Chapitre 34.

Le lendemain matin, Stephen surprit Louis essayant discrètement de sortir de la chambre d'Ailee. Il ne put s'empêcher de rire, silencieusement. Tout le monde finit par descendre prendre le petit-déjeuner.

« Alors, ça va pas être trop compliqué de jouer la comédie aujourd'hui ? » demanda Callum à Ailee et Louis.

Stephen ne put s'empêcher d'exploser de rire.

« Je ne pense pas qu'ils aient besoin de jouer la comédie, les deux tourtereaux » dit-il.

Tout le monde parût plus ou moins surpris, Ailee et Louis rougirent.

« On sort ensemble, dit-Ailee. Depuis hier soir.

— Qu'est ce qui s'est passé hier ? demanda Seiji.

« Tout s'est passé exactement comme je l'espérais » pensa-Stephen.

« Disons que c'est un secret entre nous trois.

— Nous trois ? dit-Esteban. L'un de nous est au courant de ce qu'il s'est passé ? »

Louis acquiesça. Tout le monde regarda tout le monde à tour de rôle mais Stephen cachait bien son jeu.

« Tant mieux pour vous, dit-Noaz. Votre mensonge n'en est plus un et on dirait que vous êtes heureux. C'est le plus important. Ailee m'a aidé avec Laura, et puis tu es super gentille, tu mérites de sortir avec lui. Ça aurait été une autre fille j'aurais peut-être pas été d'accord de laisser notre petit Louis à n'importe qui mais toi. C'est toi, quoi. »

Ailee rit.

« Vous êtes très protecteurs entre vous on dirait.

— Tu n'es pas au courant depuis le temps que tu es ici ?

— Ça fait à peine un mois et demi que je suis là, je te rappelle. Et apparemment je ne vous connais pas encore assez bien pour savoir ce qu'il y a derrière votre porte secrète.

— On te le montre demain, comme cadeau de Noël, dit-Noaz.

— D'accord. »

Tout le monde finit de manger puis alla se préparer. Ils passaient, pour la plupart, toute la journée avec leur famille, Esteban n'allait manger avec eux que le midi et Seiji que le soir. Louis conseilla Ailee sur sa tenue afin que ce soit au goût de son père et sa belle-mère.

« C'est un peu stressant, dit-il pendant qu'Ailee l'aidait à mettre sa cravate, une fois de plus.

— J'ai trouvé ton père très gentil quand je l'ai vu, dit-elle. Je suis sûre que ça va bien se passer.

— Ce n'est pas à cause de lui que je m'inquiète, mais plutôt à cause de ma belle-mère et sa fille, elles se mêlent toujours de ce qui ne les regardent pas.

— Je te dis que ça va bien se passer. »

Ils finirent de se préparer puis partirent. Une voiture les attendait devant la maison afin de les conduire jusqu'à la résidence de la famille Wang.

« C'est grand, dit-Ailee en voyant la maison.

— Ma belle-mère vit ici à plein temps mais mon père voyage souvent entre la Corée et la France. »

Ils frappèrent à la porte et une femme vint leur ouvrir. Elle salua Louis.

« Madame, Monsieur, Maître Louis est arrivé. »

Ailee ne put s'empêcher de rire et chuchota à l'oreille de Louis.

« Maître Louis, sérieusement ? »

Louis leva les yeux au ciel et Ailee retint un autre rire. Le père de Louis arriva au bras de sa femme, une jeune fille les suivait.

« Ailee, dit le père de Louis. Ça me fait vraiment plaisir de vous voir. »

Ailee sourit.

« Moi de même, Monsieur Wang. Je vous avoue que j'avais hâte de vous revoir. »

La femme se racla la gorge.

« Enchantée, dit-elle. Mon mari m'a parlé de toi, tu es la petite-amie de Louis, c'est ça ?

— C'est exact. Enchantée, Madame.

— Appelle-moi Katerina. Et voici ma fille, Alice. »

Ailee parût étonnée.

« Katerina ?

— Qu'y a-t-il ? demanda-t-elle.

— Elle connaissait quelqu'un du même nom » dit-Louis.

Ailee reprit ses esprits.

« Entrez, dit le père de Louis. Vous n'allez pas rester dans l'entrée toute la journée. »

Ils entrèrent dans le salon et Katherina proposa à tout le monde de s'asseoir, ce qu'ils firent.

« Cela faisait un moment que tu n'étais pas revenu à la maison, dit-elle à Louis, d'un air de reproche. Tu n'es même pas venu pour noël l'année dernière.

— Laisse-le un peu tranquille, dit Il-Nam. Au moins il est là. Merci, Ailee, je pense que c'est grâce à toi.

— Je n'ai rien fait pourtant, dit-elle.

— Mais si tu n'avais pas accepté de venir, il ne serait jamais venu de son plein gré.

— C'est possible, dit-elle en riant. Il est tellement têtu.

— C'est vrai. Je crois qu'il tient cela de moi. Je ne suis pas quelqu'un de facile à vivre.

