable. Il faut vraiment que tu crois en toi...
Elle esquissa un doux sourire alors que ses yeux, dont leur couleur se peignait d'hypnotisantes nuances de bleu, me remerciaient d'un scintillement éblouissant.
- J'essaierai. Je sens que j'aurais besoin d'une coach comme toi pour m'y aider.
- Je ne suis peut-être pas la mieux placer, mais je ferai de mon mieux pour toi.
- Voilà pourquoi tu es la meilleure, avec Erza. Même si cette petiotte ne nous écoute absolument pas en ce moment même. Rit-elle.
Et elle avait raison. Erza était plongée dans sa musique. Elle s'était enveloppée de sa bulle musicale dont personne ne pouvait l'extirper. Je haussai les yeux et nous quittâmes le bâtiment.
  
    Seize heures avaient sonné depuis quelques minutes et notre trio se dirigeait hors du lycée. J'avais hâte de retrouver Tom pour le blottir contre moi. Je m'étais totalement plantée à mon évaluation de physique-chimie – ce qui n'aurait pas dû me surprendre pourtant. J'étais dépitée. Après autant d'heures à réviser, rater ce contrôle me rendait folle de rage. Et le réconfort des chatouilles, des baisers et des câlins de mon fils arrivait un peu à me remonter le moral.
    En sentant ma déception s'accentuer de nouveau, Juvia m'encercla de ses bras en me soufflant qu'elle m'aiderait dans cette matière. Je profitai de son soutien avant de me dégager d'elle en l'apercevant
    Il se tenait près du portail, attendant apparemment quelqu'un. Son regard m'apprit que cette personne n'était autre que moi et j'arquai un sourcil. Son sourire prit place sur ses lèvres, réchauffant doucement mon cœur. Une réaction dont je ne prêtais pas plus attention.
   Les filles et moi-même allâmes à sa rencontre.
- Je t'attendais, Caramel. Lança-il alors.
- Ah ?

    Installés à la terrasse d'un petit café au thème vintage, je buvotais savoureusement mon lait au chocolat caramélisé tandis que Natsu observait les passants qui se promenaient sur la grande place de Magnolia. Il passait en revue leur apparence sans vraiment toucher à son café au lait.
    Si j'avais accepté son invitation, c'était pour profiter un peu du beau temps qui avait fait son apparition cet après-midi. Le soleil s'autorisait de plus en plus un repos qui s'allongeait au fil des jours depuis la fin de Septembre alors, je me délectais des derniers rayons de soleil de la journée. Cependant, je n'allais pas y rester des heures. Tom m'attendait et je voulais aussi le voir.
 
