Chapitre 10.

« Tu viens Ailee ? On y va, dit-Tao.

— Oui, j'arrive, dit-Ailee en sortant du salon. »

Ailee et Tao mirent leurs chaussures et sortirent de la maison.

« C'est un peu loin à pied par contre, ça ira ? demanda-Tao.

— Pas de soucis. J'ai hâte de savoir où tu m'emmènes.

— C'est sympa d'avoir accepté de m'accompagner, je pensais que tu allais refuser.

— Pourquoi donc refuserais-je ?

— Je ne sais pas, tu as l'air plus proche de Stephen et Louis, je pensais que tu préférerais passer du temps avec eux.

— Ah, tu trouves ? C'est juste que j'essaye d'apprendre à vous connaître, ce n'est pas facile quand vous êtes tous ensemble. Je me pose plein de questions sur vous.

— Sur moi aussi ?

— Oui, aussi.

— Tu peux m'en poser si tu veux, je répondrais volontiers. C'est le bon moment puisqu'on est juste tous les deux.

— C'est vrai ? Ça ne te dérange pas ?

— Bien sûr que non.

— Tu as dis que tu étais indien mais je me pose une question, tu es né en Inde ou tes parents sont Indien mais tu es né en France ?

— Je suis née en Inde mais ma famille a déménagé en France alors que je n'avais pas encore un an.

— Donc tu as vécu toute ta vie en France...

— Oui. Mais parfois on allait en vacances en Inde.

— Tu aimerais faire quoi plus tard, comme métier ?

— J'aimerais être professeur de mathématiques.

— Vraiment ? Tu dois être très doué en mathématiques alors.

— Moins que toi apparemment, de ce que j'ai entendu tu as un vrai talent pour les mathématiques, et pour tout le reste aussi d'ailleurs.

— Hm, oui. Je ne sais pas trop pourquoi, les réponses me viennent spontanément. Vous cuisinez chacun un certain jour de la semaine, j'ai remarqué que la plupart du temps vous cuisinez des plats totalement différents. Vous n'avez pas les mêmes goûts ?

— Oh, non, ce n'est pas ça. En réalité, on cuisine des repas typiques de notre pays natal. On a fait une sorte de compromis, ça permet de ne pas manger tout le temps la même chose, de partager nos cultures et nos goûts, et en même temps de garder un peu de nos origines dans notre vie.

— C'est une idée géniale ! C'est vrai que je n'avais pas fait attention mais les styles des plats sont vraiment différents, ça se voit que ça vient de différents pays.

— Louis cuisine assez épicé, comme il est coréen, là-bas ils mangent très épicé. Ça a été assez compliqué les premières fois où il a cuisiné pour nous, maintenant il a baissé un peu la dose d'épices, dit-il en riant.

— Vraiment ?

— Oui, il était assez gêné de voir qu'on avait du mal à manger ses plats, il a eu peur qu'on n'aime pas. On lui a demandé de les faire un peu plus doux et il a réessayé de cuisiner, on a tout de suite adoré ! En inde aussi, on a pas mal d'épices, mais comme j'ai grandi en France je connaissais déjà le niveau qui est supportable pour le commun des mortels.

— Tu as des passions ?

— J'adore la photographie.

– La photographie ?

— Hm, tu ne dois pas connaître. Tu vois la télévision qu'il y a dans le salon ?

— Oui. Vous avez dit que c'était des vidéos enregistrées avec des caméras.

— Et bien, lorsque la vidéo ne bouge pas, comme quand on la met en pause par exemple, et bien c'est une photographie. On peut en prendre avec nos téléphones, avec des appareils photos, etc.

— C'est génial ! Mais ça veut dire quoi etc ?

— Tu parles latin, non ? C'est l'équivalent de et caetera.

— D'accord. C'est assez compliqué ces expressions que vous employez.

— Si il y a quelque chose que tu ne comprends pas tu peux nous demander, tu sais ?

— Je sais, merci, vous m'aidez beaucoup. »

Après encore quelques temps à discuter, ils arrivèrent enfin devant une petite maison un peu étrange. Il n'y avait rien d'inscrit sur la porte ou sur un quelconque panneau. Tao frappa à la porte.

« C'est Tao, Madame » dit-il assez fort.

Après quelques longues secondes, la porte s'ouvrit enfin. Un dame assez vieille ouvrit. Elle avait des cheveux bruns encore foncés malgré son âge.

« Tao, dit-elle. Je savais bien que tu allais venir. Entrez, entrez. »

Tao commença à entrer.

« Vous aussi Mademoiselle Moon » dit la dame.

Ailee eu l'air très surprise. Tao se retourna vers Ailee.

« Ne t'inquiète pas, elle sait beaucoup de choses. Elle ne révélera pas ton secret. »

Ailee ravala sa salive et entra. Elle referma la porte derrière elle. Ils entrèrent tous les trois dans une grande pièce assez sombre.

