Chapitre 4 : En prise contre un mage de feu : X Alfavito vs Styl Magnus

Le 24 juin, je me réveille avec une étrange sensation. Une partie de moi espère que ce sera une journée tranquille, mais quelque chose au fond de moi me dit que ce ne sera pas le cas. Je me lève du futon où j'ai dormi et me dirige vers la petite cuisine où Komoe-sensei est en train de préparer le petit déjeuner.

« Bonjour, X-kun, » dit-elle avec son sourire habituel. « Bien dormi ? »

Je hoche la tête en réponse, mes pensées déjà ailleurs. « Oui, sensei. Où sont Touma et Index ? Je ne les ai pas vus ce matin. »

Elle verse du thé dans une tasse avant de répondre. « Ils sont partis se détendre dans un bain public ce matin. Ils ont dit qu'ils voulaient profiter de la journée pour se relaxer un peu. »

Je soupire en entendant cela. Touma et ses idées de relaxation… Avec tout ce qui se passe, c'est à se demander s'il comprend vraiment l'ampleur des dangers qui les entourent. Mais je ne dis rien. Komoe-sensei semble contente que ses invités prennent du temps pour se détendre, et je n'ai aucune envie de la contrarier.

« Merci de m'avoir prévenu, sensei, » dis-je en prenant place à la table pour prendre mon petit déjeuner.

Elle me sourit chaleureusement. « De rien, X-kun. Tu devrais en faire autant, tu sais. Prendre un peu de temps pour toi. »

Je me contente de hocher la tête en silence. Prendre du temps pour moi ? C’est une idée séduisante, mais la réalité est que je n’ai pas ce luxe. Avec tout ce qui se passe, je ne peux pas me permettre de baisser ma garde, même pour un instant.

Après le petit déjeuner, je décide de rester à l'appartement de Komoe-sensei pour réviser. Mes livres et mes notes sont étalés sur la table, mais je n'arrive pas à me concentrer. Mes pensées dérivent constamment vers Touma et Index. Même si je sais qu’ils sont probablement en sécurité, une inquiétude sourde continue de me ronger. Peut-être que c’est parce que je sais à quel point les choses peuvent dégénérer rapidement dans cette ville.

Les heures passent, et le soleil commence à décliner. La lumière de l'après-midi se fait plus douce, se transformant en une teinte dorée qui inonde l'appartement. Je jette un coup d'œil à l'horloge sur le mur. Il est presque 18 heures, et ni Touma ni Index ne sont encore revenus.

Mon inquiétude grandit. Ce n’est pas normal. Même Touma, avec toute sa malchance, ne mettrait pas autant de temps pour rentrer après une simple sortie au bain public. Quelque chose ne va pas.

Je me lève de ma chaise, range mes affaires et me dirige vers la porte. « Je vais aller les chercher, » dis-je à Komoe-sensei.

Elle me regarde avec une légère inquiétude dans les yeux. « Fais attention, X-kun. »

Je hoche la tête avant de sortir de l’appartement. L’air frais du soir me frappe le visage alors que je marche d’un pas rapide dans les rues de la Cité Académique. Je connais le chemin vers le bain public où ils se sont rendus, mais chaque pas que je fais est accompagné d’un sentiment de malaise croissant. Quelque chose ne va vraiment pas.

Je suis sur le point d’atteindre le bain public lorsque je sens une présence derrière moi. Une sensation désagréable, comme un feu qui brûle juste hors de portée de mon champ de vision. Je m'arrête, les sens en alerte, et je me tourne lentement pour faire face à l'individu qui se tient maintenant devant moi.

Styl Magnus.

Je le reconnais immédiatement. Ses cheveux roux flamboyants, ses vêtements usés, et surtout cette aura brûlante qui l’entoure comme un manteau invisible. Il me fixe avec un sourire qui ne présage rien de bon.