    Mes yeux ne cessaient de regarder la personne qui m'accompagnait. Ils le détaillaient avec toujours ce même intérêt, cette même curiosité. Le rose de ses cheveux restait toujours aussi original. Et son authentique lueur, que lui seul détenait, continuait inlassablement de briller dans ses yeux, illuminant son regard d'une étrange bienveillance. Son regard qui était tourné dans la direction de la place qui grondait encore de monde.
   Dans un immuable automatisme, son regard passait de fille en fille, ce qui me provoqua un roulement d'yeux.
- T'as pas fini de reluquer ces filles ? Lançai-je, assez agacée par ce silence.
Natsu posa enfin ses yeux sur ma personne, laissant un sourire s'esquisser sur ses lèvres, apparemment bien amusé. Il rit.
- Tu vas me dire que tu le fais pas toi ?
- Mmh... t'as raison. Je n'ai rien à dire alors ! Dis-je alors, levant les mains en l'air.
Natsu me lança un regard étonné, me dévisageant avec insistance.
- Attends, attends... t'es vraiment entrain d'assumer ouvertement que tu mattes les gars ?
- Jeter un petit coup d'œil ne veut pas dire que j'envisage quoique ce soit dans ma tête alors, je ne vois pas pourquoi je devrais me taire. Avouai-je dans un haussement d'épaule, un rictus coincé à la commissure de mes lèvres.
- J'suis sûr que t'as déjà passer un " coup d'œil " sur mon corps d'athlète. Rit le rosé, avalant une lampée de son café.
- Ah ? Oui, c'est le cas. Et, à vrai dire, t'as un beau p'tit cul bien rebondi. Lui confiai-je alors avec le plus d'aisance possible, provoquant un étouffement de la part de Natsu qui se mit à toussoter.
J'éclatai de rire, me moquant clairement de lui. Le rosé prit de grandes bouffées d'air et se râcla la gorge. Ses joues chauffaient, se fondant merveilleusement bien avec ses cheveux. Natsu tentait de reprendre contenance, n'osant pourtant plus me regarder.
- Ça va aller ? Tu vas pas claquer là quand même ?
- T'es vraiment conne toi. Souffla-t-il, le regard posé sur ses pieds.
- Nan, juste drôle ! Je devrais franchement faire du stand up à ce stade.
À ma remarque, Natsu leva les yeux jusqu'aux miens et, à mon air confiant, il lâcha un rire. Je le rejoignis aussitôt avant de très vite me calmer.
- Bon... sinon, faut peut-être qu'on sache comment faire pour l'exposé hein.
Le rosé me jeta un regard et reprit son sérieux. Il finit le fond de sa tasse.
- C'est sûr. Il reste une semaine. T'as une idée de l'époque ou de l'événement ?
- Alors... j'ai adoré travailler sur la Renaissance donc je m'y connais super bien et puis...
- La Second Guerre Mondial. Dit-il, lisant apparemment dans mes pensées.
Je hochai la tête, un sourire plaqué sur mon faciès, et bus une gorgée de ma boisson.
- Et toi ? D'autres idées ?
- À part le Moyen-Âge, pas vraiment.
- Le Moyen-Âge ? Avec quoi ? Les conquêtes ?
Natsu opina alors. Il passa une main dans ses cheveux et se pencha un peu en avant, posant ses avant-bras sur la table. Les nuages commençaient à faire leur apparition, assombrissant la place de la petite ville fluviale.
- C'est ça. J'ai bien aimé les cours dessus. Comment les colons se sont installés sur ces terres inconnues, les conséquences de leur arrivée, etc...
- Ça peut aussi être une bonne idée, et je pense qu'on pourrait, en conclusion, le rapporter à notre époque. Avec l'image qu'avaient les colons des amérindiens et leur façon de les soumettre. Fin tout ça, tout ça quoi.
Natsu se bascula en arrière, s'enfonçant dans le dossier de sa chaise.
   Alors que je tentais de mettre en place nos idées sur une feuille volante, Natsu m'écoutait sagement parler, intervenant parfois. J'abrégeais et hiérarchisais les tâches les plus simples au plus complexes et importantes.
    Pourtant, même concentrée sur notre travail, je remarquai le petit sourire que Natsu tentait de cacher.

   Je me jetai sur mon canapé, écrasant alors mon père qui lisait tranquillement un roman autobiographique.
- Lucy, chiotte ! Fulmina mon papa dont son livre venait de lui échapper des mains, qu'il arriva heureusement à rattraper au vol. Tiens toi bien. T'es pas dans un lit là.
Je me réfugiai dans ses bras, ne prêtant pas attention à ce qu'il déblatérait. Je posai ma tête sur sa cuisse, mes pieds hors du canapé.
- T'es pas un chat, sache le. Tu vas te faire mal à rester dans cette position.
- Rooh... sois pas aussi ronchon !
Il souffla tout en me replaçant correctement. Mon papa m'entoura alors de ses bras et alluma la télévision.
- Comment s'est passé ta journée ? Sting s'est bien comporté ?
- Il est un peu plus calme depuis quelque temps, je trouve. Fin', je dis ça mais, il s'est quand même jeté au sol pour rattraper sa colle qui s'éloignait de sa table.
Je l'entendis soupirer et levai donc les yeux vers mon père, remarquant son petit sourire en coin.
- Je me rappelle qu'un jour, à ma bonne époque... j'avais ramené mon hamster en cours. Il s'était enfui de mon sac et gamdadait dans la salle. Rit-il. Je m'étais mis à le courir après pendant que mon professeur me hurlait dessus.
- T'avais quel âge ? Neuf ans ?
- Seize. Souffla-t-il alors.
J'étouffai un rire qui m'échappa pourtant. D'un geste de main, mon papa me demanda de me taire et d'arrêter ses " mesquins braillements ".
- Mais c'est vrai que j'ai déjà fait la même erreur à huit ans. J'avais ouvert la cage de la mascotte de mon école qui avait aussitôt pris ses jambes à son cou. Je me souviens que c'était un perroquet jaune et bleu.
- C'est sûrement pour ça que maman veut pas d'animaux à la maison... Elle a peur que tu fasses une autre connerie. Ris-je.
- Lucy ! Pas de gros mots.
Je levai les yeux au ciel et me redressai en entendant les petits pas pressés qui se rapprochaient. À sa vue, j'ouvris grand mes bras et l'accueillis d'un radieux sourire.
   Il se jeta dedans, me chatouillant de ses petites mèches blondes par la même occasion. Ses toutes minuscules lèvres caressèrent ma joue en un millier de baisers. Je ris. Je ris de toute sa mignonnerie et me jurai de préserver son innocence. Que Tom reste heureux jusqu'à ce qu'il puisse construire lui-même son propre bonheur, car il était devenu le mien.
   Je le soulevai dans les airs et ses yeux pétillèrent d'euphorie. Et son rire résonna dans toute la pièce. Mon père sourit.
- Do you know that I love you, little boy ?
Interloqué, le petit bonhomme pencha légèrement sa tête en signe d'incompréhension. Puis il rit de nouveau.
- Aï auve ïou !
L'étonnement vola mon sourire. Je regardai mon père puis mon fils.
- Tu sais ce que ça veut dire, Tom ?
- Ui ! Papa a dit !
Un doux sourire étira le coin de mes lèvres en une esquisse de sourire, attendrie. Il appelle Grey " papa "...
- Mais bravo, mon chou ! Maman aussi " auve ïou ".
Son magnifique sourire s'élargit, illuminant davantage sa merveilleuse petite bouille.
- Il est très intelligent notre petit. Dit mon papa. Il tient ça de son grand-père...
Je levai les yeux au ciel et portai mon fils sur ma hanche. Je lui pris sa main que j'agitai.
- Un " intelligent " grand-père qui ne sait même pas s'occuper d'un animal ! Il me fusilla du regard. Bon, allez. On va au bain, mon bout d'chou ?
Tout content, Tom acquiesça et se serra à moi, posant sa tête sur mon épaule.

