Chapitre 28 : Tout ira bien.
Après avoir quitté le bureau de Seria, je retourne en classe, essayant de remettre de l’ordre dans mes pensées. Le trajet me semble interminable, chaque pas résonnant comme un rappel de l’échange venimeux que je viens de subir. La colère et le dégoût bouillonnent encore en moi, mais je les enterre profondément. Je dois garder la tête froide, rester concentré. Pourtant, je ne peux m’empêcher de sentir un malaise grandissant.
En arrivant devant la porte de la classe, je prends une profonde inspiration avant d’entrer. L’atmosphère légère qui règne habituellement ici me semble étrangement lourde aujourd’hui. Peut-être est-ce juste moi. Je m’avance vers mon bureau, évitant les regards curieux de mes camarades, puis je me dirige vers le bureau de Komoe-sensei. Elle est en train de relire des documents, l’air concentré.
"Komoe-sensei," je l’interpelle doucement.
Elle lève les yeux vers moi, un sourire chaleureux sur les lèvres. "Oui, X-kun ? Quelque chose ne va pas ?"
Je hoche la tête légèrement. "Je ne me sens pas très bien... moralement parlant. Je préfère ne pas entrer dans les détails, mais si je suis un peu distrait aujourd’hui, c’est à cause de ça."
Son sourire disparaît, remplacé par une expression de préoccupation. "Oh, je vois... Tu veux en parler, peut-être ?"
Je secoue la tête. "Non, ce n’est pas nécessaire. Je vais suivre les cours, mais si je suis moins concentré que d’habitude, c’est juste que... j’ai beaucoup de choses en tête."
Elle me regarde avec douceur, son inquiétude visible dans ses yeux. "D’accord, X-kun. Si tu changes d’avis, sache que je suis là pour t’écouter."
Je murmure un remerciement avant de retourner à ma place. Je m’assieds et tente de me concentrer sur le cours, mais je sens deux paires d’yeux fixés sur moi. Je tourne légèrement la tête et croise les regards inquisiteurs de Fukiyose et Aisa. Fukiyose a une expression sérieuse, presque accusatrice, tandis qu’Aisa semble plus inquiète qu’autre chose. Je soupire intérieurement. La dernière chose dont j’ai besoin maintenant, c’est d’un interrogatoire.
Pourtant, je fais de mon mieux pour ignorer leur attention et me reconnecter au cours. Malgré mon humeur, je reste attentif, absorbant les informations comme d’habitude. Les chiffres, les théories, les concepts défilent devant mes yeux, et je les retiens sans effort. C’est une distraction bienvenue, une manière de me recentrer, de retrouver un peu de normalité dans cette journée chaotique.
Cependant, l’heure du déjeuner arrive trop vite à mon goût. À peine la cloche retentit-elle que Fukiyose m’attrape par le bras et m’entraîne hors de la classe, vers un coin isolé du couloir. Aisa nous suit de près, un mélange de curiosité et de nervosité sur le visage.
"Bon, maintenant tu vas tout me dire," commence Fukiyose d’une voix ferme. "Pourquoi traînais-tu dans le bureau de Kumokawa Seria ?"
Je la regarde, les traits tirés par la fatigue et l’agacement. "Fukiyose... Je ne peux pas entrer dans les détails. C’est compliqué, et je n’ai vraiment pas envie de m’étendre là-dessus."
"Ça, c’est hors de question," rétorque-t-elle, sans faiblir. "Quand quelqu’un comme toi se retrouve à discuter seul avec Kumokawa, c’est rarement pour une raison positive. Alors, dis-moi ce qui se passe."
Je soupire, cherchant les bons mots. "Franchement, j’ai détesté chaque seconde que j’ai passée là-bas. Si je pouvais éviter de la revoir, je le ferais sans hésiter."
Fukiyose plisse les yeux, clairement insatisfaite de ma réponse évasive. "Ce n’est pas suffisant. Pourquoi étais-tu là-bas, alors ?"
