Chapitre 9.
La semaine passa assez rapidement, Ailee faisait beaucoup d'efforts pour s'intégrer dans la colocation. Les garçons commençaient à s'habituer à elle. Elle s'entendait bien avec tout le monde et malgré quelques petites erreurs qu'elle faisait régulièrement, elle avait presque l'air d'une étudiante normale au lycée.
Le vendredi midi, pendant le déjeuner, ils parlèrent tous ensemble comme à leur habitude.
« Alors le bilan de cette première semaine, Ailee ? demanda Tao.
— C'est passé super vite !
— C'est bientôt le week-end, contente ? Notre classe est déjà en week-end, on n'a pas cours le vendredi après-midi.
— Je commence un peu à fatiguer de cette semaine alors j'ai hâte de pouvoir me reposer.
— C'est sûr qu'après avoir passé six cents ans dans un bloc de glace, ça doit être fatiguant d'avoir la semaine d'un lycéen normal, dit-Stephen. Heureusement que tu ne travaille pas le week-end pour l'instant.
— Oui.
— J'ai pensé à un truc, dit-Seiji.
— À quoi ?
— Il faudrait peut-être lui acheter un ordinateur. Elle va en avoir souvent besoin avec le lycée.
— C'est vrai, on y a pas pensé. Il faudrait que l'on t'achète un ordinateur, Ailee.
— Mais vous avez déjà beaucoup dépensé pour moi, j'ai pas envie que vous utilisiez encore votre argent...
— Elle n'aura qu'à s'en acheter un à la fin du mois avec sa paye, proposa Louis.
— C'est une bonne idée ça, dit-Stephen. Comme on est qu'au début du mois de novembre, il va falloir attendre un peu mais c'est une bonne idée. Et Seiji t'apprendra à t'en servir.
— Je peux commencer à lui apprendre avant qu'elle n'achète son ordinateur, avec le mien, dit-Seiji.
— Merci, dit-Ailee.
— J'ai l'impression que tu dis vraiment souvent merci, Ailee, dit Noaz.
— C'est vrai... Mais vous m'aidez beaucoup alors c'est normal.
— Je peux me permettre de te poser une question ? demanda Louis.
— Oui, bien sûr.
— Tu as l'intention de faire quoi ? Je veux dire, pour l'instant tu t'habitue à cet endroit mais quand tu auras réussi à être comme tout le monde – du moins en apparence – tu vas faire quoi ?
— J'aimerais bien retrouver mes souvenirs, pour comprendre...
— Oui, mais après ?
— Je ne sais pas trop, pour l'instant. »
La discussion s'arrêta là, tout le monde finit de manger et Ailee, Louis, Stephen et Noaz retournèrent en cours. Après deux heures de mathématiques, ils eurent une pause. Sacha vint les voir.
« Salut, les garçons. Salut, Ailee ! Dit-elle.
— Salut Sacha, répondit-elle.
— Tiens, j'avais une question à te poser, Ailee.
— Quelle question ?
— Comment c'est chez les garçons ?
— Pourquoi veux- tu savoir ça ?
— Je n'ai jamais eu le droit de rentrer chez eux. D'ailleurs personne n'a jamais eu le droit. Je ne sais même pas où c'est. Tu ne veux pas me dire à quoi ça ressemble ?
— Hm, qu'est-ce qui te fait croire qu'elle est déjà entrée dans la maison ? demanda Louis.
— Et puis, de toute manière, on ne serait pas d'accord pour qu'elle t'en parle si c'était le cas, dit-Stephen.
— Oh allez, juste un petit détail ! demanda Sacha. Leurs chambres sont comment ?
— Je ne suis jamais entrée chez eux, mentit Ailee.
— Bon, tant pis. Vous êtes pas sympas les garçons.
— Tu es juste trop curieuse, Sacha, lui reprocha Noaz.
— Et vous, trop mystérieux, dit-elle avant de partir. »
Ils retournèrent en cours et après une heure de physique-chimie rentrèrent chez eux. L'heure de dîner arriva rapidement.
« Sacha est vraiment trop curieuse, dit-Tao après avoir écouté ce qu'il s'était passé.
— Pourquoi vous n'invitez jamais personne chez vous ? demanda-Ailee.
— On traîne surtout entre nous alors on a pas vraiment l'occasion de se faire d'autres amis. Et puis on préfère préserver notre intimité, en quelque sorte. Les autres n'ont pas besoin de savoir où l'on vit, dit-Callum.