   Je me dépêchai d'entrer à la douche. Déja dix-huit heures et je devais aider mon père pour le dîner et m'occuper de Tom, Sting étant au supermarché près de notre quartier, achetant certains produits pour mon fils.
   Je me dévêtis et préférai ne pas perdre mon temps à cracher mon venin sur mon corps. Je le faisais déjà assez et là, je n'avais pas le temps pour cette idiotie. Mais apparemment, je n'avais pas le temps que pour cette idiotie.
   Je passai le pommeau sur ma tête et me noyai dans l'eau. Puis mes membres se détendirent et lâchèrent toute pression. Je soupirai de bien-être et tentai de brouiller ces images. Mais ce fut ces images qui me brouillèrent l'esprit. Puis, je me voyais là. À cet endroit, avec ces gens.
 
   Je me voyais sauter, ivre, du haut d'un arbre, encouragée par mes anciens amis. Je me voyais suivre mon ancien groupe de fréquention, un rouleau de marijuana pincé entre mes lèvres, titubant au bord du fleuve et montant alors sur le muret du pont, comme le faisaient aussi deux amis. S'ils le font, ce n'est pas dangereux alors. Avais-je pensé.
    Je me voyais tomber à la renverse, la tête la première. Je me voyais me débattre pour remonter à la surface tandis que les effets de la drogue me troublait la vue, l'eau alourdissant mes vêtements. Et je me voyais appeler à l'aide, les rires de mes amis fusant et bourdonnant dans mes oreilles. Puis je me rappelais du trou noir qui avait suivi.

  L'eau ruisselait, longeant et mouillant tout mon corps. Je me tenais au mur, prenant conscience de la gravité de cette nuit.
   Les images défilaient puis, trou noir dans mon esprit. Statufiée, je clignai des yeux et repris le contrôle de mon corps. Une dernière nocive pensée. Une dernière image. Celle de Grey. Une image qui me frappa plus fort que le groupement de souvenirs de cette désastreuse nuit. 
  Je repris appuie sur mes pieds et me positionnai correctement. Je coupai l'arrivée d'eau, ayant déjà assez gaspillé pour aujourd'hui. Mon cœur me tiraillait, me picotait à petites aiguilles aiguisées. Et ces malheureux picotements suscitaient le plus douloureux des martyrs dans tout mon être.
   Dans un coup de furie, je frappai le mur de la douche. Je chassai, balayai ces foutues pensées et secouai de la tête. Nan, Lucy. T'as plus de droit de flancher, alors ressaisis-toi.
- Il faut que je change, que je m'endurcisse. Je ne peux plus me laisser aller comme ça, pour qui que ce soit. Déclarai-je sans trop y croire.
Je me dégageai de la douche et avançai. Je passai un coup de serviette, retirant un peu de la buée, soufflai puis inspirai une grande bouffée d'air comprimé. Je posai mes yeux sur le miroir qui reflétait cette fille. Cette fille que je voyais détruite.
- Tu peux y arriver. Allez, crois en toi, Lucy. Tu peux le faire. M'encourageai-je, la voix presque tremblante.
  Je me détaillai, examinai chaque parcelle de mon corps. Je fermai les yeux, sentant mon cœur se serrer. Puis mon rire résonna dans cette pièce.
- Bon sang... voilà que je me mets à parler toute seule. Ricanai-je. Je deviens folle, super, on devra encore m'interner !
À cette idée, je soufflai du nez, submergée par le cynisme.
  Je me redressai et plantai mon regard dans celui de la reflet du miroir. Je me souris et inspirai une dernière fois.