Avant que je puisse répondre, Aisa intervient, posant une main apaisante sur l’épaule de sa meilleure amie. "Fukiyose, calme-toi. Je suis sûre que X a ses raisons, et s’il dit qu’il ne peut pas en parler, c’est qu’il y a une bonne raison. De plus, tu sais bien qu’il est quelqu’un de fiable. Contrairement à beaucoup d’autres gars ici, il ne se laissera jamais manipuler par quelqu’un comme Kumokawa Seria."
Je jette un regard reconnaissant à Aisa. Ses mots ont un effet apaisant sur Fukiyose, qui relâche lentement la pression. Elle semble hésiter, mais finalement, elle lâche un soupir résigné.
"Bon, d’accord," dit-elle finalement, les bras croisés. "Mais si jamais tu as besoin d’en parler, ou si ça devient trop lourd, viens me voir. D’accord ?"
Je hoche la tête. "Merci, Fukiyose. Je m’en souviendrai."
Avec ça, l’atmosphère se détend un peu. Aisa m’adresse un sourire encourageant, et je fais de mon mieux pour lui rendre. Malgré tout, je me sens toujours épuisé, vidé émotionnellement. Cette journée semble s’étirer sans fin, chaque moment me pesant un peu plus.
Nous retournons en classe pour le reste de la journée, et je fais de mon mieux pour suivre, bien que mon esprit soit ailleurs. Mes pensées reviennent sans cesse à cette conversation avec Seria, à l’ironie de ma situation. Être surveillé, être contraint à ce rôle que je n’ai jamais voulu. Tout cela me pèse, et je sens la colère gronder sous la surface.
Mais pour l’instant, je dois garder la tête haute, continuer à avancer, même si chaque pas semble de plus en plus lourd. Je dois tenir bon, pour moi, pour ceux qui comptent sur moi. Tout va bien, me dis-je, même si je ne le crois qu’à moitié.
La journée touche à sa fin, et le sentiment de fatigue qui m'a accompagné depuis le matin ne m'a pas quitté. Les cours sont terminés, et tout le monde s'éparpille peu à peu, retrouvant des habitudes plus personnelles, loin des exigences académiques. Pourtant, je reste en retrait, comme si je cherchais à capter une dernière lueur de réconfort avant de quitter cet espace qui me semble de plus en plus oppressant.
Je patiente quelques instants, observant discrètement Aisa. Elle discute avec quelques camarades, un sourire léger sur les lèvres, mais je peux voir une ombre d'inquiétude dans ses yeux. Elle jette un coup d'œil dans ma direction, et nos regards se croisent. Je sais qu'elle ressent que quelque chose ne va pas chez moi, même si elle n'a pas osé poser trop de questions. Pas encore.
Quand elle finit par se détacher du groupe et se dirige vers la sortie, je la rejoins d'un pas rapide. Elle me regarde avec une pointe de surprise, mais je devine qu'elle s'attendait à ce que je vienne à elle.
"Tu rentres seule ?" je demande doucement, tentant de cacher l'anxiété dans ma voix.
Elle hoche la tête. "Oui, je pensais rentrer directement chez moi."
Je ne dis rien, me contentant de marcher à ses côtés en silence. Les rues de la Cité Académique sont animées à cette heure de la journée, mais pour une fois, je ne prête aucune attention à ce qui m’entoure. Mes pensées sont trop encombrées pour que je puisse apprécier le paysage, les voix, ou même l’ambiance d’après-midi qui habituellement m'apaise un peu.
Nous marchons ainsi côte à côte, sans échanger de mots, jusqu'à ce que nous atteignions finalement son appartement. Aisa sort ses clés, mais avant d'ouvrir la porte, elle se tourne vers moi.
"Tu veux entrer ?" demande-t-elle avec douceur, lisant probablement dans mes yeux ce que je n'ai pas osé formuler.
Je hoche la tête, incapable de refuser cette invitation silencieuse. Une fois à l'intérieur, elle referme la porte derrière nous et s'assure que nous sommes seuls. L'appartement est calme, presque serein, un contraste frappant avec le chaos qui règne dans mon esprit.
Je la suis jusqu’au salon, et avant même qu’elle n’ait le temps de s’asseoir ou de dire quoi que ce soit, je sens les émotions que j’ai réprimées toute la journée remonter à la surface. Je me blottis contre elle, cherchant son réconfort sans même y réfléchir, et elle m’accueille dans ses bras sans hésitation.