« Tiens donc, » dit-il d’une voix moqueuse. « Je ne m’attendais pas à te trouver ici, X Alfavito. »

Je serre les poings, mes yeux fixés sur lui. « Styl Magnus, » dis-je d’un ton neutre, même si mon cœur bat plus fort dans ma poitrine. « Qu’est-ce que tu veux ? »

Il rit, un rire amer qui résonne dans la rue déserte. « Toujours aussi direct, hein ? » Il fait un pas vers moi, et je sens la température autour de nous augmenter. « Disons que j’avais une petite affaire à régler avec quelqu’un d’autre, mais te croiser ici, c’est une belle opportunité. »

Je sais de quoi il parle. De qui il parle. « Touma et Index. »

Il hoche la tête. « Exactement. Tu sais, ce gamin est vraiment surprenant. Mais toi, tu m'intrigues encore plus. Un Gemstone sans niveau défini, c’est rare. Très rare. »

Je ne réponds pas, me contentant de garder les yeux fixés sur lui. Je sens mon corps se tendre, prêt à agir à tout moment. Mais je dois être prudent. Styl est dangereux. Très dangereux.

« Qu’est-ce que tu comptes faire, Styl ? » demandé-je finalement, d’une voix plus dure.

Son sourire s’élargit. « Ce que je compte faire ? » Il lève une main, et des flammes commencent à danser au bout de ses doigts. « C’est simple. Je vais te brûler. »

Il lance ses flammes vers moi sans avertissement, et je réagis instantanément. Mon épée de Balmung apparaît dans ma main, matérialisée par ma propre volonté, et je la brandis pour dévier les flammes. Le choc des deux forces est intense, et la chaleur me frappe de plein fouet, mais je tiens bon.

Les flammes disparaissent, et Styl semble presque impressionné. « Pas mal, » dit-il en riant. « Mais crois-moi, ce n’est que le début. »

Il enchaîne avec une autre attaque, cette fois beaucoup plus intense. Les flammes jaillissent de ses mains comme des serpents enragés, s’enroulant autour de moi, cherchant à m’envelopper et à me consumer. Mais je me déplace rapidement, esquivant les flammes tout en contre-attaquant avec Balmung.

Les rues sont silencieuses, le bruit de notre combat résonnant dans l’air chaud du soir. Je peux sentir la puissance de Styl, la chaleur de ses flammes, mais je ne recule pas. Je dois tenir bon, pour Touma, pour Index, et pour moi-même.

« Tu es fort, » dit-il entre deux attaques, « mais tu ne peux pas me battre. »

Je ne réponds pas, concentré sur chaque mouvement, chaque attaque. Styl est rapide, mais je suis plus rapide. Il est puissant, mais je suis plus déterminé. Chaque coup que je donne, chaque attaque que je pare, me rapproche un peu plus de la victoire.

Mais je sais que je ne peux pas me permettre de sous-estimer Styl. Même avec mon épée de Balmung, même avec toute ma détermination, il reste un mage de feu redoutable, et une erreur de ma part pourrait signifier la fin.

Les minutes passent, et le combat continue, chaque échange de coups étant plus intense que le précédent. Mon corps commence à montrer des signes de fatigue, mais je ne peux pas m’arrêter maintenant. Pas tant que je n’ai pas sécurisé la sécurité de Touma et Index.

Styl lance une nouvelle attaque, un torrent de flammes qui semble inarrêtable. Mais au dernier moment, j’active une partie de mon Omni Senses, mon toucher, pour augmenter ma vitesse et éviter l'attaque. Mon corps se déplace presque instinctivement, me permettant de me retrouver juste derrière lui.

Avant qu'il ne puisse réagir, je frappe avec Balmung, mon épée fendant l'air avec une précision implacable. Styl est obligé de reculer, une lueur de surprise dans ses yeux. Il ne s’attendait pas à ce que je sois capable de contre-attaquer si rapidement.

« Comment as-tu fait ça ? » demande-t-il, sa voix teintée de frustration.