« Asseyez-vous » dit la dame.

Ailee et Tao s'assirent sur des chaises et la dame sortit de la pièce et revint avec des tasses.

« J'avais prévu que vous viendriez alors j'ai préparé ça. Buvez » dit-elle en posant les tasses sur la table.

Ailee hésita un instant.

« Boit, dit-Tao. Tu aimeras forcément. »

Ailee goûta et fut étonné.

« C'est vraiment bon ! dit-elle.

— Vous savez probablement déjà pourquoi je suis venu, dit-Tao.

— Je sais, je sais. Madeleine, c'est bien votre prénom ?

— Oui, hésita-t-elle.

— Vous aimeriez savoir votre avenir ?

— Mon avenir ?

— Oui, elle est voyante, même si elle n'aime pas que l'on utilise ce terme, dit-Tao avec un rictus.

— Si tu le sais, pourquoi tu l'utilises ? Demanda la dame. Je vois ce que les autres ne voient pas, c'est tout. Je m'appelle Elena.

— Enchanté, dit-Ailee.

— Vous avez l'air intriguée, vous voulez que j'essaye sur vous ?

— Je ne sais pas vraiment si je veux savoir mon avenir.

— Je ne vais pas te dire ton avenir dans tous les détails. Juste certains points que tu dois savoir pour prendre les bonnes décisions. Savoir tout son avenir peut nuire aux gens.

— Allez, laisse-la faire, dit-Tao.

— D'accord, fit Ailee. »

La voyante fit signe à Ailee de lui donner ses mains, ce elle obéit. La dame ferma les yeux et se concentra.

« Vous semblez très seule, Madeleine. Vous ne vous sentez pas vraiment à votre place ici, votre père vous manque beaucoup. Vous savez cependant que même si vous pouviez, vous n'auriez pas le courage de revenir à votre époque parce que vous êtes effrayée. »

Elle rouvrit les yeux.

« Vous êtes entourée de magie noire, Madeleine. Je ressens beaucoup de malchance dans votre passé. On dirait bien que vous êtes très malade.

— Comment ça malade ? demanda-Tao.

— Son corps est malade, lui non plus ne se sent pas à sa place ici, il souffre et vous le savez Madeleine. »

Ailee détourna le regard.

« Regardez-moi, je n'ai pas terminé.

— C'est bon, on arrête là, dit-Tao en voyant le malaise d'Ailee.

— Non ! Dit Elena. Il y a quelque chose qu'elle doit entendre ! »

Ailee redirigea timidement son regard vers la dame. Elle la tira vers elle, ce qui fit se lever Ailee.

« Si rien ne vous retient ici, vous disparaîtrez de ce monde dans moins d'un an » dit-elle avant de lui lâcher la main.

Ailee s'éloigna rapidement en reculant puis sortit de la pièce suivit de près par Tao. Ils sortirent de la maison.

« Ne dis rien au garçons, s'il te plaît, demanda Ailee, le dos tourné.

— Pourquoi ?

— Je n'ai pas envie qu'ils le sachent alors ne leur dit pas ce qu'il s'est passé ici.

— Si c'est ce que tu veux. De toute manière, je ne dis jamais à personne ce qu'il se passe ici. »

Ils marchèrent vers la maison, le plus lentement possible.

« Tu es vraiment malade ? »

Ailee ne répondit rien. Tao était assez gêné de l'ambiance qui flottait. Lorsqu'ils furent rentrés, Ailee fit comme si de rien n'était.

« Vous étiez où ? demanda Noaz depuis le salon.

— Il m'a emmené voir une dame assez étrange, dit-Ailee en souriant.

— Tu l'as emmené là-bas ? demanda Stephen étonné.

— Ouais.

— Ooh, alors elle a passé le test.

— Quel test ? demanda-Ailee.

— Disons que quand on s'est rencontrés on a tous eu un petit rituel, une sorte de test à passer pour s'accepter. Tao nous a tous emmené voir la voyante à tour de rôle. Si il t'a emmené là-bas c'est qu'il t'accepte, dit-Callum pendant que Tao montait les escaliers pour aller à sa chambre.

— Vraiment ? dit-Ailee, étonnée.

— Ouais, ça peut paraître étrange.

— Et vous avez fait quoi vous ?

— Tu verras quand on en sera là ! dit-Seiji.

— Vous me faîtes peur parfois, dit-elle en riant.

— Oh, ne t'inquiète pas, on ne va rien te faire d'étrange. Alors, ça s'est passé comment avec la voyante ?

— Elle est un peu bizarre...

— Personne à part Tao ne sait ce qu'il s'est passé pendant les séances de tout le monde. Elle raconte toujours des choses qu'on ne préfère pas dire. »

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top