Chapitre 23 : Sarahiel

Alors que je marche dans les rues illuminées de la Cité Académique, le crépuscule commence à teinter le ciel d'une lueur orangée. Les événements de ces derniers jours défilent encore dans mon esprit, une suite ininterrompue de défis, de batailles et de révélations troublantes. J’ai besoin de calme, de temps pour digérer tout cela, mais je sais que le repos n’est jamais vraiment possible ici.

Je m’apprête à tourner dans une rue secondaire pour rejoindre mon appartement lorsque je la vois. Une jeune fille, au milieu de la route, me fait face. Ses cheveux dorés brillent sous les dernières lueurs du soleil, et son uniforme de marin, rouge et marron, se découpe nettement contre l’horizon. Elle semble hors du temps, une apparition qui pourrait aussi bien être un rêve qu’une réalité.

Son regard est fixe, déterminé. Je sens immédiatement qu'elle est là pour une raison précise, une raison qui me concerne.

— Tu es X, se prononçant Khi, n’est-ce pas ? demande-t-elle, sa voix claire résonnant dans le silence de la rue.

Je ne réponds pas immédiatement, l’évaluant du regard. Elle n’a pas l’air d’une menace immédiate, mais dans cette ville, les apparences sont souvent trompeuses.

— Et si je l’étais ? je réplique finalement, gardant un ton neutre.

Un léger sourire se dessine sur ses lèvres.

— Je m'appelle Sarahiel. Mon objectif est simple : je veux me faire un nom en te battant.

Elle s’avance de quelques pas, et je peux sentir une tension croissante dans l’air. Instinctivement, mes sens se mettent en alerte. Je n'ai jamais entendu parler d'elle auparavant, mais cela ne signifie pas qu'elle n'est pas dangereuse. Au contraire, son calme et sa confiance en disent long.

— Un niveau 0, murmuré-je pour moi-même, remarquant l'absence de toute fluctuation AIM autour d'elle. Tu veux me battre, toi, un niveau 0 ?

Elle sourit plus largement, presque de manière innocente, mais je détecte la détermination derrière ce sourire.

— Les niveaux ne sont qu’une mesure, répond-elle, ses yeux brillants de défi. Je suis un peu différente des autres. Disons que je ne suis pas juste un niveau 0.

Je fronce les sourcils, intrigué. Puis je comprends ce qu’elle veut dire. Je commence à percevoir ce qui est caché sous la surface : une structure mécanique, des composants cybernétiques. Cette fille n'est pas seulement humaine. C'est un cyborg.

— Intéressant, dis-je, en m'apprêtant à me défendre. Alors, tu veux tester ta force contre moi ?

Sarahiel hoche la tête, et je remarque la légère lueur dans ses yeux, une lueur qui confirme mes soupçons. Elle n'est pas là pour un simple combat. C’est un test, une épreuve pour elle, une quête personnelle pour prouver quelque chose.

— Très bien, dis-je en me mettant en garde. Voyons ce que tu as dans le ventre.

Elle ne perd pas de temps. Sans un mot, elle se précipite vers moi, rapide comme l’éclair. Son premier coup est précis, dirigé droit vers ma gorge. Je l’esquive de justesse, mais elle enchaîne immédiatement avec un coup de pied bas, visant à déséquilibrer ma posture. Son agilité et sa force sont impressionnantes pour quelqu'un qui se revendique niveau 0.

Je suis surpris de la fluidité de ses mouvements, mais je reste concentré. Utiliser mon ESP dès maintenant serait inutile, voire contre-productif. Ce type de combat exige une approche différente. Sans mon épée, brisée lors de la dernière bataille, je dois compter uniquement sur mes compétences physiques et mes sens naturels.

Sarahiel continue de m’attaquer, ses coups précis et implacables. Chacun de ses mouvements est calculé, presque mécanique dans son exécution, mais avec une touche d'humanité qui rend son style encore plus redoutable. Je suis forcé de reculer, d’éviter ses coups sans pouvoir vraiment riposter.

— Tu te débrouilles bien, dis-je en bloquant un autre coup avec mon avant-bras. Mais ça ne suffira pas.

Elle sourit, mais je vois une étincelle de frustration dans ses yeux. Elle doit se rendre compte que je ne suis pas encore sérieux. Cela semble la pousser à intensifier son attaque. Elle change de tactique, sortant soudainement une paire de lames cachées dans ses bras mécaniques. Les lames brillent sous les lumières de la ville, une menace silencieuse.