Les larmes que j’ai tant retenues commencent à couler, silencieuses, tandis que je m’accroche à elle. Aisa ne dit rien, se contentant de me serrer contre elle, sa présence réconfortante me permettant enfin de lâcher prise.
"Je suis désolé," murmuré-je, la voix brisée. "Je sais que ce n'est pas comme ça que je devrais être... mais j'avais besoin de te parler, de te dire ce qui s’est passé. Je pense que tu mérites de savoir."
Elle reste silencieuse, m'encourageant d’un léger hochement de tête à continuer.
Je prends une profonde inspiration, essayant de rassembler mes pensées, de donner un sens à tout ce qui s'est passé. "Hier... et aujourd'hui ont été... difficiles. Plus difficiles que je ne l'aurais imaginé."
Je commence à lui expliquer, doucement, pesant chaque mot. Je lui raconte la réunion avec le conseil d'administration, ce que cela signifie pour moi, pour ma vie ici, dans cette Cité Académique. Je parle de mon nouveau statut, de ce rang 0 que je n'ai jamais souhaité avoir. Je lui dis que ce classement me prive de mon anonymat, de cette liberté que j’avais en tant qu’inconnu, et que je déteste tout ce que cela implique.
Aisa écoute en silence, ses doigts glissant doucement dans mes cheveux pour m’apaiser. Je lui confie que la pression est immense, que je me sens surveillé de toutes parts, et que cette situation me fait perdre pied. Pourtant, malgré tout cela, je tente de rester optimiste.
"Je me dis que ça pourrait être pire," dis-je finalement, essuyant mes larmes d’un revers de main. "Il y a toujours une issue, non ? Tant que j'ai des personnes comme toi autour de moi... je peux m'en sortir."
Elle sourit doucement, son regard empli de tendresse. "Tu n'as pas à porter tout ce poids seul, X. Tu sais que tu peux compter sur moi, sur nous tous. Tu n’es pas seul dans cette bataille."
Je hoche la tête, touché par ses mots. "Je sais... et c’est pour ça que je voulais te parler. Tu mérites de savoir, même si je ne peux pas tout te dire. Miracolo et Psi... c'est différent pour eux, ça les concerne directement. Mais toi... tu es toujours là pour moi, et je te fais confiance plus qu'à n'importe qui d'autre."
Elle me serre un peu plus fort, et pour la première fois de la journée, je sens un véritable soulagement. Aisa est là, à mes côtés, et je sais que tant qu’elle sera là, je pourrai affronter ce qui m'attend.
Les minutes passent, et nous restons ainsi, en silence, profitant de cette proximité réconfortante. Peu à peu, les tensions accumulées commencent à se dissiper, remplacées par une chaleur apaisante. Le poids sur mes épaules semble moins lourd, et pour la première fois depuis longtemps, je me permets de croire que tout ira bien.
Je lève les yeux vers elle, un léger sourire aux lèvres. "Merci, Aisa. Merci d’être toujours là."
Elle sourit en retour, ses yeux brillants de cette lueur de compréhension qui me rappelle pourquoi je tiens tant à elle.
"Tout va bien, X," dit-elle doucement. "Tu n’as pas à tout affronter seul. Je suis là, nous sommes tous là pour toi."
Je hoche la tête, les dernières traces de mes larmes séchant sur mes joues. Pour la première fois depuis longtemps, je me sens vraiment compris, soutenu. Et même si l’avenir reste incertain, je sais que je ne suis pas seul pour l’affronter. Tout ira bien. Je m'accroche à cette certitude, la laissant m’envahir alors que je me détends enfin dans ses bras.
Je suis toujours blotti contre Aisa, mon cœur battant encore plus fort que d'habitude, mais pour une fois, ce n'est pas dû à la peur ou à l'angoisse. C'est quelque chose de différent, de plus intime. La chaleur de sa présence, le réconfort qu'elle m'offre, tout cela m'apaise, mais en même temps, une nouvelle émotion commence à émerger, quelque chose que j'avais jusque-là réprimé, volontairement ignoré.
