Chapitre 21.

L'après-midi, après leurs deux heures de mathématiques, ils allèrent en pause. Sacha vint les voir.

« Alors, comme ça, tu vas au bal avec Esteban ? demanda-Noaz.

— Euh, oui. J'avais envie de demander à un garçon qui me plais mais je n'ai pas osé, alors je me suis dis que ce serait bien d'y aller avec Esteban.

— Un garçon qui te plaît ? » s'étonna Stephen.

Elle lança un regard timide vers les garçons.

« Oui. Mais je n'oserais jamais lui dire, il ne fait pas vraiment attention à moi. Et vous, vous avez trouver des gens avec qui y aller ?

— Moi et Noaz avons trouvé quelqu'un, dit-Stephen. Mais Louis et Ailee n'ont personne, pour l'instant.

— Vous passez beaucoup de temps tous les quatre, j'ai l'impression.

— Oui, c'est normal, dit-Louis. On vit dans la même maison et on est dans la même classe. Et puis Ailee ne connaît que nous ici.

— Je vois. J'ai entendu dire que cette année le bal ne se passerait pas au lycée et qu'ils allaient réserver une salle.

— Vraiment ? Mais d'habitude ils font ça au lycée, dit-Stephen.

— Je sais bien. Mais apparemment quelqu'un a proposé de financer le bal. J'ai entendu pas mal de rumeurs alors j'ai essayé de me renseigner et la salle est juste trop bien, il y a même un bassin super beau.

— Un bassin ? demanda Ailee.

— Oui, il faudra faire attention à ne pas tomber dedans, dit-elle en riant.

— Et ils ont décidé d'un thème pour ce bal ? demanda Noaz.

— Ils en parleront sûrement bientôt mais ce sera sur une époque en particulier, dans le style château. Mais je ne sais pas encore quelle époque. Et ça aura lieu le 22 décembre. Ils annuleront les cours ce jour-là.

— Tu en sais beaucoup, dit-Stephen.

— Oui, tu sais. Comme mon père est prof, je sais beaucoup de choses.

— Ah oui, c'est vrai. Il est prof de français pour les secondes, c'est ça ?

— Oui. »

Ils arrêtèrent la discussion là et allèrent en cours. Après les cours, Ailee Louis et Stephen allèrent travailler au café, Callum était déjà là comme il n'avait pas eu cours l'après-midi. Pendant qu'Ailee était à la caisse, un homme d'âge mûr vint payer sa commande.

« Ça fera 4€50, s'il vous plaît. »

Il donna du liquide à Ailee puis dit.

« Vous êtes très jolie, vous savez ?

— Oh, merci, dit-elle, flattée mais gênée.

— Vous vous appelez Ailee, c'est un joli prénom.

— Hm, oui. Merci.

— Vous avez quel âge ?

— Je... J'ai 18 ans.

— Je vois, vous êtes majeure. Vous êtes célibataire ? »

Ailee ne savait plus quoi faire, cet homme était assez lourd et elle ne savait pas comment s'en tirer.

« Ça va Ailee, tu es toute pâle ? demanda Louis.

— Oui, oui, ça va.

— Bah, mon coeur, il faut me le dire si ça va pas, tu n'as vraiment pas l'air bien, dit-il en rapprochant son visage très près de celui d'Ailee.

Ailee rougit et l'homme soupira puis partit. Louis éloigna son visage de celui d'Ailee et lui sourit.

« Fais attention, dit-il. Les hommes comme ça sont rarement des gens biens. »

Une voix venant de la porte du magasin les interrompit.

« Ce que le docteur Zefyra a dit est vrai alors ? »

Louis et Ailee se tournèrent immédiatement vers la voix. Louis se figea en voyant la personne qui se tenait en face de lui.

« Père ! dit-il. Mais que fais-tu ici ? »

L'homme observait les deux adolescents d'un air grave.

« C'est pas ce que tu crois ! » dit-Louis pour se défendre.

Le regard de son père s'adoucit et il arbora un sourire rassurant.