Je continue de me défendre, évitant les lames avec des mouvements précis. Je peux sentir l'adrénaline monter, mon corps réagissant à chaque menace avec une efficacité froide. Mais Sarahiel est implacable, ne me laissant aucun répit. Elle semble déterminée à me pousser dans mes retranchements.

Je fais un bond en arrière pour créer de la distance, mais elle me suit de près, ne me laissant aucun moment pour souffler. C’est un véritable duel de vitesse et de précision, où chaque erreur pourrait être fatale. Je commence à comprendre que ce combat ne sera pas gagné simplement par la force brute.

— Tu es vraiment intéressante, dis-je en esquivant une nouvelle attaque. Mais je me demande combien de temps tu pourras tenir à ce rythme.

Elle ne répond pas, se concentrant entièrement sur le combat. Mais je peux voir qu’elle commence à se fatiguer. Son corps, même s’il est partiellement mécanique, a ses limites. C’est le moment d’agir.

Sans prévenir, je change de stratégie. J’arrête d’esquiver et commence à bloquer ses attaques directement, me rapprochant de plus en plus. Mon timing est parfait, et juste au moment où elle ne s’y attend pas, je contre son coup, la déséquilibrant. Avec un mouvement rapide, je la fais tomber au sol, immobilisant son bras armé avec mon pied.

— C’est fini, dis-je d’une voix calme.

Mais Sarahiel ne se laisse pas abattre aussi facilement. Avant que je ne puisse réagir, elle active un dispositif dans son autre bras, envoyant une décharge électrique qui me force à reculer. Elle se relève rapidement, ses yeux brillants d’une nouvelle détermination.

— Impressionnant, dis-je en secouant légèrement mon bras engourdi. Mais je commence à me demander jusqu’où tu es prête à aller.

Elle ne répond pas. Au lieu de cela, elle déploie de nouvelles armes, cette fois des canons montés sur ses épaules. La situation devient sérieuse. Elle est prête à tout pour me battre.

Je n’ai plus le choix. Mon ESP s'active, et je peux immédiatement sentir le champ AIM autour de nous se réajuster à ma volonté. Les canons de Sarahiel tirent, mais je dévie les tirs avec un simple mouvement de ma main, les envoyant s'écraser dans les bâtiments environnants. Je peux voir la surprise dans ses yeux, mais elle ne renonce pas.

Elle essaie d’activer son propre ESP, un pouvoir qu’elle a probablement acquis pour contrer le mien. Mais il est trop tard. Mon pouvoir a évolué depuis le 22 août, et elle ne peut tout simplement pas suivre. Avec un simple geste, je brise les circuits de ses canons, les désactivant immédiatement.

Sarahiel recule, réalisant que la situation a tourné en ma faveur. Elle tente une dernière attaque, se précipitant vers moi avec ses lames, mais je suis déjà prêt. D’un mouvement rapide, je la désarme complètement, envoyant ses lames voler au loin. Avant qu’elle ne puisse réagir, je frappe avec précision, plaçant un coup au niveau de son torse, juste assez fort pour désactiver ses systèmes principaux sans la détruire.

Elle tombe à genoux, incapable de continuer le combat. Son expression est un mélange de frustration et d’admiration. Je m’approche d’elle, mon regard adouci.

— Tu t’es bien battue, dis-je doucement. Mais ce n’était pas suffisant.

Je tends la main vers elle et, avec un mouvement précis, je retire le bouton d’autodestruction que je détecte à l’intérieur de son corps. C’est un dispositif d’urgence, probablement placé là par ses créateurs pour éviter qu’elle ne tombe entre de mauvaises mains. Mais je ne peux pas la laisser se détruire. Il y a quelque chose en elle qui mérite d’être sauvé.

— Pourquoi ? demande-t-elle d’une voix faible.

— Parce que tu es plus qu’un simple outil, réponds-je. Tu mérites de vivre ta propre vie, pas de finir en morceaux pour un combat perdu.

Elle me regarde avec des yeux incertains, mais elle finit par hocher la tête, acceptant ma décision. Je l’aide à se relever et, sans dire un mot de plus, je l’emmène avec moi.

La nuit est tombée lorsque nous arrivons chez moi. Je la guide à l'intérieur, la faisant s'asseoir sur un fauteuil tandis que je prépare quelque chose pour nous rafraîchir. Elle est silencieuse, observant les lieux, probablement peu habituée à ce genre d'interactions.

— Pourquoi tu fais ça ? demande-t-elle finalement, sa voix faible mais curieuse.