    Posé sur mon lit, Sting tentait d'avoir une quelconque autorité sur Tom qui sautait sur le lit. Je me concentrais sur mon devoir maison que je devais rendre demain et me posais maintes questions sur les dernières équations.
- Tom ! Allez, va dormir maintenant !
L'interppellé se moqua de mon frère en sautant plus haut et, avant qu'il ne chute, Sting le rattrappa. Je me tournai vivement vers eux et les toisai du regard. J'entendis mon jumeau déglutir.
- Tom, il se fait tard alors, va tout de suite dans ta chambre avant que je ne m'énerve. Lui ordonnai-je, pointant la sortie du doigt.
Le blondinet fit la moue et Sting l'aida à descendre. Le bambin s'approcha de moi et posa lentement ses yeux de chiot attristé sur moi.
- Ton petit jeu ne fonctionnera pas cette fois. Je suis occupée et fatiguée. Je dois vite aller dodo pour être en forme demain. Comme toi. Ne sois donc pas égoïste et écoute moi.
Tom croisa les bras, se sentant injustement puni alors que je faisais ça pour son bien-être. Il finit tout de même par obtempérer et je soufflai. Je sentis son regard posé sur moi et lui fis un simple signe de la main.

   Je conclus par une dernière phrase mon fichu devoir et basculai au fond de ma chaise, soupirant d'épuisement. Puis mon regard dévia de ma feuille, rencontrant le post-it. Je l'avais oublié.
   Hésitante, je le pris lentement en main et le scrutai de plus près. Je lorgnai sur mon téléphone qui se trouvait à ma gauche et me penchai pour l'attraper. Je jetai un nouveau regard sur la petite feuille et tapai le numéro, ne sachant pas quoi en faire.
   Je restai là à observer ce nouveau contact dans mon répertoire et réfléchis. Quoi dire ? Quoi faire ? Son image apparut dans mon esprit. Je l'imaginai sur son lit, scrollant continuellement sur son téléphone, le regard neutre. Je cliquai sur la bulle bleue.

" J'espère qu'Aurore ne s'est pas assoupie aussitôt, son prince en serait très déçu. "

    Je l'imaginai être surpris de recevoir ce message, se demandant qui était le commanditaire. Je l'imaginai tiquer avant de sourire. Et je me surpris à espérer que ce soit le cas.
  Mon téléphone sonna.

" Son prince n'a pas à s'inquiéter pour ça. Aurore ne peut s'endormir sans lui et, même s'il aurait pris du temps à se décider, elle l'aurait quand même attendu jusqu'à la fin ;) "

  Je soufflai du nez et souris à son message. Je lui répondis et éteignis mon téléphone, consacrant ma fin de soirée à mon frère qui lisait le derrière d'un de mes livres.
  Je sautai sur mon lit, ravie, et m'enfonçai dans ses bras qu'il serra contre moi.
- Tu dois encore me parler de Sofia. Lui dis-je, le sourire aux lèvres.
- Ava. Rectifia-t-il en soupirant.
Il savait que je connaissais son prénom. Je me moquais simplement de lui. Oublier le nom de celle qui hantait ses pensées, de celle qui était devenue propriétaire de son sourire, ce serait impensable. Elle le rendait déjà heureux. Et son bonheur faisait le mien.
    Mon frangin débuta le film affiché sur l'écran de son ordinateur portable. Il nous enroula d'un doux plaid et je saisis ma gourde, remplie de grenadine.
 
   Entre ses jambes, je regardais et commentais le film, m'offusquant avec mon frère de certaines idiotes décisions prises par le protagoniste, son menton posé sur mon crâne.

——————————————————

Credit to @danthreez_arts

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top