Chapitre 4.

Noaz avait pris la tête de l'opération. Étant le plus organisé, il avait été choisi à l'unanimité pour décider comment la journée allait se passer.

« On a pas mal de choses à faire, dit-il. Il faut commencer par lui trouver un nom, un prénom, une date de naissance, un lieu de naissance et une signature, pour faire sa carte d'identité et sa carte vitale. Lui ouvrir un compte en banque. Et il faudra faire des photos d'identité. On pourrait ensuite l'ajouter sur le contrat de prêt de la maison. Si ça te va ?

— Hm, je suppose que oui, même si je ne sais pas trop de quoi tu parles. Si ça vous aide alors je suis d'accord.

— Et lui trouver un petit boulot. Il faut aussi lui acheter de nouveaux vêtements et lui faire faire un tour chez le coiffeur. Après il faudra l'inscrire au lycée et lui acheter tout le matériel nécessaire. Je pense qu'il serait préférable de la faire entrer en terminale S comme nous pour qu'elle ne soit pas perdue. Ça ne te dérange pas ?

— Non, bien sûr que non. Faites ce que vous pensez être le mieux.

— Okay. J'essaierais de voir si ils peuvent te mettre dans une de nos classes. »

Il passa quelques minutes à répartir les tâches.

« Seiji, tu t'occuperas de faire ses cartes, Esteban t'aidera. Tao et moi, on s'occupera de l'ajouter sur le contrat de la maison et de l'inscrire au lycée. Callum essaye de voir si elle ne peut pas être embauchée au café où tu travailles. Et Louis et Stephen vont faire les magasins avec elle pour lui acheter des vêtements, se couper les cheveux et acheter tout ce qu'il faut pour le lycée.

— On va avoir le temps de tout finir aujourd'hui ? demanda Esteban.

— On est bien obligés, demain c'est dimanche... Tout est fermé. À la limite on peut s'occuper de l'ouverture du compte et de la mettre sur le contrat de la maison demain, mais c'est tout. Bon ! On commence ?

— Okais ! dirent-ils en chœur.

— Bon, Madeleine... Pour ton nom et pour ton prénom, tu n'as pas d'idée ?

— Non...

— Tu n'as pas de surnom ou quelque chose comme ça ?

— Mon père m'appelait souvent Lili, il m'a dit que si ça n'avait tenu qu'à lui il m'aurait appelée comme ça.

— Lili ? On peut trouver quelque chose qui s'en rapproche...

— Elle peut s'appeler Lili Moon.

— Je pense que ce serait mieux de changer de nom aussi... Ça ne te dérange pas Madeleine ?

— Non, non, je comprends. C'est mieux si personne ne fait le lien entre moi et mon père.

— Tu n'as vraiment pas d'idée de nom et prénom ?

— Je vous laisse décider. Je vous fait confiance, faîtes comme bon vous semble. Et je ne connais pas vraiment les prénoms courants de votre époque.

— Tu nous fais confiance ? Tu es sûre ? Tu nous connais à peine, dit-Louis.

— Si je me suis réveillée alors que vous étiez là, c'est qu'il y a une bonne raison. Je ne pense pas que vous soyez de mauvaises personnes. Après tout, vous m'avez quand même sauvée, je suis sûre que je peux vous faire confiance.

— Si c'est ce que tu penses alors on ne va pas te contredire, continua Louis.

— Ailee ! dit-Esteban.

— Ailee ?

— Oui, c'est le nom d'un personnage dans une série que j'ai vu, vous vous ressemblez un peu.

— Quelle série ? demanda Callum.

— Je ne me souviens plus du nom, il était assez compliqué et la série n'est pas très connue.

— Ça te plais comme prénom Ailee ? demanda Noaz à Madeleine.

— Oui, j'aime bien.

— Très bien. Il te faut encore un nom...

— On peut lui trouver un nom qui commence par Li, comme ça elle garde un peu de son passé, comme c'est le nom que son père voulait lui donner, réfléchit Esteban.

— C'est une bonne idée, dit-Noaz. Tu dis des choses assez intelligentes ces temps-ci Esteban, tu ne serais pas malade par hasard ?

— Je vais très bien, dit-il en riant.

— LeeHa, proposa-Seiji. J'ai une cousine éloignée qui porte ce nom, on pourra dire qu'elle fait partie de ma famille.

— Ailee LeeHa ? J'aime bien, ça te plaît Madeleine ?

— J'aime bien aussi.

— Très bien. Alors maintenant il lui faut une date de naissance. Tu es née quand ?

— Le 20 juin 1377.

— Donc si tu as 18 ans, on doit mettre le 20 juin 1999. On va dire que tu es née ici. Si les gens demandent pourquoi ils ne t'ont jamais vue avant tu pourras dire que tu as vécu à l'étranger. Je suppose que tu devais avoir une signature, pour signer les documents officiels, non ?

— Oui, bien sûr.

— Tu vas utiliser celle-là alors. Je ne pense pas que quelqu'un fera le rapport juste avec ta signature.

— D'accord. »

Noaz donna un papier à Madeleine, enfin... à Ailee et elle y dessina sa signature.

« Bon maintenant que l'on a toutes les informations, nous allons pouvoir commencer. Seiji et Esteban, commencez tout de suite à faire les cartes, c'est ce qui va prendre le plus de temps. Moi et Tao on en a besoin pour faire les inscriptions, on appelera aussi notre banquier pour prendre rendez-vous pour demain matin. Pendant ce temps-là, Louis et Stephen occupez vous de Made... Ailee. Et Callum passe au café pour voir s'ils peuvent la prendre.

