Day Three

Les cours de mon troisième jour au club de littérature ne m'apprirent rien aujourd'hui. Mes pensées étaient tournées vers cette fille. La profondeur de son regard me revenait souvent en tête, et sa personnalité complexe était la seule chose que j'essayai de résoudre pendant mes deux heures de maths. A la fois timide et maladroite, et adorable et délicate. Il n'y avait pas meilleur reflet d'elle que son écriture. Ses poèmes montraient toute la passion qu'elle y mettait, dosant parfaitement la pression de ses doigts fins sur sa plume. Soudainement, la cloche sonna et Sayori me rejoint immédiatement, ce qui eu pour effet de me réveiller totalement. Aujourd'hui, nous sommes vendredi. Allais-je donc devoir passer le week-end sans la voir ?

Je me rendis donc avec mon amie dans la salle du club où toutes les filles étaient déjà présentes. Je sortis immédiatement le livre à la couverture pourpre de mon sac dont un petit bout de papier dépassait en guise de marque-page. Je m'approchai de celle qui hantait mes pensées et une fois de plus je répétai les habituelles répliques d'un début de dialogue, puis juste avant de prendre place sur les deux bureaux collés, alors que mon bras s'apprêtait à saisir la chaise, Yuri interrompu mon geste :

"- Euh... Luxali ? demanda-t-elle timidement

- Oui ?

- Je... Ça ne te dérangerai de devoir t'asseoir contre le mur ?

- Non, pourquoi ça ? répondis-je en me dirigeant vers un mur.

- C'est que mon dos me fait mal... A cause de ma p...posture...

- Je vois, il n'y a pas de soucis, allons nous asseoir contre le mur !"

Je pris place et nous fîmes la même chose que la dernière fois, chacun tint une page. A peine la lecture commencée, je me rappelai de quelque chose et fouillai mon sac. J'en sortis avec le regard victorieux un sachet rempli de carrés de chocolats aux couleurs variées. Je le posai devant nous puis l'ouvris de manière à ce qu'une main puisse rentrer et Yuri me regarda faire sans dire un mot. Avec ma main, je désignai le paquet et l'incitai a en prendre un, ce qu'elle fit. Je plongeai a mon tour et pris un carré chocolat au lait. puis je reposai mon pouce sur le livre et nous reprîmes la lecture. 15 minutes passèrent, pendant lesquelles nous alternâmes entre tourner les pages et piocher des chocolats. Nous ne l'avions pas remarqué mais épaule contre épaule, bras contre bras, nous étions collés.

Yuri rougit à la minute ou elle s'en rendit compte, et par pur reflex, la jeune fille prit un chocolat qui tomba et glissa sur le livre jusqu'à atterrir à côté de moi. Je ramassai le petit carreau marron et le rapprochai de sa bouche. Je ne sais pas pourquoi, mais je posai délicatement la sucrerie dans la bouche de Yuri qui rougit fortement puis je lui souris, ce qui atténua sa gêne.

Nous continuâmes à lire tranquillement un bon quart d'heure, et au moment où nous nous y attendions pas, Monika éleva la voix. C'était l'heure du partage de poèmes. Nous rangeâmes immédiatement le livre et les chocolats, puis au moment de sortir mon poème, je me rendis compte que Natsuki m'observait depuis le moment où j'avais dépassé l'entrée de la salle, ce qui eu pour effet de me mettre un peu mal à l'aise(pour changer).

Toutes les filles prirent leurs poèmes et je fis de même, assez pressé de voir ce que Yuri avait écrit aujourd'hui. C'est donc naturellement que je m'avançais vers elle :

"- Oh Luxali, j'ai hâte de voir ce que tu as écris aujourd'hui ! déclara-t-elle avec une assurance déconcertante.

- Moi aussi !»

Nous échangeâmes nos travaux et le regard de mon interlocutrice se pencha vers ma feuille, puis le mien plongea dans l'univers mystérieux des poèmes de Yuri. Après une longue minute de lecture, elle releva la tête :

«- Il est bien meilleur que le précédent, tu t'améliores vite Luxali !

Cette remarque me fit chaud au cœur.

- Ton poème est meilleur que la dernière fois aussi Yuri, peut-être que tu as plus confiance en toi ? En tout cas il est superbe !

- Haha, merci Luxali mais il faut que tu ailles partager ton poème avec les autres maintenant. Bonne chance, conclut la jeune fille.»

Je présentai mon poème à Monika et Sayori, qui firent de même avec moi, leurs poèmes étaient vraiment sympathiques, puis je montra ma feuille à Natsuki :

«- P-Pourquoi tu me le montres ? m'agressa la petite fille.

- Mais parce que c'est que qu'il faut faire !