Je lui tends un verre d'eau, puis m'assois en face d'elle, prenant un moment pour formuler ma réponse.

— Parce que tout le monde mérite une seconde chance, dis-je. Et toi, tu n'es pas une exception.

Elle prend le verre d'eau que je lui tends, l'observant avec hésitation avant de boire. Son regard est toujours méfiant, mais je peux voir une lueur de compréhension s'allumer dans ses yeux. Sarahiel n'est pas simplement une machine, elle a des sentiments, des pensées, des doutes. C'est ce qui la rend différente.

— Mais… je suis un cyborg, réplique-t-elle doucement, comme si cette simple vérité devait suffire à tout expliquer.

Je secoue la tête, posant mes coudes sur mes genoux, me penchant légèrement en avant pour la regarder droit dans les yeux.

— Tu es plus qu'un cyborg, Sarahiel. Tu es une personne avec des choix à faire. Tu as décidé de me défier aujourd'hui, pas parce qu'on t'y a forcée, mais parce que tu en as eu envie. C'est ça qui fait de toi quelqu'un de spécial.

Elle reste silencieuse un moment, comme si elle réfléchissait à mes mots. Ses mains tremblent légèrement autour du verre, signe que même si elle est en partie mécanique, elle ressent des émotions humaines.

— Et maintenant ? demande-t-elle finalement. Qu'est-ce que je suis censée faire ?

Je prends un moment pour réfléchir à ma réponse. Ce qu'elle me demande est complexe. Elle a probablement été créée avec un but bien précis, et maintenant que ce but a été mis en échec, elle se retrouve perdue.

— Tu peux faire ce que tu veux, dis-je finalement. Tu es libre de choisir ton propre chemin. Peut-être que tu voudras découvrir qui tu es vraiment, au-delà de ce que tu as été programmée pour être. Ou peut-être que tu voudras simplement vivre ta vie, sans te soucier des attentes des autres. Le choix t'appartient.

Elle hoche lentement la tête, absorbant mes paroles. Le silence s'installe entre nous, un silence qui n'est pas lourd, mais plutôt empreint de réflexion.

— Je ne sais pas par où commencer, avoue-t-elle.

— Personne ne le sait vraiment, dis-je en souriant. Commence par ce qui te paraît juste. Et si tu as besoin d'aide, je serai là.

Elle lève les yeux vers moi, surprise par ma proposition.

— Pourquoi ferais-tu ça pour moi ?

Je soupire doucement, cherchant mes mots.

— Parce que je crois que tout le monde mérite une chance de trouver sa voie, de devenir la meilleure version de soi-même. Et je crois que tu as cette opportunité maintenant. Tu n'as pas besoin d'être définie par ce que tu es, ou par ce que tu as été créée pour être. Tu peux devenir quelqu'un d'autre, quelqu'un de meilleur.

Un léger sourire apparaît sur son visage, timide mais sincère.

— Merci, murmure-t-elle.

Je hoche la tête, sentant que le plus dur est passé. Je ne sais pas où tout cela va nous mener, mais pour l'instant, c'est suffisant. Sarahiel a besoin de temps pour se retrouver, et je suis prêt à lui en donner autant qu'il le faudra.

— Tu peux rester ici pour la nuit, lui dis-je en me levant pour aller chercher une couverture. On verra demain ce que tu veux faire.

Elle acquiesce, visiblement soulagée par ma proposition. Je reviens avec la couverture et la lui tends. Elle l'accepte avec gratitude, la drapant autour de ses épaules.

— Bonne nuit, Sarahiel, dis-je en me dirigeant vers ma chambre.

— Bonne nuit, Khi, répond-elle doucement.

Je referme doucement la porte derrière moi, laissant Sarahiel dans le salon. Alors que je me prépare à aller me coucher, je ne peux m'empêcher de réfléchir à ce qui vient de se passer. Cette rencontre imprévue a peut-être changé quelque chose en moi aussi. Je me demande ce que l'avenir nous réserve, à moi, à Sarahiel, et à tous ceux qui nous entourent dans cette ville si étrange et imprévisible.

Mais pour l'instant, je laisse ces pensées de côté. Demain est un autre jour, plein de promesses et de dangers. Je ferme les yeux, laissant le sommeil m'emporter, avec un sentiment de calme que je n'avais pas ressenti depuis longtemps.

