Un mec banal dans un lycée banal
Mon lycée, le lycée Victor Hugo est le seul d'un petit village de mille habitants. Du même coup, nous nous connaissons tous un peu, et les rumeurs se répandent comme une trainée de poudre. Ainsi, le jour où tout le monde a répété qu'un meurtre avait été commis, personne n'y a cru - pas même moi. Pourtant j'aurais dû, car la vérité se présenta à moi lors de mon passage aux toilettes le midi de cette même journée. Je m'efforçai de ne pas crier, mais le spectacle était effrayant. La cabine dans laquelle j'entrais était déjà occupée par une fille, assise sur la cuvette, morte. Elle penchait la tête sur le côté gauche, et un filet de sang séché lui coulait de la bouche. Je la reconnus, c'était une des filles les plus riches - et insupportables - du lycée. Elle semblait tenir quelque chose - un bout de papier - dans sa main. Je lui pris et lus l'inscription, peu lisible. Il y avait écrites deux lettres : un K et un M. Je décidai de n'en parler à personne, pour ne pas éveiller les soupçons, mais je me mettais en quête de trouver le meurtrier.
Les jours qui suivirent, aucun autre meurtre ne fut recensé. Mais après de nombreuses recherches, je découvris une semaine après le premier un deuxième cadavre sur le toit de l'établissement. C'était un garçon, lui aussi riche et lui aussi portant un papier sur lequel était noté "KM" dans la main. Il était posé contre un mur, la tête penchée à gauche et un filet de sang coulant de sa bouche.
Je remarquai plusieurs autres cadavres, tous espacés d'une semaine et tous portant les mêmes particularités, dans les mois suivants. J'en parlai plusieurs fois à Victor, mais il n'avait pas l'air de s'inquiéter plus que ça, ce qui était fort étrange.
Les mois passaient donc et je commençais à perdre espoir au sujet de l'enquête, quand un cours de SES me donna une piste. Le professeur nous parlait de Karl Marx et de ses idéaux, et je marquai alors sur mon cahier les initiales KM pour abréger le nom de Karl Marx. Je ne fis pas la relation immédiatement, mais j'eus une illumination lors du deuxième passage de mes yeux sur ces initiales. KM ! Les deux lettres notées sur les papiers que tenaient les victimes du mystérieux criminel. Je venais de trouver un lien.
Le soir, je décidai donc de rechercher toutes les personnes du lycée pouvant avoir un rapport avec Karl Marx. Ma liste n'était pas très longue et comportait le nom de Victor (il est communiste), malheureusement.
Après un tri approfondi, je retins trois personnes, et Victor en faisait encore partie (Note de l'auteur : à ce moment de l'histoire on sait que c'est Victor le tueur mais on fait semblant que non O.K. ??), ce qui m'inquiétait beaucoup. Pour déterminer le coupable une bonne fois pour toute, je pris l'initiative de rester au lycée le soir du présumé meurtre et d'attendre que le criminel se montre.
L'heure du fameux soir est arrivée. En étudiant les emplacements des cadavres des victimes, j'ai pu trouver que la prochaine se situerait au gymnase (Note de l'auteur n°2 : me demandez pas comment il a fait, moi-même je sais pas). Je me retrouve donc à 19h, dans le gymnase en attendant le criminel. Ah, tiens, voilà la victime ! Un riche encore. C'est un garçon, je ne le connais pas vraiment. Et maintenant, voilà le criminel. Je ne pus pas voir son visage car il portait une cagoule de laine noire. Ils n'ont pas l'air de m'avoir repéré. Lorsqu'il me tourna le dos, je sautai sur le criminel, lui enlevait sa cagoule et vis... Victor ! Je m'écartai alors, pris de dégoût.
Pris de panique, il décida de s'en prendre à moi d'abord. S'en suivit alors une longue course poursuite dans les couloirs du lycée. Je profitai d'un moment de répit pour appeler la police, quand à la fin de mon appel un coup derrière la tête m'assomma, et je tombai lourdement sur le sol...
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