— Vous voulez garder le mystère complet, dit-elle en riant. Vous êtes assez mystérieux comme garçons. Les gens ne doivent pas vraiment vous comprendre. Pourquoi vous ne vous ouvrez pas un peu plus au reste du monde ?
— Notre situation est assez compliquée, on se comprend très bien, alors on a pas vraiment besoin d'autres personnes pour l'instant.
— Je vois. Vous restez mystérieux une fois de plus. mais je n'ai pas de soucis avec ça, s'empressa-t-elle d'ajouter.
— Tu es aussi pleine de mystères Ailee, dit-Tao.
— C'est vrai, mais ce n'est pas volontaire de mon côté » dit-elle en riant.
Le lendemain, quand Ailee se leva, c'est Tao qui était en cuisine.
« Bonjour, Ailee. Bien dormi ? demanda-t-il.
— Oui, très bien, et toi ?
— Bien, bien. Tu te lèves assez tôt.
— Je me levais toujours très tôt le matin, dit-elle.
— Tu as gardé une vieille habitude alors.
— Oui, je suppose.
— La semaine a dû être fatigante, non ?
— Un peu, oui. Mais ça va, je commence à m'habituer au rythme des cours.
— On dirait que tu as de grandes capacités, tu comprends assez vite. Un talent naturel.
— Je suis moi-même impressionnée. Je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi facile.
— Tu voudrais bien m'accompagner quelque part cet après-midi ?
— Bien sûr, où ça ?
— Tu verras par toi même quand on y sera.
— D'accord. Tu as besoin d'aide ?
— Non pas vraiment, mais tu peux mettre la table si tu veux. »
Ailee mit la table et quand Tao eut fini de préparer le petit déjeuner, ils commencèrent à manger tous les deux puis les garçons arrivèrent les uns après les autres. Après le petit-déjeuner, Ailee se proposa pour faire le ménage dans les parties communes, étant donné que chacun s'occupait de sa propre chambre. Les garçons acceptèrent et Tao dû lui montrer comment utiliser les différents ustensiles de ménage. Elle passa toute la matinée à laver la maison.
« Pourquoi tu t'occupes de ça ? demanda Louis.
— J'ai besoin de m'occuper l'esprit, répondit-elle simplement avant de continuer. »
Louis ne lui demanda rien de plus et la laissa faire. Le midi, Ailee aida une fois de plus Tao en cuisine.
« C'est toujours bon pour cet après-midi ? lui demanda-t-il.
— Oui, bien sûr. Je n'ai rien d'autre à faire de toute façon. Et puis tu m'as demandé de t'accompagner quelque part, ce n'est pas mon genre d'annuler à la dernière minute.
— Tant mieux alors.
— Tu ne veux toujours pas me dire où on va aller ?
— Bon, tant pis, j'aurais essayé au moins. En réalité, je suis quelqu'un de très patiente.
— Tu as attendu plus de six cents ans dans un glaçon, donc ce n'est pas étonnant, dit-une voix sortant de nul part. »
Ailee se retourna et se retrouva en face de Louis.
« C'est vrai, dit-elle. Mais je n'en avais pas conscience.
— Peut-être que tu as juste oublié ce moment, comme d'autres. Tu as bien dit que tu avais oublié certains moments, non ?
— C'est vrai.
– Alors peut-être qu'en réalité tu avais conscience d'être enfermé et que tu ne t'en souviens juste pas.
– Il a peut-être raison, dit-Tao. Ça semble plausible. »
Ailee baissa le regard, cela semblait possible mais elle espérait que ce soit faux, elle ne voulait pas se souvenir de tout ce temps où elle avait attendu.
« Mais, si c'est le cas, tu ne t'en souviendras sûrement jamais, dit-Louis en se voulant rassurant.
— Pourquoi ? demanda-Ailee.
— C'est une période beaucoup trop longue, il faudrait beaucoup trop d'énergie à ton cerveau pour s'en rappeler. Tu risquerais juste de tomber d'épuisement si ça arrive. Ton cerveau ne te ferait pas ça intentionnellement. Donc selon moi tu ne t'en souviendras jamais.
— Pour le coup, je suis encore d'accord avec ce qu'il dit, dit-Tao. Et je ne suis d'accord avec lui que quand on parle d'un seul sujet en général.
— Lequel ? demanda-t-elle.
— Cela à un rapport avec notre pièce secrète, on t'en parlera en temps voulu. »
Ailee acquiesça. Louis l'aida à mettre la table puis tout le monde vint manger.
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