« C'est bon, fils. Je ne vais pas te tuer parce que tu as une petite-amie. Je ne suis pas aussi coincé que le docteur Zefyra. »

Louis eut l'air surpris. Il savait que son père n'était pas quelqu'un de méchant mais il ne s'attendait pas à ce qu'il soit d'accord pour qu'il ai une petite-amie.

« Quoi ?

— Tu m'as bien entendu, ça ne me dérange pas que tu aies une petite-amie.

— Mais, ce n'est pas ma petite-amie.

— Donc vous avez menti au père de Noaz ?

— Non ! »

Louis savait bien que si son père et surtout celui de Noaz apprenaient leur mensonge, ils auraient de gros problèmes. Mais il ne savait pas comment faire pour Ailee, elle n'était pas au courant de la situation et du mensonge qu'ils avaient dû raconter.

« Alors, quoi ? demanda-t-il.

— Je suis bien sa petite-amie » dit-Ailee.

Louis lui lança un regard surpris.

« Je m'appelle Ailee LeeHa, enchantée, dit-elle en passant devant la caisse et tendant la main à l'homme.

— Enchanté, Ailee, dit le père de Louis. Je suppose que vous ne savez pas grand-chose de moi.

— Louis ne parle pas beaucoup, dit-elle en riant.

— Je m'appelle Wang Il-Nam, ou à la française Il-Nam Wang. C'est vrai que mon fils n'est pas quelqu'un de très bavard. Vous êtes française ? Votre nom fait très asiatique.

— Oui, je suis française. Mais j'ai de la famille asiatique. Vous êtes coréen n'est-ce pas ?

— Oui, c'est vrai.

— Je sais parler coréen, c'est une très belle langue.

— Vraiment ? C'est impressionnant, on trouve rarement des français qui parlent coréen. »

Louis ne savait pas quoi dire devant cette scène. Il était totalement ébahi.

« J'ai une idée, dit son père. Vous pourriez venir manger chez nous à noël, sauf si vous avez quelque chose d'autre à faire ? »

Ailee ne sût quoi répondre, elle avait peur de dire oui puis de se faire engueuler par Louis mais elle ne voulait pas dire non de peur de vexer son père. Elle hésita un instant.

« Pourquoi pas, finit-elle par dire. Je n'ai personne avec qui fêter Noël cette année de toute façon.

— Oh, vraiment ? Comment cela se fait-il ?

— Mes parents sont morts cette année, enfin... oui.

— Toutes mes condoléances. »

Il y eu un blanc un instant puis le père de Louis dit :

« Très bien alors, vous fêterez Noël avec nous. »

Louis se réveilla de son bug et passa devant la caisse à son tour.

« Quoi ? dit-il.

— J'aimerais bien faire plus ample connaissance avec ta petite-amie, dit-son père. Cela te dérange ? »

Louis hésita un instant puis se rapprocha d'Ailee pour lui prendre la main.

« Bien sûr que non.

— Très bien, alors, je dois vous laisser, on se voit à Noël.

« Au revoir monsieur Wang » dit-Ailee.

Le père de Louis leur lança un sourire puis sortit du café. Louis et Ailee se lâchèrent la main.

« Désolé, dit-Ailee.

— De quoi ?

— D'avoir pris l'initiative de mentir comme ça à ton père, mais tu avais l'air d'être dans une position difficile.

— Tu as bien fait. » dit-il.

Stephen et Callum qui avaient regardé toute la scène depuis un coin du café allèrent les voir. Stephen était explosé de rire et Callum essayait tant bien que mal de se retenir.

« Je crois que, Louis, je ne t'ai jamais vu aussi déconcerté. Tu n'as rien compris de ce qu'il se passait, dit-Stephen en riant.

— C'est pas drôle ! dit-il. J'ai cru que j'allais dire une connerie qui allait poser des problèmes à Noaz et Ailee est intervenue, j'ai même pas eu le temps de dire quoi que ce soit.

— Et maintenant elle est invitée à aller manger chez toi à Noël, dit-Stephen en continuant de rire. »

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