Chapitre 32 : Règlement de comptes.
. Le 8 octobre commence avec une lourdeur dans l’air que je ne peux pas ignorer. Même si je fais de mon mieux pour paraître détendu, il y a cette sensation persistante, ce pressentiment que quelque chose de terrible va se produire. Mais je mets de côté mes inquiétudes pour l’instant, car aujourd’hui est un jour important. Avec Vitwento et Psi à mes côtés, nous accompagnons Touma et Miracolo à l’aéroport. Ils sont sur le point de partir pour Constantinople, et même si j’ai l’habitude de gérer des situations difficiles, je ne peux m’empêcher de ressentir un pincement au cœur.
"Vous allez me manquer," je leur dis en les regardant, essayant de garder ma voix ferme.
Touma, fidèle à lui-même, sourit et me tapote l’épaule. "On ne sera pas partis longtemps, tu sais."
Miracolo, de son côté, me regarde avec cette expression sérieuse que je lui connais bien. "X," commence-t-il, sa voix grave, "rappelle-toi que la Cité Académique repose sur tes épaules en mon absence. Tu dois la protéger."
Je hoche la tête, même si une partie de moi bouillonne à l'idée de cette responsabilité. En l’absence de Miracolo, un niveau 6, une dispute silencieuse a commencé pour savoir qui est le second plus fort esper de la Cité Académique. Personnellement, je m'en moque. Les titres et les classements ne m’ont jamais vraiment intéressé. Mais depuis que j’ai battu Kakine, il y a une lutte constante entre moi et Accelerator pour ce statut, même si cette rivalité me semble futile.
Alors que je suis perdu dans mes pensées, Vitwento reçoit soudainement un message via le réseau Misaka. Je la vois pâlir en le lisant, et immédiatement, une explosion retentit au loin. Mon cœur se serre.
"Qu’est-ce que c’était ?" demandai-je, même si je connais déjà la réponse. Un mauvais pressentiment me ronge.
Vitwento lève les yeux vers moi, la peur se lisant sur son visage. "X, c’est… c’est chez toi."
Sans attendre, je me téléporte avec elle et Psi vers l’endroit où se trouvait ma maison. Ou du moins, ce qu’il en reste. Le manoir blanc, autrefois symbole de calme et de sécurité, est maintenant en ruines, détruit par une explosion massive. Et au milieu de tout ce chaos, je vois Sahariel et Ururiel, gravement blessés, gisant parmi les débris.
La scène me coupe le souffle, mais ce n’est pas tout. Un rire malade s’élève dans l’air, et je n’ai même pas besoin de me retourner pour savoir de qui il s’agit. Accelerator.
La rage monte en moi, brûlante, incandescente. Sans réfléchir, je me tourne vers lui et je lui envoie un coup de poing rempli de mon champ anti-vectoriel, l’impact retentissant avec une force brutale. Le rire d’Accelerator s’arrête net, remplacé par une expression de choc et de douleur.
Je ne peux pas retenir ma colère. "Vitwento, Psi," dis-je d’une voix froide, mais autoritaire, "emmenez-les à l’hôpital. Maintenant."
Vitwento commence à protester, mais je lui lance un regard glacial, un regard que je n’ai jamais eu à utiliser avec elle auparavant. Elle se tait instantanément, sachant que je ne lui laisse pas le choix. Psi les aide à transporter Sahariel et Ururiel hors des ruines, les emmenant en sécurité.
Quand ils sont enfin partis, je me tourne lentement vers Accelerator. Il essuie le sang qui coule de sa lèvre, son sourire dément refaisant surface. "Tu penses vraiment que tu peux me battre, chien de l’administration ?" ricane-t-il. "Tu n’es qu’un lâche, une marionnette au service de cette ville pourrie. Comment peux-tu être considéré comme le rang 0 des niveaux ? Tu es faible, X. Rien de plus qu’un pantin inutile."
Chaque mot qu’il prononce fait bouillir davantage ma colère. Je me souviens du projet Level 6 Shift, de toutes les atrocités qu’il a commises. Je pensais qu’il avait changé, qu’il avait peut-être trouvé un semblant de rédemption grâce aux Sisters. Mais il semble que je me sois trompé.
Je sens quelque chose en moi se briser. Une partie de moi qui a toujours cherché à éviter la violence inutile, à croire qu’il y avait du bon chez chaque personne. Mais avec Accelerator, il n’y a plus de place pour l’espoir ou la rédemption. Il est allé trop loin, et je ne peux plus rester passif.
