Chapitre 2.



Lorsque les garçons touchèrent simultanément l'immense bloc de composition inconnu, une lumière blanche les aveugla. Quand la lumière blanche s'éteint, les garçons remarquèrent que le bloc avait disparu, il ne restait que la jeune fille, allongée sur le sol, toujours endormie. Les garçons ne surent quoi faire et la regardèrent sans dire un mot. Il restèrent ainsi, la regardant juste pendant quelques minutes mais la fille ne bougea pas.

« Qu'est ce qu'il vient de se passer ? demanda Esteban, le plus jeune.

— Je ne sais pas... répondit le plus vieux.

— Il existe des choses que tu ne sais pas ? s'en amusa un autre.

— Je ne pense pas que ce soit le moment de dire des choses comme ça.

— On fait quoi ?

— On devrait peut-être appeler la police...

– Pour leur dire quoi ? dit-Esteban. Qu'une fille enfermée dans un bloc de glace depuis plusieurs siècles s'est soudainement décongelée quand on l'a touchée ? Ils vont penser qu'on leur fait une mauvaise blague.

— Pour une fois que tu dis quelque chose de censé !

— On fait quoi alors, Noaz ? demanda Esteban au plus vieux.

— On devrait peut-être l'emmener à la maison pour l'instant. On verra ce qu'on fait après. Si on reste ici, on risque d'avoir des ennuis, répondit-Noaz. »

Noaz aida l'un des autres garçons à le mettre sur son dos.

« Ça va, elle est pas trop lourde, dit le garçon. »

Ils sortaient du musée quand un garde leur demanda pourquoi ils portaient une fille inconsciente.

« Elle s'est évanouie, répondit Noaz. Elle ne se sentait pas bien, c'est ma petite sœur, ça lui arrive souvent. Pas la peine de vous inquiéter.

— Vous êtes sûr que ça va aller ? demanda le garde.

— Oui, bien sûr. Elle doit juste se reposer.

— Très bien. »

Le garde les laissa passer et ils rentrèrent chez eux le plus vite possible. Arrivés à destination, ils allongèrent la jeune fille sur le canapé, dans le grand salon. L'un d'eux attrapa l'ordinateur et commença à faire des recherches.

« La sirène... C'est bizarre comme surnom... »

Il tapa dans sa barre de recherche le surnom de la jeune fille et trouva un vieux site qui parlait d'une légende.

« La sirène, elle a été appelée comme cela à cause de l'irrésistible envie qu'elle donne à toute les personnes qui croisent son regard. Apparemment toutes les personnes qui la voyait dans son bloc de glace avaient envie de le toucher, comme envoûtés. On disait la même chose des sirènes à une époque, les sirènes qui font chavirer les bateaux en emmenant leurs matelots au fond de la mer. Il n'y a presque pas d'information sur elle à part qu'elle est enfermée là-dedans depuis plus de 600 ans, qu'elle a à peu près 18 ans et c'est tout... Je crois qu'on en a déjà parlé en cours...

— Je crois aussi. 600 ans ? Comme on est en 2017, elle a dû être enfermée avant 1400... C'est impressionnant.

— On fait quoi d'elle alors ? demanda Esteban.

— C'est une bonne question... On devrait peut-être attendre qu'elle se réveille ?

— Et si elle se réveille jamais ?

— On verra après...

— Et pour le musée ?

— Le musée ?

— On a quand même volé quelque chose...

— Ah oui... Et bien, on verra ce qu'il se passe.

— Tu crois qu'il y a une vidéo surveillance qui nous a filmé en train de l'emmener ?

— C'est sûr, même... On est mal barrés... »

Ils installèrent la jeune fille dans la seule chambre vide de la maison et passèrent le reste de la journée à chercher ce qu'ils pourraient dire à la police quand ils viendraient les interroger.

Le soir même, alors qu'ils regardaient la télévision, un flash spécial interrompu leur série.

« Aujourd'hui, au musée d'art de Mabeob, grande ville située aux alentours de Nantes, une très vieille œuvre a été volée, annonça la journaliste. Un énorme bloc de glace contenant la célèbre sirène. »

« On est foutu, dit-Esteban.

— Chut, tais-toi et écoute.

« Malheureusement, continua la journaliste, les caméras de surveillance du musée n'ont rien filmé. Les caméras de la salle où elle était entreposée ne marchaient pas et au moment du vol, toutes les caméras allant de cette salle à l'entrée du musée ont dysfonctionné. Personne n'a été témoin du vol. »

Noaz éteignis la télévision.

« C'est bizarre... Pourquoi les caméras n'ont pas marché pile à ce moment-là ?

— Je sais pas, mais tant mieux ! Je ne veux pas avoir de problèmes avec la police !

— Je crois qu'on est tous dans le même cas, Esteban...

— On a plus qu'à attendre qu'elle se réveille... »

Ils mangèrent et allèrent se coucher. Le lendemain, ils devaient aller en cours et ne savaient pas quoi faire.

« Il faudrait que quelqu'un reste pour la surveiller...

— Mais on ne peut pas louper de cours, on est obligés d'y aller.

— On peut l'enfermer dans la chambre avec de l'eau et de la nourriture. Si elle se réveille, elle ne pourra pas sortir.

— On ne va pas la laisser à la maison toute la journée, toute seule.

— On peut lui laisser un petit mot pour quand elle se réveillera.

— Et si elle ne sait pas lire le français ?

— Pourquoi elle ne saurait pas lire le français ?

— Parce qu'elle vient du XIVème siècle !

— Ah, pas faux...

— Et bien on va devoir la laisser là en espérant qu'elle ne panique pas si elle se réveille.

— On a pas trop le choix...

— Ce soir je ne bosse pas alors je peux rentrer tôt.

— Okais. »

Les garçons allèrent en cours, ils eurent du mal à se concentrer à cause de la jeune fille. Ils se demandaient si elle s'était réveillée. Lorsqu'ils furent tous rentrés le soir, la jeune fille n'était toujours pas réveillée.

« J'espère qu'elle va se réveiller vite quand même... On ne peut pas la garder comme ça éternellement. »

Noaz monta dans la chambre de la fille au 2ème étage et la regarda un instant, rien n'était normal dans cette histoire. Le vendredi soir de la même semaine, la jeune fille ne s'était toujours pas réveillée, Noaz commençait à paniquer et son angoisse ne faisait qu'augmenter celle des autres. Ils discutaient dans sa chambre pour savoir ce qu'ils devraient faire quand elle ouvrit les yeux.

« Elle est réveillée ! dit-Esteban. »

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