Je ne réponds pas, utilisant cette ouverture pour lancer une série d’attaques rapides. Je sais que je dois mettre fin à ce combat rapidement. Chaque seconde que je passe à me battre ici est une seconde de plus où Touma et Index sont en danger.

Styl tente de se défendre, mais il commence à perdre du terrain. Ses attaques deviennent plus désespérées, moins précises, et je profite de chaque faille dans sa défense pour le pousser encore plus loin. Mais malgré cela, il reste dangereux, et je dois rester vigilant.

Soudain, il change de stratégie. Au lieu de continuer à m’attaquer directement, il crée une gigantesque barrière de flammes entre nous, bloquant ma vue et m’empêchant de l’atteindre.

« Tu ne t’en sortiras pas aussi facilement, » crie-t-il à travers les flammes. « Je vais te réduire en cendres ! »

Je serre les dents, cherchant une solution. Je ne peux pas laisser Styl s’échapper, pas maintenant. Mais cette barrière de flammes est trop dense pour que je puisse simplement la traverser. Je dois trouver un autre moyen de l’atteindre, et rapidement.

C’est alors que je sens une légère brise derrière moi, une caresse inattendue au milieu de cet enfer ardent. Mon instinct me pousse à me retourner, et c'est là que je le vois : un étroit passage laissé ouvert dans la barrière de flammes de Styl. C’est subtil, presque imperceptible, mais c’est suffisant. Il a sous-estimé ma capacité à détecter la moindre faille, à saisir la moindre opportunité.

Sans hésiter, je m'élance à travers l'ouverture. Mon corps réagit avant même que mon esprit ne formule pleinement le plan. Mon toucher aiguisé me permet de traverser les flammes sans subir de brûlures, chaque muscle se tendant avec une précision millimétrique pour éviter les zones les plus dangereuses.

L'instant d'après, je suis de l'autre côté de la barrière, face à Styl. Il n'a pas le temps de réagir. D'un mouvement fluide, j'élève Balmung et frappe. Le choc de ma lame contre son bâton de mage résonne dans l'air, provoquant une onde de choc qui disperse les flammes environnantes. Le feu vacille et se dissipe, révélant un Styl surpris mais furieux.

« Tu es plus rapide que je ne le pensais, » admet-il, les yeux plissés. « Mais ça ne suffira pas. »

Il recule d'un pas, levant les bras pour préparer une autre attaque. Je le vois déjà assembler les éléments de son sort, mais cette fois, je ne le laisserai pas faire. Je me lance à l’assaut, utilisant Balmung pour briser la concentration de Styl. Chaque fois que je frappe, je sens le pouvoir de l'épée vibrer, coupant à travers ses défenses magiques.

« Tu joues avec le feu, littéralement, » dis-je, ma voix plus froide que je ne l'aurais voulu. « Et tu risques de te brûler. »

Styl grogne, ses yeux brûlant d'une colère incontrôlée. Il libère une dernière attaque désespérée, un geyser de flammes qui jaillit du sol avec une intensité aveuglante. Mais je suis déjà sur lui, utilisant mon toucher pour manipuler mes mouvements avec une vitesse surhumaine, esquivant les flammes et frappant Styl d’un coup horizontal avec Balmung.

Cette fois, il ne peut pas contrer. L'épée fend l'air avec une force inarrêtable, frappant Styl au flanc et le projetant en arrière. Il tombe au sol, haletant, sa magie affaiblie par l'impact. Les flammes autour de nous commencent à s’éteindre, le crépitement du feu mourant résonnant dans le silence qui s’installe.

Je reste immobile, mon épée toujours levée, observant Styl se relever lentement. Malgré la douleur évidente qui tord ses traits, il affiche un sourire tordu.