"Tu es un meurtrier, Accelerator," dis-je, la voix vibrante de rage. "Tu as massacré des Sisters, et maintenant tu t’en prends à ceux qui n’ont rien demandé. Tu ne mérites pas d’être dépendant d’elles. Tu ne mérites même pas de vivre dans cette ville."
Le sourire d’Accelerator s’efface, remplacé par une expression de fureur pure. "Tu veux me juger, toi ? Toi qui ne fais qu’obéir à des ordres comme un bon toutou ?"
"Je vais te massacrer," dis-je, chaque mot étant une promesse de destruction.
Sans attendre, le combat commence. Accelerator lance ses vecteurs vers moi, mais je les contre avec mon champ anti-vectoriel, les annulant instantanément. Nos pouvoirs s’entrechoquent, créant des ondes de choc qui secouent les ruines autour de nous. Chaque attaque est brutale, chaque coup porté avec l’intention de tuer.
Je n’ai jamais ressenti une telle haine auparavant. Tout ce qu’il représente, tout ce qu’il a fait, me pousse à aller plus loin, à dépasser mes propres limites pour le détruire.
Il réplique avec une violence qui pourrait terrasser n’importe qui, mais je ne faiblis pas. Je sais qu’il est puissant, je sais qu’il est dangereux, mais aujourd’hui, c’est moi qui le suis encore plus.
Nos poings s’entrechoquent, nos pouvoirs se heurtent dans un déluge de force brute. Accelerator hurle de rage, essayant de me balayer avec ses vecteurs, mais je les absorbe, les détruisant avant qu’ils ne puissent m’atteindre. Son arrogance se transforme en désespoir alors qu’il réalise que, pour la première fois, il pourrait perdre.
"Tu n’es rien sans tes vecteurs," crache-je en esquivant une autre de ses attaques. "Rien qu’un gamin effrayé qui se cache derrière son pouvoir. Et je vais te montrer ce que ça fait de perdre tout ce que tu crois posséder."
Je concentre toute mon énergie, tout mon pouvoir dans un coup final. Un coup destiné à le détruire, à le briser une fois pour toutes. Et je le frappe, avec toute la force que j’ai, avec toute la colère et la haine que je ressens.
L’impact est dévastateur. Accelerator est projeté en arrière, s’écrasant violemment contre les débris de ma maison détruite. Il se relève à peine, titubant, le visage marqué par la douleur et la défaite.
Je m’avance vers lui, prêt à en finir. Mais alors que je me tiens au-dessus de lui, prêt à lui porter le coup final, quelque chose m’arrête. Une voix dans ma tête, une partie de moi qui refuse de devenir comme lui. Je le regarde, ce gamin brisé qui a tout perdu, et je réalise que, malgré tout ce qu’il a fait, le tuer ne changera rien. Cela ne ramènera pas ceux qui sont morts, cela ne réparera pas les dégâts qu’il a causés.
Je baisse lentement mon poing, sentant la rage se dissiper, remplacée par une étrange tristesse.
"Pars," dis-je finalement, ma voix redevenant calme. "Pars avant que je change d’avis."
Accelerator me regarde, surpris, mais il voit dans mes yeux que je ne plaisante pas. Lentement, douloureusement, il se redresse, s’éloignant de moi avec une dernière lueur de haine dans le regard.
Je le regarde partir, puis me tourne vers ce qu’il reste de ma maison. La douleur de voir tout ce que j’ai construit détruit est presque insupportable, mais je sais que cela ne fait que commencer. Je dois le faire sans me laisser consumer par la haine.
Je regarde ma main, ou plutôt ce qu'il en reste. L'explosion a été dévastatrice, et même si j'ai réussi à sauver la majorité de mon corps, ma main droite a subi des dommages irréparables. J'ai déjà essayé d'utiliser mon ESP, Omni Senses, pour réparer ce qui est possible, mais rien ne semble fonctionner comme il le faudrait. Soit les tissus ne se régénèrent pas, soit ce que je parviens à créer est tellement différent que je ne peux même pas le reconnaître comme une main. Cela m'effraie, même si je refuse de l'admettre.
Je me concentre, essayant à nouveau de ressentir chaque fibre de ma main blessée, chaque nerf, chaque os brisé. Mais plus j'essaie, plus il devient évident que la tâche est impossible. Le Dark Matter que j'ai utilisé pour me protéger a modifié mes tissus d'une manière que je ne peux pas simplement annuler. La régénération standard ne fonctionne pas ici.