Je marche aux côtés de Sarahiel, les rues de la Cité Académique défilant lentement sous nos pas. La ville est étrangement calme aujourd'hui, comme si elle retenait son souffle, attendant de voir ce qui allait se passer ensuite. J'ai pris mon téléphone plus tôt pour prévenir l'établissement que je ne serai pas là aujourd'hui, expliquant brièvement que j'avais quelque chose d'important à faire. C'est étrange, mais j'ai l'impression que je suis exactement là où je dois être, à cet instant précis.

Sarahiel est silencieuse depuis un moment, perdue dans ses pensées. Je me demande ce qu'elle pense de tout ça, de ce qu'elle a vécu et de ce qui l'attend maintenant. La question que je brûle de lui poser reste en suspens, mais finalement, je décide de la formuler.

— Sarahiel, est-ce que tu avais un autre nom avant de devenir… enfin, avant de devenir ce que tu es aujourd'hui ? Des proches, peut-être ? Des souvenirs d'avant tout ça ?

Elle me regarde, surprise, comme si la question l'avait prise au dépourvu. Son regard se trouble un instant, puis elle secoue la tête, hésitante.

— Je… je ne me souviens pas, avoue-t-elle doucement. Ils ont effacé beaucoup de choses. Mais… parfois, des fragments me reviennent. Des visages, des voix… je crois que j'avais une famille, peut-être des amis. Mais tout est flou, comme un rêve dont on ne parvient pas à se rappeler les détails.

Je hoche la tête, respectant son silence. La perte de souvenirs, la confusion… ce doit être terrifiant de se retrouver ainsi, sans repères. Mais je sais que la force de Sarahiel ne réside pas seulement dans son corps de cyborg, mais aussi dans son esprit. Elle est capable de surmonter cela, j'en suis sûr.

— Ce n'est pas grave, dis-je finalement. Tu retrouveras tes souvenirs, ou peut-être pas, mais ce n'est pas ça qui te définit. Ce qui compte, c'est ce que tu vas faire maintenant, qui tu choisis de devenir.

Elle me sourit faiblement, reconnaissante pour mes paroles. Mais avant qu'elle ne puisse répondre, nous sommes interrompus.

Des bruits de pas résonnent dans la ruelle, se rapprochant rapidement. Je m'arrête, mes sens en alerte, et je vois des silhouettes surgir de l'ombre, entourant Sarahiel et moi. Des Skill-Out, un groupe de personnes sans pouvoir qui survivent en utilisant la force brute et des gadgets pour s'en prendre aux Espers et à ceux qu'ils considèrent comme des cibles faciles.

Mais quelque chose cloche. Sarahiel se raidit soudain, ses yeux s'écarquillant de terreur.

— C'est… c'est eux, murmure-t-elle, la voix tremblante. Ce sont ceux qui travaillaient avec mes créateurs… Ils sont ici pour me récupérer.

Son souffle s'accélère, et je sens son angoisse monter en flèche. La vue de ces hommes ravive probablement des souvenirs douloureux, des moments où elle était captive, sans défense. Je serre les poings, sentant la colère monter en moi. Je ne laisserai pas ces types lui faire du mal.

— Ne t'inquiète pas, dis-je calmement. On va s'en occuper.

Les Skill-Out s'avancent, confiants, pensant sûrement qu'ils ont l'avantage du nombre. Mais ils n'ont aucune idée de ce dont nous sommes capables, Sarahiel et moi. Je jette un regard à Sarahiel, lui offrant un sourire rassurant.

— Prête à leur montrer ce dont tu es capable ?

Elle hoche la tête, déterminée. La peur n'a pas disparu, mais elle l'a transformée en une résolution féroce. Elle n'est plus la victime. Pas aujourd'hui.

Le combat commence rapidement, les Skill-Out se jetant sur nous avec une sauvagerie désespérée. Mais ils ne sont pas de taille. Sarahiel et moi nous synchronisons parfaitement, comme si nous avions combattu ensemble toute notre vie. Elle utilise sa force et ses réflexes améliorés pour abattre ceux qui s'approchent trop près, tandis que je me déplace avec fluidité, esquivant leurs attaques et les mettant à terre sans effort.

Mais alors que nous les neutralisons un par un, je remarque quelque chose d'inquiétant. Parmi les Skill-Out, il y a des renforts inattendus : des androïdes, armés de technologie avancée. Leur présence change la donne. Ils ne sont pas là pour simplement capturer Sarahiel, ils sont là pour l'éliminer.

Je grogne intérieurement, sentant l'agacement monter. Ils ne savent pas quand abandonner, n'est-ce pas ? Très bien. Il est temps de passer à la vitesse supérieure.

