Chapitre 6
Basculant ses cheveux en arrière par la force de sa tête, Ella avait poussé un cri de frayeur.
— Vous m'avez fait peur !
Reposant les enfants sur l'instant, Ella avait placé ses mains le long de son cou quand le père aux larges épaules était rentré le visage fermé.
— Papa tu lui as faits peur !
Baissant les yeux sur les petites filles trépidantes, elle avait vu les jambes de l'homme se glisser entre elle et ses enfants.
— Je ne voulais pas mes anges. Déclara-t-il en baissant les yeux sur elles avant de les relever. Vous ai-je fait peur ?
Un instant perturbée par son changement de comportement, Ella était restée dans le silence, muette de toute réponse.
— Il est temps de descendre. Reprit-il sans relâcher le regard.
Poussant ses enfants par des chatouilles vers la sortie, Ella avait enfilé son gilet en les suivant timidement avant qu'un bras lui fasse barrage au niveau de la porte.
Retrouvant tous ses traits sombres de la veille, il s'était abaissé et Ella n'osait pas bouger.
- Je me suis montré désagréable avec vous hier je tenais à m'excuser. Commença-t-il. Je vous ai effrayé et je m'en excuse accepter les mademoiselle Emerray.
Alors qu'elle cherchait quoi répondre, il avait baissé son imposante tête à la recherche d'une réaction.
— Ou... oui je oui bien sûr. Bégaya Ella.
— Alors regarder moi ainsi je serais sûr de ne plus vous faire peur.
Alors qu'elle s'étranglait, Ella avait fini par lever les yeux en reculant.
De longues secondes de silence c'étaient écrasés entre eux.
Face à son teint d'albâtre son œil vert et son œil bleu, Khalil avait réfréné un sentiment qui le troublait.
Se redressant d'un mouvement lent, l'homme s'était effacé pour la laisser passer et Ella avait remis instinctivement une main sur son petit cou en se ressassant l'image de se sabre entourant sa taille.
Le portait-il en ce moment ?
Traversant le couloir au côté de ce mystérieux cheikh, Ella se rappelait maintenant pourquoi elle avait hésité à quitter l'Écosse.
Vue pleine et éclairée sur les vastes recoins du palais, Ella avait relâché son cou pour se concentrer sur la descente des marches, inutile de se donner en spectacle en s'étalant de ton son corps grâce à sa maladresse qui ne la quitter pas.
— Les écossaises ne parlent pas ? Lança-t-il au moment où elle s'y attendait le moins.
— Si, murmura Ella en traçant des yeux les vasques éteintes de toute vie qui avait pris forme dans la pénombre de la veille.
— Alors dite quelque chose pourquoi mes filles de deux ans ont le droit à plus de chaleur et de voix ?
Considérant son hôte en levant la tête, Ella continuait de le suivre d'un pas lent sans savoir quoi dire.
Une fois de plus.
Capturée par le magnétisme animal et la profondeur de ses yeux, Ella avait ouvert la bouche difficilement comme si elle voulait la sceller à jamais à la peur de sortir une ânerie.
— Sans doute parce qu'elles ne m'ont pas menacés avec un sabre.
Éclatant de rire, d'un rire grave et soutenue par le charisme qu'il dégageait, Ella se retrouvait maintenant bête.
Reculant en le regardant reprendre son sérieux, il avait foncé droit sur elle. Effrayée, elle s'était mise à marcher presque en courant avant d'être retenue en sentant un choc proche de la blesser, s'apaiser.
Tenant sa tête à quelque millimètre d'une porte épaisse, Ella avait reconnu sa faute quand les doigts crispée du cheikh s'étaient desserré.
— Voilà ce qu'il se passe quand on ne regarde pas où l'on va ! Dit-il froidement. Vous allez bien ? S'empressa-t-il de demander en l'examinant.
Dissipant son gémissement de douleur grâce à ses lèvres fermées, Ella avait hoché de la tête.
— Oui merci de m'avoir rattrapé je n'ai pas vu où j'allais, j'ai marché trop vite.
— marcher ? J'appelle ça courir ! Commenta le cheikh en l'invitant à la suivre après avoir pris le soin d'ouvrir la porte.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top