Je serre les dents, frustré, et je sens ma colère monter encore plus. Non seulement ma maison est en ruines, mais je ne peux même pas réparer mon propre corps. C’est comme si tout s'effondrait autour de moi, et je suis impuissant à le stopper.
Je m'approche des décombres de ce qui était autrefois ma maison, hésitant à toucher les ruines. Mon instinct me dit que je pourrais facilement tout détruire, que ce qu'il reste pourrait se désintégrer sous mes doigts. C'est ridicule. Moi, X, incapable de réparer les dommages que j'ai subis. Moi, qui ai le pouvoir de remodeler la réalité à un niveau fondamental, incapable de recréer une simple main.
Je tourne les talons, incapable de supporter la vue de cette destruction, de ce symbole de mon échec. Chaque pas que je fais semble résonner dans mon esprit comme un rappel cruel de ma propre impuissance. Ma maison, ma sécurité, tout a été détruit par cette confrontation insensée avec Accelerator. Et maintenant, je me retrouve à errer, cherchant une solution à un problème que je ne peux pas résoudre seul.
Je me perds dans mes pensées, cherchant désespérément une distraction, quelque chose pour apaiser cette colère qui gronde en moi, quand je suis interrompu par une voix. Une voix que je reconnaîtrais entre mille.
"X," dit-elle, un ton de défi dans sa voix. "On dirait que tu es en bien mauvais état."
Je me retourne et la vois, Awaki. Ses yeux me fixent avec une intensité que je n’avais jamais vue chez elle auparavant. Elle aussi est là pour régler ses comptes. À croire que tout le monde veut sa part aujourd'hui.
"Qu'est-ce que tu veux, Awaki ?" je grogne, bien que je connaisse déjà la réponse.
Elle s'avance, les bras croisés, un sourire narquois sur les lèvres. "Je veux te battre, X. Depuis que tu es arrivé, tout le monde parle de toi. Le soi-disant numéro 0 des niveau 5 qui pourrait surpasser Accelerator. Ça me rend malade."
Je la regarde, une lueur de mépris dans les yeux. "Tu penses vraiment que tu peux me battre dans l'état où je suis ?"
"Tu n'es pas invincible, X," rétorque-t-elle avec un sourire provocateur. "Et je suis fatiguée de te voir jouer les héros."
Quelque chose en moi se brise à cet instant. Peut-être est-ce la frustration accumulée, ou la douleur lancinante dans ma main mutilée. Peut-être est-ce simplement l'insupportable arrogance d'Awaki, qui pense pouvoir m'humilier alors que je suis déjà à terre.
"Très bien," dis-je d'une voix glaciale. "Tu veux ton règlement de comptes ? Alors allons-y. Mais ne t'attends pas à ce que je te ménage."
Sans attendre, je lance la première attaque, un coup de poing renforcé par Omni Senses visant directement son abdomen. Awaki tente de se téléporter, mais je suis trop rapide pour elle. Elle réapparaît à quelques mètres de moi, haletante, une main pressée contre son ventre.
"Tu penses vraiment pouvoir me battre, Awaki ?" je ricane, ma voix emplie de dédain. "Regarde-toi. Tu es faible. Tu as toujours été faible. Tu n'as jamais été capable de te tenir debout toute seule. Tu es pathétique."
Je vois la colère se refléter dans ses yeux, mais elle n'est pas assez rapide pour m'arrêter. Je la pousse à bout, exploitant chaque faille dans sa défense, chaque faiblesse dans sa technique. Je ne lui laisse aucun répit, aucune chance de reprendre le contrôle.
"Tu es une lâche, Awaki," je continue, sans relâcher la pression. "Tu utilises ton pouvoir pour fuir, pour te cacher. Tu n'as jamais eu la force de te battre réellement."
Je vois ses mains trembler alors qu'elle tente désespérément de se défendre, mais elle ne peut rien contre moi. Pas dans cet état, pas avec toute cette colère et cette frustration que je canalise dans chaque coup.
Elle tente une dernière attaque, essayant de me téléporter dans une zone où elle pourrait avoir l'avantage, mais je la devance, anticipant ses mouvements grâce à Omni Senses. Je me matérialise derrière elle, attrapant son bras et la plaquant au sol avec une force brutale.