- Noté ! »

Stephen prêta des vêtements à Ailee pour qu'elle s'habille.

« C'est pas que les robes de princesses c'est pas très discret en ville mais... De nos jours, ce n'est pas une bonne idée de sortir habillée comme ça » dit-Stephen.

— D'où tu sors ces vêtements de fille ? demanda Louis.

— Tu te souviens pas ? Ma sœur avait passé quelques jours ici quand ça ne se passait pas bien avec mes parents.

— Hm, c'est vrai, dit-il avec une grimace.

— Elle avait laissé des vêtements au cas où elle devrait revenir. »

Ailee mis les vêtements. Ils n'étaient pas vraiment à sa taille mais elle avait l'air plus normale que dans sa robe à froufrous.

« On devrait commencer par le coiffeur, proposa Louis.

— Je suis d'accord avec toi, dit-Stephen.

— Chez le coiffeur ? Pour me couper les cheveux ?

— Oui, avec une nouvelle coupe tu auras un peu moins l'air d'être... Toi. Enfin, tu vois là où je veux en venir.

- Je vois, oui. »

Ils se dirigèrent donc rapidement vers le coiffeur qu'ils connaissaient le mieux.

« Salut ! dit-Stephen.

— Tu viens pour une coupe ? demanda le coiffeur.

— C'est pas pour moi aujourd'hui. C'est pour la demoiselle.

— Oh, une amie ?

— Hm-hm.

— Je pensais que tu n'avais que des mecs en amis.

— Plus ou moins, on a fait une exception pour celle-là.

— Je vois. Alors, Mademoiselle, je suis enchanté de faire votre connaissance.

— Moi de même.

— C'est quoi votre petit nom ?

— Je m'appelle Ma... »

Elle s'arrêta un instant.

« Ailee. Elle s'appelle Ailee, intervint Louis.

- Je vois. Vous voulez que je vous les coupent comment vos cheveux ? »

Ailee tourna le regard vers Stephen et Louis. Louis donna les instructions au coiffeur qui s'exécuta. Lorsqu'il eut fini, Ailee pu voir le résultat dans un miroir.

« Woah, j'adore ! s'exclama-t-elle. J'ai l'air totalement différente.

— Ça te va vraiment bien, dit-Stephen. Tu en penses quoi Louis ?

— C'est réussi, dit-il d'un ton laconique.

— C'est toujours un plaisir de vous rendre service, dit le coiffeur. »

Les garçons payèrent à la caisse puis ils sortirent tous les trois.

« Maintenant, il te faut des vêtements... à ta taille de préférence, parce que là... »

Ils entrèrent dans un magasin de vêtements et Stephen commença à choisir des vêtements pour Ailee. Elle en essaya beaucoup. Stephen et Louis n'étaient pas vraiment d'accord sur le genre de vêtements qu'elle devait porter.

« C'est beaucoup trop décolleté, dit-Louis, on dirait une... Bref. Essaye ça plutôt.

— Moi je trouve ça très bien ! répliqua Stephen.

— Parce que tu as des goûts étranges. Ce serait mieux si elle n'attirait pas trop l'attention.

— Et pourquoi ?

— Parce que moins elle attirera l'attention, moins il y aura de chance que quelqu'un la reconnaisse. Je te rappelle que c'est une œuvre que l'on a volé dans un musée.

— C'est vrai mais elle peut quand même s'habiller comme elle veut.

— Sauf que là c'est des vêtements que toi tu veux qu'elle porte, pas elle. »

Ailee sortit de la cabine d'essayage avec les vêtements que Louis lui avait conseillés.

« J'aime bien ceux-là, dit-elle. Ils sont confortables. »

Louis lança un sourire narquois à Stephen.

« C'est bon, j'ai compris. On essaye des vêtements plus simples alors. »

Ailee continua d'essayer des vêtements, des chaussures, des sacs, des accessoires... Ils en achetèrent assez pour qu'elle puisse s'habiller tous les jours. Alors qu'ils étaient en train de payer pour les vêtements, Stephen pensa à quelque chose.

« On a oublié de lui acheter quelque chose...

— Quoi ? demanda Louis.

— Des... Hm... Des sous-vêtements.

— Ah... Oui, j'y avais pas pensé...

— Tu t'en occupes ?

— Non ! Toi vas-y avec elle ! dit-Louis.

— On le fait à pierre-feuille-ciseaux ?

— Ouais. »

Pendant ce temps-là.

Callum était allé au café où il travaillait comme serveur.

« Je peux voir le patron, demanda-t-il à son collègue.

— Ouais, je l'appelle. »

Le directeur du café arriva après quelques minutes.

« Qu'est-ce que tu fais là alors que tu es de repos ? demanda le patron.

— Je suis venu pour vous poser une petite question.

— Laquelle ?

— J'ai une amie à moi qui cherche un petit boulot. Vous aviez bien dit la dernière fois que comme on avait de plus en plus de clients il faudrait bientôt embaucher un nouveau serveur ?

— Oui, j'ai dit ça.

— Elle adorerait travailler ici. Elle a passé pas mal de temps à l'étranger et vient juste de revenir. Comme elle ne connaît pas beaucoup de monde, je l'aide un peu.

— Elle s'appelle comment ton amie ?

— Ailee LeeHa.

— Je voudrais la rencontrer avant de l'engager. Elle tombe au bon moment ta copine, j'allais justement commencer à chercher un nouveau serveur. »

Callum rit un peu.

« Sacrée coïncidence ! On a vraiment de la chance. »

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