Je relève doucement la tête, nos regards se croisent, et il y a quelque chose dans ses yeux qui me fait comprendre qu'elle ressent la même chose. Une sorte de connexion silencieuse, quelque chose de non-dit, mais de profondément ressenti.
Le silence qui nous entoure devient soudainement lourd de sens, et sans vraiment réfléchir, je me rapproche d'elle, nos visages maintenant à quelques centimètres l'un de l'autre. Mon cœur bat à tout rompre, mais ce n'est plus de l'appréhension. C'est une douce anticipation.
"Aisa..." murmuré-je, incertain de ce que je vais dire ensuite. Mais avant que je puisse réfléchir davantage, elle comble la distance entre nous, et nos lèvres se touchent doucement.
Le monde semble s'arrêter un instant. Il n'y a plus que nous deux, ici, dans cet instant figé dans le temps. Ses lèvres sont douces, et le contact est tendre, presque timide, comme si nous avions tous les deux peur de briser quelque chose de précieux.
Je réponds à son baiser avec une délicatesse que je ne me connaissais pas. Tout ce que j’ai vécu ces derniers jours, tout ce poids qui m’écrasait, s’évapore peu à peu. C’est comme si tout ce qui comptait vraiment, tout ce qui avait du sens, se résumait à cet instant partagé avec elle.
Le baiser se prolonge, et avec lui, une tendresse infinie. Ce n’est ni pressant, ni passionné, mais plutôt un échange de confiance, une promesse silencieuse que, quoi qu’il arrive, nous serons là l’un pour l’autre.
Finalement, nous nous séparons doucement, nos regards toujours accrochés l’un à l’autre. Aisa a un sourire léger sur les lèvres, et je peux sentir mes joues s'empourprer légèrement, mais je ne détourne pas le regard.
Je ne dis rien, et elle non plus. Il n'y a pas besoin de mots en cet instant. Tout est clair, évident, dans le silence qui nous entoure. Le poids des événements, de tout ce qui nous attend, semble s'alléger un peu plus.
Elle prend ma main dans la sienne, et doucement, elle me conduit vers sa chambre. Pas un mot n’est échangé, mais le geste est chargé de signification. Il ne s’agit pas de céder à une pulsion, mais plutôt de prolonger ce moment de réconfort, d’intimité partagée.
Une fois dans sa chambre, elle s’assoit sur le lit, me tirant doucement pour que je m’assoie à côté d’elle. Le silence qui nous entoure n’est pas gênant, au contraire. Il est apaisant, réconfortant. Je m’allonge à côté d’elle, et elle fait de même, nos visages se tournant l’un vers l’autre.
"Tu es sûr que ça va ?" demande-t-elle finalement, sa voix douce, mais avec une pointe d’inquiétude.
Je hoche la tête. "Oui... maintenant, oui. Je pense que tout ira bien."
Elle sourit, et je sens son pouce caresser doucement ma joue, là où les larmes avaient coulé plus tôt. Je ferme les yeux, profitant de ce contact simple mais chargé de réconfort.
Nous restons ainsi, dans le silence, profitant de cette proximité, de cette intimité qui ne nécessite pas plus. Peu à peu, la fatigue de la journée, le poids des événements, tout cela commence à se dissiper. Je sens mes paupières devenir lourdes, et je ne lutte pas contre le sommeil qui me gagne.
Juste avant de sombrer complètement, je sens Aisa se blottir un peu plus contre moi, sa tête reposant sur mon épaule. Je souris faiblement, me laissant bercer par sa chaleur, par la sensation de sécurité qu’elle m’offre.
"Bonne nuit, Aisa," murmuré-je, ma voix à peine audible, mais assez pour qu’elle l’entende.
"Bonne nuit, X," répond-elle doucement, sa voix teintée d’une tendresse qui me réchauffe le cœur.
Et dans cette tranquillité, dans ce moment partagé, je me laisse enfin emporter par le sommeil, certain que, quoi qu'il arrive, tout ira bien.
Le lendemain, je me réveille avec un sentiment de légèreté que je n'avais pas ressenti depuis des semaines. Aisa est encore à moitié endormie à côté de moi, et je prends un instant pour observer son visage paisible. Je sens une chaleur se répandre en moi, une sorte de paix intérieure que je n'avais pas réalisée être possible après tout ce que j'ai traversé récemment.
