34. Mariage

Je soufflais un bon coup en sortant de la loge dans laquelle je m'étais changée. Matt marchait devant moi d'un pas déterminé alors que de mon côté je peinais a avancer. Non, je n'avais pas changé d'avis mais j'étais terriblement stressée. Matt s'aperçut de mon trouble et se dirigeait vers moi, il me pris par les épaules puis m'embrassa sur le front.

- Tout va bien se passer, tu es sublime et ton futur mari t'attend derrière cette porte. Dans quelques minutes tu seras officiellement une Ortega. Je compte sur toi pour porter fièrement notre nom. Terminait-il en me souriant.

Je lui souriais un peu soulagée cependant il décela directement que quelque chose ne tournait pas rond chez moi.

- Ce n'est pas à propos du mariage n'est-ce pas ?

- Matt il faut que je t'avoue quelque chose, j'ai essayé d'en parlé à Daryl mais chaque fois que j'essaie je repousse à  la discussion et c'est devenu trop pesant pour moi. Il faut que je l'avoue a quelqu'un. Je soufflais encore une fois et regardais Matt dans les yeux. Matt je ...

Nous fûmes coupés par l'arrivée de mon père.

- Katherina qu'est-ce que tu fais ? Tout le monde t'attend ! On pouvait ressentir son stress dans sa voix.

- Je ...

- Prends mon bras, on y va.

Je lançais un regard désolé à Matt, j'aurais voulu tout lui avouer mais il était trop tard mon père m'entrainait déjà dans l'Église. Alors que j'entrais la musique démarra.

Les convives avaient été pris en charge par nos proches lors de leur arrivée à l'entrée de l'Église. Ces derniers leur avaient donné le programme de la cérémonie et leur avaient indiqué leur place dans l'Église : à droite de l'allée pour les invités du futur époux, à gauche pour ceux de la future épouse.

Les invités s'étaient levés lorsque Daryl avait fait son entrée au bras de sa grand-mère, dans son magnifique costume blanc et depuis il attendait mon entrée devant l'autel. J'étais resplendissante alors que je faisais mon entrée au bras de mon père qui me conduisit à Daryl en traversant l'allée centrale, suivie de ma demoiselle d'honneur Lisa.

Mon père m'embrassait sur le front avant de déposer ma main dans celle de Daryl en lui jetant un regard qui voulait tout dire "Si tu lui fais du mal, je te tuerais de mes propres mains." J'étais en admiration devant l'homme de ma vie, il était toujours magnifique mais là il était à couper le souffle. Si nous étions seuls dans cette salle je lui aurais assurément sauter dessus ... C'est le prête qui me ramenait à la réalité.

- Mes bien chers frères, mes bien chères sœurs, nous sommes réunis en ce jour pour célébrer l'union de Daryl Ortega et de Katherina Matzi. L'amour est une chose merveilleuse car elle plonge deux êtres dans un monde nouveau qui ne leur appartient qu'à eux et ainsi leur permet de créer un monde qui est le leur et qu'ils partageront avec leurs futurs enfants et leurs proches. Certains d'entre vous diront peut-être mais qu'est-ce que l'amour ? Et je leur répondrais ceci :  " Aimer, c'est partager des mots, des regards, des espoirs, des craintes.  L'Amour n'est jamais contrainte.  Il est joie, liberté, force.  L'Amour est emportement et enthousiasme.  L'Amour est risque. N'aiment et ne sont pas aimés ceux qui veulent épargner, économiser leurs sentiments. L'Amour est générosité, l'amour est prodigalité, l'amour est échange. Qui donne beaucoup reçoit beaucoup en fin de compte.  Car nous possédons ce que nous donnons. Aimer ce n'est pas mutiler l'autre, le dominer, mais l'accompagner dans sa course, l'aider. Savoir accepter l'autre tel qu'il est. Être joyeux du bonheur qu'il trouve. L'aimer dans sa totalité : pour ce qu'il est, laideur et beauté, défauts et qualités. Voilà les conditions de l'Amour. Car l'Amour est une vertu d'indulgence, de pardon et de respect de l'autre." Ceci étant dit je vais laisser nos futurs époux échanger leurs vœux. Monsieur Ortega.

