Chapitre 27.

Ailee avait entendu cela comme un murmure, quelques mots qui s'envolaient dans l'air. Elle n'était pas sûre de ce qu'elle avait entendu. Avait-il vraiment dit cela ? Il n'avait pourtant prononcé aucun mot. Alors qu'avait-elle entendu ? Son esprit était embrouillé à cause des médicaments. Elle l'avait sûrement rêvé.

Le docteur Zefyra l'avait autorisée à sortir de l'hôpital comme rien ne semblait anormal mais il l'avait prévenue : la prochaine fois que ça arrivait, elle serait hospitalisée autant de temps que nécessaire pour trouver ce qu'elle avait.

Elle dormit jusque tard le lundi matin, elle n'alla pas au premier cours de la journée pour pouvoir se reposer un peu plus mais elle vint pour le cours d'histoire. Leur professeur était enfin de retour et presque toute la classe était pressée de le rencontrer. Il avait été absent depuis le début de l'année et personne ne comprenait pourquoi il n'avait pas été remplacé. Ailee arriva devant leur salle de cours, les garçons étaient déjà là.

« Tu es quand même venu ? dit-Noaz.

— Oui, je vais mieux maintenant. J'étais épuisée mais j'ai bien dormi.

— En même temps, après tous les efforts qu'on a fait pour te ramener à la vie, il y a intérêt à ce que tu ailles mieux » dit-Stephen sur le ton de la plaisanterie.

Une voix les interrompit.

« La ramener à la vie ? »

Ils se tournèrent vers la voix en question. C'était Sacha.

« Qu'est ce qu'il s'est passé ? demanda-t-elle en se rapprochant.

— Rien de grave, dit-Louis. On disait ça pour plaisanter.

— Ah oui ? Vous avez des plaisanteries plutôt étranges.

— C'est juste une façon de parler, dit-Ailee. Comme j'étais malade ils ont pris soin de moi, c'est tout ce que ça voulait dire.

— Tu étais malade ?

– Elle avait un rhume, dit-Louis. Mais qu'est ce que tu fais par là ?

— J'ai cours dans la classe juste à côté. Bref, j'y vais. »

Elle partit puis le professeur d'histoire arriva et les fit entrer en cours. Il était plutôt grand, avait des cheveux bruns et des yeux bleus clairs, il était assez jeune et plutôt mignon. Il avait un style plutôt basique et un sourire intriguant. Lorsque Ailee le vit, elle fût assez surprise, il ressemblait beaucoup à quelqu'un qu'elle avait sans doute connu mais ne se souvenait plus qui. Il commença à se présenter.

« Bonjour, je suis Monsieur Reravec. Et je vais être votre professeur cette année. »

Un élève leva la main et il l'autorisa à prendre la parole.

« Pourquoi vous étiez absent jusqu'à maintenant ? demanda l'élève.

— Je cherchais quelque chose, dit-il en souriant.

— Et vous l'avez trouvé ?

— Oui, puisque je suis ici. »

Il regarda tour à tour les élèves de la classe. Quand son regard croisa celui d'Ailee, il lui sourit. Il fit l'appel afin de mettre un nom sur chaque visage.

« Stephen Hart » appela-t-il.

Stephen leva la main. Le professeur l'observa un instant et passa à la suite.

« Ailee LeeHa ? »

Ailee leva la main à son tour. Il griffonna quelque chose sur son cahier et continua. Il finit par Louis et Noaz.

« Louis Wang ? »

Louis leva la main. Monsieur Reravec laissa échapper un soupir.

« Noaz Zefyra. »

Noaz leva à son tour la main. Le professeur approuva en silence et commença son cours.

« Il est assez étrange. » pensa-Stephen.

Ailee eu un frisson mais se concentra sur le cours.

« J'aimerais que l'on travaille sur la royauté, dit le professeur. Quelqu'un connaît-il une famille royale ? »

Un élève leva la main mais le professeur l'ignora. Un autre élève leva la main et il l'interrogea.

« La famille Moon ? dit-il.

— Très bien, le félicita le professeur. À quelle époque cette famille a régné ?

— Au XIVème siècle, répondit un élève.

— C'est exact. Et à votre avis, pourquoi cette famille est-elle la plus connue ? »

Personne ne leva la main.

« Monsieur Wang, je suis sûr que vous connaissez la réponse. »

Louis parût étonné.

« Parce que c'est une famille pleine de mystères. On ne sait pas où a commencé cette famille, comment ils sont arrivés au pouvoir, et pourquoi leur règne n'a duré qu'une seule génération.

— C'est exact, mais on sait pourquoi, même si ce n'est pas souvent raconté. Ils sont arrivés au pouvoir avec ce qu'aujourd'hui on appellerait un coup d'État. Et c'est parce que la seule héritière au trône à totalement disparue à l'époque que leur règne n'a duré qu'une génération, et qu'ils n'avaient personne d'autre pour hériter lorsque la reine est morte, c'est-à-dire vingt ans après son mari. Le roi Philippe Moon est devenu roi au jeune âge de vingt ans et est mort à soixante et un ans, ce qui est plutôt vieux. Il s'est marié avec la reine à peine deux ans après avoir pris le trône, elle avait alors dix-sept ans et trois ans plus tard, elle a eu sa fille, Madeleine. »

Il eut l'air de retenir un rire en disant cette dernière phrase.

« Dix-huit ans plus tard, cette fille a disparu. Puis le roi est subitement mort à soixante ans, même si c'est vieux pour l'époque, il n'est pas mort naturellement. La reine à ensuite pris le trône et est finalement morte à l'âge de soixante-seize ans, ce qui est miraculeux. Une autre famille a ensuite pris le trône. »

Un élève leva la main.

« Pourquoi leur fille a disparu ?

— Seul quelques personnes doivent être au courant de ce qu'il s'est vraiment passé. Les annales ne disent pas comment elle a disparu.

— Mais vous, vous le savez ?

— Peut-être, dit-il en souriant. Mais je n'ai le droit de vous apprendre que des choses qui sont écrites dans les annales. Pas les rumeurs et les histoires de familles, même si elles sont vraies. »

À la fin du cours, le professeur demanda à Ailee de rester un peu.

« On se connaît ? » demanda-t-elle.

Il explosa de rire.

« Tu es assez directe, dit-il. Je te croyais plus timide. Non, on ne se connaît pas, mais je sais qui tu es.

— Tant mieux pour vous mais moi je ne sais pas qui vous êtes.

— Je sais. Mais tu t'en souviendras, un jour.

— On s'est déjà rencontrés ?

— Pas comme tu le penses mais oui, en quelque sorte.

— Je ne comprends vraiment rien, dit-elle.

— Laisse tomber pour l'instant. Retrouve d'abord tous tes souvenirs, Madeleine, dit-il en souriant tristement. Les garçons t'attendent derrière la porte. »

Elle sortit de la classe, un peu sonnée. Elle ne comprenais pas qui était cet homme. Au fond d'elle, elle savait qu'elle le connaissait et que c'était quelqu'un en qui elle pouvait avoir confiance. Mais où l'avait-elle donc rencontré ?

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