"Tu es pathétique, Awaki," je murmure à son oreille. "Et tu ne mérites même pas de respirer le même air que moi."
Je la relâche finalement, la laissant gémir de douleur au sol, alors que je me redresse. Je n'éprouve aucune satisfaction à la voir ainsi. Juste un vide immense, une colère qui refuse de se dissiper malgré la victoire. Mais au moins, cela m'a permis de me vider un peu de ce trop-plein d'émotions. Je la regarde une dernière fois, avant de tourner les talons, prêt à laisser cette scène derrière moi.
Mais alors que je m'éloigne, une pensée me traverse l'esprit. Peut-être que je n'ai pas changé autant que je le pensais. Peut-être que cette violence, cette rage, a toujours fait partie de moi, attendant juste l'occasion de resurgir.
Quoi qu'il en soit, je suis loin d'être satisfait. Rien n'est résolu. Ma main est toujours mutilée, ma maison toujours en ruines, et une partie de moi sait que ce n'est que le début des ennuis.
Alors que je m'éloigne, je ne peux m'empêcher de me demander combien de temps encore je pourra contenir cette rage avant qu'elle me consume correctement.
Je regarde ma main droite, désormais inutile, pendante à mon côté comme un poids mort. L'explosion, la bataille, tout cela m'a mené à cet instant. Le métal, la chair, tout est brisé au point où je ne vois aucune rédemption pour elle. La douleur est constante, un rappel cuisant de mes erreurs. Et pourtant, je sais ce que je dois faire.
Je prends une grande inspiration et lève ma main gauche, l’esprit concentré sur la tâche qui m’attend. L’idée me semble absurde, démente même, mais je n’ai plus le choix. Si je veux continuer à protéger ceux qui comptent pour moi, à affronter Accelerator et ceux qui veulent ma destruction, je dois faire quelque chose de radical. Je dois devenir quelque chose de plus.
Avec un mouvement rapide, je saisis une lame de Dark Matter que je viens de créer. La lame brille d'une lumière noire, sinistre, comparé à la lumière blanche de Kakine, prête à accomplir ce que je lui demande. Sans hésitation, je tranche ma main droite.
La douleur est fulgurante, mais je m’y attendais. Je me concentre immédiatement, appelant mon pouvoir pour régénérer la main que je viens de sacrifier. Cette fois, cependant, je ne compte pas simplement sur Omni Senses ou sur le Dark Matter. Non, cette fois, je vais pousser les limites de ce que je suis capable de faire.
Je me concentre sur une autre énergie, une autre capacité que j’ai observée de près : l’Imagine Breaker de Touma. Je l’ai analysé de nombreuses fois, essayé de comprendre comment cela fonctionne, comment il parvient à annuler toute forme de pouvoir. Je n’ai jamais pu le copier intégralement, c’est une force qui dépasse l’entendement et au dessus de mes forces. Mais maintenant, je n’ai plus besoin de l’annuler.
Je vais fusionner.
En utilisant Omni Senses, je guide le processus de régénération. Je canalise l'essence de l'Imagine Breaker, que j'ai copié grâce à mon touch, dans cette nouvelle main qui se forme. Mais au lieu de simplement annuler les pouvoirs comme Touma le ferait, cette nouvelle main va incorporer ces énergies, les absorber, les répliquer.
La chair commence à se reformer, d'abord lentement, puis plus rapidement à mesure que le processus avance. Je ressens la connexion entre Omni Senses et l'Imagine Breaker qui se crée, se renforce. Cette main n’est plus simplement un appendice, c’est un conduit pour un pouvoir encore plus grand.
La régénération est enfin terminée. Je regarde ma nouvelle main avec un mélange de fascination et de respect. La peau est différente, plus sombre, marquée par des lignes argentées qui s'entrelacent, comme si elles étaient tissées directement dans ma chair. Mais ce n'est pas seulement une main. Je sens une force, une énergie circuler en elle, un potentiel que je n'avais jamais imaginé possible.
J'inspire profondément, sentant le pouvoir pulser dans cette main, quelque chose de nouveau, quelque chose d'effrayant, mais aussi d'excitant. Je ressens une connexion avec les dragons, ces créatures mythiques que l'Imagine Breaker de Touma est censé contenir, du moins des versions plus faible de ce dernier dans mon bras. Je ne peux pas les contrôler pleinement, mais je peux les toucher, sentir leur présence, et même utiliser une fraction de leur pouvoir.