« Tu penses m’avoir vaincu ? » murmure-t-il, sa voix à peine audible. « C’est loin d’être fini. »

Je plisse les yeux, le surveillant de près. « Tu es déjà à terre, Styl. Il est temps d’abandonner. »

Il secoue la tête, un rictus moqueur sur les lèvres. « Abandonner ? Ce n’est pas dans ma nature. Mais toi, X Alfavito, tu es différent des autres. Plus… intéressant. Je me demande jusqu’où tu es prêt à aller pour protéger ces gens. »

Je resserre ma prise sur Balmung. « Autant qu'il le faudra. »

Styl semble réfléchir un instant, puis il se met à rire, un rire creux, presque désespéré. « Tu as peut-être gagné cette bataille, mais la guerre ne fait que commencer. »

Avant que je ne puisse réagir, il prononce quelques mots en une langue ancienne, et son corps se dissout en un nuage de cendres, emporté par le vent. Je reste figé, tentant de comprendre ce qui vient de se passer. Styl a disparu, évaporé comme une ombre.

Je relâche lentement ma garde, mon cœur battant encore à tout rompre. La menace immédiate est passée, mais je ne peux m'empêcher de me sentir insatisfait. Styl a peut-être été repoussé, mais il n’est pas vaincu. Il reviendra, et il sera probablement encore plus dangereux.

Je prends une profonde inspiration pour calmer mes nerfs, balayant du regard les environs. Le soleil est presque entièrement couché maintenant, plongeant les rues de la Cité Académique dans une semi-obscurité. L'endroit est étrangement calme après le chaos du combat, les résidents ayant probablement fui dès les premiers signes de trouble.

Mais je n’ai pas de temps à perdre. Touma et Index sont toujours introuvables, et je dois m’assurer qu’ils sont en sécurité. Je range Balmung, l'épée disparaissant dans un éclat de lumière, puis je me dirige rapidement vers le bain public où ils se sont rendus plus tôt.

En arrivant, je constate que le bain est fermé, les portes verrouillées et les lumières éteintes. Une vague de frustration monte en moi, mais je la repousse. Il doit y avoir une autre explication. Peut-être qu’ils ont changé de plan et sont allés ailleurs.

Je me force à rester calme et rationnel. Utilisant mon Omni Senses de façon subtile, j’essaie de capter le moindre signe de leur présence, écoutant les murmures lointains, les bruits de pas dans les rues adjacentes, les échos de conversations. Je m'efforce de rester concentré, mes sens s'étendant comme un réseau à travers la ville, cherchant cette infime trace qui me mènera à eux.

Finalement, je perçois quelque chose. Un murmure dans l'air, quelque chose de léger mais reconnaissable. C’est leur voix, une faible résonance qui semble venir du nord. Je ne peux distinguer les mots, mais je sais que c’est eux.

Sans perdre un instant, je me mets en route, me frayant un chemin à travers les rues sombres. L'inquiétude m’aiguillonne, mais je la transforme en détermination. Peu importe ce qui se passe, je ne laisserai rien leur arriver.

En traversant les ruelles, je reste sur mes gardes. La Cité Académique, même la nuit, est un endroit imprévisible. Des menaces peuvent surgir de n'importe où, et après ma rencontre avec Styl, je ne peux pas me permettre d'être imprudent.

Finalement, j'atteins une petite place déserte, faiblement éclairée par quelques réverbères. Au centre, je les vois. Touma et Index, marchant lentement, l’air épuisé mais indemne. Je me précipite vers eux, la tension dans mes muscles se relâchant légèrement en les voyant sains et saufs.

Touma lève les yeux en me voyant approcher, une expression de soulagement sur le visage. « X ! Tu es là ! »

Je hoche la tête, m’efforçant de garder ma voix calme. « Où étiez-vous ? Vous avez disparu toute la journée. »

Touma se gratte l’arrière de la tête, l’air embarrassé. « Désolé, on a un peu perdu la notion du temps… et puis, il s’est passé un truc bizarre dans le bain, alors on est sortis en urgence. »

Index hoche vigoureusement la tête. « Oui, c'était vraiment étrange ! J'ai senti quelque chose de magique, mais ça a disparu avant que je ne puisse l'identifier. »

Je fronce les sourcils. Une présence magique ? Styl aurait-il tendu un piège ?