- Lorsque je t'ai vue pour la première fois, j'ai su que tu serais la femme de ma vie. Quand nos regards se sont croisés mon cœur s'est mis à battre un peu trop fort, et j'ai compris. Depuis ce jour,  et malgré nos moments difficiles, mon bonheur est parfait car  je me réveille chaque matin, comblé d'avoir trouvé ma moitié. En te rencontrant, c'est comme si j'avais réparé tout ce qui était bancal chez moi, c'est comme si ton cœur avait fusionné avec le mien pour battre à l'unisson, comme si tu étais la pièce manquante du puzzle de mon âme. C'est pour ça que je parle « d'âme sœur », si certains n'y croient pas, je leur répondrais que je suis un homme rationnel et que je ne crois que ce que je vois, et je l'ai vu. Et ce que je sais à cet instant précis c'est que je t'aime comme je n'ai jamais aimer personne. Je t'aime Katherina et ce pour le reste de mes jours.

Mon cœur battait la chamade après cet aveux et je contenais comme je pouvais les larmes qui menaçaient de dévaler mes joues. Il n'était pas question de faire couler mon maquillage et de ressembler à un épouvantail pour le reste de cette journée ! Le prête m'indiqua que c'était à mon tour.

- Daryl, j'ai toujours douté de tout, j'ai toujours eu peur de l'avenir. Mais ça, c'était avant de savoir que mon futur, c'était toi. Peu importe les obstacles, peu importe les difficultés que l'on devra traverser, plus rien ne m'effraye car je sais qu'à nous deux, nous traverserons l'impossible s'il le faut. A tes côtés, j'ai découvert que les petites attentions quotidiennes pouvaient protéger notre couple, j'ai découvert que la routine pouvait avoir de super côtés, j'ai découvert qu'un simple SMS le matin pouvait me rendre heureuse, qu'un post-it accroché au frigo avec un message de toi me donnait le sourire pour la journée. Je ne dirais pas qu'aujourd'hui est le plus beau jour de ma vie car chaque jour de ma vie passé à tes côtés sera exceptionnel. Alors, je te remercie de m'apporter tout cet amour, tout ce bonheur. Tu sais, je ne t'aime pas comme au premier jour, je t'aime beaucoup plus ! Terminais-je en fixant amoureusement celui qui dans quelques  minutes sera mon mari.

- Je pense que nous vous avons assez fait patienter et qu'il est temps de vous unir. Continuait le prête en faisant rigoler l'assemblée. Si nous nous sommes réunis dans ces lieux, c'est pour unir cet homme et cette femme par les liens sacrés du mariage.
Le mariage suppose que les époux s'engagent l'un envers l'autre sans y être forcés par personne, se promettent fidélité pour toute leur vie et acceptent la responsabilité d'époux et de parents. Est-ce bien ainsi que vous l'entendez ?

- Oui. Répondions Daryl et moi à l'unisson.

- Et vous, Lisa et Matt, acceptez-vous d'être les témoins de cette union ?

- Oui, nous l'acceptons.

- Si quelqu'un veut s'opposer à cette union, qu'il le dise maintenant ou se taise à jamais.

Nous regardions vers l'assemblée mais personne ne prononçait un seul mot, je soufflais de soulagement.

- Daryl Ortega, voulez-vous prendre Katherina Matzi pour épouse ? Jurez-vous de l'aimer, de la chérir, dans la richesse comme dans la pauvreté, dans le bonheur comme dans l'adversité et ce jusqu'à ce que la mort vous sépare ?

-  Je le veux. Disait Daryl en plongeant son regard dans le mien. Il me pris délicatement la main et enfila mon alliance.