Je ferme les yeux un instant, me concentrant, et j'active mon sixième sens via mon ESP. Instantanément, une vague de perceptions m'envahit, me donnant une vision claire et précise de notre environnement. Je repère rapidement la source du problème : le laboratoire d'où viennent ces androïdes, où se trouvent probablement les scientifiques responsables de la transformation de Sarahiel.

Je rouvre les yeux et me tourne vers elle.

— Sarahiel, est-ce que tu me fais confiance ?

Elle me regarde avec surprise, puis hoche la tête, déterminée.

— Oui, Khi. Je te fais confiance.

— Bien. Alors dis-moi ton vrai nom.

Elle hésite un instant, puis, dans un souffle, elle murmure :

— Kira… Kira Asahina.

Un sourire doux se dessine sur mes lèvres. Je me penche vers elle et, avant qu'elle ne puisse réagir, je l'embrasse tendrement sur la joue, un geste simple mais chargé de signification. C'est un geste que ma mère faisait souvent quand j'étais petit, pour me réconforter, pour me dire que tout allait bien se passer.

— Kira, dis-je doucement, vis ta vie. Ne laisse personne te dire le contraire.

Avant qu'elle ne puisse répondre, je me redresse, mon regard se durcissant. Il est temps de régler cette histoire une bonne fois pour toutes.

Je me tourne vers le laboratoire que j'ai repéré plus tôt, et sans un mot de plus, je me lance à une vitesse supersonique, laissant Sarahiel — ou plutôt Kira — derrière moi. La ville se transforme en un flou indistinct alors que je file à travers les rues, mes pieds à peine effleurant le sol.

J'arrive au laboratoire en quelques secondes, et sans perdre de temps, je plonge dans le complexe, utilisant mon ESP pour neutraliser chaque personne sur mon passage. Ils n'ont aucune chance. Mes sens sont aiguisés, mon pouvoir en pleine effervescence. Je fais appel à l'électricité de Vitwento pour désactiver les systèmes de sécurité, à Move Point d’Awaki pour me déplacer à une vitesse fulgurante, et à Lux Machina de Miracolo pour réduire en cendres les équipements critiques. Je ne leur laisse aucune chance de riposter.

Le laboratoire est en ruines en quelques minutes, chaque scientifique impliqué dans la transformation de Sarahiel neutralisé, chaque pièce d'équipement détruite. C'est tellement rapide et brutal que je doute qu'ils aient compris ce qui leur arrivait.

Alors que je m'apprête à quitter les lieux, je tombe nez à nez avec Accelerator. Son expression est, comme d’habitude, impassible, mais il y a une étincelle de curiosité dans ses yeux.

— Tu continues à foutre le bordel partout où tu passes, murmure-t-il.

Je m'arrête un instant, le regardant droit dans les yeux. Nos dernières interactions ont été tendues, pour ne pas dire explosives. Mais aujourd'hui, je n'ai pas envie de combattre. Pas lui, pas maintenant.

— Et toi, tu continues à jouer les observateurs, je réplique avec un sourire en coin.

Il hausse un sourcil, ses yeux rouges perçants sondant les miens.

— Alors, quand est-ce que je dois m'attendre à te voir fuir ? demande-t-il d'un ton sarcastique.

Je ne peux m'empêcher de rire doucement.

— Fuir ? Pas mon style. Mais si tu veux savoir quand je viendrai te défoncer, je te dirai simplement : en temps et en heure. Mais pas aujourd'hui.

Je commence à m'éloigner, mais je m'arrête un instant, lui lançant un dernier regard par-dessus mon épaule.

— Et puis, tu devrais vraiment consulter pour ton handicap du cerveau, dis-je avec un sourire moqueur avant de disparaître à toute vitesse, laissant Accelerator derrière moi.

Je reviens rapidement là où j'ai laissé Kira, mais elle n'est plus là. À la place, je trouve un petit message, écrit à la hâte, mais avec soin. Elle y dit qu'elle a trouvé sa voie et me remercie pour tout. Un sourire doux se dessine sur mon visage en lisant ces mots. Elle a choisi son chemin, et je suis fier d'avoir pu l'aider, même un peu.

Je prends une grande inspiration, puis je laisse échapper un soupir de soulagement. Le calme est revenu, mais il ne durera probablement pas. Il y a toujours une nouvelle menace, un nouvel ennemi à affronter. Mais pour l'instant, je décide de faire comme Gunha, ce fou de super-héros : aider les gens, simplement, sans trop réfléchir. C'est ce que je peux faire de mieux, ici et maintenant.

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