« Est-ce que vous êtes blessés ? » demandé-je, mon regard passant de l’un à l’autre.

Touma secoue la tête. « Non, on va bien. Juste un peu secoués, c'est tout. »

Je soupire de soulagement, mais reste sur mes gardes. « On ne peut pas rester ici. Revenons chez Komoe-sensei. C’est plus sûr là-bas. »

Touma et Index acquiescent, et nous faisons demi-tour pour retourner à l’appartement de Komoe-sensei. Je reste silencieux, mes pensées tourbillonnant dans ma tête. Styl est toujours en liberté, et sa menace plane toujours sur nous. Mais pour l'instant, la priorité est de garder Touma et Index en sécurité.

Alors que nous marchons à travers les rues sombres, je ne peux m'empêcher de jeter un coup d'œil à Index. Cette fille… elle est au centre de tout cela, et malgré sa nature innocente, elle est liée à des forces bien plus grandes qu’elle ne le réalise. Touma semble décidé à la protéger, et quelque part en moi, je comprends son choix.

Mais une chose est certaine : je ne laisserai pas Styl ou quiconque leur faire du mal. Peu importe ce que cela me coûtera, je les protégerai. Parce que c'est ce que je fais. C'est ce que je suis.

Nous arrivons enfin à l’appartement de Komoe-sensei, où la lumière chaleureuse qui filtre à travers les rideaux semble nous accueillir. En entrant, l’inquiétude se dissipe légèrement, remplacée par un sentiment de réconfort. Nous sommes de retour en sécurité… pour l’instant.

Mais je sais que ce n’est qu’une question de temps avant que la prochaine menace n'apparaisse. Dans ce monde, la paix est toujours fragile, une simple illusion prête à se briser au moindre choc. Styl a peut-être été repoussé aujourd’hui, mais il reviendra, et il ne sera pas le seul. Chaque victoire temporaire ne fait que repousser l'inévitable.

Je ferme la porte derrière nous, verrouillant instinctivement, puis me tourne vers Touma et Index. Komoe-sensei les accueille avec un sourire chaleureux, ne montrant aucune trace de l’inquiétude qui avait marqué son visage plus tôt. « Vous voilà enfin, » dit-elle en posant une main légère sur la tête d’Index. « Vous avez l’air exténués. Prenez une douche et détendez-vous un peu. »

Touma acquiesce en silence, son visage marqué par la fatigue de la journée. « Oui, c’est une bonne idée. »

Il jette un coup d'œil vers moi, et je sais qu'il veut parler de ce qui s'est passé, mais ce n'est ni le lieu ni le moment. Komoe-sensei les dirige doucement vers la salle de bain, leur parlant avec cette douceur habituelle qui semble dissiper leurs soucis, ne serait-ce que pour un instant.

Je reste debout dans le couloir, écoutant le bruit de l'eau qui coule et le murmure apaisant de la voix de Komoe-sensei. Mais malgré l'apparente sérénité de la scène, mon esprit ne cesse de travailler. Les paroles de Styl résonnent encore dans ma tête, ce sentiment qu'il y a plus que ce que nous avons vu aujourd'hui. Quelque chose se prépare, et je dois être prêt.

Komoe-sensei revient vers moi, son expression plus sérieuse maintenant que les autres ne peuvent pas la voir. « Est-ce que ça va, X-kun ? »

Je hoche la tête, mais je sais qu'elle voit à travers mon masque de calme. « Oui, tout va bien. Merci, sensei. »

Elle pose une main réconfortante sur mon bras. « Tu as fait un excellent travail aujourd'hui. Mais n'oublie pas de prendre soin de toi aussi. »

Ses mots sont simples, mais ils portent un poids que je ressens profondément. Je ne suis pas invincible. Même avec toute ma détermination, il y a des limites à ce que je peux faire seul. Et pourtant, je ne peux pas m'empêcher de ressentir cette responsabilité écrasante de protéger ceux qui m'entourent.