- Et vous Katherina Matzi, voulez-vous prendre Daryl Ortega pour époux ?Jurez-vous de l'aimer, de la chérir, dans la richesse comme dans la pauvreté, dans le bonheur comme dans l'adversité et ce jusqu'à ce que la mort vous sépare ?

- Je le veux. Terminais-je en passant l'alliance au doigt de celui qui est à présent mon mari.

- Par vos consentements mutuels, je vous déclare unis aux yeux de tous par les liens sacrés du mariage. Vous pouvez embrasser la mariée.

Daryl ne se fit pas prier et m'embrassa passionnément devant toute l'assemblée. Quelques secondes plus tard, nous fûmes coupés dans notre élan par les applaudissements et les acclamations de nos proches. Nous attendions la sortie de nos familles respectives pour à notre tour sortir de l'Église.

- Je vous aime Madame Ortega.

- Je vous aime Monsieur Ortega.

Daryl m'embrassa encore sur l'autel avant de me prendre le bras pour m'inciter à sortir. A notre sortie nous recevions du riz sur nous comme le voulait la tradition puis le photographe se plaça devant nous pour commencer sa série de photos pour immortaliser l'instant. Nous faisions d'abord des photos de groupes : nous et les témoins, nous et nos familles, nous et nos invités ... Après ce qui me paru une éternité, nous entamions les photos qui marquaient le début de notre vie à deux. Les invités s'étaient reculés pour admirer la séance. Elle débutait sur un cliché très simple de nous deux devant l'Église, puis un suivant de nous nous embrassant, un autre ou Daryl me portait dans ses bras et encore d'autres. Cette séance photo me paraissait interminable.

Tout à coup un bruit sourd retentit et les invités affolés commencèrent à courir dans tous les sens. C'était un coup de feu ! Sans tarder Daryl me prit la main et commençait à courir à son tour vers le voiture alors que ses hommes s'activaient pour trouver la provenance de ce dernier. Un second coup de feu retentit et je ralentis la cadence à bout de souffle.

- Katherina ce n'est pas le moment de se reposer. Me criait Daryl tout en continuant de courir.

Je me stoppais net incapable de continuer, je vis Daryl se retourner vers moi et je pus percevoir de l'effroi dans son regard. Je me retournais pour voir si quelqu'un se trouvait derrière nous cependant avant même d'avoir pu tourner la tête je sentis mes jambes lâcher. Daryl accourut vers moi à la vitesse de l'éclair.

- Oh mon dieu ! Non ... non ! Appelez une ambulance. Disait-il en me tenant dans ses bras.

Ma tête tournait un peu et je ne comprenais pas ce qu'il se passait autour de moi. Les lèvres de Daryl remuaient pourtant aucun son ne parvenait à mes oreilles. Les larmes roulaient sur les joues de mon mari et je tendais le bras pour les essuyer quand un voile noir me brouilla la vue.

[PDV de Daryl]

Je fixais la robe de Katherina qui avait pris une couleur pourpre tout en tenant fermement sa main. Nous étions dans l'ambulance qui nous conduisait vers l'hôpital le plus proche. Je me sentais impuissant face à la situation et je priais tous les saints pour qu'elle s'en sorte.

Arrivés à l'hôpital, une armée de médecins se dirigeaient vers nous pour prendre en charge ma femme qui disparut dans une salle d'opération. Je glissais le long du mur et prenais ma tête dans les mains en me demandant comment tout ceci avait pu arriver. Je sentis une main se poser contre mon épaule et je relevais ma tête en laissant couler les larmes qui refusaient de se tarir. Mon frère se tenait face à moi, la mine sombre.

- Où est-elle ?

- En salle d'opération la balle s'est logée tout près de son cœur. Putin Matt qu'est-ce qui s'est passé ?

