[Point de vue de Katie]

Jamais au grand jamais je n'avais couru aussi vite, j'étais rentrée chez moi en moins de temps qu'il en faut pour le dire. Putain de merde et je fais comment maintenant ? Allais on reste calme, on respire ... Mais qu'est-ce que je raconte ? Je suis dans une merde pas possible, ce n'était pas un putin d'inconnu : c'était Daryl ! Katie, Katie, Katie ... Direction douche maintenant.

Après une douche plus longue que d'habitude, je me pose calmement sur mon canapé pour réfléchir. La première chose que je fais c'est supprimer cette application car je ne veux plus jamais tomber sur lui, enfin pas de cette manière. La deuxième chose que je fais c'est songer aux conséquences de cette soirée : il va en parler à Matt c'est certain ! Matt je vais le croiser au boulot, il va me voir différemment. Il va sûrement en parler à d'autres et je ne veux pas être vue comme une bête de foire qui ouvre ses cuisses à des inconnus juste pour un peu de plaisir. La troisième chose que je fais c'est réfléchir à pourquoi je me mets dans des états pareils pour eux. Après tout même si ils sont canons ce ne sont que deux mecs parmi tant d'autres alors pourquoi est-ce que mon esprit ne cesse de tourner à 1000 à l'heure en songeant à leur réaction ...

Je sors mon téléphone de mon sac.

- Ouai ? Dit-il avec une voix endormie.

- Moi : Colin ...c'est ... c'est Katie.

- Colin : Y a un problème ? Pourquoi tu m'appelles si tard, tu as eu un accident ? Lança-t-il paniqué à présent.

Et là tout commence à tourner, je vois floue et me sens opprimée. Je peine à reprendre ma respiration et je commence à paniquer. J'entends Colin qui crie au téléphone mais ça voix sonne comme un écho lointain. "accident" ce mot résonne dans ma tête puis plus rien : le trou noir.

[Fin du point de vue de Katie]

[Point de vue de Daryl]

Je suis encore retourné par la découverte de ma partenaire de ce soir. Putin Katie quoi ! Je ne pensais pas qu'elle était du genre à ... Enfin ce n'est pas pour me déplaire non plus. Je revois encore le visage surpris qu'elle a affiché en découvrant que c'était moi son coup d'un soir. Il faut absolument que je m'explique avec elle et maintenant.

J'arrive dans sa rue et je me gare en bas de son immeuble. Il y a une ambulance et la police juste devant chez elle, qu'est-ce qui se passe ? J'ai un mauvais pressentiment.

- Policier : Monsieur, vous ne pouvez pas passer.

- Moi : Je suis venue voir ma petite amie, elle habite ici.

- Policier : Je suis désolé mais tant que la victime ne sera pas évacuée, vous ne pourrez pas passer.

- Moi : La victime ? Monsieur, est-ce que cette victime vit à l'appartement 404 ? Elle s'appelle Katie ?

- Policier : Restez calme Monsieur, je vais chercher un ambulancier pour qu'il vous explique la situation.

Oh putin de merde ! Qu'est-ce qui se passe bon sang ? Il est où cet ambulancier ? Il a décidé de faire un tour dans le quartier ou quoi ?

- Ambulancier : Monsieur ?

- Moi : Vous étiez où bon sang ? Il se passe quoi ? Où est Katie ?

- Ambulancier : Tout d'abord calmez-vous, votre amie va être transportée à l'hôpital. Elle s'est cognée la tête lorsqu'elle s'est évanouie. Heureusement qu'elle était au téléphone au même moment autrement la situation aurait pu être dramatique.

- Moi : D'accord merci, je peux monter avec elle dans l'ambulance ?

- Ambulancier : Bien entendu.

Je monte dans l'ambulance avec Katie, elle a l'air si paisible même avec cet énorme pansement qui entoure sa tête. Je lui tiens la main quand tout à coup son corps est parcouru de violents spasmes.

- Ambulancier 1 : Monsieur lâchez-là et reculez.

- Moi : Dites-moi ce qu'il se passe.

- Ambulancier 2 : Monsieur laissez-nous faire notre travail et reculez.

Je recule et j'observe la scène. Les spasmes sont violents, tout son corps tremble et se contracte. J'entends le bip de la machine s'affoler. L'un des ambulanciers la maintient pendant que l'autre lui injecte un produit dans le bras et quelques minutes après ses spasmes s'arrêtent. Je souffle de soulagement et regarde le visage des deux autres hommes, quelque chose à l'air de les tracasser. Ils restent autour de Katie sans bouger puis quelques secondes plus tard, j'entends un long bip.

- Ambulancier 1 : Son cœur lâche, Ian fonce ! Dit-il en s'adressant au chauffeur.

Le second ambulancier prépare le défibrillateur, il choque Katie mais rien ne se passe le bip ininterrompu continue. Il la choque une seconde fois et toujours rien, une troisième fois et toujours rien. Je suis assis comme un con, paralysé, ne sachant quoi faire mais que pourrais-je faire ? Rien, je dois attendre et les secondes me paraissent des minutes. Le bip ne s'arrête pas et ils rangent le défibrillateur, non ce n'est pas fini ce n'est pas possible ! L'un des ambulancier plante une aiguille dans le cœur de Katie et après quelques secondes son cœur repart. Je souffle de soulagement, les larmes aux yeux.

- Moi : elle ... elle ... elle va s'en sortir n'est-ce pas ?

- Ambulancier : Monsieur, son cœur a cesser de battre pendant plusieurs minutes. Son cerveau ainsi que ses autres organes ont été privés d'oxygène ...

Je vois qu'il hésite à continuer.

- Moi : Mais elle va vivre n'est-ce pas ? Dis-je plein d'espoir.

- Ambulancier : Les 24 prochaines heures seront décisives mais pour ne rien vous cacher ses chances sont minces.

Je suis dans la salle d'attente de l'hôpital, ils ont emmené Katie au bloc. Lors de sa chute, elle s'est cogné fortement la tête et un hématome sous-durale s'est formé, ils essaient de le résorber.

J'ai envoyé un message à tout le monde pour les prévenir que Katie était à l'hôpital. Colin est arrivé quelques minutes après Katie et moi mais ne supportant pas l'attente, il est allé se réfugier à la cafétéria.

- Matt : Daryl ? Qu'est-ce qui se passe ? Elle va bien ?

Je relève la tête vers mon frère les larmes aux yeux, il a compris d'un seul regard et vient me prendre dans ses bras. Toute la pression que j'ai accumulée se relâche instantanément et je m'écroule en pleurs dans ses bras.

- Docteur : Vous êtes la famille de Katie ?

- Matt : Oui.

- Docteur : Je suis désolé, nous avons fait tout ce que nous avons pu ...