Je me redresse, testant ma nouvelle main. Elle répond parfaitement à mes ordres, comme si elle avait toujours fait partie de moi. Je ferme les yeux et je me concentre, appelant l'un de ces dragons. Celui qui me semble le plus utile dans l’immédiat. Le dragon aux quatre yeux, capable d’hypnotiser, de créer des illusions, et dont le chant peut tout détruire sur son passage.
Je sens une pression dans ma main, une chaleur qui monte, puis une lueur verte scintille dans l’air autour de moi. Quatre yeux s’ouvrent lentement sur ma paume, les iris fendus par une pupille reptilienne, regardant autour avec une intensité surnaturelle. Le pouvoir est palpable, une force brute qui me remplit d’une énergie dévastatrice.
Je me retourne lentement, entendant des bruits de pas approcher. Des bruits lourds, précipités, une multitude de présences qui convergent vers moi. Je peux les sentir, ces nouveaux ennemis. Ils sont nombreux, issus du Dark Side, tous venus pour me détruire. Peut-être des disciples d’Accelerator, peut-être juste des fous qui pensent pouvoir profiter de ma faiblesse. Quoi qu’il en soit, ils sont là, prêts à m’attaquer en masse.
Un sourire se dessine sur mes lèvres. Ils ne savent pas ce qui les attend.
Je lève ma nouvelle main, la main Imagine Creator, et je laisse le dragon s'échapper. Il s’élève dans l’air, invisible aux yeux de mes ennemis, mais moi, je le sens, je le vois. Je sens la pression s'accumuler, et je sais qu'il est prêt à frapper.
Ils m'encerclent, se rapprochant de plus en plus, et je vois leurs visages changer lorsqu'ils comprennent que quelque chose ne va pas. Ils s'arrêtent, hésitent, mais il est trop tard. Je libère le chant du dragon.
Un son déchirant, inhumain, emplit l'air, et en un instant, tout ce qui se trouve devant moi est anéanti. Le sol se fissure, les murs se désintègrent, et mes ennemis tombent, criant de terreur alors que la réalité même semble se briser autour d'eux. Le dragon les entraîne dans une illusion, les enferme dans un cauchemar dont ils ne pourront jamais s’échapper.
Je laisse le chant s’éteindre, et le silence qui suit est assourdissant. Il n'y a plus rien devant moi, juste des ruines et des corps inertes. Je baisse lentement ma main, sentant le dragon se rétracter, disparaître, mais il est toujours là, prêt à être utilisé à nouveau.
Je regarde autour de moi, les vestiges de cette bataille éclair. J’ai détruit tout ce qui se trouvait sur mon passage, mais je sens que ce n’est pas suffisant. Pas encore. Je sens encore de la colère en moi, une frustration qui ne peut être apaisée par de simples victoires. Mais au moins, maintenant, j’ai une nouvelle arme. Une nouvelle force.
Et je suis prêt à l'utiliser.
Je laisse échapper un rire, une expression sauvage de satisfaction. Peu importe qui viendra ensuite, peu importe ce que le Dark Side a à m'offrir, je suis prêt. Ils pensent peut-être qu’ils peuvent m’arrêter, mais ils n’ont aucune idée de ce qui les attend.
Je suis X, et je ne serai plus jamais faible.
L'air est lourd, saturé de l'odeur de la terre brûlée et du métal fondu. Les vestiges de mes ennemis jonchent le sol autour de moi, réduits en cendres par la puissance que j'ai libérée. Mais au fond de moi, il y a cette voix, ce rappel constant de ne pas perdre de vue qui je suis vraiment. Kamijou Touma. Je ressens encore son influence, une présence lointaine mais indéniable qui me rappelle pourquoi je dois me retenir.
Je regarde ma main droite, cette nouvelle extension de moi-même, créée à partir de l'Imagine Breaker de Touma et du Dark Matter que j'ai maîtrisé. Le dragon aux quatre yeux reste calme, endormi en moi, attendant le prochain appel. Mais je décide de ne pas trop utiliser ce pouvoir ici. Ce n'est pas moi. Ce n'est pas mon pouvoir, même si je l'ai façonné à ma manière. Je respecte toujours Touma, cet idiot qui se bat sans relâche pour ce en quoi il croit. Je ne suis pas lui, et je ne veux pas être lui. Je suis X, et si je dois causer plus de destruction, ce sera avec mes propres capacités.