- C'était Luiz, il s'était glissé parmi les invités à la sortie de L'Église. Mon regard devint noir et mon frère s'asseyait à mes côtés. Ne t'occupe pas de lui, tes hommes s'en sont déjà chargés il ne fera plus de mal à quiconque.

Je hochais faiblement la tête, je me sentais coupable. Il ne ferait plus de mal à personne mais il venait de tirer sur la seule personne qui comptait pour moi ...

Le temps passait lentement et je ne saurais dire depuis combien de temps nous étions dans ce couloir. La mère de Katherina se trouvait dans une chambre à l'étage d'en dessous suite au choc émotionnel et son mari lui tenait compagnie. Il m'avait fait promettre de lui donner des nouvelles dés que j'en aurai. Malheureusement celle-ci tardait à venir.

- Monsieur Ortega ?

Je me précipitais vers le médecin qui venait de sortir de la salle, il avait l'air exténué et son front était encore luisant de sueur.

- Docteur comment va-t-elle ? M'empressais-je de lui demander alors que Matt parvenait à mes côtés.

- La balle s'était logée près du cœur et elle avait perdu énormément de sang. Mon cœur venait de cesser de battre pourquoi parlait-il d'elle au passé ? Nous avons fait tout ce que nous avons pu mais nous n'avons rien pu faire pour elle ...

Je le coupais encore sous le choc de la révélation. Elle est morte c'est ça ?

- Toutes mes condoléances monsieur. Il marqua une petite pause. Cependant ...

Mais je m'éloignais loin de lui, loin de tout, je courais à travers les couloirs laissant tout en plan. Les gens me regardaient passé dans le couloir, il est vrai que mon costume blanc était lui aussi maculé de sang. Elle était partie alors que je venais à peine de la retrouver, alors qu'elle venait tout juste de devenir ma femme. Pourquoi ? Pourquoi ? Je hurlais de rage dans la cour de l'hôpital. Je sentis des bras m'entourer et je reconnus l'odeur de mon frère, je pleurais dans ses bras recroquevillé au sol. Après un moment mon frère me força à me relever et je ne comprenais pas pourquoi il faisait ça.

- Il faut que tu viennes avec moi Daryl.

- Pourquoi ? Qu'est-ce que j'irai encore faire là-bas Matt ? Elle est morte c'est fini ! Criais-je tout en le poussant.

Mon frère me pris durement les épaules et me força à le regarder. Ses yeux étaient aussi rouges que les miens à force d'avoir pleurer mais je pouvais lire de la détermination dans son regard.

- Fais-moi confiance s'il-te-plait.

Je soufflais résigner et je me demandais pourquoi il voulait que je revienne dans ce maudit hôpital. Je n'avais pas la force d'aller la voir ... Je le suivais dans les couloirs et je ne reconnaissais pas le chemin qu'on empruntait mais pourquoi m'emmenait-il ici ? Il me poussa davantage et  je fixais d'incompréhension la vitre devant moi. Mon frère pointa à l'aide de son doigt l'infirmière. Mes yeux s'agrandirent de surprise et je me retournais vers mon frère pour savoir si je rêvais ou non.

- Non tu ne rêves pas Daryl.

- Mais ? Comment ?

- Je ne vais pas te faire un dessin non plus frangin. Disait-il en me tapant l'épaule.

Il tapa à la vitre et l'infirmière s'avança jusqu'à nous.

- Je te présente tes enfants Daryl à droite il y a ton fils et à gauche ta petite fille.

Un chapitre de presque 2500 mots qui clôture cette fiction. Il y aura certainement un épilogue. Je vous remercie de m'avoir suivie tout au long de cette histoire et j'espère que celle-ci vous a plu. Malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin et vous aurez enfin compris le secret que Katie cachait. Ne soyez pas triste face à cette fin tragique car elle était programmée depuis le début de mon histoire. J'espère vous voir aussi sur mes autres fictions.

N'oubliez pas de voter et de commenter mes petits poulets.

XoXo  P-A-22

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