Chapitre 28


    Sans discuter les petites impatientes de manger s'étaient élancées jusqu'à la porte en disparaissant à son plus grand désarroi.
Restant sur le tapis d'éveil en détaillant les couleurs lumineuses brodés dessus, Ella sentait sa présence se rapprocher.
— Lève-toi s'il te plaît
Sa voix était douce mais autoritaire, en ne lui laissant d'autre choix que de se lever.
— Ne fait pas cette tête s'il te plaît. Tonna Khalil en l'obligeant à le regarder.
Khalil ne disait jamais les formules de politesses quand il donnait un ordre, mais la situation était différente, la personne en face de lui était différente.
Son visage était fermé et Khalil ne distinguait pas si c'était de la peur ou de la honte.
— Ne te tracasse pas pour cette photo je vais en m'en charger.
— Ce n'est pas si simple et tu le sais. Dit-elle enfin sans le satisfaire, car il n'espérait pas entendre ça.
— Bien sûr que c'est simple ne te mine pas ça me crispe Ella !
Traversant la chambre pour aller se poser devant la fenêtre, la jeune femme s'était presque appuyée dessus et Khalil avait ressenti une grande peur l'envahir sans pouvoir la définir.
— Ta femme à raison, tu as des engagements et tu es marié. Dit-elle de sa voix douce qui d'habitude l'aidait à ce calmé.
Mais pourtant en cet instant, Khalil n'était pas du tout en proie d'un calme exemplaire, il voyait la jeune femme lui échapper. Allant jusqu'à elle furieux il l'avait obligé à se retourner.
— Ella je te conseille d'arrêter sur le champ tu m'as compris ?
Se dégageant de sa prise, il avait pu voir une étincelle de colère traverser ses yeux.
— Ne me donne pas d'ordre je ne suis pas un de te tes sujets et je ne suis pas stupide Khalil !
Entendre son prénom sortir de sa bouche dans un moment pareil, l'avait mis en confusion un bref instant, avant de reprendre toute sa tête.
— En effet tu n'es pas un de mes sujets, c'est bien pour cela que je te préviens avant si tu ne cesses pas immédiatement de chercher une échappatoire !
Ella suffoquait à présent, elle suffoquait de devoir en arriver là.
Par une simple nuit d'amour le lendemain se transformait en cauchemar.
— Je ne m'échappe pas je t'expose mon point de vue. Rétorqua-t-elle.
— Et ce point de vue ne me satisfait pas ! répliqua-t-il en agrippant son bras.
A quelques centimètres de son corps, Ella s'était forcée à ne pas ciller en soutenant son regard.
— Parc....parce que c'est toi qui dit quand c'est ça ? avait-elle déduit comme une âme en peine.
— Je te demande pardon ? demanda-t-il sans comprendre.
— C'est toi qui dit quand ça ce fini ? répéta Ella la gorge serrée.
Son cœur c'était emballé si fort qu'elle pensait l'entendre raisonner contre ses tempes, il l'avait relâché brusquement en reculant d'un pas. Sans un mot, sans répondre, il était parti prendre son sac de voyage pour le déposer sur le lit.
— Fait tes bagages j'écourte le voyage on rentre !
D'un pas pressé, il était parti sans lui donner les réponses qu'elle désirait entendre et Ella avait dû se battre contre son intérieur pour ne pas la rattraper et exiger qu'il parle.
Furieuse elle avait pris son sac pour mettre ses affaires dedans, car cet homme savait qu'elle n'avait d'autre choix que de le suivre, le reste de ses affaires y compris ses papiers se trouvaient là-bas.
Passant dans le salon les yeux baissés, elle avait pu les relever quand elle avait constaté qu'il n'était pas là. Préparant les petites avec l'aide de madame Nicole, Ella avait fini par atteindre le seuil de la porte en attente de partir au plus vite.
Ella essayait de cacher les tremblements de ses mains quand il était apparu aussi froid que tout à l'heure, la chaleur de leurs étreintes avait complètement disparu tout avait disparu, et elle ne parvenait plus à réfléchir quand son bras avait effleuré son corps en encerclant son poignée, peinant à marcher jusqu'à la voiture à force d'être ainsi tirée, Ella s'était dégagée péniblement de son étreinte étouffante.
— Pas devant mes filles s'il te plaît.
Fixant les iris noirs de Lana qui se cramponnait dans ses bras à cause de son geste trop brutal, Ella s'en voulait à présent de leur montrer ce spectacle.
— Met de l'espace le temps que je reprenne toute ma tête. Parvient-elle à dire enfin une fois dans la voiture.
— Hors de question n'y pense même pas. Fit-il fermement.
Attachant la ceinture de Laila, il s'était assis près d'elle comme elle le redoutait, il était si proche que son parfum qu'elle avait tant aimé respirer fouettait son visage.



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