Chapitre 37.
Le lendemain matin, la première chose qu'Ailee fit après s'être réveillée dans le lit de Louis fut de simplement le regarder dormir. Il se réveilla seulement quelques minutes après elle. Il était encore très tôt et ceux qui étaient rentrés à la maison après leur repas de famille n'étaient pas encore levés. Ils décidèrent de profiter de ce temps pour aller voir ce qui rendait Ailee folle de curiosité : le cadeau que le père de Louis lui avait fait. Ils allèrent à l'adresse indiqué par le papier et se retrouvèrent devant une petite maison. Ils frappèrent à la porte et une dame plutôt âgée leur ouvrit.
« Nous sommes là de la part de Monsieur Wang, dit-Louis. Il nous a donné cette clef. »
Elle leur sourit et fit signe d'entrer, ce qu'ils firent sans attendre.
« J'ai un double des clefs, dit-elle. Mais je vais vous laisser l'occasion de le découvrir par vous même. Il est encore tôt, je ne suis pas encore allé le voir, il dort peut-être encore. Il est dans la chambre, au fond du couloir. »
Ailee était d'autant plus curieuse qu'elle commençait à avoir une petite idée de ce que pouvait être ce cadeau. Ils traversèrent le couloir et elle entra la clef dans la serrure, un léger bruit se fit entendre de l'autre côté de la porte. Elle ouvrit.
Ouaf
Un petit chien se trouvait dans la pièce, un tout petit chien aux poils gris. Il accourut vers eux, et Ailee se mettant à genoux il vint se poser dessus.
« Salut toi » dit-elle.
Il lui lécha la main et lança un regard à Louis penchant de façon mignonne la tête sur le côté.
« Il est beaucoup trop chou » dit-Ailee.
Louis se pencha et approcha sa main du chiot qui se frotta à lui.
« Et il nous aime déjà » dit-il.
La dame à qui appartenait la maison arriva derrière eux.
« Monsieur Wang a acheté de quoi le nourrir pour au moins un mois et il a aussi acheté tout le nécessaire pour que vous vous en occupiez. Il a créé l'association dans laquelle je suis bénévole, et qui s'occupe des animaux abandonnés. La mère de ce chiot est arrivée enceinte il y a quelque temps, elle est morte en accouchant, elle était trop faible.
— Mon père a créé ce genre d'association ? demanda Louis.
— Bien sûr. Il dit que sa femme adorait les animaux et que ça lui donne l'impression qu'elle est toujours là. L'association porte son nom d'ailleurs, Mai-Lan. »
Des larmes vinrent se former au coin des yeux de Louis, il semblait se rendre compte qu'il y avait encore pleins de choses à apprendre à propos de son père. Le chiot vint lécher le visage de Louis comme pour le réconforter.
« Nam, dit-Ailee.
— Quoi ? demanda Louis.
— On pourrait appeler ce chiot Nam, en hommage à ton père. »
Louis lui sourit en signe d'approbation. Ils prirent les affaires du chien et rentrèrent chez eux après un thé partagé avec la femme et des centaines de questions posées sur le chien et sur Il-Nam. Ils avaient pris des notes pour être sûr de ne pas faire d'erreurs avec le chien. Arrivés à la maison, tout le monde semblait occupé dans leurs chambres. Trouvant cela amusant, Ailee chercha par tous les moyens une technique pour faire aboyer le chien. Elle lui présenta une croquette et lui demanda s'il en voulait.
Ouaf
Tous les garçons furent surpris d'entendre un tel bruit dans leur maison, et quelques secondes plus tard ils étaient tous réunis dans le salon. Ailee et Louis leur présentèrent Nam et tout le monde tomba sous le charme de cette boule de poil. Il fit rapidement connaissance avec la maison, c'était un petit chien très sage et qui aimait explorer. Ailee et Louis donnèrent des instructions à tout le monde, pour ne pas lui donner n'importe quoi à manger, ou de faire attention en ouvrant la porte d'entrée, ce genre de conseils. Ailee décida de téléphoner au père de Louis.
« Allô, Monsieur Wang ?
— Oui, c'est toi Ailee ?
— Oui, c'est moi. Nous sommes allés chercher Nam aujourd'hui. Il est absolument trop mignon et je crois qu'il nous aime bien.
— Nam ?
— Oui, nous avons décidé de l'appeler comme ça, après avoir appris pour votre association.
— Oh, j'avais dit à Madame Lin de ne pas le dire.
— Elle ne sait apparemment pas tenir sa langue, répondit Ailee en riant. Mais elle a bien fait, je pense que votre fils est ému d'avoir appris ça. Je suis contente que les choses s'arrangent entre vous.
— Merci Ailee, tu es un ange tombé du ciel pour nous, je ne te remercierais jamais assez. Alors, tu vas le garder chez toi ? Il y a peut-être plus de place à la colocation des garçons, non ?
— Ah, hm, je dois vous avouer quelque chose.
— Quoi donc ? Tu peux tout me dire tu sais.
— Je vis à la colocation. Pour tout vous dire, lorsque je suis arrivée dans cette ville, je ne connaissais personne, je n'avais nulle part où aller et les garçons m'ont sauvée la vie. Ils m'ont proposé de rester avec eux, j'ai accepté, j'ai un job, j'aide avec les dépenses quotidiennes et je vais dans le même lycée qu'eux depuis. Comme on savait que ça ne serait pas trop du goût des parents des garçons, nous l'avons caché à presque tout le monde. En fait, pas mal de gens le savent mais nous n'en avons parlé à aucun parent. Lorsque je me suis retrouvé à l'hôpital après un évanouissement, le père de Noaz a pensé que je sortais avec lui, pour s'en sortir il a dit que j'étais la petite amie de Louis, mais ce n'était pas encore le cas à ce moment-là. Lorsque vous nous avez surpris au café on ne sortait toujours pas ensemble mais Louis venait de me sortir d'une situation difficile alors je vous ai laissé croire que c'était le cas et je vous ai mentis. J'en suis désolée. Par la suite nous nous sommes vraiment mis ensemble et je ne voyais donc plus de raison de résoudre le malentendu. Je suis désolée. »
Un blanc plana dans l'air quelques instants puis le rire d'Il-Nam se fit entendre à l'autre bout du fil, un rire non-retenue, il semblait rire à gorge déployée. Cela dura un moment, jusqu'à ce qu'il se calme.
« Ce n'est vraiment rien, dit-il. Je suis heureux que tu m'en ai parlé. Et ça me rassure un peu, que tu ne vives pas seule. Je ne dirais rien aux autres parents, ils n'ont pas besoin de tout savoir. Occupes toi bien de mon fils, je pense qu'il en fera de même. Et occupes toi bien de Nam aussi. Je dois me reposer.
— Merci Monsieur.
— Voyons Ailee, au point de notre relation où nous en sommes, tu peux bien m'appeler Il-Nam, ou beau-papa. Sens toi à l'aise de m'appeler papa si tu le souhaites, comme tu n'as plus le tien.
— Merci, beau-papa, dit-elle. Je vais vous laisser vous reposer. »
Ils raccrochèrent. Ailee ne put retenir un sanglot, son père lui manquait toujours mais elle avait cette impression d'avoir trouvé une nouvelle famille ici. Stephen arriva à ce moment-là dans le couloir, la voyant pleurer il s'approcha et lui demanda ce qu'elle avait. Ne pouvant parler à cause des sanglots qui lui prenait la gorge, elle posa juste sa tête contre le torse de Stephen qui l'entoura de ses bras et lui tapota doucement l'épaule pour la calmer. Même calmée, elle ne lui expliqua pas ce qui lui avait pris.
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