"Réveil en douceur," je murmure doucement en passant une main délicate sur son visage pour la réveiller.
Elle ouvre les yeux lentement, un sourire se dessinant sur ses lèvres alors qu'elle se souvient de la veille. "Bon matin," répond-elle, sa voix encore enrouée par le sommeil.
Nous passons quelques minutes à discuter doucement, à profiter de ce moment simple mais précieux avant de finalement nous lever pour se préparer à aller en cours. Je sens un changement en moi, une nouvelle détermination, une sorte de clarté que je n'avais pas avant. Tout semble un peu moins lourd, un peu plus facile à gérer.
Sur le chemin du lycée, nous marchons côte à côte, plus proches que jamais. Aisa et moi échangeons des sourires et des regards complices, et je me surprends à sourire plus que d’habitude. Quelque chose en moi s’est allégé, une partie du fardeau que je portais semble s’être dissipée. Peut-être est-ce l’effet de la confiance renouvelée que j’ai trouvée en Aisa, ou peut-être est-ce simplement le fait de savoir que je ne suis pas seul dans tout cela.
En arrivant à l’école, je me sens d’humeur légère, presque optimiste. Komoe-sensei nous accueille avec son habituel enthousiasme, et je remarque le regard qu’elle me lance, un mélange d’inquiétude et de curiosité. Je m’approche d’elle pendant que les autres élèves s’installent.
"Komoe-sensei," dis-je doucement, "je voulais vous dire que je vais bien maintenant, mais il y a quelque chose dont je dois vous parler plus tard, si vous avez le temps."
Elle me regarde avec une expression douce et compréhensive. "Bien sûr, X, tu peux venir me voir quand tu veux. Je suis là pour toi, tu le sais."
Je hoche la tête, soulagé de savoir que j’aurai bientôt une autre opportunité de vider mon sac, cette fois avec un adulte de confiance. Je m’installe à ma place et tente de me concentrer sur les cours, mais je sens les regards de Fukiyose et Aisa sur moi. Aisa sourit faiblement tandis que Fukiyose semble légèrement méfiante. Je suppose qu’elle a remarqué que quelque chose a changé en moi, même si elle ne sait pas exactement quoi.
La matinée se passe sans encombre, et je suis plus concentré que jamais, répondant aux questions de Komoe-sensei et prenant des notes avec une attention redoublée. Mais l’interrogatoire que je redoute ne tarde pas à arriver.
Pendant la pause déjeuner, Fukiyose me prend à part, m’éloignant du reste du groupe. Son regard est perçant, et je sais qu’elle ne va pas lâcher l’affaire facilement.
"X, qu’est-ce que tu faisais dans le bureau de Kumokawa Seria hier ?"
Je soupire, me passant une main dans les cheveux. "Fukiyose... Je ne peux pas vraiment entrer dans les détails, mais crois-moi, c’était loin d’être une partie de plaisir. Je déteste y être autant que toi tu détesterais."
Elle plisse les yeux, peu convaincue. "Ça n’explique pas pourquoi tu y es allé. Elle n’est pas du genre à te convoquer pour rien."
Je me mords l’intérieur de la joue, cherchant mes mots. "Écoute... Je ne peux pas te dire tout ce qui s’est passé, mais je peux te garantir que ce n’était rien de... personnel. Juste des affaires que je devais régler."
Fukiyose semble hésiter, mais avant qu’elle puisse continuer son interrogatoire, Aisa intervient. "Fukiyose, fais-lui confiance. X ne se laissera jamais manipuler par quelqu’un comme Kumokawa. Il est beaucoup plus intelligent que ça."
Fukiyose me regarde longuement avant de finalement hocher la tête, apparemment satisfaite par les paroles d’Aisa. "D’accord. Je te fais confiance, X, mais fais attention à toi. Kumokawa n’est pas quelqu’un avec qui on peut jouer à la légère."
"Je sais," dis-je avec un petit sourire. "Merci, Fukiyose."