« Je vais bien, » dis-je en souriant légèrement pour la rassurer.

Elle me regarde un moment, comme si elle pesait mes paroles, puis elle sourit en retour. « Très bien. N’hésite pas à me parler si tu en ressens le besoin. Je suis là pour toi aussi, tu sais. »

Je ne réponds pas tout de suite, mais ses paroles me touchent. Komoe-sensei a cette manière de me rappeler que, même si je porte un fardeau, je ne suis pas obligé de le porter seul. C’est une pensée réconfortante, même si je sais que je devrai affronter bien des choses seul.

« Merci, sensei, » dis-je finalement, avec sincérité.

Elle me sourit une dernière fois avant de se diriger vers la cuisine, probablement pour préparer quelque chose de réconfortant pour Touma et Index. Je me retrouve seul dans le couloir, l'appartement soudainement silencieux. Mais ce n’est pas un silence oppressant. Au contraire, il me permet de réfléchir, de peser les événements de la journée.

Je me dirige vers ma chambre, me laissant tomber sur le futon avec un soupir. Mon corps est tendu, mes muscles encore en alerte après le combat. Mais plus que la fatigue physique, c’est la fatigue mentale qui pèse sur moi. Les questions sans réponse, les menaces qui planent encore, tout cela s'accumule, formant une lourde charge sur mes épaules.

Je ferme les yeux, essayant de calmer mon esprit, mais les images du combat avec Styl reviennent encore et encore. Son sourire narquois, ses attaques flamboyantes, sa disparition en cendres… Tout cela me hante, m’empêchant de trouver le moindre répit.

Je me retourne sur le futon, essayant de trouver une position plus confortable. Mais même la douceur du matelas ne peut apaiser l’agitation qui bouillonne en moi. Et pourtant, je sais que je dois me reposer, que demain apportera son lot de défis. Je dois être prêt, mentalement et physiquement.

Finalement, je me redresse, sachant qu’il est inutile d’essayer de forcer le sommeil maintenant. Peut-être qu’un peu d’exercice pourrait m’aider à vider mon esprit. Je pourrais sortir, me dégourdir les jambes, peut-être trouver un endroit calme où m’entraîner.

Je suis sur le point de me lever quand je me rappelle les paroles de Komoe-sensei. Elle m’a conseillé de prendre soin de moi, de me reposer. Et même si l’idée de rester ici à ne rien faire me semble contre nature, je sais qu’elle a raison. Je dois apprendre à écouter mon corps, à reconnaître quand il est temps de s’arrêter.

Avec un soupir, je me laisse retomber sur le futon, fermant les yeux une fois de plus. Je m’efforce de relâcher la tension dans mes muscles, de calmer les battements rapides de mon cœur. Il y aura d’autres moments pour m’entraîner, pour me préparer. Pour l’instant, je dois simplement accepter le fait que j’ai besoin de repos.

Alors que je me force à rester immobile, ma respiration se ralentit progressivement. Mes pensées commencent enfin à se dissiper, remplacées par un calme qui se fait lentement sentir. La chaleur du futon, la sécurité de cet appartement, tout cela finit par créer une atmosphère de tranquillité que je ne peux ignorer.

Avant même que je ne m’en rende compte, mes paupières se font lourdes, et l'épuisement accumulé finit par l'emporter. Mon esprit glisse doucement dans l’inconscience, emportant avec lui les soucis et les doutes, ne laissant que le silence paisible de la nuit.

Demain sera un autre jour. Un jour où je devrai de nouveau me tenir prêt, affronter les dangers qui se profilent à l'horizon. Mais pour l'instant, je peux me permettre de baisser ma garde, ne serait-ce que pour un moment.

Alors que le sommeil me prend, la dernière pensée qui me traverse l’esprit est une promesse silencieuse : quoi qu’il arrive, je protégerai ceux qui comptent sur moi. Parce que c’est ce que je suis, ce que je dois être.

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