Je me concentre, laissant ma main retomber doucement à mes côtés. Une énergie familière monte en moi, celle qui a toujours été mienne. L'Omni Senses répond immédiatement à mon appel, s'éveillant de toutes ses forces. Je sens l'environnement se plier sous mon contrôle, les particules d'air vibrant avec anticipation. Mes sens s'éveillent, mes perceptions s'étendent, et soudain, je ne suis plus seulement un homme dans une ruelle détruite. Je deviens la conscience de ce lieu, l'entité qui peut tout voir, tout sentir.
Les ailes de chair se déploient de mon dos, se formant dans un mouvement fluide et naturel. Elles sont lourdes de pouvoir, mais légères comme l'air. Chaque mouvement envoie des ondes de puissance qui se répercutent dans l'environnement, comme si le monde lui-même reconnaissait ma présence. Mon troisième œil s'ouvre, une sensation étrange mais familière s'emparant de mon esprit. Je vois les fils de l'univers, les connexions entre chaque être vivant, chaque pensée, chaque action. Je suis l'Omni Senses, et rien ne m'échappe.
Une idée me vient alors, une arme qui me permettra de canaliser toute cette puissance. Je tends la main, et les particules d'énergie se rassemblent autour de moi, répondant à mon désir. Une épée se forme lentement, créée à partir des pouvoirs de tous les espers de niveau 5 que j'ai rencontrés. Chaque fibre, chaque atome de cette arme est infusé de leur essence. Elle est plus qu'une simple épée ; c'est un symbole de la force de ceux qui ont gravi les échelons pour atteindre leur plein potentiel. Je la baptise Cram, un autre nom de l'épée légendaire Balmung. Elle brille d'une lueur intense, prête à libérer sa puissance destructrice.
Je serre Cram dans ma main, sentant le poids de la responsabilité qui l'accompagne. Ce n'est pas juste une arme ; c'est une extension de moi-même, une manifestation physique de tout ce que j'ai traversé. Chaque bataille, chaque douleur, chaque victoire et chaque défaite sont gravées dans cette lame.
Un rugissement monte en moi, une colère que je ne peux plus retenir. Je me mets en mouvement, mes ailes battant puissamment, me propulsant à travers les débris, à travers les groupes du Dark Side qui se dressent sur mon chemin. Ils ne savent pas ce qui les attend. Mais je suis fatigué de cette lutte incessante, de ces tentatives répétées de m'écraser. Ils ont cherché à me détruire, et maintenant, je vais leur montrer ce que cela signifie de me provoquer.
Mon épée découpe l'air avec une précision mortelle, et chaque coup est imprégné de la rage que j'ai accumulée. Un coup de Cram fend l'air, tranchant un ennemi en deux avant qu'il ne puisse réagir. Je ne ressens plus rien, juste une rage froide, un désir brûlant de faire disparaître tous ceux qui osent se dresser contre moi. Les corps tombent à mes pieds, les cris de terreur résonnent autour de moi, mais je ne m'arrête pas. Je suis un ouragan de destruction, et rien ne peut m'arrêter.
Soudain, je sens une présence distincte, différente des autres. Une énergie qui m'est familière mais qui dégage une menace silencieuse. Je m'arrête et tourne la tête, les yeux plissés. Devant moi, se tiennent les quatre membres du groupe ITEM, dirigés par Mugino Shizuri. Je les connais bien, et je sais que leur présence ici n'est pas un hasard.
Mugino, avec son regard impitoyable et sa présence dominante, se tient au centre, ses coéquipières à ses côtés. Takitsubo Rikou, sa silhouette frêle cachant un pouvoir immense ; Frenda, souriante mais dangereuse ; et Kinuhata Saiai, toujours prête à frapper avec une force explosive. Leurs yeux sont fixés sur moi, déterminés.
Je resserre ma prise sur Cram, sentant l’électricité dans l’air. Ils ne sont pas là pour me saluer, et je sais qu'une confrontation est inévitable. Un instant de silence passe, lourd et oppressant, avant que Mugino ne prenne la parole.
"X," dit-elle d'une voix glaciale, "l'administration nous a envoyées pour te gérer. Officiellement, tu es devenu un danger. Officieusement, ils veulent te calmer. Mais ça, tu t'en doutais déjà, n'est-ce pas ?"
Je hoche la tête. "Je m'en doutais," dis-je calmement, mais l'intensité dans ma voix est palpable. "Mais si vous êtes là pour me calmer, alors vous avez choisi la mauvaise méthode."