L’interrogatoire terminé, je me sens un peu plus à l’aise, mais la paix ne dure pas longtemps. À peine quelques instants plus tard, je reçois un message sur mon téléphone. C’est un élève du lycée qui me dit que Kumokawa veut me voir dans son bureau. Mon cœur se serre légèrement, mais je soupire et me prépare mentalement à ce qui m’attend.
"Tu veux que je vienne avec toi ?" demande Aisa doucement.
Je secoue la tête. "Non, ça ira. Merci, Aisa. Je vais m’en sortir."
Elle me regarde avec une expression inquiète, mais elle ne proteste pas. Je lui adresse un sourire rassurant avant de me diriger vers le bureau de Kumokawa.
En entrant, je la trouve déjà installée à son bureau, son regard calculateur posé sur moi. Je m’assieds en face d’elle, tentant de me préparer mentalement à ce qui va suivre.
La conversation commence de manière similaire à celle de la veille. Elle tente de manipuler, de provoquer, mais cette fois, je me sens mieux préparé. Ses mots glissent sur moi, ne trouvant pas d’emprise. Je me concentre sur le visage de Canceller, sur les sourires de Miracolo et Psi, sur l’étreinte d’Aisa. Toutes ces pensées m’aident à résister, à garder mon calme.
Finalement, elle semble comprendre que je ne céderai pas aussi facilement. Elle change alors de sujet, entrant dans le vif du sujet de ma convocation.
"X, tu connais les Skill-Out, n’est-ce pas ?"
Je hoche la tête, mon expression se durcissant. "Oui, je les connais bien. Qu’est-ce qu’ils ont prévu cette fois-ci ?"
Elle me fixe un instant avant de continuer. "Ils ont un plan pour viser certains espers, et s’ils échouent, ils pourraient s’en prendre à des cibles plus vulnérables, comme la mère de Railgun."
Je sens une vague de colère monter en moi, mais je la réprime rapidement. "Je m’en occupe," dis-je simplement.
"Tu ne seras pas seul," ajoute-t-elle. "GROUP sera avec toi."
Je fronce les sourcils. "GROUP ? Je peux gérer ça seul."
"Ce n’est pas une question de capacité," répond-elle avec un sourire énigmatique. "C’est une question de protocole. Ils seront avec toi, et tu devras faire équipe avec eux. Une fois la mission terminée, tu viendras me faire un rapport."
Je soupire, résigné. "Très bien."
Alors que je me lève pour partir, Tsuchimikado, qui a écouté la conversation depuis l’ombre de la pièce, se montre enfin. "Tu sais, X, je t’envie de devoir supporter Kumokawa. Moi, j’ai déjà assez à faire avec toi."
Je le regarde, perplexe, mais il devient rapidement sérieux en voyant mon poing serré. "Mais bon, on a tous quelqu’un à protéger, n’est-ce pas ?"
Je hoche la tête, relâchant légèrement la tension dans mes muscles. "Oui, je suppose que c’est vrai."
Je sors finalement du bureau, laissant Kumokawa et Tsuchimikado derrière moi. L’espion me rattrape à l’extérieur, et je ne peux m’empêcher de lui poser la question qui me brûle les lèvres.
"Est-ce qu’Accelerator est furieux que je sois devenu le 0ème niveau 5 ?"
Tsuchimikado me regarde longuement avant de soupirer. "Il n’est pas content, c’est certain. Mais bon, tu es encore en un seul morceau, alors je suppose qu’il ne t’en veut pas trop."
Je soupire à mon tour, sentant une pointe d’exaspération. "Génial. Je vais devoir gérer tout ça en plus."
Tsuchimikado sourit légèrement. "Fais juste attention. Awaki et Accelerator ont quelques raisons de vouloir te faire mordre la poussière. Bon choix de rester dans l’ombre pour cette mission."
Je hoche la tête, un sourire en coin. "Je vais devoir la jouer finement. Ils sont galères, mais ça ne m’arrêtera pas."
Avec ces derniers mots, je me prépare mentalement pour la mission à venir. L’idée de devoir travailler avec GROUP ne m’enchante pas, mais je sais que je n’ai pas le choix. Ce qui compte, c’est de protéger ceux qui sont en danger, peu importe les obstacles sur le chemin.
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