- Mais je ne veux pas voir ton poème, et tu ne veux pas voir le mien, décréta Natsuki en tournant la tête et en croisant les bras.

- Bien sûr que si je veux voir le tien ! Aller, arrête de bouder comme un bébé et échangeons nos poèmes, dis-je avec le ton calme que j'utilise souvent pour calmer Yuri, mais cette fois si, ça eu l'effet inverse. Natsuki parti les joues rouges, et les yeux larmoyants. Cette scène me mit vraiment mal, elle pleurait sans doute... mais par ma faute ?»

La présidente nous rassembla tous juste devant le bureau afin de parler de quelque chose :

« - Bon, comme vous le savez, le festival est lundi et on va avoir le droit de participer. Comme activité, pourquoi pas réciter nos poèmes devant tout le monde ?
Nous fûmes tous un petit peu paniqués de cette proposition, même Sayori qui était déjà au courant montra un petit peu d'anxiété.

- P-pourquoi pas ? répondit Yuri.

- Ah je suis heureuse de t'entendre dire ça Yuri ! Et vous ? Vous êtes d'accord ? Demanda Monika en s'adressant à Natsuki et moi.

- Euh... Oui ? fut ma seule réponse, puis je regardai Natsuki qui croisai encore les bras.

- Alors Natsuki ? Insista Sayori.

- Je..., elle tourna la tête et croisa les bras comme habituellement et tout le monde la fixa, j'ai eu comme l'impression qu'elle se sentait forcée. Je suis... D'accord.

- Super alors ! S'exclama la présidente. Entraînons-nous ! »

Elle se plaça derrière le bureau et récita un de ses poèmes. Sa voix portait bien et l'intonation qu'elle mettait à chaque vers rendait le tout presque parfait. Sayori passa juste après, bien moins confiante, mais sa prestation était tout de même bonne. Je m'apprêtai à passer quand Yuri décréta qu'elle voulait absolument passer maintenant. Une flamme brillait dans son regard, et grâce a cette flamme, Yuri fit disparaître sa timidité et récita magnifiquement bien son poème. Nous fûmes tous impressionnés. Mon tour vint et peu assuré je m'avança derrière le bureau, Natsuki était censée passer avant moi mais elle avait refusée catégoriquement. Pendant ma représentation, la petite fille aux cheveux rose baissa la tête puis prit sa feuille en serrant le poing ce qui eu pour effet de froisser son poème. Pendant sa récitation, elle bégayait sur chaque mots, butait entre deux vers, et sa voix tremblante était parfois forte, parfois basse, Natsuki n'était clairement pas à l'aise.

Nous fîmes tous surpris, nous pensions tous que Yuri serait celle qui avait le plus de mal. Monika sembla déçue de Natsuki et la concernée le remarqua sans doute, car la tête basse, elle ne regarda personne et s'assit a un bureau. Afin de persévérer dans la surprise, Yuri se rendit au bureau où Natsuki regardait dans le vide puis lui adressa la parole en lui caressant le dos pour la réconforter.

Le silence régna pendant un instant et Monika reprit la parole en parlant assez fort pour que les deux filles qui discutaient calmement à l'autre bout de la salle entendent :

« - Nous allons devoir nous distribuer les tâches ce Week-End, Sayori et moi allons travailler sur les affiches, Natsuki fera de délicieux cupcakes et cookies dont elle a le secret, et Yuri... Travaillera sur l'ambiance et l'atmosphère ?

- Ça me va ! Répondit Yuri.

- Parfait, repris la présidente, et Luxali tu vas... Aider soit Yuri, soit Natsuki, fais ton choix.

Je baladai mon regard dans la salle en réfléchissant, jusqu'à tomber sur les yeux profonds de Yuri et les yeux rougis par les larmes de Natsuki. En choisir une, et en blesser une autre, c'est ce que je devais faire.

Une idée me vient soudainement à l'esprit :

« - Un Week-end comporte deux jours non ? Je n'ai qu'à aider Yuri samedi et Natsuki dimanche, ou inversement !

- Pourquoi pas, dit Monika.

- Ç-ça me vas ! Une petite voix faible s'éleva du fond de la salle, la plus jeune était d'accord.

- Moi de même, signala Yuri, je suis d'accord pour venir Samedi. »

Je souris aux deux jeunes filles, ravi que cette situation arrange tout le monde au détriment de mon temps libre. Nous échangeâmes nos numéros, et après avoir pris celui de Natsuki, elle semblait vouloir me dire quelque chose, mais sa voix était trop basse pour que je l'entende.

Je rentrai une fois de plus avec Sayori, et c'est ainsi que s'acheva ma troisième journée au club de littérature.

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