— Vous avez l'air d'être quelqu'un de bien élevée, dit-la femme. Comment sont vos parents ?

— J'en ai seulement l'air ? demanda-Ailee. Vous me blessez, je pense pas que mon père aurait pu mieux m'élever qu'il l'a fait. Et mes parents sont morts, tous les deux.

— Je vois. Vous avez été élevée seulement par votre père ? Pour une fille ce n'est pas ce qu'il y a de mieux.

— Oui, c'est exact. Mon père a tout fait pour moi. Et ce n'est pas de sa faute s'il a été forcé à m'élever seul. Ma mère nous a été enlevée de force, elle a été assassinée.

— Je suis vraiment désolé, dit Il-Nam. Tu ne peux pas être un peu plus délicate dans tes mots Katy ? »

La femme soupira. Alice, sa fille, les observait en silence. Elle finit quand même par prendre la parole.

« Je n'arrive pas à croire que vous sortiez ensemble. Vous n'êtes pas du tout bien assortis. Mais bon, entre moches je suppose que vous vous entendez. »

Ailee explosa de rire.

« Moche ? Louis est trop beau, en plus il ressemble tellement à son père. J'espère que tu n'es pas sérieuse. »

Louis et Il-Nam eurent un sourire en coin en entendant Ailee répliquer, lorsqu'ils faisaient ça, ils se ressemblaient vraiment.

« C'est un joli compliment, dit Il-Nam. Et Alice, tu devrais un peu plus respecter tes aînés. Louis et Ailee sont plus vieux que toi, montre leur un peu de respect.

— Bien, père, dit-elle en soupirant.

— Ne l'écoute pas, dit-il à Ailee. Tu es très jolie.

— Je tiens de mon père je pense, dit-elle en riant. C'était un très bel homme. Je n'ai pas bien connu ma mère donc je ne sais pas ce qu'il en est d'elle.

— C'est assez triste de perdre des gens aussi importants, dit-il tristement.

— Je le pensais aussi à propos de ma mère. Mais j'ai rencontré votre fils et avec lui j'ai l'impression d'avoir une nouvelle famille. C'est un peu comme si j'avais ressuscité. »

Louis rougit.

« Et bien, si Louis est comme votre famille, je suppose que je me dois d'en faire partie aussi. Après tout ça a l'air vraiment sérieux entre vous.

— Ça l'est » dit-Louis en prenant la main d'Ailee dans la sienne.

Il-Nam sourit en voyant ce geste d'affection venir de son fils.

« Vous me faîtes penser à moi, plus jeune, lorsque j'ai rencontré ta mère » dit-il.

Katerina le regarda en coin, comme énervée qu'il parle de son ex-femme. Il continuèrent de discuter puis passèrent à table. Après le repas, Il Nam demanda à Ailee si elle voulait sortir faire un tour avec lui, juste tous les deux et elle accepta. Louis alla dans sa chambre se reposer un peu pendant ce temps-là. Ils sortirent donc.

« Je suis heureux, avoua Il Nam. J'avais l'impression de ne pas avoir vu mon fils depuis une éternité. Merci, Ailee. Sincèrement.

— Oh, hm, je ne sais pas trop quoi dire.

— Je sais que c'est de ma faute s'il ne vient plus. Je n'ai pas été assez présent pour lui.

— Je ne pense pas que ce soit de votre faute. Il est parti surtout à cause de votre femme. Je sais que je ne devrais pas dire ça, que c'est impoli mais j'ai l'impression que votre femme n'est pas quelqu'un de bien pour cette famille, elle ne vous convient pas et elle vous a éloignée de votre fils.

— Ne te sens pas désolée. Je me rends bien compte de cela. Louis est un bon enfant mais il est parfois difficile à comprendre. Malgré cela, j'espère que vous vivrez bien tous les deux. Ou en tout cas, mieux que j'ai vécu.

— Je prendrais soin de lui comme il a pris soin de moi jusqu'à présent. Vous savez, il m'a déjà sauvé la vie plusieurs fois.

— Vraiment ?

— Oui, il s'est même cassé un bras pour me venir en aide. Je crois que je porte la poisse. Mais malgré tout, il reste près de moi. Je ne pense pas pouvoir un jour lui rendre tout ce qu'il m'a donné depuis que l'on s'est rencontrés. Mais je vais tout faire pour lui.

— Tu es vraiment quelqu'un de bien, Ailee. »

Ailee et Il Nam se sourirent.

« C'est peut-être une bonne occasion pour retisser des liens, non ? proposa Ailee.

— Tu penses ?

— Oui, je suis sûre que votre fils attend que vous fassiez le premier pas. Parce qu'il a peur que ce ne soit pas votre but, il préfère attendre de voir plutôt que de tenter sa chance.

— Si un jour tu as besoin de quoi que ce soit, Ailee, n'hésite pas à me le demander. Je pense que je te dois beaucoup.

— J'espère ne jamais avoir l'occasion de vous demander de l'aide, mais si ça arrive, je n'oublierai pas vos paroles. »

Ils continuèrent de discuter en marchant puis rentrèrent à la résidence.

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