Un sourire dangereux se dessine sur le visage de Mugino. "Tu as beaucoup de nerfs, X. Mais tu devrais savoir que nous ne reculons devant rien."
Je laisse échapper un rire sec. "Je me fiche de ce que vous pensez pouvoir faire. J'en ai assez de tout ce que j'ai enduré, de cette ville, de ses jeux, de ses manipulations. Si vous pensez pouvoir m'arrêter, vous êtes plus naïves que je ne le pensais."
La tension monte, l'air semble vibrer autour de nous. Mugino et ses coéquipières ne me lâchent pas du regard. Je ressens la colère qui monte en elles, le désir de prouver leur force. Mais moi, je suis au-delà de ça. Je suis fatigué de jouer à ces jeux. Je veux en finir, ici et maintenant.
"Allez-y," dis-je en levant Cram, prêt à frapper. "Faites de votre mieux. Mais sachez que je ne retiendrai pas mes coups. Plus de pitié, plus de compromis. C'est vous ou moi."
Mugino répond par un sourire froid. "Parfait. Alors voyons qui est le plus fort ici."
Et c'est ainsi que la bataille commence. Cram se déchaîne dans ma main, et chaque coup est porté avec une précision meurtrière. Les attaques de Mugino fusent, des rayons de lumière dévastateurs qui réduisent tout en cendres. Mais je ne suis pas là pour subir. Je contre chaque assaut avec ma propre force, les énergies se heurtant dans une symphonie destructrice.
Takitsubo active son pouvoir, cherchant à me suivre, mais avec Omni Senses éveillé, je suis plus rapide, plus imprévisible. Frenda et Kinuhata se jettent dans la mêlée, mais je les repousse avec une violence froide. Chaque mouvement est calculé, chaque coup porté pour faire le maximum de dégâts.
Le sol tremble sous les forces en jeu, les bâtiments autour de nous s’effondrent sous la pression. C'est un chaos pur, une bataille sans merci, où aucun des camps ne veut céder.
Mais au fond de moi, je sais que cette bataille n'est pas seulement pour la victoire. C'est pour montrer à tous ceux qui m'ont sous-estimé, tous ceux qui ont tenté de me briser, que je suis plus fort que jamais. Que je suis X, et que rien ne pourra m'arrêter.
Mugino lance un dernier assaut, ses pouvoirs à leur paroxysme, mais je ne recule pas. Je me jette en avant, Cram en main, prêt à tout détruire sur mon passage.
Quoi qu’il arrive, je sortirai de cette bataille comme le dernier debout.
La rue est plongée dans le chaos, une scène de destruction absolue où chaque souffle d'air est chargé d'une tension presque palpable. Face à moi, le groupe ITEM se prépare à l'assaut final, Mugino en tête, son regard aussi tranchant que la lumière qu'elle manipule. Les débris de la ville s'élèvent autour de nous, témoins silencieux de l’intensité de notre affrontement.
Je serre Cram dans ma main, l'épée vibrant de l'énergie de tous les esper de niveau 5. Je suis prêt à en finir, à libérer tout ce pouvoir, à montrer à Mugino et son équipe qu'ils ne peuvent pas me contrôler, qu'aucun d'entre eux ne le peut. Mais au moment où je m'apprête à lancer l'assaut, quelque chose me stoppe net.
Un souffle d'air se déplace à travers les décombres, plus doux, plus subtil que tout ce que nous avons créé jusqu'ici. Je me fige, mes sens hyper développés captant une présence différente, une énergie que je reconnaîtrais entre mille.
"Stop !" Une voix claire, autoritaire, résonne dans l’air, et je me tourne pour voir apparaître Yomikawa Aiho, une membre haut placée d'Anti-Skill, entourée de plusieurs autres agents. À ses côtés se trouve Komoe-sensei, sa petite silhouette contrastant avec la gravité de la situation, et, au milieu d’eux, Himegami Aisa.
C’est elle qui me frappe le plus. Himegami Aisa, si calme, si distante habituellement, dégage une force tranquille qui fait baisser ma garde d’une manière que je n’aurais jamais imaginée. Ses yeux sont fixés sur moi, et pour la première fois depuis longtemps, je me sens… vulnérable.
"Mugino, ça suffit," ordonne Yomikawa, s'approchant, son ton laissant entendre qu'aucune désobéissance ne sera tolérée. "Cette mission est annulée. L'administration nous a donné de nouveaux ordres."
Mugino, furieuse, resserre son poing et lance un regard noir à Yomikawa. "Tu plaisantes, j'espère ? On a presque fini ici, il nous suffit de—"
"Non." La voix d’Himegami s'élève, douce mais ferme. "Il suffit. Pas besoin de plus de destruction."
Je cligne des yeux, essayant de comprendre ce qui se passe. Himegami marche calmement vers moi, son regard perçant les barrières que j'avais dressées. "X… Quand vas-tu arrêter tout ça ? Quand vas-tu cesser de te laisser emporter par ta colère ?"
Je sens une douleur dans ma poitrine, une sorte de tiraillement que je n’arrive pas à ignorer. "Aisa… Tu ne comprends pas. Je dois le faire. Ils m’ont attaqué. Ils veulent me détruire. Je ne peux pas simplement les laisser faire."
Elle s’arrête juste devant moi, ses yeux plongés dans les miens. "Tu crois vraiment que tout doit être résolu par la violence ? Que c'est la seule réponse que tu as ?" Ses mots sont simples, mais ils frappent juste, et je sens ma résolution vaciller.
"Tu n'es pas un monstre, X. Tu n'es pas obligé de devenir ce qu'ils veulent que tu sois," poursuit-elle, sa voix teintée d’une sincérité désarmante.
Je ferme les yeux, tentant de lutter contre l'émotion qui monte en moi. "Mais… ils ne me laisseront jamais tranquille. Ils…"
"Ça suffit," coupe-t-elle, sa voix plus ferme cette fois. "Je ne te laisserai pas te perdre dans cette folie. Peu importe ce qu'ils disent, peu importe ce qu'ils te font croire, tu n'es pas obligé de suivre ce chemin."
Son ton calme mais inflexible commence à briser la carapace que j'ai construite autour de moi. Chaque mot, chaque regard qu’elle pose sur moi, érode ma colère, jusqu'à ce que je sente le poids de mes actions. Et c'est douloureux. Cette douceur qui émerge en elle, cette tendresse qu'elle m'offre, me force à regarder en face ce que je suis devenu.
Finalement, je baisse les armes. "Je… je suis désolé," dis-je, ma voix à peine un murmure, mais assez fort pour qu'elle l'entende.
Himegami pose doucement une main sur mon épaule. "Tu n'as pas à tout porter seul, X. Nous sommes là. Nous sommes avec toi."
Le poids de ses mots me frappe de plein fouet, et je sens la tension se dissiper en moi. Pour la première fois depuis le début de ce cauchemar, je sens un peu de paix. Mon épée, Cram, se dissipe lentement dans l'air, l'énergie qu'elle contenait retournant à la terre, aux éléments.
Mugino observe la scène, toujours en colère, mais elle semble comprendre que la situation ne peut pas continuer. Son téléphone vibre, et elle le porte à son oreille, écoutant attentivement. Après un moment, elle soupire de frustration.
"C'est terminé," annonce-t-elle, jetant un dernier regard à Yomikawa et à moi. "Pour cette fois."
Je hoche la tête, reconnaissant que la confrontation est finie. Mais au fond de moi, je sais que ce n’est qu’un sursis. Les batailles ne s’arrêtent jamais vraiment dans cette ville. Cependant, pour l’instant, je prends un moment pour respirer, pour sentir le poids de la colère s’alléger, pour me recentrer.
Komoe-sensei s'avance, un sourire rassurant sur son visage. "X-kun, tu as beaucoup de potentiel. Mais tu dois apprendre à ne pas te laisser emporter par la colère. La force ne réside pas seulement dans la puissance brute."
Je hoche la tête, absorbant ses paroles. "Je sais… Je sais que vous avez raison. Je dois travailler là-dessus."
Himegami serre doucement mon épaule avant de s'écarter, me laissant respirer. "Prends soin de toi, X. Ne te perds pas."
Je la regarde s’éloigner avec Yomikawa et les autres. Mugino et son groupe disparaissent également, leur mission avortée. Je reste seul au milieu des décombres, le calme revenu, mais l’esprit encore agité par tout ce qui s'est passé.
Ce n'est pas fini. Mais pour aujourd'hui, c'est suffisant. Pour aujourd'hui, je me contente de respirer, de laisser la colère s'évanouir dans l’air, et de penser à ce que Himegami m’a dit.
Un jour, peut-être, je trouverai une autre façon de vivre. Mais pour l’instant, je prends un moment pour être simplement… moi.
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